Festival international du Film de Hong Kong

Par Claire Berger-Vachon

Un cru aux mille saveurs

200 films en provenance du monde entier, 300 projections sur 9 sites, de quoi satisfaire les cinéphiles… et les autres, car la cuvée de cette année est particulièrement variée et savoureuse à souhait.

En ouverture, Hollywood Hong Kong, le nouveau film de Fruit Chan, qui s’attache à poursuivre sa saga sur Hong Kong et Heaven, une réalisation de l’allemand Tom Tykwer, à partir d’un projet que Krzysztof Kieslowski, metteur en scène de la magnifique trilogie Bleu Blanc Rouge, n’a pu mener à terme du fait de sa disparition soudaine.

En clôture, What time is it there?, une réalisation du Taiwanais Tsai Ming-liang, sélectionnée au Golden Horse.

Entre les deux, un florilège de genres, courants et perspectives : D’abord la récente création des grands maîtres, Eric Rohmer avec l’Anglaise et le duc, Jacques Rivette avec Va savoir, Werner Herzog avec Invincible, Abbas Kiarostami avec ABC Africa, Ken Loach avec The Navigators et aussi, Robert Altman avec Gosford Park.

Mais surtout Manoel de Oliveira qui à 93 ans continue, inlassablement et avec le même bonheur, de produire. Parmi ses plus récentes créations, on retiendra deux films : Je rentre à la maison, Porto de mon enfance.

Ensuite le divertissement, Woody Allen (The Curse of the Jade Scorpion), Iwai Shunji (All About Lily Chou-chou), Julio Medem (Sex and Lucia), Zhang Yang (Quitting) …en contrepoint, la guerre (Massoud l’Afghan et No Man’s Land).

Parallèlement les amateurs de nostalgie trouveront, au Hong Kong Film Archives, de quoi se souvenir. L’accent est mis, cette année, sur le studio Cathay : la gloire de Linda Lin Dai, de Grace Chang ou de Jeanette Lin Cui explosera à l’écran comme le testament de l’âge d’or du studio qui fut, en son temps, le plus célèbre de Hong Kong.

Enfin, cerise sur le gâteau, la série Lorsque l’opéra rencontre le cinéma comblera les amateurs d’opéra, pour peu qu’ils consentent à quitter la fiction théâtrale. Il suffit qu’ils aillent voir la somptueuse Tosca de Benoît Jacquot, pour être convaincus que le chant et le cinéma savent faire bon ménage !


Massoud l’Afghan ou la résistance oubliée

Massoud est, comme on le sait, ce commandant afghan, leader de l’Alliance du Nord, tué par les Talibans quelques jours avant les événements du 11 septembre.

Christophe de Ponfilly a réalisé, en 1998, un documentaire sur ce personnage, qui prend aujourd’hui valeur d’oraison funèbre.

Ce documentaire décrit sur plusieurs années la vie de tous les jours de l’opposition anti-talibane. Accompagné par un guide afghan francophone, Christophe de Ponfilly suit Massoud. Son admiration pour l’homme se lit bien sûr dans l’approche de la caméra : on pourrait craindre l’hagiographie. Mais peu à peu le regard s’accroche à la vérité des êtres, filmés sans fard ni emphase, depuis cet enfant dont on va amputer la main gangrénée car il a touché une mine antipersonnel, jusqu’à ce laboureur, qui, à l’aide d’une charrue d’un autre âge, éventre la lourde terre afghane, qui portera un blé moissonné à la main.

De charisme, le chef, comme l’appelaient ses proches, en regorge. Partisan d’un islam modéré, attaché à des valeurs démocratiques, admirateur de De Gaulle, Massoud est cet homme de la résistance oubliée, qui, dès 1978, combat, d’abord contre les Soviétiques, ensuite contre les Talibans. Deux hommes prétendument journalistes auront raison de lui, le blessant grièvement le 9 septembre 2001, dans un attentat-suicide.

Le film s’arrête avant. Mais notre regard, passé au prisme des événements récents, soupèse la vertu d’un homme, ses qualités humaines en même temps que de chef de guerre, tente de détecter une violence enfouie pour ne trouver, en fait, dans la ligne de mire du réalisateur, que la vérité d’un homme.

香港國際電影節

 

口味千百種

二百套來自世界各地的電影,三百多場場次在九個場地放映,實足以滿足萬眾影迷…… 及其他人士的期待,原因是今年的節目特別精彩及多元化。

本屆電影節由陳果的《香港有個荷里活》拉開序幕,接著是德國名導演湯泰華的新作《疾走天堂》,這部電影的創作理念是基於波蘭電影大師奇斯洛夫斯基辭世前寫成的劇本《紅、白、藍三部曲》。閉幕電影《你那邊幾點?》由台灣蔡明亮導演,在去年金馬獎中連奪多項大獎。

由開幕到閉幕之間的節目多姿多采,由最流行的題材到潮流尖端的電影,應有盡有:

首先介紹的是一些電影大師的近作:伊力.盧馬的《女貴族與公爵》、積葵.利維特的《六個尋找愛情的角色》、華納.荷索的《納粹製造》、阿巴斯.基阿魯斯達米的《童心一二三》、堅盧治的《鐵路之歌》,最後是羅拔.艾特曼的《高斯福大宅謀殺案》。特別要介紹導演曼勞.迪奧利菲拉,他年屆九十三高齡仍然寶刀未老,繼續積極拍片,《追憶童年往事》及《我要回家》是他新作的其中兩部。

跟著介紹一些富娛樂性的影片:活地亞倫的《玉蠍子的咒語》、岩井俊二的《青春電幻物語》、浩里奧.密譚的《露茜亞的情人》、張揚的《昨天》…… 還有與娛樂相反的主題——戰爭(《何富汗雄獅》和《無人地帶》)。

同時,愛懷舊的影迷更可在香港電影資料館進行的〝舊歡如夢——國泰名作展〞中重溫多部國泰電影公司製作的經典名片。觀眾可再次在銀幕上一睹林黛、葛蘭、林翠等明星昔日的風采,以及見證當年香港最大一個夢工場——〝國泰〞的優質電影製作。

最後是錦上添花的環節:〝當歌劇遇上電影〞,熱愛歌劇的觀眾,只要他們同意將戲劇的虛構性暫擱一旁,必定會十分滿意。只需去看班諾瓦.積高的《托斯卡》便足以讓他們確信歌曲與電影能和諧的互相配合。


阿富汗雄獅,或是被遺忘的解放者

人所共知,馬蘇德這名領導北方聯盟的阿富汗指揮官在九一一慘劇前兩天被塔利班政府刺殺。

基斯杜夫.德龐菲利一九九八年完成一部有關這人物的紀錄片,今日成為了表揚這英雄人物的悼詞。

這紀錄片描寫游擊隊幾年來每日對抗塔利班的生活。德龐菲利由一名諳法語的阿富汗導遊陪同下貼身跟著馬蘇德。從電影的拍攝手法明顯看出導演對這人物的敬仰:有人或會害怕他將傳記過份美化。但逐漸,眼睛讓我們看到人性的真實,導演以不誇張,不掩飾的手法把該名因觸到一個殺傷地雷受傷,後患壞疽而需要切除手掌的小童到那名靠一把已屬於另一個年代的犁來翻阿富汗堅硬的土壤的農民,到他後來手緊抓著收割到的小麥等情形均一一拍攝下來。

被親近的人稱為〝首領〞的馬蘇德是一個充滿魅力的人。他屬於伊斯蘭教溫和派系,主張民主觀念,敬重戴高樂總統,是一名被遺忘的解放者。 他自一九七八年起,首先帶領游擊隊抵抗蘇聯軍隊,跟著是塔利班政府。二零零一年九月九日,兩名自稱是記者的人在一次自殺式刺殺行動中使他受重傷,永遠征服了他。

影片在這之前結束了。但我們的眼睛,透過棱鏡報導近期發生的事件去衡量一個人,一個同時亦是戰爭首領的人之德行和人性品格,嘗試從中發現其暗藏不露的暴力性格,但事實上,在導演鏡頭嚴密的監視下我們看到的卻是一個真情流露的人。