Littérature
Texte : Eric Sacher

Voyages littéraires des mers de Chine aux rivages de l'enfance

Le festival de littérature de Hong Kong créé en 2000 attire de plus en plus d'auteurs prestigieux. Du 6 au 15 mars 2006, viendront à Hong Kong non seulement des auteurs de langue anglaise passionnés par l'Asie comme le veut la tradition de ce festival, mais également cette année des auteurs venus des cinq continents. En 2006, la littérature de jeunesse est également bien représentée avec en particulier la présence de Chen Jiang Hong, illustrateur installé en France et auteur de magnifiques livres pour enfants inspirés de l'histoire et de la culture chinoises.

« Dans mon sommeil à la dérive je t'ai trouvée
Ensevelie jusqu'à la taille dans la neige.
Tu as tendu les bras : et je me suis réveillé
Comme l'eau dans un rêve de dégel. »

Seamus Heaney, le poète irlandais, Prix Nobel de Littérature en 1995, sera l'un des invités principaux du festival de littérature. Ses poèmes sont aussi subtils qu'agréables à lire. Comme la poésie est sans doute l'un des genres les plus difficiles à traduire, peu d'entre eux ont été traduits en français mais une version bilingue de quelques-unes de ses œuvres est disponible chez Gallimard ( L'Etrange et le Connu , La Lucarne ). Cet invité prestigieux sera accompagné par un compatriote : le lauréat 2005 du Man Booker Prize, John Banville. Ses livres offrent des atmosphères variées et élégantes, rappelant parfois les romans historiques ( Kepler chez Flammarion), les romans policiers ( Le livre des aveux chez Babel, Athena chez Robert Laffont), chaque fois avec une réflexion pleine d'angoisse sur ce qui fait notre « je », notre individualité et notre histoire ( Impostures chez Robert Laffont, Eclipse en 10/18).

L'Asie ayant toujours été le centre d'intérêt du festival, il n'est pas étonnant de constater que la grande majorité des auteurs invités cette année sont des auteurs du voyage, dans le temps comme dans l'espace. Dans l'espace avec les récits de Pico Iyer mais également de Tarun Tejpal avec son roman Loin de Chandigarh (Buchet-Chastel) où la découverte d'un carnet de voyages fait basculer le destin d'un couple ; le carnet nous emmène sous d'autres cieux et à une autre époque. Mike Dash (dont les livres sont publiés en français chez JC Lattés) est un des autres invités du festival à utiliser à la fois l'Histoire et le Voyage il est non seulement l'auteur de La Tulipomania , qui raconte l'aventure de la Tulipe au dix-septième siècle, mais également l'auteur de L'Archipel des Hérétiques , l'histoire d'un bateau hollandais qui allant vers l'Indonésie finit par s'échouer au large des côtes australiennes. Le Batavia donne ainsi naissance à une communauté d'étranges rescapés. Brian Castro représente cette année d'une certaine manière la littérature locale. Né lui-même du voyage et des hasards des rencontres (Né à Hong Kong, de parents chinois, portuguais et anglais, lui-même étant parti s'installer en Australie). Auteur des Oiseaux de Passage (Ed Ombres), ses romans reprennent souvent ce thème du hasard et du voyage dont il est lui-même issu. Ainsi, dans l' Architecte Chinois (Ed de l'Aube), l'architecte fuyant la Chine rencontre sur une plage celle qu'il doit sauver par ses récits, récits qu'ils racontent pour faire oublier le temps qui passe, la mort et la destruction qui les guette. Rien n'est éternel, rien n'est acquis.

« Duanbai, il faut que tu saches qu'il est facile de monter sur le trône mais qu'il est tout aussi facile de se faire détrôner. N'oublie jamais cette vérité » Su Tong, l'auteur d' Epouses et Concubines (Flammarion) représente l'écriture chinoise cette année au festival. Son dernier roman traduit, Je suis l'empereur de Chine (Philippe Picquier), est le formidable récit d'un jeune homme devenu trop tôt empereur dans un monde de fer et de sang. Face à cette image de la Chine éternelle, Mian, Mian, deuxième auteur de langue chinoise du festival cette année, propose une toute autre vision de la Chine : une Chine contemporaine et décadente peuplée de personnes errantes,
se cherchant une identité entre drogues et prostitution. Bien amers y sont Les Bonbons Chinois (Ed. de l'Olivier) où l'héroïne se met à tout rejeter et en premier lieu la reproduction de La Joconde que son père lui fait admirer : « C'est à ce moment-là que j'en suis venue à haïr celui qui l'avait peinte. A haïr tous les intellectuels et artistes. (…) Cette peur m'a complètement coupée de mes parents et c'est à cause d'elle, aussi, que j'ai à un âge bien trop précoce décidé que l'univers était incompréhensible. »

De fait, la seconde idée qui vient à l'esprit en lisant les œuvres de certains auteurs invités cette année, c'est celle d'un certain désespoir de notre monde contemporain. Entre le souvenir des illusions passées et le regret des déceptions présentes, l'homme du siècle se cherche. Ainsi le livre de nouvelles de Rattawut Lapcharoensap, Café Lovely (Buchet-Chastel), décrit en grande partie ce monde d'une jeunesse désabusée dans les rues de Bangkok. Nouvelles à l'atmosphère empreinte tout à la fois d'espoirs, de désillusions, de nostalgie et de regrets, il y règne également une poésie et une tendresse indéniables : « Je vais regarder le soleil se lever avec
maman, et puis je la ramènerai avant que la marée ne change, que l'eau ne monte et que le sable ne redevienne le fond de la mer. ».

Plus politique, les écrits de Jasper Becker reviennent de leur côté sur les tragiques erreurs de Mao ( La Grande Famine de Mao / Ed. Dagorno) et l'oppression des peuples qui continuent à l'heure actuelle en Corée du Nord ( La Famine en Corée du Nord / L'Esprit Frappeur). Le philosophe et essayiste canadien John Ralston Saul sera également présent pour décrire sa vision d'un monde en plein changement. L'auteur des Bâtards de Voltaire et de La Civilisation Inconsciente (Payot) verra son nouveau livre traduit en français en février chez Payot : « Mort de la globalisation ». C'est en particulier autour de ce nouveau livre qu'il interviendra dans le cadre du festival.  Le monde change et chaque société affronte son passé et son devenir, Doris Pilkington parle de l'Australie et du traitement des aborigènes au début du siècle dernier à travers l'histoire poignante d'une famille séparée de force ( Le Chemin de la Liberté / Ed Autrement) et Elena Poniatowska nous emmène au Mexique dont elle décrit la société avec humour et critique mais également force tendresse ( La fille du Philosophe / Actes Sud).

La tendresse constitue le troisième fil directeur du festival avec un nombre important d'auteurs jeunesse. Parmi ceux qui ont été traduits en français, on peut citer Minfong Ho dont les multiples origines et expériences (Birmanie, Thaïlande, Taiwan, l'Amérique…) lui ont permis d'écrire de merveilleuses histoires comme Chuuut ! (Père Castor Flammarion) inspirée d'une berceuse thaïlandaise où une mère fait taire les animaux pour que son petit puisse enfin dormir. Egalement présent au festival, Ian Whybrow est l'un des auteurs pour enfants les plus traduits en France. Les aventures de son « Petit Loup » (Casterman Jeunesse) sont connues des enfants : passage dans un château hanté pour vaincre sa peur, recherche de trésors perdus, batailles contre les méchants, tout est là pour plaire aux plus jeunes et leur faire connaître la vie avec humour et tendresse. On peut également citer les aventures du monstre Guili-guli ( Le monstre chatouille – Albin Michel) et les histoires de petit ours ( Encore ! – Flammarion) ou de souriceau ( Papa, je t'aime – Grund).

C'est dans ce cadre, la littérature jeunesse, que la France invite Chen Jiang Hong à participer au festival cette année. Installé en France, l'auteur-illustrateur est connu pour ses magnifiques histoires tirées des contes et légendes ou de l'Histoire chinoise. Pleins de tendresse et d'amour, ses albums parlent d'initiation et d'apprentissage ( Petit Aigle ), d'entraide et de don de soi ( Dragon de feu ), de magie avec une petite fille née d'une graine de lotus ( Lian ). Le trait est fin et précis et on retrouve parmi les merveilleuses couleurs ce rouge qui rappelle la Cité Interdite et la Chine éternelle. Son dernier album sorti en novembre, Le Prince Tigre (L'Ecole des Loisirs), a connu un grand succès. La magnifique page de couverture, inspirée d'un bronze chinois, où un jeune enfant se tient dans la bouche d'une tigresse résume l'histoire à merveille : la tigresse pleine de fureur contre les hommes qui ont tué ses enfants souhaite se venger et manger le jeune prince innocent, mais l'instinct maternel est plus fort que
la vengeance : en reconnaissant dans les yeux du jeune enfant la lueur qui brillait dans les yeux de ses propres petits, elle se ravise. Alors commence l'initiation du jeune prince, la tigresse le garde « le temps d'apprendre tout ce que doit savoir un tigre. Alors il pourra devenir un prince. »Chen Jiang Hong présentera son travail en français à la Médiathèque (14 mars à 19h30) et fera découvrir son magnifique univers plein de magie ainsi que ses multiples techniques de dessin ; techniques qu'il adapte aux histoires de ses livres comme la peinture sur soie qu'il a travaillée pour Le Cheval magique de Han Gan (Lutin Poche-Ecole des Loisirs), un album plein de poésie autour de l'histoire d'un peintre aux doigts magiques. « A l'Académie, Han Gan refusait de s'exercer en imitant les œuvres des Anciens comme le lui demandait son professeur. Il ne voulait peindre que des chevaux. Et, bizarrement, il les peignait toujours attachés. “Pourquoi représentes-tu toujours tes chevaux attachés ?“ lui demandait un jour ses camarades. Han Gan répondit : “Parce que mes chevaux sont si vivants qu'ils pourraient sortir du papier.“ »

C'est ça la littérature : des mots qui deviennent vivants et qui s'échappent du papier pour venir nous envahir, nous entourer, nous bercer. Laissez vous donc bercer par ces magnifiques rencontres que nous réserve le festival de littérature 2006 de Hong Kong.


N.B : Les rendez-vous littéraires auront principalement lieu au Fringe Club mais également à la bibliothèque centrale. Tout autre renseignement est également disponible sur le site internet du festival.

 



文學專欄

從中國海到童年夢幻的文學之旅

香港國際文學節始創於 2000 年 , 吸引了愈來愈多的知名作家。2006年3月6日至15日文學節舉行期間,除了一如既往,一些關愛亞洲的英語作家將蒞臨盛會外,世界五大洲的作家也將紛紛到來共襄盛舉。今年的文學節,青少年文學的代表非Chen Jiang Hong 莫屬。他是一位插圖畫家,現定居法國。他從中國古老的歷史文化中汲取營養,創作了 膾炙人口的兒童讀物。

〝在飄渺的夢境裡我找到了你,
    你深陷雪中,白雪齊腰將你埋住。
 你伸出雙臂:我從夢中驚醒,
 彷彿流水在做著融雪的夢。〞


愛爾蘭詩人謝默斯.希尼(Seamus Heaney)為本屆文學節的重要嘉賓之一,他於1995年榮膺諾貝爾文學獎。他的詩歌微妙雋永。由於譯詩難,因此他的詩甚少譯成法文。但伽里瑪出版社畢竟出版了他的幾本雙語詩集,如《L'Etrange et le connu》、《La Luarne》。這位嘉賓將偕同他的同鄉一齊光臨,他便是榮獲2005年度布克獎的約翰.邦維爾(John Banville) 。他的作品氣氛高雅、變化多端,常令人聯想起歷史小說,如《開普勒(《Kepler》, Flammarion出版社);偵探小說,如《自白書》(《Le Livre des aveux》, Babel出版社)及《雅典娜》(《Athena》, Robert Laffont出版社)。在每部作品中,他都帶著焦慮的心情思考著〝我〞究為何物,我們的個體及我們的歷史, 如《偽善》(《Impostures》, Robert Laffont出版社)及《Eclipse en 10/18》。

亞洲一直以來都是文學節關注的重點。今年參與盛會的大部份 作家均以旅行為題材進行創作,帶領讀者在時空中遨遊。我們讀著比科.伊耶(Pico Iyer)和塔倫.泰帕爾(Tarun Tejpal)的小說,在天地中神遊。塔倫.泰帕爾的小說《遠離昌迪加爾的地方》(《Loin de Chandigarh》, Buehet-Chartel出版社)敘述一本旅行日記的發現怎樣改 變了一對愛侶的命運 ;日記把我們帶到另一個天地、另一個時代。邁克.達什(Mike Dash)是應邀參加盛會的作家中同時採用旅行與歷史作題材的作家之一,他的作品已由JC Lattés出版社以法文出版。他的小說《鬱金香狂》(La Tulipomania)講述十七世紀時鬱金香的歷險故事。他亦是《異端者群島》(L'Archipel des hérétiques)的作者,小說敘述一艘開往印尼的荷蘭輪船在澳洲海岸擱淺的故事。巴達維亞也因此成了死裡逃生者的棲身之地。布賴恩.卡斯特羅(Brian Castro)在今年的文學節裡可謂代表了一種地方文學。他本人即在漂泊不定中長大,他出生於香港,父母為中國人,兼有葡萄牙及英國國籍,卻在澳洲定居。他寫了小說《候鳥》(《Oiseaux de passage》, Ombres出版社)。他的小說以他自身經歷的漂泊流浪為題材。在《中國建築家》(《L'Architecte chinois》, l'Aube出版社)一書裡,一個逃離中國的建築家 在海濱遇上了一個他將以自己的故事拯救的她,一些讓我們忘卻已逝歲月、忘卻 覬儭著他們的死亡和毀滅的故事。萬物轉瞬即逝,萬事虛無縹渺。

〝端白,你應該明白,登基易,被趕下王位也易。永遠不要忘記這個道理。〞蘇童是《妻妾成群》(被改編成電影《大紅燈籠高高掛》)的作者,在本屆文學節裡代表中國文學。他的作品的最新譯本是《我的帝王生涯》(《Je suis empreur de Chine》, Phiippe Picquier出版社),描寫一個年輕人在兵荒馬亂的年代過早地登上王位的動人故事 。另一位參加盛會的中國作家棉棉,面對古老的中國,則有另一番看法。這是一個充斥著流民的墮落的現代中國,迷茫的一群人在毒品和賣淫中尋找認同。《糖》(《Les bonbons chinois》, l'Olivier出版社)更是一部凄婉的小說,女主人公憤然地摒棄一切,首當其衝的是父親教會她欣賞的《蒙娜麗莎》。〝就在那時我竟憎恨起畫‘她'的人來。我憎恨一切知識份子和藝術家…… 這個恐懼把我和父母徹底地分開了,也由於‘她'我過早地認定這個世界是不可理解的。〞的確,在閱讀一些應邀出席盛會的作家的作品時, 另一種思緒會湧上心頭,這便是對現今世界的失望。在對前塵往事的追憶及對現實失望的悔恨之間,現代人在尋找自己。 拉塔烏特.拉普查蘭沙普(Rattawut Lapcharoensap)的短篇小說集《可愛的咖啡室》(《Café Lovely》, Buchet-Chastel出版社)即為一例,書中大部份篇章均描述流浪曼谷街頭的一群失落的年輕人的世界。這些短篇小說交織著希望、幻滅、懷舊、悔恨,同時亦洋溢著詩意和溫情:〝我和媽媽一起去看日出,在大海還未變得狂怒、沙灘還未沉入海底前,我把她帶回家中。〞

賈斯帕.貝克(Jasper Becker)的作品則更為政治化,他揭露毛所犯的悲劇性錯誤:《餓鬼:毛時代大飢荒揭秘》(《La Grande famine de Mao》, Dagorno出版社)以及目前在北韓仍繼續著的對人民的迫害:《北韓大飢荒》(《La Famine en Corée du Nord》, L'Esprit Frappeur出版社)。加拿大哲學家兼小品文作家約翰.羅爾斯頓.素爾(John Ralston Saul)亦將出席盛會並講述他對劇變中的當今世界的看法。他是《伏爾泰的私生子》(Batards de Voltaire)及《無意識的文明》(《La Civilisation inconsciente》, Payot 出版社)兩書的作者。他的近著《全球化的死亡》(Mort de la globalisation)亦將於今年二月由Payot出版社出版法文版。在是次盛會上,他將著重介紹這本新書。世界在變,每個社會都面臨過去與演變的挑戰。多麗絲.皮爾金頓(Doris Pilkington)探討澳洲以及透過一個家庭被強行拆散的悲慘故事,評述上世紀初對澳洲土著的迫害:《自由之路》(《Le Chemin de la liberté》,Autrement出版社);而艾琳娜.波尼亞托沃斯卡(Elena Poniatowska)則將我們帶到墨西哥,她以幽默與批評的筆調,但亦不乏溫情地描繪當地的社會,如《哲學家的女兒》(《La Fille du philosophe》, Actes Sud出版社)。

今年兒童文學家雲集盛會,遂令〝溫情〞構成文學節的第三主調。在作品被譯成法文的眾多作家中,可舉Minfong Ho,他複雜的身世和豐富的人生閱歷(足跡遍及緬甸、泰國、台灣、美洲……)令他寫出如《Chuuut!》(《海狸爸爸》, Flammarion出版社)這樣 一些神奇的故事。這故事從一首泰國的搖籃曲中獲得靈感,歌曲裡一位母親要動物們安靜下來,好讓小寶貝進入甜美的夢鄉。伊恩.懷布羅(Ian Whybrow)亦將蒞臨盛會,他是作品在法國被譯介最多的兒童作家之一。他的《小狼》(《Petit loup》, Casterman Jeunesse出版社)的奇遇故事為孩子們所熟悉:為戰勝恐懼而深入鬼影幢幢的古堡、尋找失去的寶藏、與惡人的搏鬥等,這一切都深受少年兒童們的歡迎並以幽默和溫情教會他們認識生活。還可舉出的有《基利- 基利魔鬼》即《發癢魔鬼》(《Le Monstre chatouille》, Albin Michel出版社)的奇遇,小熊的故事《在來一次!》(《Encore !》, Flammarion出版社)或小老鼠的故事《爸爸,我愛你》(《Papa, je t'aime》, Grund出版社)。

法國政府邀請Chen Jiang Hong參與盛會,以便為青少年文學這一主題增色。Chen Jiang Hong是一位插圖畫家,現定居法國,他以取材自中國民間故事及歷史傳說的引人入勝的作品而聞名。他的畫冊充滿柔情和愛心,描繪苦學(《小膺》Petit aigle)、互助和自我犧牲(《火龍》Dragon de feu)以及和一個從蓮子裡誕生的小姑娘玩魔術的故事(《蓮》Lien)。他的畫線條細緻準確,在豐富的色彩裡,紅色尤令人想起紫禁城和古老的中國。他的最新畫冊《老虎王子》(Le Prince tigre)於去年十一月問世,獲得極大的成功。畫冊精彩的封面畫著一個身處虎口的小孩,靈感來自中國一件古銅雕。這幅畫概括了一個神奇的故事:一隻雌老虎因孩子被人類殺害而怒不可遏,極想吞掉這個無辜的小王子來解恨。但天生的母性比復仇的慾望更強烈。母老虎在小王子的眼睛裡看到了和自己的孩子的眼裡發出的同樣光芒,於是她改變了主意。從此,開始了小王子的啟蒙教育,老虎母親收養了他,〝教會他一隻老虎應知的全部知識。這樣,他一定會成為一個真正的王子。〞

Chen Jiang Hong將於3月14日晚上7時30分在法國文化協會多媒圖書中心以法語介紹他充滿神奇的精彩世界以及他精湛的繪畫技巧。如畫在絲絹上的畫冊《韓幹的神馬》(《Le cheval magique de Han Gan》, Lutin Poche-Ecole des loisirs出版社),這是一本充滿詩意的描述一個畫技巧奪天工的畫家的故事。 〝在畫院裡,韓幹拒絕聽從老師教導,師法古人畫馬。他只愛畫馬。但奇怪的是,他畫的馬總是被韁繩綁住。一天朋友問他:‘為甚麼你總是畫被綁住的馬?'韓幹答道: ‘皆因我的馬精神抖擻、生氣勃勃,不綁住會從畫裡跑了出來。'〞瞧,這就是文學:字詞變得生氣勃勃、富有生命,從紙裡躍了出來,撲向你,圍住你,搖晃著你。那麼,就讓2006年香港國際文學節為你安排的美妙約會輕輕地搖晃、撫慰著你吧。

註:文學節的一應活動主要於藝穗會及中央圖書館舉行。欲知詳情,請瀏覽文學節的網址。