Peinture

Philippe Cognée :
Les architectures de pouvoir

En mai 2002 Philippe Cognée exposa ses portraits à Hong Kong au Cattle Depot Artist Village dans le cadre de Figures/Peintures/Figures, exposition organisée par l’Alliance Française et le French May. Lors de son séjour à Hong Kong, il a selon son habitude, filmé à l’aide de son caméscope son environnement géographique. Le caméscope est son outil de travail ; de ses films, il extrait des photos souvent étonnantes : flous, mouvements d’un train, façades de bâtiments mangés par la lumière au point qu’ils disparaissent dans un blanc éblouissant… Ces photos seront un point de départ pour ses peintures à la technique très spéciale, une peinture à l’encaustique faite de cire d’abeille et de pigments de couleurs appliquée au pinceau sur la toile qu’il recouvre ensuite d’un film plastique chauffé au fer à repasser afin de faire fondre la cire et de créer un enfouissement des couleurs. Le film est ensuite retiré laissant par endroits des effets d’arrachages, ainsi qu’un glaçage de la peinture.

Ses paysages préférés restent les zones intermédiaires en marge des villes, terrains vagues, zones en attente entre construction et destruction, là où la transformation de la ville devient visible. Mais de Hong Kong où la ville se dresse d’un seul jet directement de la campagne, de la mer ou de la montagne, sans ce tissu intermédiaire des banlieues, il a surtout retenu les gratte-ciel.

Le tableau ci-contre du Lippo Centre à Hong Kong fait partie d’une autre série exposée récemment à la galerie Daniel Templon à Paris sous le titre de « Triades ». Ce sont des « architectures du pouvoir » qu’il déconstruit, fragilise, sans doute en écho à la catastrophe du 11 septembre, la destruction du World Trade Centre. A cette peinture du Lippo Centre, s’ajoutent la Hong Kong and Shanghai Bank, le Centre Georges Pompidou, le Musée Guggenheim, la Basilique Saint Pierre de Rome… lieux de pouvoirs financiers, culturels, religieux. En désarticulant ces bâtiments, en faussant les perspectives, Philippe Cognée met à nu ces gratte-ciel, nouvelles cathédrales de notre siècle, s’interrogeant sur leur statut à la fois matériel et symbolique.

繪畫

菲利普.葛涅:權力的建築物

二零零二年五月,香港法國文化協會與法國五月藝術節在牛棚藝術村合辦了一個名為〝畫〔人〕畫〞的展覽,當時,其中一位參展畫家菲利普.葛涅 (Philippe Cognée)曾親自來港介紹他的作品。當他在港逗留期間,根據他一貫慣有的作風,隨手拿著數碼攝錄機拍攝週圍的環境。那數碼攝錄機是他的創作工具;從拍攝到的影片中他通常都能抽取一些令人意想不到照片:朦朧的,行駛中的列車,被強烈光線照射至幾乎看不到外貌的建築物…… 這些照片將成為他以非常獨特手法繪畫的畫作之起步點。他利用蜂蠟製成彩色蠟筆繪畫,再用毛筆在畫布上塗上一些彩色顏料,然後在其上蓋上一層塑膠料,再利用燙斗在膠料上加熱,直至蠟溶掉形成一種色彩被掩埋的感覺。之後再把塑膠料拿掉,造成某些部份有被扯掉的效果,同時亦讓畫的表面有磨光的感覺。

他最喜歡的景色仍然是那些處於城市邊緣的過渡性區域、一些未決定用途的土地、正等待興建或拆卸的地帶,在那些地方明顯看到該城市的轉變。但在香港,城市由新界到海邊到山邊都是一氣呵成,並沒有市郊這類介乎中間的城市結構,他唯有捕捉那些高樓大廈。左邊刊登的畫作是香港的力寶中心,是他最近在巴黎 Daniel Templon畫廊展出一系列名為《三位一體》(Triades) 的作品之一。這些都是代表〝權力的建築物〞,他把它們拆散,使之變得不穩固,這大概是他藉此對九一一世貿中心的災難作出的回應。除了力寶中心這幅畫外還有香港匯豐銀行、龐比度中心、 Guggenheim博物館、羅馬的聖彼得大教堂…… 它們都是代表著經濟、文化、宗教權力的地方。透過把這些建築物支解並歪曲了它們的透視角度,菲利普.葛涅讓它們變得更壯觀,成為現世紀的大教堂,藉此質疑它們那兼具物質與象徵義意的地位。