French Cinepanorama 2006
Texte : Gérard Henry
L'amour, toujours...
Le 35e French cinepanorama reflète du 29 novembre au 10 décembre 2006 toute la diversité de l'industrie du cinéma français aujourd'hui. Dédié principalement au cru 2006, le festival, soutenu par le Leisure and Cultural Service Department, présente 14 nouveaux films, une sélection de 5 films de qualité de 2005 (Reels Discovery) jamais montrés à Hong Kong et une petite rétrospective de cinéma fantastique (French fantasy Retrospective) présentée avec la Broadway Cinematheque. Il ouvrira ses portes avec Paris, Je t'aime, 18 petites histoires sur Paris par de grands cinéastes internationaux et avec La science des rêves de Michel Gondry où figure notamment Charlotte Gainsbourg.
Paris, je t'aime est un tourbillon de dix-huit petites histoires de cinq minutes chacune qui vous promènent dans presque tous les quartiers de Paris et vous raconte une histoire d'amour, mais quel amour ? Des amours passagers, voilés, mimés, malmenés ou révélés. Le pari est une superbe idée : 24 cinéastes internationaux (Assayas, Gus Van Sant, Walter Salles, Chris Doyle…) racontent leur histoire dans un quartier de Paris. C'est souvent enlevé, drôle, surprenant ou inattendu. Les frères Coen montrent un américain se faire casser la gueule sur les quais du métro sous les yeux des images de la Joconde éparpillées sur le quai, Chris Doyle (le cinématographe de Wong Kar Wai) met en scène de superbes combattantes de kung-fu dans Porte de Choisy, le quartier chinois. On y retrouve de grandes actrices telles que Fanny Ardant, Juliette Binoche, Mariane Faithfull. Ma préférée est Quartier Latin, écrite et jouée par Gena Rowlands, où dans un restaurant du quartier tenu par Gérard Depardieu, un vieux couple (Gena et Ben Gazzara) se déchire au moyen d'un dialogue courtois, élégant et meurtrier, d'une vivacité comme on en voit rarement maintenant et qui, en quelques phrases, dévoilent les amours, mensonges et rancœurs de toute une vie de couple.
Michel Gondry, virtuose de la vidéo musicale s'est fait connaître par ses clips totalement innovateurs pour Daft Punk, Kylie Minogue ou Björk. Son monde alimenté par le songe et le souvenir est vivifié par une imagination poétique débordante. L'une de ses passions est de décrypter ses rêves qu'il note et analyse et dont il rend admirablement à l'écran les associations avec la réalité et le style accidentel. Il signe avec La science des rêves un film qui ne ressemble à rien mais regorge d'invention et s'inspire de ses souvenirs d'enfance. Stéphane Miroux (Gael Garcia Bernal) travaille dans une fabrique de calendriers mais vit à travers ses rêves qu'il finit par confondre avec la réalité. ll y cherche la clé pour séduire sa voisine Stéphanie (Charlotte Gainsbourg), sourd aux conseils plus terre-à-terre que lui donne son collègue Guy (Alain Chabat). L'imagination y est reine : machine à remonter le temps d'une seconde, nuages de coton maintenus en suspension par un accord de piano, des lunettes pour voir la vie en 3D… C'est un univers égocentrique d'enfant rêveur avec orchestre de nounours géants qui se développe en toute liberté et en toute fantaisie.
L'amour, quelle que soit l'époque, quel que soit l'endroit et quoi qu'on y fasse, reste le thème éternel du cinéma français. Il est le moteur de Paris, je t'aime et de la La science des rêves, et au cœur de Changement d'adresse le dernier film d'Emmanuel Mouret qui signe une comédie pétillante et amoureuse un peu dans la tradition française des Eric Rohmer. David, musicien joueur de cor, timide et maladroit cherche orchestre et logis, rencontre dans la rue une belle blonde, Anne, dont il partage aussitôt le logis et occasionnellement le lit, pour tomber ensuite éperdument amoureux de son élève, Julia, belle fille taciturne d'une femme riche. De là se déroule une comédie sentimentale et burlesque saluée dans la presse française par une pléthore d'adjectifs : « légère, réjouissante, fraîche, guillerette, piquante » recommandée à tous ceux qui aiment la vivacité des dialogues.
Autre comédie romantique qui marque le retour sur les écrans de Gérard Depardieu et qui est l'un des meilleurs films de cette sélection, Quand j'étais chanteur de Xavier Giannolli conte l'histoire d'Alain Moreau (Gérard Depardieu) un chanteur qui promène sa silhouette fatiguée de bals musettes en thés dansants, et qui va rencontrer Marion (Cécile de France), une jeune femme belle, agent immobilier, qui va d'abord se moquer de lui, commencer à changer sa vie, pour finalement tomber sous son charme. « C'est un homme, dit Giannolli, qui sait qu'il ne sera jamais une vedette, mais qui connaît le métier de chanteur et qui vit dans les lumières des bals, les musiques et les rencontres. C'est un homme seul qui chante l'amour mais ne le vit plus ou mal. Marion est jeune, belle, exigeante. Entre eux, ce sera un peu comme une danse, une histoire de distance, de frôlements, de regards et d'humour aussi. Alain a des choses à dire, elle a des choses à taire. Il a l'élégance de le respecter. Ce qui les réunit c'est aussi une certaine façon d'aimer, ce refus de la lâcheté et de l'immobilisme. Cet instinct qu'il y a dans l'amour quelque chose de vital, d'indépassable, mais aussi forcément d'inachevé. » C'est un film où Depardieu montre avec justesse et véracité tout son talent d'acteur, où Cécile de France est magique, un film d'où « l'on sort grandi, élevé » dit Depardieu.
Autre beau film français créole et anglais, Vers le Sud de Laurent Cantet, une enquête sur le tourisme sexuel dans une station balnéaire d'Haïti dans les années 70 où les femmes nord-américaines viennent se faire cajoler par de jeunes hommes noirs sur fond du régime de Duvalier et des tontons macoutes. Jeu excellent de Charlotte Rampling, Karen Young et Louise Portal.
La raison du plus faible est le sixième film du belge Lucas Belvaux qui reçut en 2003 le prix Louis Delluc pour sa trilogie (à la fois comédie, polar et drame d'un style unique), et réalise avec brio un film social et humaniste sur l'histoire à Liège, d'une poignée de types rongés par le chômage et le désespoir, sans apitoiement ni misérabilisme. Les quatre compères du film, anciens sidérurgistes victimes de plans sociaux, essaient de s'en sortir en organisant une casse qui tourne mal mais y retrouvent leur dignité. Lucas Belvaux, cinéaste politique mais sans parti, joue lui-même dans le film qu'il tourne dans son pays entre usines fermées ou abandonnées, jardins ouvriers maigrichons et bistrots où on lutte contre l'ennui en battant les cartes. « Pour moi, dit Luc Belvaux dans une interview à Première, tourner un film implique d'avoir quelque chose à dire. Dans la vie sociale comme au cinéma, l'humain semble avoir de moins en moins d'importance. Aujourd'hui dans les fictions, la mort ressemble à une anecdote. John Ford pouvait filmer la violence mais ce n'était jamais gratuit. Pour moi le cinéma doit être porteur de complexité. J'aime l'idée qu'en sortant de la salle, les spectateurs parlent. ».
Autre thriller ou film noir qui traite du monde du travail, Sauf le respect que je vous dois de Fabienne Godet (Prix de la meilleure réalisatrice et de la meilleure actrice au Festival de Shanghai) raconte au travers de l'histoire d'un col blanc qui décide de relever la tête hors de l'eau les humiliations infligées et subies dans le monde de l'entreprise et comment elles peuvent tourner au drame quand on pousse le bouchon trop loin. C'est une excellente étude du stress et de l'oppression au sein des entreprises.
Le festival comporte également quelques comédies, farces romantiques, gags ou délires poétiques. Quatre étoiles de Christian Vincent est une farce romantique à l'américaine sur fonds de Riviera dans laquelle Franssou, charmante prof d'anglais parisienne, fait un héritage et décide de mener la grande vie. Isabelle Carré (Franssou) y fait une prestation remarquable. Fauteuils d'orchestre de Danièle Thompson est une comédie aigre-douce où divers frustrés de la vie, une actrice (Valérie Lemercier), un pianiste (Albert Dupontel), un collectionneur d'art (Claude Brasseur) se font consoler par la petite serveuse innocente du bar (Cécile de France) où ils se retrouvent. Albert Dupontel présente à son habitude un OVNI malin, amusant et dérangeant : Enfermés dehors, une révolte corrosive et sans merci sur notre société de consommation, un conte de fée bourré de gags à la Buster Keaton.
Dans le domaine des pastiches, OSS 117, Le Caire nid d'espion de Michel Hazanavicius est un savoureux hommage aux films d'espionnage exotiques des années 50-60 : cadrages sophistiqués, technicolor, tout semble d'époque et évoque les premiers James Bond ou Hitchcock, avec de l'humour et de l'élégance. Avec Les brigades du Tigre de Jérôme Cornuau on remonte en 1912, dans un Paris sous les feux de la Bande à Bonnot, entre l'anarchisme et le grand banditisme, le terrorisme et les scandales financiers, l'univers désuet des belles moustaches, des pardessus en tweed et montres à gousset. Les brigades du Tigre (surnom du chef de la police et ministre de l'intérieur Clemenceau), furent les premiers flics à bagnoles et techniques modernes à leur disposition dans la lutte contre le banditisme à la Belle Epoque.
Fini la comédie…L'étrange, le suspense ou l'au-delà font aussi leur entrée dans Ils de David Moreau et Xavier Palud, et la demeure isolée dans les bois à l'extérieur de Bucarest d'un couple d'expatriés français qui réalisent qu'ils ne sont pas seuls. Poussée d'adrénaline, montée lente de la peur, frissons, c'est une réussite en ce domaine.
Pour finir sur cette sélection, un hommage à une grande vieille dame du cinéma, Danielle Darrieux, dans Nouvelle chance (Oh la la!), comédie présentée hors compétition au Festival de Cannes, d'Anne Fontaine avec Arielle Dombasle et Jean-Christian Sibertin Blanc, auteur et acteur déjà d'Augustin roi du Kung-fu avec l'actrice hongkongaise Maggie Cheung. C'est un film, selon Sophie Latil, Le Figaro,« plein de drôlerie, mélancolique, qui rend un magnifique hommage à l'actrice merveilleusement émouvante, à la modernité de son jeu, à son énergie ». Danielle Darrieux qui a dans le monde des millions de fans depuis le début de sa carrière d'actrice en 1930 joue le rôle d'une actrice oubliée qui remonte sur les planches. Elle apporte dans ce film une dimension tragique et son humour tranchant, un plaisir rare pour tous ses admirateurs.
La 35e édition du Festival du Film français de Hong Kong
Le premier festival du Film français de Hong Kong fut organisé par l'Alliance Française en novembre 1953 au Queen's Theatre sur l'Ile de Hong Kong, avec la projection des Vacances de Monsieur Hulot, le célèbre film culte de Jacques Tati sorti en France la même année. Les projections de films français continuèrent ensuite de façon plus ou moins régulière jusqu'à ce qu'en 1967 l'Alliance Française ouvre dans ses locaux une petite salle de cinéma de 150 places.
Le Festival s'établira ensuite sur un rythme annuel de façon permanente en 1972, avec le support de l'Urban Council dans les salles du City Hall, et présentera au public hongkongais les dernières créations françaises, notamment les réalisateurs de la Nouvelle Vague qui auront un réel impact sur les jeunes cinéastes et cinéphiles de Hong Kong.
En 1976, il prendra le nom de French Cinepanorama. C'est probablement le plus ancien festival de cinéma de Hong Kong, il fête cette année sa 35e édition alors que le Hong Kong International Film Festival a fêté quant à lui ses 30 ans cette année. La petite salle de cinéma de L'Alliance française n'existe plus depuis longtemps, mais le festival est toujours resté fidèle aux salles du City Hall parrainées par le Leisure and Culture Service Department, même s'il s'est étendu récemment aux Hong Kong Film Archive, Hong Kong Space Museum et à la Broadway Cinémathèque. Il a présenté des centaines de nouveaux films et invité à Hong Kong de nombreux réalisateurs, le premier ayant été en 1957 Jean Grémillon, qui à l'époque fit une conférence très remarquée sur « L'expression poétique dans le cinéma français ».
D'année en année, c'est un véritable panorama du cinéma français que l'Alliance Française a présenté à Hong Kong. Le festival apporte chaque année au public hongkongais sa moisson de films nouveaux, mais travaille aussi sur le plan professionnel avec les distributeurs locaux, les encourageant à acheter des films français et les aidant à en faire la promotion. En 2005, le festival organisa ainsi trois avant-premières avec Le temps qui reste de François Ozon, Anthony Zimmer de Jérôme Salle avec Sophie Marceau et Joyeux Noël de Christian Carion. Cette année il présentera en avant-première, Paris, je t'aime et La science des rêves de Michel Gondry.
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2006年法國電影節
愛情,總是 ……
2006年11月29日至12月10日期間舉辦的第35屆法國電影節所展映的電影正好反映了法國電影行業的多元化和創意。法國電影節由康樂及文化事務署贊助,主要是介紹法國的最新電影製作,今年共展映十四部2006年的最新製作,另五部2005年在法國推出但從未在香港放映的法國影壇佳作(近作精選),以及與百老匯電影中心合作舉辦的小型電影回顧(法國電影狂想曲回顧)。第35屆法國電影節由兩部新片展開序幕:《我愛巴黎》是集合了多位國際知名導演製作的十八部短片,以及米高.哥治導演,莎樂.姬絲寶主演的《戀愛夢遊中》。
《我愛巴黎》透過十八段片長五分鐘的短片帶觀眾走遍巴黎的各個行政區,從不同的愛情故事中感受一下巴黎無處不在的浪漫氣息。來自各地的二十四位國際知名電影人(阿薩亞、吉士雲遜、華特.沙里斯、科恩兄弟,還有我們熟識的杜可風 ……)各自在不同的行政區中講述一個愛情故事,它們有短暫的、含蓄的、模仿的、被虐待的或明顯的。在科恩兄弟的短片中,一名美國男子在地鐵的月台上因多看美女一眼而被痛打一頓。我們更可有機會同時欣賞芬妮.雅當、茱麗葉.庇洛仙、Mariane Faithfull 等著名女星的迷人風采。本人最喜歡的短片是珍娜.羅朗編劇和親自演繹的《拉丁區》,在區內一家由謝勒.狄帕度打理的餐廳內,一對年老夫婦正以優雅有禮又充滿恨意的對話來互相傷害,這種辛辣的對白現時已很少有機會欣賞到,只需幾句話便將夫妻一生中的愛情、謊話和怨恨表露無遺。
米高.歌治是一位充滿創意的創作人,他為多位著名歌手製作的MTV更讓他揚名海外。夢境和記憶為他那充滿詩意的幻想世界提供源源不絕的靈感。他的其中一種愛好就是將自己的夢境記錄下來,然後嘗試加以解讀和分析。這次他成功地用故事的手法將夢境與現實連結一起搬上銀幕。他的《戀愛夢遊中》是一部完全革新的電影,靈感來自他童年的記憶。片中的男主角史提芬(加艾爾.加西亞.般奴飾)在一家月曆出版社工作,經常將夢境與現實混在一起。他對同事亞吉(亞倫.查巴飾)教他如何追女仔的見議充耳不聞,卻在夢中尋找追求鄰居史蒂芬妮(莎樂.姬絲寶飾)的方法。
愛情,無論是講述哪一個年代的或是哪一個地方的,都是法國電影中永遠最受歡迎的主題。它是引發《我愛巴黎》和《戀愛夢遊中》這兩部電影的動力,也是艾曼紐爾.莫希的影片《更改地址》的中心主題。性格內向的大衛(艾曼紐爾.莫希飾)是吹奏法國號的樂手,他正在尋找樂團的工作和居所,在街上邂逅了金髮美女安娜後很快便成了她的分租房客,有時甚至分享她的床。但後來又深深愛上了他的家教學生茱莉亞。而任性美麗的茱莉亞的母親十分富有。
另一部浪漫喜劇是謝勒.狄帕度重回大銀幕之作,也是本屆電影節〝新片速遞〞這環節中最精彩的其中一部電影。沙維耶.吉亞奴利導演的《我當歌手的日子》述說阿倫(謝勒.狄帕度飾)的故事,阿倫是到處在鄉間舞會或老人中心獻唱的歌手。他邂逅了地產經紀馬希容(薛西.特法蘭絲飾)。二人剛相識時,女方經常取笑他的職業,但最終還是被他的魅力所吸引。引述導演的一番話:〝這個男人自知永遠不會成為明星,但他是一位資深的職業歌手,一生為音樂,為演出而活。他是一個孤獨的人,以歌曲歌頌愛情,但他自己卻活在沒有愛的生活中。馬希容年輕貌美又愛挑剔。這二人在一起就好比一齣舞蹈,這是一個有關距離,有關磨擦和不同的看法以及富幽默感的故事。阿倫應該說的不說,而她不應說的卻又說得太多。應該說是某種愛的方式,是拒絕接受軟弱和墨守成規的本能使他們二人聯繫一起的。而這種本能在愛情中是必需的,不能或缺的,但當然也是未達完美的。〞在片中,謝勒.狄帕度將他的演技發揮得淋漓盡致,而薛西.特法蘭絲亦有出色的表現。
另一部精彩的影片是羅朗.康堤的《南方的誘惑》,故事講述七十年代海地一處以性愛作招徠的海濱渡假勝地,北美洲的婦女喜歡到那兒以金錢換取年輕力壯的黑人男子所提供的性愛慰藉。當時的海地是受總統杜華利和他的秘密警察獨裁統治的世界。莎樂蒂.夏佩玲、嘉雲.楊及露意絲.波泰爾三位女演員在片中互鬥演技。
《弱者的理由》是比利時導演盧卡.貝爾和執導的第六部影片,他在2003 年憑著三部曲系列電影獲頒發Louis-Delluc電影大獎。這次,他以生動,但毫不悲天憫人的手法拍攝一部社會及人道主義的電影,影片以利殊,比利時東面一座繁榮不再的工業城市作背景,故事講述幾個人因失業而生活陷入困境。片中的四名主角為了擺脫困境,策劃打劫一家工廠,可惜行動失敗,但卻因此重拾做人的尊嚴。導演貝爾和親自演繹其中一個角色。在接受《Première》雜誌的訪問時,貝爾和曾這樣說:〝對我來說,拍一部電影意味?有想說的東西。無論是現實生活的或是電影中的社會,人似乎都變得愈來愈不重要。在現今的小說中,死亡已是尋常事。約翰.福特可以拍攝暴力的電影,但這樣並不是沒有代價的。我認為電影應該是能啟發思想,我喜歡的想法是觀眾離開影院時會傾談。〞
另一部同樣講述工作環境的黑色劇情片是法比安娜.高達的《心力交瘁》(在上海國際電影節中奪得最佳導演及最佳女演員獎),故事講述一名白領工人受盡老板的欺壓和剝削,有日終於忍無可忍,因而導致悲劇的發生。本片是對企業文化所引起的抑鬱和壓力作深入的探討。
今年的電影節亦包括幾部喜劇、浪漫鬧劇和抒情狂想劇。基斯頓.雲遜導演的《四星酒店》是一部以法國南部為背景的美式浪漫鬧劇。法蘭素(伊莎貝.嘉希飾)意外獲得一筆遺產,於是決定享受一下豪華的生活。伊莎貝.嘉希(法蘭素)在片中有精彩的演出。《貴賓席》由丹妮爾.湯遜導演,是一部既苛刻又溫馨的喜劇。片中描寫各式各樣對生活感到失望的人。女演員(華麗兒.雷米絲飾)、鋼琴家(艾爾拔.杜龐蒂飾)還有藝術收藏家(葛洛特.布雪克飾)等人在一家咖啡室內被妙齡女侍應(薛西.特法蘭絲飾)的純真所安撫。艾爾拔.杜龐蒂的影片《被困在外》如以往一樣,充滿天馬行空的搞笑方式。導演藉此以尖銳和苛刻的手法諷刺我們的銷費社會,一部充滿 Buster Keaton 式風格的卡通式電影。
由Michel Hazanavicius導演的《OSS 117之開羅諜影》是模仿五、六十年代流行的那些充滿幽默和優雅品味的特務片:取景角度講究、彩色沖曬,這一切拍攝手法均令人想起早期的占士邦片及希治閣的電影。謝洛姆.哥爾尼奧的《猛虎特警隊》則一下子把我們帶回1912年正處於美好年代的巴黎,讓我們置身於一場牽涉了無政府主義、黑幫、恐怖份子與財政醜聞的風暴之間。猛虎特警隊(由有猛虎之稱的警察局長兼國家總理克萊蒙素一手創辦)是法國史上第一隊擁有自己專用的汽和先進技術幫助查案的警隊。喜劇結束……是古怪驚慄,抑或是靈異片《他們是誰》出場的時間。本片由大衛.摩浩和沙維耶.巴律二人合作導演,內容講述一對到羅馬尼亞工作的法國夫婦住在布加勒斯特近郊樹林中的一座房子。有日發現屋內不只他們二人。逼真的劇情加上男女主角的演出令觀眾心膽俱寒,有如親歷其境。
在〝新片速遞〞這環節中最後要介紹的是導演安妮.芳婷藉以向法國老牌女演員丹妮爾.戴希若致敬的電影《咁都得!》。這部電影曾在康城電影節中以不列入比賽形式參展,男主角奧古斯丁由尚加蒂安.西伯坦白朗(《功夫大王》的編劇及主角)飾演。自1930年出道以來,丹妮爾.戴希若擁有影迷千萬,這次演繹一名已被人遺忘的過氣女演員有機會再次踏上舞台。她的演出為本片增添一層悲劇色彩和她特有的幽默感。
第三十五屆香港法國電影節
1953年11月,法國文化協會在中環皇后戲院舉辦了首屆Festival du Film français(法國電影節),當時放映的其中一部影片是同年在法國公映,導演賈克.大地的經典作品《胡洛先生渡假記》。之後,法國文化協會繼續定期舉辦法國電影放映會,直到1967年法國文化協會在自己的中心內開設一間擁有150個座位的小型影院。到了1972年,法國電影節開始在香港定期每年舉辦一次,並且得到市政局的贊助在大會堂的影院中放映,為香港的觀眾介紹法國的最新電影製作,猶其是新浪潮電影,那些法國新浪潮導演對當年香港的年輕電影製作人及影迷有著深遠的影響。
1976年,法國電影節的英文名稱正式命名為French Cinepanorama。這電影節應算是香港歷史上最早出現的電影節,它今年慶祝舉辦第35屆,而香港國際電影節,今年亦只不過是第30屆而已。法國文化協會的小型映院很早已不再存在了,但電影節在康樂及文化事務署(前身是市政局)的贊助下,堅定不移地每年在大會堂與公眾見面,近年的放映場地甚至擴展至香港電影資料館,香港太空館及百老匯電影中心。自創辦至今,法國電影節已介紹過數百部法國電影新作,並曾邀請多位導演來港,1957年首位應邀來港的是導演葛米雍,他當時主講了一個名為〝法國電影中的詩意表達〞的研討會,引起了傳媒廣泛的注意。
年復年地,香港法國文化協為香港介紹法國電影的概況。電影節除了每年為香港的影迷帶來法國的最新電影製作外,亦與本地的電影發行機構合作,藉此鼓勵他們購買法國影片並幫助他們為影片作宣傳。2005年,電影節為弗朗索瓦.奧桑的《最後的時光》、謝洛姆.沙爾的《緝拿Z先生》,還有基士頓.卡倫的《聖誕快樂》這三部電演作預先首映。而今年則有《我愛巴黎》及米高.歌治的《戀愛夢遊中》。
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