Poésie
Texte : Bernard Pokojski
Roger Gilbert-Lecomte : 99 ans
« Lit-on encore Roger Gilbert-Lecomte aujourd'hui ? N'a-t-on pas tendance à se contenter de l'image d'un poète défait, comme brûlé à sa propre flamme et qui, ayant voulu jouer « le grand jeu », l'a perdu ? L'amateur d'œuvres complètes bien ficelées restera certes sur sa faim devant les quelques volumes en morceaux-comme mis en pièces par leur créateur même — de cet anti Saint-John Perse ténébreux et quelque peu fébrile que fut Roger Gilbert-Lecomte. » Cédric Demangeot
« Il est assis à une table du bistrot de Mme Firmat, il a eu sa ration, sespaupières se ferment, il dort à moitié, mais il suffit que les ouvriers du comptoir l'apostrophent, et déjà il se lève, leur paie à boire, leur raconte des histoires. Il sait tout : comment les chevaux courent en Australie, comment organiser une grève à l'usine. Les consommateurs gagnés lui paient à boire, c'est leur tournée à présent. Roger aimé, admiré de tous. » Arthur Adamov L'homme et l'enfant .
Et le même Adamov : « J'habite rue des Canettes, le même hôtel miteux que Roger Gilbert-Lecomte. Je le trouve un matin assoupi, tout habillé, la seringue plantée dans la cuisse. Je veux le réveiller, c'est inutile. »
Roger Gilbert-Lecomte dans son long sommeil, brûlé très jeune déjà et figure légendaire du poète maudit qui descendit toutes les marches vers l'enfer… Mais comme le dit Cédric Demangeot, le lit-on encore aujourd'hui ? Le connaît-on encore ? Il est né le 18 mai 1907 à Reims et sa vie ira très vite. A 15 ans en classe de troisième, il fait la rencontre de Vailland et de Meyrat avec lesquels il fonde une petite revue Apollo où on peut noter ses propos d'une « littérature mentale » ou encore que « la névrose est une œuvre d'art manquée et l'œuvre d'art une névrose réussie. » Se joindra bientôt à eux René Daumal et naîtront les « Phrères simplistes » avec aussi Pierre Minet, cela en 1924. Les initiés Simplistes se retrouvent régulièrement chez Meyrat pour fumer, boire et surtout échanger leurs textes — Michel Random ira jusqu'à dire que le groupe « élabore une véritable somme de textes qui auraient pu faire honneur à des philosophes ou des métaphysiciens chevronnés ». De 14 à 19 ans, Lecomte vivra ses années les plus sereines et les plus créatives, car il est en quelque sorte la tête pensante du groupe Simpliste qui rassemble les énergies de ses « phrères » et exerce sur eux un pouvoir quasi hypnotique de séduction par sa seule présence et la facilité de sa parole.
« J'avais quinze ans lorsque nous nous connûmes (…) Sa beauté était celle d'un dieu assombri par l'exil. Il débutait dans ce martyre auquel il nous avait conviés, qu'avec lui nous convînmes d'endurer, mais au terme duquel il est parvenu seul. » Pierre Minet (La Défaite). Lecomte était déjà adepte des drogues et derrière sa beauté et son élégance, cachait, ce qu'on pourrait appeler après Christian Noorbergen « son goût précaire pour la vie » et la douleur d'être vivant « ce que tous les drogués demandent consciemment ou inconsciemment aux drogues, ce ne sont jamais ces voluptés équivoques, ce foisonnement hallucinatoire d'images fantastiques, cette hyperacuité sensuelle, cette excitation et autres balivernes dont rêvent tous ceux qui ignorent les « paradis artificiels ». C'est uniquement et tout simplement un changement d'état, un nouveau climat où leur conscience d'être soit moins douloureuse » Lecomte.
En 1926, il entrera à l'école de médecine de Reims mais son ivresse poétique ne l'y verra que très peu. En effet cette année, il écrira ses grandes lettres simplistes à ses phréranges et son poème Les Dieux manchots
Je suis mage, écoutez-moi. Je créerai l'illusion
De vastitudes du noir dont aucun n'eut vision
Mais d'abord, sans prendre souffle, à profonds ahans, tuons!
En 1927, Lecomte rencontre Léon Pierre-Quint, Hendrik Cramer, Vera Milanova, Maurice Henry, Artur Harfaux et André Rolland de Renéville qui s'engageront l'année suivante dans l'aventure du Grand Jeu . Le premier numéro de cette revue brillera de tels feux que durant deux ou trois semaines, tous les regards seront tournés vers elle et qu'à ce moment elle aurait très bien pu porter un coup fatal au mouvement surréaliste et sortir l'intelligentsia parisienne des polémiques et de la politique pour des horizons moins matérialistes. Ces presque potaches firent blêmir notre André Breton en le qualifiant d'ancêtre et voulurent crier de grandes vérités à la figure d'un monde transi qui se fissurait de partout. Lecomte croyait quant à lui que l'Occident ne pourrait s'en sortir qu'en découvrant l'invisible… et notre triste Breton organisera le 11 mars le Procès du Grand Jeu (à vous d'imaginer la face du grand inquisiteur…) Le deuxième numéro du Grand Jeu n'en sortira pas moins en mai et Gilbert-Lecomte fera même deux conférences en Angleterre et an Belgique pour présenter le Grand Jeu .
En 1930, il publie Monsieur Morphée empoisonneur public dans le n° 4 de Bifur , la revue que dirige Ribemont-Dessaignes. Ce texte court, d'une exceptionnelle densité, mis au même rang que ceux d'Artaud, et d'une très grande beauté formelle, défend l'usage des drogues tout en décrivant les divers états éclatés de la conscience. Le corps de Gilbert-Lecomte ne pouvait plus tenir, et en 1930, Daumal l'encourage à faire plusieurs cures de désintoxication, toutes vaines, alors que paraît le dernier numéro publié du Grand Jeu . L'année suivante le groupe se fissure et le n° 4 de la revue ne verra pas le jour.
« Tant qu'il a fait figure de vivant, Roger Gilbert-Lecomte n'a eu que des amis. A vingt ans il tenait encore de l'enfant prodige. On le regardait, on l'écoutait avec l'étonnement émerveillé que fait éprouver ce qui est prématurément parfait. Mais dès qu'il a occupé sa véritable place et que décidément il s'est tenu à l'orée de la mort, il est demeuré seul. Il faisait peur. D'autant plus qu'il paraissait bien avoir choisi de se taire et qu'il gardait pour lui l'horreur de ce qu'il endurait. Son sourire ressemblait à l'œil de verre qui ne rend que plus hideux pour l'imagination le vide de l'orbite. On se détournait de lui. Déjà il n'était plus. C'est qu'il commençait à être. » (Pierre Minet)
En 1933, il publie La vie l'amour la mort le vide et le vent et l'article L'Alchimie de l'œil mais commence à cesser toute correspondance avec ses anciens amis pour ne plus garder contact qu'avec le médecin Jean Puyaubert qui le soutiendra lors des moments les plus pénibles de sa douloureuse existence.
En 1936, Gilbert-Lecomte sera arrêté en achetant de l'héroïne puis trois autres fois encore mais s'en tirera avec une forte amende et de la prison avec sursis « au bénéfice du doute ».
Son avocat, qui ne sera autre que Jean Follain note dans ses agendas à la date du 13 juillet 1936 « Roger Gilbert-Lecomte, inculpé, vient me voir avec une demoiselle : il répand dans la pièce une odeur d'éther. »
L'année suivante, il écrira à Puyaubert « J'ai mal à la jambe. Je suis à bout. » Il publiera encore Miroir noir et en 1939 La Lézarde au Mercure de France qui n'est qu'un extrait de Retour à tout puis épisodiquement des notes et des chroniques dans la NRF et la revue Comoedia .
Il était à présent réduit à l'état de mendiant justiciable, seul, car sa compagne Ruth, la demoiselle, avait été déportée à la déclaration de la guerre. Il fera même en 1942 un mois de prison ferme à la Santé…
« A la limite, chez Lecomte, la drogue est facteur d'équilibre. C'est le suicide lent, mais un équilibre dans ce suicide lent ». (Monny de Boully, membre du Grand Jeu, nov. 1969)
Christian Noorbergen écrit à propos de Gilbert-Lecomte que « La drogue n'est pas le «misérable miracle» de Michaux, mais l'aliment maudit d'une énergie régressive, d'une explosion ralentie, d'une implosion quotidienne. La première drogue est d'abord le refus de la vie. Les autres étant la nourriture de ce refus, l'aliment de base de sa relation à la mort-vie venue des steppes prénatales ».
Gilbert-Lecomte atterrira finalement chez Mme Firmat : « C'était terrible, tant d'instruction, tant d'esprit, tant de gentillesse, et le voir aussi malade, aussi maigre, et par sa faute !…
Je le lui disais quelquefois. Il riait... Il se contentait de rire, comme si c'était une bonne plaisanterie ! (…) Le matin du 23 décembre 1943, il me dit tout à trac : Mme Firmat, j'ai le tétanos (…) Je suis sortie et j'ai écouté à la porte. Maintenant, il hurlait. Devant moi, il s'était retenu, comprenez-vous ? »
Le 31 décembre 1943, il mourra. Que reste-t-il donc de Roger Gilbert-Lecomte ? Et que dire de sa trajectoire de poète trop tôt brûlé ? Je ne saurais répondre. Il y a bien des Œuvres complètes I et II publiées en 1974 et 1977 chez Gallimard qui seront, je l'espère, republiées à l'occasion de ses cent ans puisque nous aimons tous les comptes ronds. Monsieur Morphée existe chez Fata Morgana… Ajoutons le Roger Gilbert-Lecomte de Cédric Demangeot chez Jean Michel Place et un curieux Roger Gilbert-Lecomte de plus de 500 pages aux Editions Accarias – L'originel par H. J. Maxwell… Aussi Poèmes et chroniques retrouvés chez Rougerie ; Mes chers petits éternels chez le regretté Patrice Henry à L'Ether Vague et un numéro de la Treizième publié au printemps 1987.
Vertige
(Nier la réalité du monde extérieur, par amour de la solitude)…
Je veux l'esseulement total La Solitude
Qui vit impunément parmi la multitude,
Celle dont un mortel n'eut jamais vision :
Etre seul dans le sein froid de l'Illusion, —
Seul comme un dieu vers qui jamais une prière
N'a monté, — comme Dieu, l'unique et solitaire,
(Solitaire absolu puisque lui-même est tout).
Or je ferai le vide, autour de moi, partout,
N'écoutant plus mes sens trompeurs et qu'hallucine
L'impuissante Action, moi, parcelle divine,
Je serai le point nul parmi l'Illimité !
Je ne comprendrai plus ce mot : réalité.
Etre n'existe pas. Voici mon rêve ultime :
Nier tout et ne plus concevoir que l'abîme !
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詩詞
羅歇.吉貝爾-勒孔特 ——九十九週年誕辰
• Gibert-Lecomte endormi, Dessin de Maurice Henry (1930)
今天,還有人再讀羅歇.吉貝爾— 勒孔特嗎?人們是否傾向於認為他是一個失敗的詩人,彷彿被自己的火燄所燃燒;由於沉溺於《大賭注》遊戲,被火燄所吞噬。對於偏愛 結構謹嚴、完美無瑕作品的讀者而言,面對一些雖然零星散亂、彷彿被其作者有意打碎的作品、定按捺不住一讀為快的衝動,而這些作品的作者正是態度有點狂熱地反陰郁的聖瓊.佩斯(Saint-John Perse)的羅歇.吉貝爾- 勒孔特。 —— 塞德里克 . 德芒若 (Cédric Demangeot)
〝他坐在菲爾馬太太的小酒館的餐桌旁,剛用過膳,閉目養神,處於半睡狀態。但只要站在櫃台邊喝酒的工人們呼喚他,他便即刻站了起來,走過去付錢請他們喝酒,向他們講故事。他無所不曉:例如馬兒在澳洲是怎樣奔跑的,在工廠如何組織罷工等等。那些為他的言談所吸引的顧客,這時便輪到他們付帳請他喝上一杯了。一個人人敬愛、人人欣賞的羅歇。 —— 阿蒂爾.阿達莫夫:《人與孩子》(Arthur Adamov : L'homme et l'enfant)
阿達莫夫還這樣說道:〝我和羅歇一起住在小雌鴨街同一間邋遢的酒店裡。一天早上,我發現他和衣半睡在那裡,大腿上插著注射器,我想叫醒他,但沒用。〞羅歇.吉貝爾-勒孔特已長眠不醒,他年紀輕輕便已被燃燒殆盡,是一位拾級走向地獄、被世人詛咒的詩人、一個傳奇人物……然而正如塞德里克.德芒若所問,他的作品今天還有人問津嗎?他是否還為人所識?他於1907年5月18日誕生於蘭斯(Reims),很快便度完了一生。十五歲讀中學三年級那年,認識了瓦揚(Vailland)及梅拉(Mayrat)。他們一起創辦了一份叫作《阿波羅》(Apollo)的小小雜誌,從中可讀到他關於〝精神文學〞(Littérature mentale)的奇談,又或者〝神經官能症乃為一件失敗的藝術品,而藝術品則為一種成功的神經官能症〞的妙論。後來還加入了勒內.杜馬爾(René Daumal)及彼埃爾.米涅(Pierre Minet),並因此產生了〝一群頭腦簡單的哥兒們〞(Phrères simples)的組織,這是1924年的事情。這群頭腦簡單的人在梅拉家中聚會,吸煙、喝酒、交換詩文、切磋學問。米歇爾.朗東(Michel Random)甚至說這些人〝撰寫了數量頗豐的、足可令資深的哲學家和形而上學者引以為榮的文章。〞十四歲至十九歲期間,勒孔特度過了人生中最平靜、最富創造性的幾年。他可說是這幾個頭腦簡單的人的智囊人物和領頭人,將〝哥兒們〞的力量集合起來,並以自己的個人魅力及能言善辯如同催眠般地將他們深深吸引住。
〝我是十五歲時和他認識的……他的英俊帶有被放逐的神的陰郁神情。他以精神磨鍊開始人生之途,並邀我們參與其中,我們也都樂意和他一起經受磨難,但在修煉終點,卻只有他一人成正果。〞— 彼埃爾.米涅:《失敗》 (La Défaite) 勒孔特已經是一名癮君子,在他的英俊和高雅背後,我們同意克里斯蒂安.奴爾伯根(Christian Noorbergen)的說法,隱藏著〝對生命的淡漠〞以及生存的痛苦。〝所有癮君子對毒品自覺或不自覺的訴求,永遠不是那朦朧的快感,那離奇古怪、豐富多采的幻覺、那極度敏銳的慾念、刺激以及不明‘人造天堂'(paradis artificiels)為何物的人腦海中的種種無聊的想法。簡單一句話,這只是一種狀態的改變,是一種癮君子們生存其間感到少些痛苦的新境界。〞——勒孔特
1926年,他進入蘭斯醫學院,但他是如此沉溺於詩歌創作,以致甚少見到他的身影。這年,他給哥兒們寫了莊重的極簡單的書信以及題為 《斷臂的神》(Les Dieux manchots)的一首詩:
〝 我是一名魔法師,請聽我說: 我創造了一個無人見過的 黑暗無邊的幻覺。 讓我們一鼓作氣、使出渾身勁、殺出!〞
1927年,勒孔特結識了列翁.彼埃爾.坎(Léon Pierre-Quint) 、昂德里克.克拉梅(Hendrik Cramer)、薇拉.米拉諾瓦(Vera Milanova) 、莫里斯.亨利(Maurice Henry)、阿蒂爾.阿爾福(Artur Harfaux)以及安德烈.羅蘭.德.勒內維爾(André Rolland de Renéville) 等人。翌年,他們都參與了《大賭注》的事業。這份雜誌的創刊號鋒芒畢露,以致整整兩、三個星期,所有目光都注視著它,可說是對超現實主義運動沉重的一擊,並將巴黎的知識界從論戰和政治中解救出來,展示他們少些唯物主義色彩的新天地。這些近似中學生的人把布勒東稱作老頭兒,氣得他臉色發白。他們還朝這個到處業已坼裂的僵硬的世界喊出偉大的真理。而勒孔特則認為,西方世界只有在發現不可見的事物時,方能從困境中走出……而我們可憐的布勒東則於3月11日對《大賭注》作公審(你可想象一下這個審判官的尊容)。《大賭注》第二期卻安然無恙地於五月出版,吉貝爾.勒孔特更分別在英國和比利時舉辦講座介紹這份雜誌。
1930年,他在由里伯蒙.德塞涅(Ribermont-Dessaignes)主持的《Bifur》雜誌第四期上發表了《公眾的禁錮者莫菲先生》(Monsieur Morphée empoisonneur public) 一文。這篇短文,言簡意賅,可與阿爾托(Artaud)的文章比肩,形式極其優美,描寫意識的各種不同境界,為服用毒品作辯護。吉貝爾- 勒孔特的身驅已經支撐不住。1930年,杜馬爾鼓勵他作了幾次戒毒,但都徒勞無功。《大賭注》最新一期出版了。翌年,小組解體星散,雜誌第四期胎死腹中。
〝只要他還像個活人樣,羅歇.吉貝爾- 勒孔特自是高朋滿座。二十歲年紀,仍像個神童。人們注視著他,驚奇地諦聽著他。這驚奇來自對一個早熟天才的嘆服。然而當他回到自己真正的處境並瀕臨死亡邊緣之際,便孑然一身了。他叫人害怕,更由於他默不作聲,自己承受可怕的痛苦。他的微笑宛如玻璃眼珠,這就使眼眶中的空虛在想象中變得更可怖。人們皆背他而去。他已不復存在。卻開始生存。〞—— 彼埃爾.米涅
1933年,他發表了《生命、愛情、死亡、空虛及風》(La vie l'amour la mort le vide et le vent)以及《眼睛的煉金術》(L'Alchimie de l'oeil)一文。但卻斷絕了和老朋友之間的書信往來,只和醫生尚.皮約貝爾(Jean Puyaubert)保持聯系。在他痛苦的一生的最艱難時刻, 這位醫生支持了他。
1936年,吉貝爾- 勒孔特因購買海洛英而被捕。後來,由於同樣原因三度被捕。後在罰以重金之後,方得以脫身。他被判入獄,但因〝存有疑點〞而獲緩刑。他的律師當然是尚.福蘭(Jean Follain)。後者在其1936年7月13日的日記裡這樣寫道:〝羅歇.吉貝爾- 勒孔特偕同一位女士來看我。他身上發出一股乙醚氣味,散佈房中。〞
第二年,他在給皮約貝爾醫生的信中寫道:〝我大腿疼痛,我命在旦夕。〞他還發表了《黑鏡子》 (Miroir noir),1939年,在《法蘭西信使》(Mercure de France)發表了《裂縫》 (La Lézarde),這是《回歸一切》 (Retour ˆ tout)的節選。接著,斷斷續 續地在《新法蘭西評論》(NRF)及《Com欨ia》雜誌上寫些評論和專欄文章。
眼下他已成為孤身隻影、需人援助的乞丐,女伴露特(Ruth)小姐在戰爭爆發時被押往集中營。1942年,他被關押在精神病院整整一個月。 〝說到底,對勒孔特而言,毒品是取得平衡的一種因素。這是一種慢性自殺,但在這慢性自殺裡卻有一種平衡。〞 —— 莫尼.德.布利(Monny de Boully),《大賭注》成員,1969年11月
克里斯蒂安.奴爾伯根是這樣評說吉貝爾 - 勒孔特的:〝毒品不再是米肖(Michaux)那種〝悲慘的奇蹟〞,它只是一種退化的精力、緩慢的爆炸、日常的內向爆炸的可詛咒的食糧。第一口毒品是對生命的拒絕。接下來的便是哺育這種拒絕,是他那緣自‘產前草原(steppes prénatales)生死聯繫的基本食糧。〞
吉貝爾- 勒孔特最後來到了菲爾馬太太的小酒館。她說:〝這真可怕,如此有教養、有學問,如此和藹可親的一個人,現在卻是病入膏肓,骨瘦如柴,這都是他咎由自取!我有時這樣數落他幾句。他笑了……他只是開口哈哈笑,好像我是在開玩笑……1943年12月23日早上,他突然對我說:菲爾馬太太,我得了破傷風……我走了出來,站在門口聽他說。現在,他狂叫著。在我面前,他克制住自己,您明白嗎?〞
1943年12月31日,他與世長辭。羅歇.吉貝爾- 勒孔特給世人留下了甚麼?這英年早逝的詩人的生命歷程究竟說明了甚麼?我無從解答。伽里瑪出版社分別於1974年及1977年出版了他的全集一及二卷。我希望在他百年誕辰之際能夠再版,我們不都是對完整的數目情有獨鍾嗎?Fata Morgana出版了他的《莫菲先生》…… 還有Jean Michel Place出版的塞德里克.德芒若的《羅歇.吉貝爾- 勒孔特》以及一本由H.J.馬克斯韋爾(H.J. Maxwell)撰寫的《羅歇.吉貝爾- 勒孔特》,一本奇特的傳記,共五百多頁,由Accarias出版社出版…… 此外,尚有Rougerie出版的《詩歌與小品拾遺》,以及已故的Patrice Henry於L'Ether Vague出版的《Mes chers petits éternels》及1987年春出版的一期《La Treizième》。
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