Sculpture

Texte : Ann Mak / Photos : Kacey Wong

Kacey Wong : Cité à la dérive

Il s’est vêtu d’un gratte-ciel et a marché en tous lieux, de Causeway Bay à Temple Street, en passant à dos de chameau par les pyramides d’Égypte, avant d’atterrir sur la tour de la télévision de Shanghai. Combien de routes doit-il parcourir ainsi ? Il y a encore tant de lointains endroits !
Dans cette promenade/performance, intitulée Cité à la dérive, Kacey Wong part-il vraiment à l’aventure dans cette cité à la dérive où tente-t-il de distraire la ville d’une situation idéologique prédéterminée en vue de défier les limites de la réalité ? Curieux de toute chose qui l’entoure, il ose poser des questions qui défient la logique en laquelle nous nous fions.
« Si cet accoutrement est blanc dans le dos, dit Kacey, c’est qu’il reflète mon observation des immeubles hongkongais : ils sont si tassés qu’on ne peut leur voir l’envers ! ». Diplômé d’architecture, il ne cesse de traiter de folle l’architecture de cette cité. De sa vie d’architecte, il se souvient que l’économie croissait si vite qu’il n’avait le temps d’aucune créativité dans les travaux d’architecture : « Aussi travailleur que je pouvais l’être, il n’y avait aucun moyen de respecter la date limite car le jour où l’on me confiait le boulot, elle était déjà passée ». Toutes ces situations absurdes sont à l’origine de son inspiration artistique.

Dans une autre œuvre intitulée 10 boxes, Everything I’ve Ever Thought About, I put inside a Box, la plupart des titres reflètent ses sentiments sur la société – terreur, absurdité, isolement, etc. Des sentiments évidemment transformés pour le public en un ciel plein de couleur, en un monde grotesque qui appartient aux contes de fées.
Sa colère ajoutée à un humour décapant montre les sentiments mélangés de l’artiste envers la cité. Dans un projet d’« Art en vitrine », When exactly is the moment dreams become reality? il a créé une allée de petites maisons jaunes à l’allure de jouets de toutes tailles. Est-ce les petites qui grandissent ou les grandes qui donnent naissance aux petites ? Les immeubles hongkongais se chevauchant, il est difficile de différencier la mère de l’enfant. L’artiste, au-delà de son humour noir, laisse voir le côté innocent de sa pensée.
Il paie cependant cher sa vision. De temps en temps émane de son œuvre un sentiment de solitude. Il créa ainsi un enfant assis sous le ciel solitaire, dans l’ombre duquel on pouvait lire son propre passé. Il fut envoyé très jeune étudier aux États Unis, la solitude l’occupa entièrement et il lui fallut longtemps pour surpasser la barrière de la langue et s’adapter à un environnement culturel étranger. Il lui en reste une profonde blessure dont on peut voir la cicatrice dans ses œuvres.
Cette solitude engendre une soif de communication. La création lui permet de se voir sous un autre angle, il y prend plaisir et espère que son travail puisse inspirer les autres. Il attache dans son œuvre beaucoup d’importance aux interactions : « Vous pouvez ouvrir cette porte et épier par ces trous et ces lentilles. Là vous trouverez une boite musicale… J’espère que le public viendra toucher mes œuvres, les lire ».
Dans un travail au Musée d’art de Hong Kong, chacun, à l’aide de pièces de bois, pouvait créer une cité miniature avec l’artiste. Son but était de laisser le public réagir à son propos. A travers ce processus, il découvrait la partie purifiée de lui-même – qui semble exister dans un monde éloigné, si pur qu’il a du mal à s’y reconnaître. Il ne peut alors dissimuler un sourire au coin des lèvres et des yeux.

Kacey a obtenu un diplôme en sculpture en Grande Bretagne, il prépare un doctorat en art à l’Institut royal de Technologie de Melbourne. Il met toujours beaucoup de jaune était comme un beau dimanche matin. Ce jeune artiste partage le même sentiment. Peut-être possède t-il la sagesse du vieil homme, à moins que ce ne soit l’innocence d’un cœur jeune.

雕塑

 

黃國才

他穿上大廈的模型外殼到處走,來到了銅鑼灣,走過了廟街,騎著駱駝繞過了金字塔,登陸在上海電視塔前,要走的路還有幾多?會是更多更遠。〝游離都市〞是黃國才的行為藝術作品,是他要在游離的城市之中進行探險?還是要把城市從既定的意識形態中抽離,給世人所認定的現實處境來個挑戰?年輕就是這麼好,對身邊的一切充滿著敏感,對既定的邏輯會提出質疑。

〝為什麼這件大廈外殼背後是空白一片?這是我對香港建築的觀察,香港的大廈靠得太近,我們根本看不到它們的背面,所以在視覺上,這個背面是不存在任何意義。〞本來唸建築的他,他更多次以〝黐線〞來形容這個城市的建築,他憶述曾當過建築師的日子:〝經濟太好了,當年的建築根本是談不上設計,無論我多努力,我仍是沒法趕上限期,因為他們今天要我做的,原來已是昨天應該用作開會的提案。〞而這等荒謬的處境,正是一個璀璨城市的另一個照面,亦為他往後的藝術創作上提供了取之不竭的題材。

在他曾發表的作品〝十個盒子
是這一份怨憤,加添了幾分的幽默,道出了他對這個城市的感受是愛恨交纏。在〝藝術窗 -夢想是由何時開始變真實的?〞的作品裡,是那黃色小屋逐漸長大成大屋?還是黃色的大屋誕下了小屋?〝香港的現況就是這樣,樓樓起樓樓,樓爸媽生樓孩子。〞

這就是他的語言旄透過藝術創作他找到了表達自己的語言,在黑色的幽默裡帶著一點童真。

然而這一點童真的背後是需要代價的。在他的作品中,我們不時可以窺探到一份孤寂,他創造了夢幻中的孩子望著聊寂的星空,我們看著星空下的孩子,似乎是看著他童年的寫照。早在初中時候已被送往美國升學,孤獨地被留在一個陌生的國度,本來多采多姿的友儕生活突然只有寂靜的星空為伴,語言的障礙,文化的差異所帶來的惶恐與衝激,在年輕的心靈內留下揮之不去的烙印,這一角陰暗處,在他作品裡的成人世界中仍依稀可見。

是這一份的孤寂,使他渴望與人溝通。藉著創作,他可以重看一次自己,創作的過程可以為自己也為別人帶來啟迪。他一直強調作品中的互動成份:〝所以你會發覺有可以打開的門,有可以用作窺探的小洞或放大鏡,還有音樂盒...... 我希望觀眾來接觸我的作品,我希望我的作品能被明白。〞所以在香港藝術博物館展出的作品中,觀眾可以隨意加入,一起創造模擬的都市,一起追尋某個地方失落了的片斷,以那一塊木片暫來互相填補心靈的缺口。在他的作品的旁邊,我們不時亦會看到相關的文字,可以算是作品的註腳,目的是要觀者能接收得到訊息,亦能同時作出感應。然後,在一次又一次的互動過程中,他看到了一個〝好像活在另一個地方〞的自己旄經淨化後,帶著一點陌生,不敢相認。然後,現實的他,在眼神裡,咀角邊,露出了欣然的微笑。

現在的黃國才,已在英國取得雕塑的碩士學位,現正是澳洲墨爾本皇家科技學院藝術系的博士生。他經常在作品中用上大量黃色。七十多歲的畫家陳餘生曾經說過〝黃色是一個既溫暖又燦爛的星期天早上。〞三十三歲的他也有類似的看法,是他已有了老者的智慧,還是老者仍擁有著一份童真?

Exposition :
地鐵公眾藝術計劃 -〝樓樓起樓樓〞
將軍澳寶林地鐵站
永久展品
Arts in Station Architecture – “Building Making Buildings”
Po Lam MTR Station
Permanent Exhibit