Biennale de Venise

Par Josette Balsa
* Josette Balsa est membre de l’Association internationale des critiques d’art.

Biennale de Venise : premiers pas de Hong Kong

Après avoir libéré la Biennale de 1999 du souci d’un thème imposé, en la mettant sous le signe d’« APERTutto » — que l’on pourrait traduire par « Ouverte à tout et à tous » —, Harald Szeemann a poussé plus loin cette année les limites de la Biennale, en offrant à toutes les disciplines artistiques et à tous les artistes du monde entier l’occasion de participer à un spectacle et à une réflexion esthétique sur « Le Plateau de l’humanité ».

Venise est devenue une sorte de plateforme d’où l’on peut « voir et être vu » et où l’on peut « expérimenter la liberté ». Les pays participants, plus nombreux que jamais (64), ont présenté leurs artistes, choisis par leurs propres commissaires, dans leurs pavillons respectifs éparpillés dans les Jardins du Castello (30 pays). Parmi les pays asiatiques, seuls le Japon et la Corée ont construit leur propre pavillon dans les Giardini. Taiwan occupe pour la troisième fois une ancienne prison. Les nouveaux venus, Hong Kong, Singapour, la Nouvelle Zélande ont dû louer des salles dans l’ex Musicanti Sant’ Apollonia, tout près de la Place San Marco, ce qui leur a d’ailleurs assuré la visitation continue de touristes. Moins fortunés, la majorité des artistes sud-américains de pays ne disposant pas de pavillons ont dû exposer à l’Institut Italo-Latino-Américain, dans la ville de Treviso, à 25 kms de Venise. Les trois continents, Afrique, Amérique latine et Asie, n’étaient représentés que par 22% des artistes ; c’est dire que la Biennale réaffirme la suprématie de l’art occidental européen et nord-américain, les autres pays demeurant marginaux, à quelques exceptions près, comme le cas de l’artiste brésilien Ernesto Neto, présenté non seulement au pavillon Brésil, dans les Giardini, mais également à l’Arsenale, dans la sélection préparée par Harald Szeemann, et au Palais Fortuny, dans une exposition parallèle organisée par l’un des commissaires brésiliens.

La presse internationale a mis l’accent sur la présence des artistes consacrés, Cy Twombly et Richard Serra, auxquels la Biennale a remis le Lion d’or en hommage à l’ensemble de leur œuvre ; et sur d’autres artistes primés, la plupart pour des installations, toutes labyrinthiques, ou des vidéos qui ne pouvaient être vus que par un petit nombre de spectateurs à la fois. D’où les heures de queue à la porte de certains pavillons — France, Allemagne, Canada. Les 30 000 visiteurs qui se sont précipités à Venise dans les quatre jours précédant l’ouverture officielle, journalistes, directeurs de musées, collectionneurs, ont affronté des queues de plusieurs heures et des kilomètres de déambulations dans les Giardini et l’Arsenale pour assister, avant le grand public, à ces « Olympiades » de l’art. Le pavillon Allemagne défiait les casse-cou, avec une maison, celle de son enfance, reconstruite et réinterprétée par l’artiste Gregor Schneider. Les visiteurs, prévenus qu’ils y entraient à leurs risques et périls, s’y perdaient, débouchaient sur des culs-de-sac après avoir rampé au long de passages difficiles, perdaient leur équilibre sur des pentes obliques : une métaphore du passage de l’emprisonnement à la libération, ou une « exploration de l’âme », qui a valu un Lion d’or à son créateur. Le pavillon France présentait l’œuvre de Pierre Huyghe, faite de son, lumière, musique, dans un brouillard qui lui a valu, opportunément, le prix Turner.

A contre-courant

A l’entrée du dédale des Giardini, un homme tient dans ses bras un paon vivant ; une affichette indique qu’il salue les visiteurs au nom de l’artiste belge Francis Alys, installé au Mexique. « Vanité des vanités... » Le long des quais, les Africains qui chaque année s’y installent pour vendre des articles de pacotille ont des cheveux teints en blond... vénitien : ils ont chacun reçu 120 000 lires de l’artiste mexicain Santiago Sierra pour susciter chez les spectateurs perplexes une foule de questions : mimétisme des serviteurs ? tentative des immigrants pour devenir assimilés ? La peinture est absente de cette biennale, sauf dans le pavillon Belgique où l’artiste flamand Luc Tuymans présente une série de toiles où il remet en question la colonisation et la décolonisation du Congo, en utilisant une technique subtile, qui renvoie au propre processus de la mémoire. Hors des espaces consacrés, dans la Galleria del Leone, sur l’île de la Giudecca, l’artiste roumain Serghei Manoliu expose des Art Dollars, de vrais billets qu’il transforme, avec de l’or et des pigments naturels, en icônes pour les adorateurs de Mammon.

Et les Chinois ?
Le plus jeune des 286 artistes de cette 49e Biennale est un Chinois de 24 ans, Xu Zhen, sélectionné par Harald Szeemann et dont le court vidéo est montré dans le pavillon Italie : un dos d’homme fouetté dont la peau rougit peu à peu, au son des coups de fouet, celui-ci est invisible, s’agit-il d’une flagellation ? En 1999, une vingtaine d’artistes chinois attiraient l’attention du public et de la critique par leur nombre, les dimensions et la qualité de leurs œuvres, le montage de leurs vastes installations. Cette année, c’est Hong Kong qui représente la Chine avec trois artistes sélectionnés par Tsong-zung (Johnson) Chang, critique d’art et propriétaire de la galerie Hanart TZ à Hong Kong : Ho Siu Kee, Leung Chi Wo et Ellen Pau. Il s’agit d’un événement historique dans la vie culturelle de Hong Kong. Grâce à l’appui et au financement de l’Arts Development Council, Hong Kong participe officiellement, pour la première fois, à la Biennale de Venise. Généreux, l’ADC a invité commissaires et commissaires -adjoints, artistes et leurs aides, plus un groupe d’étude de 8 jeunes artistes qui sont restés pendant une dizaine de jours à Venise pour préparer de plus amples échanges culturels entre les deux villes. Deux réceptions à Venise et sur l’île de Torcello ont scellé le « jumelage » Hong Kong/Venise par de somptueuses agapes.

Cristina Garcia Rodero (Pavillon italien)

L’installation de Leung Chi Wo, interactive, est en partie de l’eatable art, elle invite les spectateurs à boire une tasse de thé, accompagnée d’une galette qui a la forme de l’espace vide délimité par des gratte-ciel de Hong Kong ou des bâtiments de Venise, photographiés en contreplongée. Exercice lié à la théorie de la Gestalt, où le vide entre les formes dessinées est la forme privilégiée, la « bonne forme ». Les visiteurs peuvent se tromper: à première vue, on entre dans une salle où sont installées des tables de café, des chaises, on consomme, on reçoit même un « souvenir » au départ, une charmante tasse et un sachet de thé. On est invité à visiter une dizaine d’endroits à Venise où l’on peut manger d’autres City Cookies, morceaux du ciel matérialisés en pâtisseries vénitiennes, en échange de n’importe quoi, un ticket de « vaporetto », un mouchoir. Un commentaire savant du critique japonais Hitomi Iwasaki dans le catalogue de l’exposition cite Bachelard à propos de l‘œuvre de Leung Chi Wo.

On peut regretter que l’espace de Sant’ Apollonia, loué par Johnson Chang pour la participation de Hong Kong, n’ait pas permis de séparer vraiment l’œuvre de Leung Chi Wo, directement accessible au spectateur en particulier par son appel direct au sens du goût, de celle de Ho Siu Kee, qui requiert une appréciation réfléchie.

L’installation intitulée La proportion dorée comporte de grands dessins sur les murs, empruntés à un vidéo projeté dans un coin de la salle. Il s’agit de l’enregistrement d’une performance qui consiste en un geste répétitif, le martellement d’une tige d’or qui mesure 24 centimètres et s’étire jusqu’à atteindre 164 centimètres, les nombres sont la mesure de la tête de l’artiste et la taille de son corps, leur rapport est exactement le Nombre d’or, que les mathématiciens de l’Antiquité grecque appelaient aussi la Divine proportion. Cette œuvre créée par Ho Siu Kee dans la continuité de ses recherches sur les limites du corps est, comme les précédentes, riche de connotations historiques et de références métonymiques. Ho Siu Kee rend visibles, avec une grande économie de moyens, ses réflexions métaphysiques sur la condition humaine.

L’installation vidéo Recycling Cinema d’Ellen Pau dans une version légèrement différente de celle présentée en 1999 au Canada, est projetée dans une salle séparée où l’obscurité totale a été obtenue par un montage qui permet de plonger le spectateur dans un état hypnotique. Si l’on reste assez longtemps en face du film d’une route, la nuit, où passent de temps en temps quelques véhicules, on peut éventuellement se poser des questions, évoquées par les textes du catalogue, sur les expériences « métahistoriques » que l’artiste provoque à partir d’images de la vie quotidienne. Une référence à Michel de Certeau rapproche l’œuvre d’Ellen Pau d’une « fiction de connaissance ». C’est peut-être ce que l’on peut dire de la pléthore de vidéos présentés dans cette Biennale, où un très petit nombre d’œuvres étaient vraiment innovatrices.

Tours de force
La présence de Hong Kong à la Biennale de Venise, pour la première fois cette année, sous le titre Magic at Street Level est aussi importante, affirme le Dr Patrick Ho, président de l’Art Development Council, que la participation de Hong Kong aux Jeux olympiques d’Helsinki en 1952. Le tour de force a été rendu possible par l’intervention du ministère des Affaires étrangères chinois auprès du Gouvernement italien qui a assuré à Hong Kong le statut de pays officiellement admis à la Biennale, avec tous les privilèges que cela comporte. Le Leisure and Cultural Service Department a apporté sa collaboration financière à la tentative de placer Hong Kong dans le circuit international des Arts plastiques. Le tour de force sera-t-il répété pour une participation de Hong Kong à la biennale de São Paulo en 2002 confiée à un étranger, le critique d’art allemand Alfons Hug. Le thème qu’il propose, Les iconographies métropolitaines, est propre à inspirer les artistes de Hong Kong…


威尼斯雙年展

 

香港邁向威尼斯雙年展

在〝APERTutto〞(意譯開放給每一位及所有的)這標題下,一九九九年的雙年展不需再為特定主題而煩惱。本屆雙年展的策委會委員長Harald Szeemann將雙年展的界限擴闊得更遠,讓世界各地每一種形式的藝術創作手法以及所有的藝術家均有機會參與這盛會,一同在〝眾生舞台〞上思考美的意識。

威尼斯已成為了一個類似舞台的地方,讓大家有機會在那兒〝發現和被發現〞並且〝體驗自由〞。今年參與的國家數目史無前例之多(共六十四國),每個國家各自在展館中介紹由自己國家組成的委員會所挑選的藝術家。共有三十個國家的展館分佈在綠園城堡(les Jardins du Castello),而亞洲國家中只有日本及南韓的展館是由他們自己建造。台灣已是第三屆在舊監獄設館。而首次參加的香港、星加坡及新西蘭則需要在舊聖阿波羅尼亞劇院租用場地作展館,這地方鄰近聖馬哥(San Marco)廣場,如此一來能確保有絡繹不斷的遊客前來參觀。大部份來自南美洲藝術家卻沒有這麼好的運氣,他們沒有自己的展館,只能在距離威尼斯二十五公里外的特雷維索市(Treviso)的意大利/拉丁美洲學院內展出作品。非洲、拉丁美洲及亞洲等三大洲的藝術家合共起來亦只是整體參展藝術家的百分之二十二;這證明了雙年展又一次重申歐洲和北美洲藝術的優越地位,其餘國家的仍被視為次要,除了幾個特別例子外,如巴西藝術家Ernesto Neto,他的作品除了在巴西館展出外,更被Harald Szeemann挑選與一些特選作品一起在軍火庫區(Arsenale)內展出,此外還在Fortuny宮殿舉辦的一個展覽中展出,這展覽是由巴西籌委會策劃,與雙年展同期進行。

國際傳媒都著重佈導那些知名度高的藝術家——如Cy Twombly和Richard Serra,他們獲雙年展頒發金獅獎以表揚他們的作品——以及其他獲獎的藝術家,這些得獎作品都是一些如迷宮般的裝置作品,或是一些必須與一小群觀眾一起觀看的錄像作品。因此在某些展館——法國、德國、加拿大館的門前出現等待幾小時的人龍。雙年展正式開幕前的四天,三十萬名從各地趕來的記者、博物館館長、收藏家等為要在正式開放給公眾前出席這藝術〝奧林匹克〞,都無可避免地要面對數小時的排隊等待及在Giardini區及軍火庫區內行走數公里的路。德國館利用一間房子來挑戰那些莽撞的人,房子是藝術家Gregor Schneider以重新理解的方法再現他的兒時故居。內進參觀的人已被事先提醒必須安危自負,他們可能會迷失方向;攀爬一些難於行走的通道後卻發現身處死胡同內,或是在斜坡上失去平衡:這作品是隱喻一條由被困鎖走向自由的通道,或是一種〝內心的探索〞,它的創造者因此獲得了金獅獎。法國展館介紹了藝術家Pierre Huyghe以聲音、燈光和音樂,再加上煙霧創作的裝置作品,巧合得很,獲頒發的是端納獎。

逆流而行
在Giardini的入口處,有一名男子手抱著一隻活生生的孔雀,旁邊的小型告示牌上寫著他代表定居於墨西哥的比利時藝術家Francis Alys歡迎前來參觀的人。《虛空的虛空……》。沿著堤岸,那些每年都在這時候在那兒擺賣平價貨品的非洲黑人都把頭髮染成金色……威尼斯的金褐色:這是因為他們每人從墨西哥藝術家Santiago Sierra那兒獲得了十二萬里拉,目的是要引起觀眾產生一大堆的疑問:究竟他們是模仿僕人?還是新移民嘗試讓自己被當地社會同化呢?

這一屆的雙年展中繪畫作品欠奉,唯一就只有比利時展館中展出佛來米藝術家Luc Tuymans的一系列畫作,從中看到他是藉此來重新探討殖民時期和非殖民時期的剛果。此外,在下德加島上 (ile de la Giudecca)的Leone藝廊中展出了羅馬尼亞藝術家Serghei Manoliu以真紙幣製成的作品《Art Dollars》,他利用金和一些自然色素將紙幣改變成一些偶像給那些崇拜瑪門的人

中國人又如何?
這一屆雙年展共有286位藝術家參展,當中最年青的是24歲的華裔藝術家Xu Zhen,他是由Harald Szeemann親自揀選,其錄像短片在意大利館中放映:影片拍攝著一名男子因被鞭打而逐漸變紅的背部,影片中只聽聞鞭打聲,卻看不見鞭打的影像,莫非是一次鞭笞的刑罰?一九九九年,二十幾位中國藝術家參加雙年展,他們人數之多,還有作品的體積及素質,以及他們那些巨型裝置作品的組合均吸引了公眾和藝評家的注意。今年由香港代表中國參展,策展人由香港漢雅軒畫廊主人兼藝評家張頌仁擔任,他負責挑選了三位藝術家(何兆基、梁志和、鮑藹倫)參展。這是香港文化界一次歷史性的盛事。幸獲香港藝術發展局的支持和撥款資助,香港得以首次正式參與威尼斯雙年展,藝術發展局更慷慨地邀請了策展人和策展助理,藝術家和他們的助手,還有一行八位由年青藝術工作者組成的學習小組到威尼斯逗留十天,以便促進兩地的文化交流。經過兩次招待會,在共享豐富美食的過程中肯定了香港/威尼斯〝姊妹城〞的關係。

梁志和的互動裝置作品部份屬於〝可吃的藝術〞,它邀請觀眾喝咖啡,吃一塊形狀如香港或威尼斯天空的曲奇餅,這些天空的形狀是從他仰攝香港及威尼斯高樓大廈的照片所得。這互動裝置作品是與〝格式塔〞理論有關,認為勾劃出形狀之間的空間是最完美的形狀。參觀的人可能會產生誤會:第一個印象是進入一間擺放著咖啡桌和椅子的大廳,飲食完畢後在離場前更獲贈〝紀念品〞一份:一隻可愛的茶杯和一個茶包。跟著,參觀者被邀請到威尼斯十多處不同的地方吃其他的《城市曲奇》。參觀者能以任何物件:汽船的船票、紙巾之類的東西換取以曲奇餅製成的一角天空。日本藝評家岩崎仁美在展覽場刊中以法國哲人巴舍拉(Gaston Bachelard)的作品來比喻梁志和的作品。

可惜的地方是張頌仁在聖阿波羅尼亞租用作香港館的場地沒有足夠地方容許將梁志和及何兆基的作品完全分隔開來,原因是梁志和的作品是以味覺直接接觸觀眾,反之何兆基的作品則需要觀眾沉思反省。

何兆基那名為《黃金比例》的行為、錄像裝置作品包括了牆上的一些大型圖形,圖形取材於在場內一角放映的錄像影片。影片是有關一個人在做著重覆的動作:鎚打一支長二十四公分(藝術家個人頭部的高度量度)的黃金棒直至它延展至一百六十四公分(藝術家個人的全身高度),這比例正好是古代希臘數學家稱之為完美比例的〝黃金比例〞。這作品是何兆基探索身體極限的延續,正如他之前的其他作品一樣蘊含著豐富的歷史含意。何兆基以很簡單的方法,將他對人體狀況形而上學的想法體現出來。

這次鮑藹倫的錄像裝置《巡環影院》與她一九九九年在加拿大展出的辦本有少許的不同,影片是在一間完全黑暗的房間內放映,這讓觀眾置身於摧眠狀態中。若一個人長時間看著夜間的一條公路,間中只有幾輛汽車往來,很可能也會產生如展覽場刊中所提及〝時空交錯〞的疑問。場刊中更引用Michel de Certeau的話,將飽藹倫作品形容為〝虛構的知識〞。這可能是對於這一屆雙年展中出現過多但又只有小部份可以說是有創意的錄像作品唯一可說的話。

壯舉
今年,香港以《臨街的觀照》為題,首次參與威尼斯雙年展,據香港藝術發展局主席何志平醫生所言,這與香港參與一九五二年在芬蘭赫爾辛基舉辦的奧運會同樣重要。這次壯舉得以完成是幸獲中國外交部向意大利政府的游說,讓香港獲大會接受以〝國家地區〞的身份正式參與雙年展,使香港能與其他國家並列,接受大會的評選。這一次也獲得康樂及文化事務署的撥款資助,他們此舉是希望藉此讓香港的造型藝術能在國際間佔一席位。這壯舉能否於二零零二年在巴西聖保羅舉辦的雙年展再次出現的責任則寄托於一名外國人,德國藝評家Alfons Hug。他建意的主題《都市肖像集》正能引發香港藝術工作者的創作靈感。