Art contemporain
Texte : Julia Tanski-Gilbert

Le retour des « Etoiles »

“Les Etoiles devinrent les premiers véritables artistes modernes à apparaître sur le continent chinois après la Deuxième Guerre mondiale.” Chang Tsong-zung
Avril et mai 2006 voient quatre des douze membres de ce groupe maintenant historique des « Etoiles » (Xingxing) exposer à Hong Kong : Huang Rui, Ma Desheng, Li Shuang, et Wang Keping, encore auréolés par leurs premières expositions historiques à Pékin reviennent sur la scène avec leurs œuvres récentes.

Après la Révolution Culturelle (1966 – 1979) et le Grand Bond en Avant (1958 – 1962), la politique d'ouverture de la Chine en 1978 a permis un certain regard vers l'Ouest. Un groupe d'artistes a poussé cette porte ouverte très loin. Le 27 septembre 1979, menés par Huang Rui et Ma Desheng, ils ont exposé leurs oeuvres sur les grilles du parc à côté du Palais des Beaux-Arts de Chine à Pékin. Deux jours plus tard, l'exposition était annulée par la police. Le 1e octobre, jour de la Fête nationale et 30e anniversaire de la fondation de la République Populaire, ces jeunes engagés ont organisé une marche de protestation. Un an plus tard en 1980, une deuxième exposition leur était enfin autorisée dans une galerie du Palais. Les directeurs pensaient qu'ils allaient échouer mais 200 000 personnes ont défilé pour voir leurs œuvres.

Ce groupe s'appelait « Les Etoiles » et répondait à un immense besoin d'imaginaire du peuple chinois à cette époque. Ils ont eu le courage de créer et de montrer un travail puissant et brut, loin des critères artistiques établis par l'état. Ce qui reste de 1979 est essentiellement un ensemble d'images photographiques en noir et blanc : Ma Desheng avec ses béquilles parlant devant un grand rassemblement de gens, les artistes menant la marche protestataire ou discourant dans la cour de la maison de l'un d'eux. L'image aussi de l'exposition sur des grilles du Palais des Beaux-Arts où l'on remarque la sculpture en bronze de Wang Keping intitulée Idole, la première œuvre d'art ayant pour sujet le président Mao. Des gens se souviennent encore de la nouveauté des formes. Ces artistes se sont exprimés dans un langage inspiré de l'Occident, c'est-à-dire surréaliste, abstrait, ou réaliste avec des nouvelles techniques ou des techniques ressuscitées, comme la peinture à l'huile et la gravure sur bois. Puis ne pouvant réellement s'exprimer en Chine, la plupart des artistes des Etoiles se sont exilés au Japon, en France et aux Etats-Unis. Ils se sont trouvés dans ces pays comme plongés dans un autre cauchemar, seuls, dans un monde insensible à ce qu'ils avaient vécu. Michael Sullivan, expert incontesté de l'art chinois, le résume bien « Ce n'est plus la dictature d'une bureaucratie culturelle au but clairement défini et contesté avec détermination. Leurs ennemis à présent sont plus insidieux et plus difficiles à affronter : ce sont la solitude, le doute, la célébrité et la fortune trop facilement acquises, ou l'anonymat total et la pauvreté, la compétitivité et le matérialisme du monde artistique à Tokyo, à Paris, et New York.

L'anniversaire des 10 ans des Etoiles en 1989 les a fait cependant revivre en donnant lieu à une exposition itinérante à Hong Kong, Taipei et New York. Dans le catalogue de cette exposition, Chang Tsong-zung écrit : « Rendre l'art au siècle et à la liberté d'expression par un acte de défi encore jamais vu alors, plutôt que par une tacite reconnaissance officielle, c'était signifier que la création artistique appartenait au peuple ; qu'elle avait acquis le droit d'exister et méritait sérieusement qu'on lui portât attention. Sans Les Etoiles, nous n'aurions pas eu cette secrète assurance que l'art existait. »

Ces artistes des Etoiles tiennent une place importante dans l'art chinois contemporain parce qu'ils ont osé aller au-delà de l'art. Mais cette exposition « 10 ans après » était un peu comme un appel de ralliement. Comme s'il fallait revenir à l'essentiel de ce qu'ils avaient fait dix ans avant pour se remettre sur la voie juste. Yan Li écrivit un poème à l'occasion de cette exposition où il disait :
Nous
Avons brisé nos liens avec la culture du passé
Nos visages souriants ont flotté vers le monde
Extérieur comme cerfs-volants sans attache
Ont percuté les limites culturelles dans
L'espace infini
Un accident avec nos mémoires
...
Hélas
En une décennie nous avons usé tant de paires
De chaussures démodées et criardes
Maintenant
Nous voici de nouveau chez le marchand de
Chaussures

De la même façon, Ma Desheng incite à la réflexion avec une telle insistance qu'on peut penser qu'il essaie de se faire sortir, ainsi que son entourage, de l'impasse dans laquelle ils se retrouvent : « Réfléchir ! Réfléchir ! C'est seulement en réfléchissant profondément ; en se libérant par la connaissance de son propre corps, qu'il sera possible de se tenir équitablement sur le devant de l'histoire et à nouveau de connaître la réalité. »

Ce qui était exposé lors de ces « dix ans après»  était plus marqué par la modernité occidentale et peut être par la découverte du marché international. Warhol était passé par là, ainsi que Beuyes et Duchamp. Les artistes s'étaient emparés des récents mouvements occidentaux.  Avec plus de 10 ans de retard, Ai Weiwei faisait des triptyques avec des images de Mao (Image de Mao, 1985) quand celles de Warhol dataient de 1972. Il pendait un manteau sur un cintre (Safe Sex) en 1987 qui ressemblait au felt suit de Joseph Beuyes datant de 1970. L'impact de l'art occidental sur ces artistes a été énorme, surtout dans la diversité des formes qui se sont développées après la chute du rideau de bambou en Chine. La curiosité de l'autre qui caractérise le peuple chinois est aussi admirable. Le besoin et la tentation de l'argent chez n'importe quel immigré est aussi compréhensible. La création de ces jeunes artistes alors enflammés, poussée par une force brute et pure, s'est ensuite adoucie avec les années.

Ma Desheng pratique à la fois la peinture et la poésie, il a publié depuis son installation en France en 1987, cinq ou six recueils de poésie et participe à de nombreux festivals où il donne des lectures publiques. A Hong Kong il va exposer (du 13 mai au 11 juin) dans le cadre du French May un groupe de tableaux intitulés Symphonies facettées. Le travail de Ma reste marqué par ses premières œuvres de gravures sur bois en noir et blanc, au caractère fortement expressionniste : Des acryliques sur toile avec des formes de rochers ou de gros cailloux dans des assemblages aux formes humaines sur fond pastel ou gris. Tantôt abstrait, tantôt figuratif, le petit sourire que l'on devine sur les pierres de tête ajoute un côté humoristique maladroit. Ceci n'enlève pas complètement la force du noir, l'harmonie des couleurs et des formes architecturales du fond.

Huang Rui a exposé à la Galerie 10 Chancery Lane durant le mois d'avril une installation et des toiles de sa série « Un pays, deux systèmes, pas de changement pour 50 ans. » slogan bien connu de la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Son idée était de mettre en évidence l'idiotie de ce slogan en exposant une véritable pharmacie de petites bouteilles au mur, étiquetées de la fleur de Bauhinia, emblème de Hong Kong, et remplies des ingrédients (aliments, boissons, savons, crèmes, médicaments) que l'on devra avaler pendant 50 ans, quel que soit devenu leur état. Il exposait aussi sa série China, des tableaux dépeignant la disparition de l'environnement urbain traditionnel, jouant avec le mot anglais China et une traduction phonétique en chinois chai-na, signifiant « détruire ici ». Il utilise des jeux de langage et de couleurs pour mettre en évidence les idées acquises de la société comme dans sa série Mots coloriés (2006), tableaux de couleurs portant quelques expressions établies en chinois : noir VS humour, blanc VS petits anges, vert VS produits organiques, jaune VS cassettes vidéo pornographiques, rouge VS ballets féminins de l'armée rouge, rose VS révélations des liaisons dangereuses. Sa performance par contre, simpliste, sonnait creux et consistait à un découpage de gâteaux avec les mots du slogan-titre « Un pays, deux systèmes ». Se chaussant de lunettes de soleil à 21h, Huang plongeait dans l'artificialité et perdait là toute crédibilité, prenant son public pour des gourmands sans discernement.

Les sculptures de Wang Keping de formes féminines comme des vénus préhistoriques, donnent envie de les toucher, un peu comme on aime caresser le ventre de Ganesha. Il travaille le bois, se servant de son vieillissement – fentes, fissures – et de sa patine pour créer des œuvres qui évoluent avec le temps. Il explique : « c'est très simple, le bois se fend quand il sèche. Et il est très important que je sois en mesure de suivre les fissures de la surface au cœur de la sculpture afin de rendre au bois sa dimension mystérieuse. » Wang Keping utilise les formes anthropomorphiques naturelles du bois pour en faire des sculptures rondes et lisses. Ces sculptures en bois semblent un peu fades à côté de ses masques à l'expression exacerbée, aux yeux exorbités, à la bouche au cri étouffé de la première exposition des Xingxing. Mais peut-être verra-t-on du nouveau, Wang travaille actuellement sur des bronzes qu'il exposera très prochainement au  10 Chancery Lane Gallery.

La seule femme des Xingxing, Li Shuang, installée elle-aussi à Paris, est demeurée peintre et a exposé également pendant le mois d'avril à Hong Kong à la Galerie du Monde des tableaux de têtes et de bustes de personnages stylisés dans des attitudes de méditation. Li Shuang a quitté l'avant-garde chinoise et a continué tranquillement sa peinture. Ses portraits de femmes épurés jusqu‘à perdre tout caractère propre, ont la bouche petite des portraits des Dames Tang, les oreilles allongées des bouddhas de Leshan, les yeux et les sourcils parfaitement anonymes. Là tête sort d'un buste en forme de vase coloré et ils sont embellis de fleurs, de plantes, de fruits et de meubles asiatiques. Dans le fond, on aperçoit des paysages qui ressemblent aux tableaux de la Renaissance. Un peu androgyne, le sexe importe peu, la monotonie de ces images méditant a un effet de somnifère. « C'est une peinture, en effet, spirituelle » dit-elle.

L'importance du groupe Xingxing fait maintenant partie de l'histoire. Ces artistes ont brillé sur un monde assombri. Le mouvement s'est éteint, emporté par l'histoire et, une fois la porte ouverte, submergé par la vague du Pop Art Politique qui lui a fait suite. Leur lumière reste, mais dans leur propre travail, certains semblent avoir cédé au goût médiocre des masses pour survivre. Comme beaucoup de peintres chinois maintenant en vogue et très côtés sur le marché de l'art. Le contraste avec leurs premiers travaux accentue cet effet. Ma Desheng a dit en 1979, « J'espère qu'après que les Etoiles auront disparu, le matin se lèvera clair et lumineux. » Les Xingxing ont indiscutablement réussi leur pari et par la suite se sont intégrés à l'univers du marché de l'art international.

當代藝術

〝星星〞再現


Chai-na/China - Huang Hui, Silkscreen, oil on canvas

〝毫無疑問,星星是第二次世界大戰後首批在中國大陸出現的當代藝術家。〞— 張頌仁

2006年的4、5月將有機會看到現已成為歷史的〝星星運動〞的十一位成員中的四位在香港展出作品:黃銳、馬德升、李爽及王克平,他們當年在北京舉辦的那些歷史性展覽至今仍為人津津樂道,現在他們重回藝壇,展出他們的近作。

文化大革命(1966-1979)和大躍進(1958-1962)之後,中國於1978年採取開放政策,容許人民有機會窺探西方的一小部份。一群藝術家卻將這大門大大的打開。1979年9月27日,在黃銳和馬德升帶領下,這班年青人在北京中國美術館外的鐵柵上展出他們的作品。兩天後,警察到來,展覽被逼取消。10月1日國慶日,這群熱 血年青人發起了遊行示威。1980年,即遊行的一年後他們終於取得公安批準,在美術館的一個畫廊中舉辦第二次展覽。美術館的負責人原以為他們的展覽必定會失敗,誰知卻有超過二十萬的人排隊入場參觀他們的作品。

這群自稱為〝星星〞的藝術家回應了當年中國人對想象力的強烈需求。他們有勇氣和膽量創作和展示一些使人震撼和未加修飾的作品,這些作品完全脫離了國家對藝術創作的既定指標。1979年的事件至今所剩下的主要是一批黑白的相片:撐著柺丈的馬德升走在遊行隊伍前,藝術家們帶領著示威的群眾或在人前發表講話。還有些相片是拍攝了掛在中國美術館外的鐵柵上展覽的作品,我們可以看到王克平那名為《偶像》的銅雕塑,那是首次以毛主席為題材的藝術作品。人們對當年那些形狀新穎的作品仍然印象深刻。這些藝術家是以一種受西方影響的語言來表達,換句話說,採用新的手法或復興的手法,如油畫及木雕等來表現超現實主義、抽象主義或現實主義。

之後,因為未能在中國真正的自我表達,大部份星星的藝術家都離開了中國流亡到日本、法國或美國。在這些國家中,他們就像從一個惡夢墮進了另一個惡夢般,他們孤獨地生活在一個對他們過往經歷漠不關心的世界中。Michael Sullivan是中國藝術領域上世界公認的專家,他對這些流亡海外的華裔藝術家的情況曾有這樣的總結:〝他們現在要征服的是完全不同的對手。現在再沒有明確的對象,專治的文化官僚去供他們果斷地挑戰。他們現在的敵人更陰險,更難對抗。因為這些敵人是孤獨與自我懷疑;是輕易得來的名望與財富;是無聞的孤寂與貧困;還有東京、巴黎、紐約藝術世界的競爭與物質主義。〞(註)

1989年,為了紀念星星運動十週年曾舉辦了一個香港、台北及紐約的巡迴展覽。星星的這一群藝術家在中國當代藝壇上佔重要的席位,因為他們有勇氣跳出藝術的界限。但這〝星星十年〞巡迴展更有點兒像一次集合的呼喚。似乎是提醒他們若要走上正確的路,就必須重新回到他們十年前所作的運動之本質上。為這次展覽,嚴力作了一首詩,當中他寫道:
我們
鋸斷了與舊文化的連接
笑容像斷線風爭般被刮向外面的世界
但又在無限的天空裡撞在了文化的局限上
撞在自己的回憶中
……

十年中穿破無數雙保守和現代的鞋
今天我們又走進了鞋店

同樣,馬德升一再鼓勵大家作出反省:〝反省!反省!只有進行深刻的反省,才能清楚認識自己的肉身,從而獲得解脫,這樣才能以公正的目光站在歷史面前,再次看清事實的真相。〞我們猜想他可能是希望藉此令自己以及他身邊的人從身處的僵局中走出來。在〝星星十年〞中展出的作品明顯看到他們受現代西方的影響更深,亦有可能是受國際市場的影響。這都是華荷,還有Beuyes及杜象這些西方藝術家們曾經走過的路。這些華裔藝術家們都匆匆地抓著一些西方新興的流派。艾未未以毛澤東的造像所作的三聯畫(《毛像組》,1985年)遲來了十年,華荷的那些畫是1972年完成的。此外,他1987年繪畫的《安全性》:一件掛在衣架上的大衣與Joseph Beuyes於1970年所作的《Felt suit》實在太相似了。西方藝術對這批藝術家的衝擊極大,尤其是當中國開放後各種形狀百花齊放。中國人對他人的好奇心這種特質也是令人讚賞的。而任何一個移居海外的人需要金錢或受金錢誘惑也是可以理解的。這些年輕藝術家當年的作品受清新純潔的力量推動而充滿激情,但隨著年月的過去卻也逐漸溫和下來。

馬德升從事繪畫和詩歌創作,自1987年定居法國後已出版了五、六本詩集,並在多個詩歌節中公開他的作品。他將於(5月13日至6月11日)法國五月藝術節期間在港舉辦畫展,展出一系列名為《浮石世繪》的畫作。馬氏的作品仍然保留他早期在黑白木材上雕刻,帶強烈表現主意風格的作品的印記:用塑膠彩在畫布上繪畫的一些巨型石塊圖案,畫中的巨石仿人仿物,意態幽默,巧妙地描畫出人生百態。

黃銳今年四月在10 Chancery 畫廊展出行為裝置和一系列以香港回歸中國時人所共知的〝一國兩制,五十年不變〞這口號為題材的畫作。他在整塊牆上排滿藥用的小瓶子,瓶子上貼著的標簽印有香港的市花洋紫荊,瓶內滿載著不同的材料(食物、飲品、洗粉、奶油、藥),不管它們的狀況如何,或是否仍適合食用,我們這五十年間也都必須吞服。他的用意是希望藉此來表達這口號的愚蠢。他同時亦展出他的《拆-那》系列畫作,他利用China(中國)的中文拼音〝拆那〞來描繪傳統的都市環境正日漸消失。在他的《言色》系列(2006年)中,他又利用語言和顏色來表達一些社會既定的想法:帶有不同意義的顏色方塊寫有中文字:黑色 -黑色幽默、白色-白色小天使、綠色-綠色食品、黃色-黃色錄影帶、紅色-紅色娘子軍、桃紅色-桃色新聞。相反,他的行為裝置卻過於簡單,聽來空洞無物,只是將一個寫有〝一國兩制〞的蛋糕切開。晚上九時仍戴著墨鏡的黃銳予人矯揉造作,全不可靠的感覺,他把公眾視作一些貪婪又不懂分辨好壞的人。

王克平創作的那些女性形狀的雕塑予人大地之母的感覺。他以木材創作,並利用木材的木紋和裂縫,以及木材本身的色澤來雕塑他那些可以隨著年月改變的作品。他解釋道:〝很簡單,當木材枯乾後便會裂開。而最重要的是我能夠從雕塑表面的裂縫一路找到它的中心點,從而讓木材得到它應有的神秘感。〞王克平利用類似人形的天然木材來製作一些感覺圓潤的雕像。這些雕塑若與他在第一次〝星星美展〞中展出的那些表情激烈,張口突眼的面具放在一起卻顯得平淡無奇。但可能我們要再看一看,王氏現時正以銅創作,並即將在10 Chancery 畫廊中展出作品。

星星中唯一的一位女性李爽也是定居巴黎,並一直以繪畫進行創作,她同樣於四月份曾在香港的世界畫廊展出一批半身人像畫。畫中人物全都帶著沉思冥想的態度。李爽脫離了中國前衛藝術,繼續平靜地作畫。她筆下的那些女性肖像高雅素靜,完全失去了所有本身的性格,它們有著唐代仕女圖中的櫻桃小嘴,如佛祖般的長耳朵,還有似笑非笑的眼神。頭部是從一個有如彩色花瓶的上半身中伸出來。人物背後點綴著花卉、植物、水果和富東方色彩的家具。而背景中還可隱若看到一些擬似復興時期的畫作之景色。有點兒陰陽不分,性別並不重要,這些沉思中的形象單調沉悶,有安眠藥的效用。她說:〝這其實是一種靈性的畫作〞。


• Red Flowers Expecting Dawn - Li Shuang, Oil on canvas

星星運動的重要性現已成為歷史。這一群藝術家曾經照亮了一個幽暗惡劣的世界。這運動的火花現已經熄滅,被歷史的洪流帶走了,當大陸開啟大門之後,更被隨後而來的波普藝術的潮流所掩沒。他們的光輝仍然存在,但在他們各自的創作生涯中,某些為了生存,似乎已向大眾平凡的品味讓步。正如不少現今在藝術市場十分受歡迎和收費非常昂貴的華裔畫家一樣。將他們現在的作品與他們早期的作品作對照更加突顯了這印象。馬德升於1979年曾這樣說道:〝我希望當有一天星星消失後,每天的早晨都是光亮明媚的。〞
註:摘錄自《星星十年》