Le French May - Peinture
Texte : Gérard Henry

Jean-Pierre Potier : la cité évanescente

Jean-Pierre Potier peint les villes. Il a peint Istanbul, Buenos Aires, New York et aujourd'hui Hong Kong. Il en recherche l'atmosphère, l'énergie, l'âme pourrait-on dire si celle-ci existe en soi. C'est un voyageur infatigable, avec un penchant certain pour les villes construites au bord des mers ou des océans, villes qui se nourrissent de flots de voyageurs et de marchandises et dont l'horizon dégagé est toujours promesse d'un ailleurs.

Il en parcourt d'abord les rues et les ruelles, s'imprègne de leurs odeurs, en photographie des détails, des signes, des enseignes jusqu'à ce que subrepticement la ville se dépose dans son regard et sa mémoire.

Une fois nourri de ses images, c'est le retour à l'atelier. Potier a une technique unique qu'il a développée méticuleusement ces dernières années. A l'aide de solvants, il transfère des fragments d'éléments photographiques choisis sur un support composite, le Dro paper, mélange de papier et de fibre de verre, dont il fait un usage pratiquement exclusif en tant qu'artiste. L'acrylique, l'aquarelle, la pierre noire et l'encre sont également convoqués et, au final, une sorte de brume vient se superposer à ce puzzle, créant un lien à tous ces éléments.

Il voit dans les villes une âme fragmentée, chacun des détails qu'il restitue sur sa toile raconte un aspect de cette ville ; les réunir en restitue les contradictions mais aussi l'unité.

Si ces vues de New York étaient des collages très denses de multiples éléments qui rendaient la vivacité mais aussi la violence de la cité, ses images de Hong Kong sont très différentes, beaucoup plus douces et évanescentes. Il semble que le peintre ait succombé à la moiteur du climat, aux brumes quelque peu romantiques de la mer de Chine et à l'exotisme hongkongais de l'Orient que l'on retrouve encore dans les cages à oiseaux, les sampans ou sur les marchés. Ses images se fondent dans un air que l'on devine saturé d'humidité, elles apparaissent comme les vestiges de souvenirs déjà à demi effacés.

法國五月:繪畫

尚皮亞.波堤埃:消逝中的城市

尚皮亞.波堤埃特別喜歡描繪城市。他曾繪畫伊斯坦堡、布宜洛斯艾利斯、紐約,而現在是香港。他尋找的是這城市的氣氛、活力以及它的靈魂,若我們能說每座城市有屬於它自己的靈魂的話。波堤埃是位永不言倦的遊子,尤為感興趣的是那些沿海興建的城市,這些城市吸引大量湧入的遊客和外來的貨品,而且一望無際的水平線上總帶著來自他方的希望。

每到一座城市,他先在大街小巷中穿梭,讓自己感染它們特有的氣息,然後用攝影機將細節、標記和招牌拍攝下來,直至他的目光和記憶在不知不覺間已完全被這城市佔據了。

吸收了這些影像之後,是時候回到畫室工作了。近幾年,波堤耶仔細地研發出一套獨創的技術。他利用溶劑將一些從拍攝得來的材料中挑選出來之零碎部份轉移到一塊以紙和玻璃纖維混合而成的合成底板上(Dro paper),至今他還是唯一採用這種材料的藝術家。之後還出動了塑膠彩、水彩、黑石和水墨,而最後是為這砌圖添上一層如霧般的東西,後者讓所有元素產生一種聯繫。他眼中的城市是一個細節分明又零碎的靈魂。他重現在畫上的每個細節都在訴說這城市的每一面;他透過再現的手法把對立的以及個別的合併起來。

雖然,他那些紐約的景色是以很多不同的元素密集堆砌而成,很能展現出紐約的活力,但也表達了該城市的暴力,可是,他的香港景象卻完全不一樣,十分柔和,而且帶有逐漸消逝的感覺。看來這位畫家是受到香港潮濕的氣候,中南海飄來那帶點兒浪漫的霧色,以及香港的東方異國情調所影響,在他的作品中我們仍可看到鳥籠、舢舨及街市的景色。他這些景象消失在一片我們猜想是充滿了濕氣的空氣中。