Festival du film canadien

Texte : Gérard Henry

Une autre Amérique

Le retour sur la scène culturelle hongkongaise du Festival du film canadien est impressionnant : une brillante sélection de films qui, outre leur grande qualité, reflètent la société pluri-ethnique et multiculturelle du Canada d’aujourd’hui. Une autre Amérique que l’on oublie trop souvent et qui pourtant nous donne un exemple de pacifisme et de compréhension entre les peuples.

Le film d’ouverture Atanarjuat the Fast Runner donne la note de ce festival. Ce film est le premier long métrage joué, réalisé et produit par les Inuits (les Esquimaux) qui peuplent le Grand Nord canadien. Le réalisateur Zacharias Kunuk conte sous une splendide lumière arctique et à l’aide d’une caméra digitale une vieille légende inuit transmise de bouche à oreille au cours des générations, une histoire de trahison et de vengeance, d’enlèvement de femme et de lutte pour le pouvoir… Atanarjuat, le meilleur chasseur du village, a gagné le cœur de la femme aimée par le fils du chef de la tribu, provoquant une vendetta. Ce film fit sensation au Festival de Cannes 2001 où il obtint la Caméra d’Or.

Autre grand moment de ce festival, Ararat, le dernier film du réalisateur arménien-canadien Atom Egoyan qui porte à l’écran le génocide arménien de 1915 par les Turcs de l’Empire ottoman. Reconstruisant les événements à partir des blessures de sa mère, il entrelace les mémoires du passé avec le présent. Un jeune réalisateur, Raffi, ayant été arrêté avec son film à l’aéroport, est interrogé par un vieil officier sur le contenu de ses bobines. L’histoire du génocide est alors évoquée au travers des problèmes de familles d’aujourd’hui. On retrouve dans l’un des rôles principaux de ce film le grand acteur et chanteur français d’origine arménienne, Charles Aznavour.

Autre retour sur le passé, Obachan’s Garden de la réalisatrice japonaise-canadienne Linda Chama, le film le plus populaire au Festival de Vancouver. Elle interviewe sa grand-mère de 103 ans, qui en raison d’un mariage intercontinental, quitta en 1923 Hiroshima pour un village de pêcheurs en Colombie britannique. C’est un voyage autobiographique, l’histoire d’une famille et de ses coutumes perdurant, une fois transplantée sur un autre continent et, en filigrane et en images d’archives l’évocation de la guerre et du bombardement d’Hiroshima.

Drame poignant avec Khaled de Asghar Massombagui qui se déroule dans les classes sociales défavorisées des banlieues de Toronto. Khaled, jeune garçon persécuté et battu par ses camarades rentre chez une mère alcoolique qui meurt subitement. L’enfant dissimule ce décès et poursuit sa vie quotidienne, seul dans un monde hostile. Un film qui rappelle les 400 coups de Truffaut.

Un crabe dans la tête (Soft Shell Man) d’André Turpin raconte la tentative d’un homme de reconstruire ou de recommencer sa vie après un accident de plongée qui lui a provoqué un accident cérébral, et La moitié gauche du Frigo (The Left Side of the Fridge) de Philipe Falardeau relate comment les hommes dans leur jeunesse font face aux relations, au travail, au stress. Sorte de faux documentaire, c’est une chronique assez libre de la vie.

Les Canadiens aiment également le rire et la fantaisie. L’Odyssée d’Alice Tremblay (en langue française) de Denise Filiatrault est un véritable conte de fée où Blanche-Neige est sexy, Cendrillon point si ignorante, et le Prince William, un punk débauché, jusqu’au réveil moins enchanteur de la rêveuse. The Mysterious Miss C. de Tichard Ciupka est de la même trempe : une institutrice remplaçante, échevelée et farfelue, qui transforme la bibliothèque en un havre fantastique pour inciter ses élèves à la lecture, finit par se perdre dans le conte qu’elle est en train de leur lire.

Il reste pour les amateurs de la nature et des grands espaces Les Mémoires de la Terre (Memories of Earth) de Jean Lemire où l’on se retrouve dans les légendes de la création du monde des tribus Haida vivant sur les Îles de la Reine Charlotte. La pollution pointe cependant son nez comme le loup à l’orée du bois. Un beau documentaire qui prône le respect et l’amour de la nature avec l’accompagnement de l’Orchestre Symphonique de Montréal.

加拿大電影節

 

加拿大電影展現北美洲另一角的風光

加拿大電影節以更豐富精采的姿態再次出現在香港的文化節目表上。今年所選映的影片除質素極高外,更反映了現今加拿大社會的多種族和多元文化色彩。這是美洲的另一角,但卻經常被人遺忘,然而,它為我們提供了和平主義及種族與種族間互相包容的典範。

開幕電影《愛斯基摩飛人》(Atanarjuat the Fast Runner)為本屆電影節定下基調。本片是首部由居住在加拿大北部的伊努伊特族人(愛斯基摩人)親自演出、導演和製作的長片。導演薩查理亞斯.古努克(Zacharias Kunuk)在茫茫白雪、悠悠極光下,利用數碼攝錄機為我們講述一段伊努伊特族人千百年來靠口述相傳的傳說,一個有關背叛和報復、奪取和權力衝突的故事。族中的最佳獵手亞塔公平地奪去了族長兒子的心儀對像,竟惹來報復,兄弟被殺,亞塔在冰雪上赤裸疾走千里,為的只是堅守愛的信念。本片在二○○一年康城影展大放異彩,奪得了金攝影機獎。

電影節的另一部感人之作《烽煙歲月》(Ararat)是加籍阿美利亞裔導演艾湯.伊高揚(Atom Egoyan)的最新作品。他把一九一五年阿美利亞人險被土耳其帝國滅族的歷史搬上銀幕。伊高揚從母親的傷口中重組昔日的烽煙歲月,讓記憶穿梭今昔兩代時空之中。青年導演攜帶電影拷貝在機場被海關拘查,年老關員查問拷貝內容,一幕幕阿美利亞人慘痛的歷史透過今日的家庭問題逐一被揭示。片中我們將有機會再次欣賞阿美利亞裔?名法國演員兼歌手查理斯.亞士拿路(Charles Aznavour)的演出。

《廣島遊園驚夢》(Obchan’s Garden)也是一部有關昔日的電影,由加拿大籍日本女導演小濱蓮達(Linda Ohama)執導,是溫哥華電影節最受歡迎的影片。小濱蓮達走訪103歲的的祖母,揭開一段廣島女子在上個世紀初發生的越洋情緣。祖母在一九二三年離開日本廣島,來到加拿大卑詩省一魚村與只從相片中見過面的未來丈夫結婚。這是一段自傳式的里程,是有關一個家庭在離鄉別井後仍堅守日本傳統生活文化習俗的故事。在美麗的日子背後,殘留的是第二次世界大戰及廣島核爆的記憶。

由艾殊哈.馬森巴治(Asghar Massombagi)導演的悲劇《少年殘酷物語》(Khaled)是一部使人心碎的電影。故事發生在多倫多的低下層社區。十歲的少年卡里歷被同學毒打,負傷回到家中,面對的是一個酗酒的母親。最教人心酸的莫過於當母親猝逝,卡里歷仍不敢把事情公開,每天仍如常守候屍旁,孤獨地在一個冷冰冰的世界中生活。本片令人想起杜魯福的《四百擊》。

由安德魯.杜平(André Turpin)導演的《軟殼人》 (Un crabe dans la tête)講述一名男子因一次潛水工作發生嚴重意外而導致腦部受損,後來嘗試重新建立新生時的遭遇。菲臘.花拉杜(Philippe Falardeau)導演的《痲甩騷》 (La moitié gauche du frigo)描寫壯年男人在對面愛情、事業和壓力時如何苦中作樂。本片是半紀錄半戲劇,製作形式自由奔放。

加拿大人亦熱愛喜劇及幻想影片。《夢遊大過天》(L’Odyssée d’Alice Tremblay) 法語對白)由丹妮絲.費里亞特諾(Denise Filiatrault)導演,是名副其實的神話故事,白雪公主性感迷人,灰姑娘並非天生純潔,威廉王子punk頭墮落,還有喚醒睡公主的戇直王子。李察.施貝加(Richard Ciupka) 導演的《我老師係Miss C》 (The Mysterious Miss C.)也是一部怪異影片:代課老師Miss C頭髮蓬鬆行為古怪,把圖書館佈置得天花龍鳳來吸引學生閱讀,最後自己還迷失在童話書的歡樂中,反過來要同學們拯救。

最後介紹的是《尋找創世紀》(Memories of Earth) ,由尚.利迷爾(Jean Lemire)執導,是一部熱愛大自然的 人士不容錯過的電影。內容講述地球上有這麼一個昆夏洛特群島,十萬年前已有海達部族聚居,流傳著盤古初開的傳說 。然而,現實卻是這片樂土已被人類砍伐污染。本片是一部很有使命感的環保紀錄片,由蒙特利爾交響樂團作伴奏。