Cinéma
Texte : Julia Tanski-Gilbert

La cinémathèque française dans ses habits neufs

Le dimanche 8 octobre 2006 à Paris, le grand acteur français Michel Piccoli lisait des textes d'Henri Langlois, prêtant sa voix de comédien à celui qui a fait naître la cinémathèque française. Il y a en effet maintenant 70 ans que Langlois a fondé cette maison et son âme passionnée rallie encore les membres de la « famille » qui y travaillent aujourd'hui. Elle aurait pourtant pu errer bien plus longtemps, peut être à jamais, sans domicile fixe, si elle n'avait trouvé enfin un lieu digne d'elle.

La cinémathèque française demeure en effet depuis un an dans de nouveaux locaux dessinés par l'architecte américain Frank Gehry à Bercy. Initialement conçu pour l'American Center de Paris, qui a rapidement fait faillite suite à des travaux coûteux, ce bâtiment dénommé par son créateur « la danseuse relevant son tutu » est resté plus de dix ans inoccupé avant de trouver enfin un usage qui lui donne un réel rayonnement.

Créée par Henri Langlois en 1936 la cinémathèque a une histoire mouvementée. Elle a survécu à plusieurs incendies et plusieurs déménagements. Suite au dernier incendie, celui du Palais de Chaillot en 1997, la cinémathèque était temporairement installée depuis huit ans près du palais, les collections du Musée du Cinéma ayant été mises en réserve.

Pendant cette période d'hivernage, une Bibliothèque du Film (BiFi) fut fondée dans le 11e arrondissement de Paris pour offrir un accès direct à certaines de ses archives (documents et livres) aux chercheurs et aux étudiants. C'était un premier pas vers l'est de Paris, dans un quartier où se trouvaient également les bureaux des Cahiers du cinéma. Il fallut cependant attendre le 28 septembre 2005 pour que la cinémathèque française puisse rassembler son fonds filmique, ses salles de projection, son musée et la BiFi dans un même endroit, après des travaux colossaux d'aménagement du bâtiment de Gerhry qui ont duré plus de trois ans.

L'idée en 1984 de créer un centre de recherche cinématographique juxtaposé à la cinémathèque française et au Musée du Cinéma est attribuée à Jack Lang, alors ministre de la culture. Plusieurs projets furent montés à grands frais et n'aboutirent pas, souvent pour des raisons politiques. Un de ces projets qui était bien avancé, sur le site du Palais de Tokyo, aurait inclus également une école de cinéma, la Fémis. Mais c'est un autre ministre de la culture, Catherine Trautmann, qui annonça en février 2002 l'ouverture de la cinémathèque pour le mois de février 2003 dans l'est de Paris, au 51 rue de Bercy dans le bâtiment de Gehry. Avec l'arrivée en poste du Ministre de la Culture suivant, Jean-Jacques Aillagon, tous les nouveaux contrats et projets sous sa tutelle furent gelés pour pouvoir effectuer des audits qui bien que nécessaires, furent mal venus pour le projet de la Cinémathèque.

Dominique Païni : cinéma et art
Pendant cette période de flottement j'ai eu moi-même l'occasion de travailler avec le directeur de la cinémathèque française d'alors, Dominique Païni, sur une grande exposition, Hitchcock et l'Art qui a eu lieu à Montréal au Palais des Beaux-Arts et à Paris, au Centre Pompidou. Travailler avec Païni, homme d'un esprit vif et indépendant n'était pas sans difficulté, mais toujours formateur. Il m'a énormément appris sur le cinéma et sur l'art contemporain; sujets que lui-même avait apprivoisés en autodidacte. C'est quelqu'un qui s'est littéralement créé et est pour cette raison respecté par tous ses pairs.

Lors des nombreuses célébrations du cinéma qui ont eu lieu à Paris l'été dernier (Le Mouvement des images par Philippe-Alain Michaud et Voyages en Utopie par Jean-Luc Godard au Centre Pompidou, quatre grands cinéastes contemporains, Assayas, Hou Hsiao-Hsien, Jarmusch, Ruiz au Musée d'Orsay et Almodovar à la cinémathèque française), le critique de cinéma Jean-Michel Frodon a souligné dans un article des Cahiers du cinéma (Numéro 611, avril 2006, p.8) que, concrètement parlant, c'est Païni qui a fait du cinéma, le 7 e art : « Bien entendu le cinéma flirte avec le musée depuis un siècle.... Bien sûr le geste précurseur des fondateurs du musée d'Art moderne de New York, puis la passion d'exposer d'Henri Langlois portaient en germe beaucoup de ce qui advient aujourd'hui. Il n'empêche que nous sommes clairement à un tournant, amorcé depuis une quinzaine d'années, qui aura eu en France un théoricien et acteur majeur, Dominique Païni - au Louvre, à la cinémathèque, à Beaubourg, dans ses livres depuis Conserver, montrer en 1992 (Yellow Now), et avec notamment Le Temps exposé (Editions Cahiers du cinéma, 2002). »

Païni est parti de la cinémathèque pour le Centre Pompidou et ensuite pour la Fondation Maeght. Son importance dans le monde artistique va au-delà des collections de la cinémathèque qui l'ont tant inspiré. Il parlait de la cinémathèque comme de « sa maison » et il donnait un sens affectif à ce mot que personne n'aurait nié. Il parlait de Langlois comme s'il était encore vivant. Même dans les bureaux temporaires, les portes de l'ascenseur ouvraient à l'étage de la Direction sur une image de taille presque réelle de Langlois : Il semblait nous parler, nous emmener quelque part.

Le phantôme de la cinémathèque , film documentaire de Jacques Richard de 2004 sur Langlois démontre jusqu'à tel point il habite les murs de cette institution. Langlois (1914-1977) était un visionnaire qui a amassé des documents, films, appareils, livres, affiches, tout autour du cinéma avant que ces objets ne soient considérés comme importants. Il a sauvegardé les films de l'invasion des Nazis pendant la 2e guerre mondiale. Il a placé des pierres et y a mis de son âme, comme seulement les collectionneurs peuvent le faire. C'était un personnage surdimensionné par le volume et la portée de sa voix, ainsi que par la force de ses mots.

Il y a eu un premier film documentaire en anglais sur Langlois en 1970 avec des entretiens inédits avec Ingrid Bergman, Catherine Deneuve et Claude Chabrol. Il n'est pas anodin que les marches de mai 1968 aient commencé à la cinémathèque. La même année, André Malraux avait essayé de le virer et un nombre important d'acteurs, de réalisateurs et d'artistes avaient menacé de boycotter le Festival de films de Cannes, jusqu'à ce que Malraux revînt sur sa décision. Les cinéastes de la Nouvelle Vague tels Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, et François Truffaut se disaient eux mêmes « les enfants de la cinémathèque. »

Elle fête l'expressionnisme allemand pour ses 70 ans
Après avoir travaillé aux côtés de Dominique Païni en 1999-2000, je devais commencer à travailler en tant que Coordinatrice d'exposition temporaire pour le Musée du Cinéma mais le renvoi soudain du directeur du musée remit toute son organisation en question, et arrivée le jour convenu pour mon emploi, je suis repartie chez moi incrédule, me disant qu'une telle façon de travailler allait mener à la défaite de cette institution. Maintenant je comprends que c'est une famille avec forcément des hauts et des bas, des claquements de porte.... Je suis ensuite partie vivre à Hong Kong et je suis retournée cet été à la cinémathèque pour cet article avec plaisir. Non seulement la cinémathèque est vivante de nouveau, mais elle a mûri. L'architecte Dominique Brard et son agence ont su garder le caractère brut du bâtiment tout en aménageant un endroit acceuillant et propice au cinéma.

L'exposition Almodovar cet été, était construite thématiquement sur le modèle païnien, incluant des objets d'inspiration des années 50-60, du design, des oeuvres d'art. Les commissaires ont travaillé avec des parois transparentes, les couleurs, les bandes de son, les morceaux de films, les entretiens. Avec ce genre d'exposition, riche et sur plusieurs niveaux, j'ai eu l'impression d'avoir vécu un petit moment dans l'univers de ce metteur en scène. C'est semblable au voyage qu'on peut faire en allant au cinéma, mais avec un parcours variable à souhait.

Le bilan en chiffres est aussi positif. Depuis le 28 septembre 2005, 440,000 visiteurs sont entrés à la Cinémathèque. Serge Toubiana, le Directeur actuel de la cinémathèque et un des anciens rédacteurs des Cahiers du cinéma, donne le ton : « En deux ans, la cinémathèque a fait peau neuve. Elle a accompli sa transformation interne en relevant un triple défi : moderniser son fonctionnement ; redéfinir ses grandes missions ; assurer la transparence de la gestion de la subvention publique. Au moment où elle fête ses 70 ans, et forte du succès de cette première année à Bercy, la cinémathèque française est à même d'assurer pleinement son avenir après de longues années d'incertitude. »

Cette année elle fête ses 70 ans avec une exposition sur le cinéma expressionniste allemand. C'était une grande passion de Langlois et à l'époque il avait chargé un allemand, Lotte H. Eisner, de s'assurer de cette partie de la collection. Dessins, images, maquettes autour des Murnau, Wiene, et Lang, pour la partie exposition ; rétrospective de Murnau, l'expressionnisme cinématographique, influences de l'expressionnisme pour la partie programmation de cycle de films.

Langlois (« le dragon qui veille sur nos trésors » selon Cocteau) a fondé la cinémathèque en 1936 avec dix films. Dans les années 70, elle en avait plus de 60 000. Il menait sa barque avec les moyens du bord et ceci a donné une certaine ambiance qui ne l'a jamais complètement abandonnée. A l'entrée du 51 rue de Bercy, j'ai dû attendre deux bonnes minutes pendant que le caissier finissait sa conversation sur un film de Chris Marker qu'il venait de revoir. Beaucoup de choses n'ont pas changé depuis le Palais de Chaillot!



電影

煥然一新的法國電影資料館

2006年10月8日星期天,法國偉大演員米歇爾.皮科利(Michel Piccoli)以其藝人悅耳的聲音朗讀了亨利.朗格盧瓦 (Henri Langlois) 的作品,是朗氏創立了法國電影資料館。光陰荏苒,朗格盧瓦一手建立該館距今已匆匆過了七十年,然而他對電影的執著和深情卻仍感染並維繫著在該館工作的〝家庭〞成員。電影館最終找到了與她相稱的棲身之地,不然,她可能長久地,甚至永遠居無定所,在外漂泊流浪。

法國電影資料館坐落於貝爾西(Bercy)新址已經一年了。新館由美國建築師弗朗克.格里 (Frank Gehry)所設計。該建築原為〝巴黎美國中心〞(Amercian Centre de Paris)所建,但由於建築費昂貴而宣告破產。這座被其設計者命名為〝翻起裙角的女舞者〞的建築空置了十年有餘,最終覓得新主,物盡其用,並令其增色生輝。

法國電影資料館於1936年由朗格盧瓦所創,歷盡坎坷,遭遇了幾場火災,數度搬遷。在1997年夏約宮(Palais de Chaillot)的一場大火災之後,便臨時在夏約宮附近安置了下來,一晃就是八年,電影博物館的珍藏被妥善保存起來。在這段期間,一座電影圖書館(Bibliothèque du Film)於巴黎十一區建立了,目的在於為研究人員及莘莘學子直接提供文獻資料和書籍,這是向巴黎東部邁出的第一步。《電影手冊》 (Cahiers du cinéma)雜誌編輯部亦設在該區。直需等到2005年9月28日,在對格里的建築作了為時三年多的大規模改建裝修之後,法國電影資料館方能收集起她的電影資產,連同放映室、博物館及電影圖書館一起在新居安頓了下來。

1984年,建立一個與電影資料館及電影博物館並行的電影研究中心的構想應歸功於當時的文化部長杰克.朗格(Jack Lang)。一些規劃由於耗資龐大、並由於一些政治原因而始終未能兌現。其中有一個頗好的計劃,原應在〝東京皇宮〞(Palais de Tokyo)的舊址進行,包括一間電影學校,La Fémis。是另一位文化部長卡特琳.特羅曼(CatherineTrautmann)於2002年2月宣佈電影資料館將於2003年2月開幕,館址設於貝爾西街51號格里的建築物裡。隨著新的文化部長讓-雅克.阿亞貢(Jena-Jacques Aillagon)的上任,所有的計劃和合同都被凍結起來以便進行核查,這固然必要,但卻影響了電影資料館計劃的進展。

多米尼克.帕伊尼:電影與藝術
在這段動蕩時期,我有幸與當時的法國電影資料館館長多米尼克.帕伊尼(Dominique Païne)共事,一起籌劃〝希治閣和藝術〞這個大型展覽。這展覽分別在蒙特利爾美術館及巴黎龐比度中心舉行。和帕伊尼這樣一個思想敏銳、獨立無羈的人一起工作固然不易,但卻總是獲益良多。他教會了我許多關於電影和當代藝術的知識,這些,都是他自學得來的。這是一個完全懂得創造自己的人,因此倍受同儕的尊敬。

去夏在巴黎舉行的眾多電影盛事期間(如在龐比度中心舉辦的菲利普-阿蘭.米肖(Philippe-Alain Michaud)的〝形象運動〞(Le Mouvement des images)及尚盧.高達(Jean-Luc Godard) 的〝烏托邦之旅〞,在奧塞美術館舉辦的介紹當代四個偉大電影藝術家:阿薩亞(Assayas)、侯孝賢、渣木殊(Jarmush)、盧易茲(Ruiz)的展覽,以及在法國電影資料館舉行的〝艾慕杜華專題展覽〞),影評人讓-米歇爾.弗羅東(Jean-Michel Frodon)在為《電影手冊》(2006年4月,第611期,頁8)撰寫的一篇文章裡強調指出,具體地說,是帕伊尼創造了電影這個第七藝術:〝無疑一個世紀以來,電影與博物館結下了不解之緣……紐約的現代美術館創始人的先驅之舉,亨利.朗格盧瓦對展覽的熱情,播下了電影的最初種子,培育了幼苗,而今已開花結果。但我們現在明顯地處在一個轉捩點,這轉折十五年前業已開始,在法國出現了一個理論家和重要演員多米尼克.帕伊尼,無論在羅浮宮博物館、電影資料館及波布爾(Beaubourg),或者在他1992年發表的著作《保藏,展現》(Conserver, montrer, Yellow Now 出版社)及以後他所寫的書裡,尤其是《展現時代》(Le Temps exposé, 2002年電影手冊出版社)一書,都可見到這點。〞

帕伊尼離開電影資料館到龐比度中心,接著到瑪特基金會(la Fondation Maeght)工作。他對藝術界的貢獻遠超過他對電演資料的收藏所作的努力,這些收藏深深地啟發了他。他談起電影資料館,就好像談到〝自己的家〞。他對〝家〞這個字眼所付的真情,是任何人都不能懷疑的。而當他談到朗格盧瓦,則彷彿他還活在人世。即使在臨時館址,電梯的門一打開便面對辦公室,迎面的是一尊幾乎同真人一般大小的朗格盧瓦的雕像,他彷彿在和們們傾談,邀我們到某處去。

《電影館魅影》(Le phantôme de la cinémathèque)這部由雅克.里夏爾(JacquesRichard)拍攝的關於朗格盧瓦的紀錄片,展示了他是怎樣地和電影館融為一體。朗格盧瓦(1914-1977)是一個先知先覺的人,他不餘遺力地收集有關電影的文獻、資料、影片、器材、書籍、海報,而當時這些東西並未得到重視。第二次世界大戰期間,他將電影從納粹的鐵蹄下拯救了出來。他為電影奠下基石,並為其注入靈魂,這些只有收藏家才能做到。他聲如洪鐘,言語深刻,富於魅力,使其形象更顯高大。

1970年出現了第一部有關朗格盧瓦的英語紀錄片,片中有未曾公諸於世的他和英格烈.褒曼(Ingrid Bergman)、嘉芙蓮丹露(Catherine Deneuve)及克洛德.查布洛(ClaudeChabrol)的談話。1968年的五月風暴發難於電影資料館並非一件小事。同年,安德烈.馬爾羅(André Malraux)本想將朗格盧瓦辭掉,為數眾多的演員、導演、藝術家亦威脅杯葛康城電影節,後馬爾羅改變主意事情才得以平息。新浪潮的電影人與尚盧.高達、克洛德.查布洛及弗朗索瓦.杜魯福等都稱自己為〝電影館的孩子〞。

慶祝七秩華誕,舉辦德國表現主義展覽
1992年至2000年在多米尼克.帕伊尼身邊工作一年之後,我準備在電影博物館作為臨時展覽協調員開始工作,沒想到館長突遭辭職,令有關工作停頓下來。我如期到來履任,卻滿腹狐疑地離去回到家中。心想這樣的工作方式勢必導致失敗。現在我終於明白這裡工作並不一帆風順,有高潮低潮,阻滯頻頻…… 後來我離去,來到香港生活。今年夏天,為撰寫此稿我又愉快地回到了電影資料館。眼下電影館不僅生氣勃勃,並漸趨成熟。建築師多米尼克.布拉爾(Dominique Brard)及其公司將建築改造成舒適宜人、極適合電影的一處地方,同時亦不忘保持建築的原有風格。

今年夏天的〝艾慕杜華展〞,按照帕伊尼風格設計,包括五、六十年代一些發人深省的物件、工藝品及藝術作品。策展人運用了透明牆壁、色彩、有聲磁帶、電影片段、訪談等手段。參觀了這個多層次的、內容豐富的展覽之後,我彷彿在這導演所處的時代生活了片刻。做了一次只有在看電影時才能享受到的心靈之旅,沿途風景變化多端,賞心悅目。

參觀人數也十分理想。自2005年9月28日以來,共有四十四萬人參觀了電影資料館。現任館長及《電影手冊》前編輯之一的塞爾日.圖比亞納(Serge Toubiana)宣稱道:〝電影館在兩年內已脫胎換骨。她完成了內部改造,並為自己提出了三個任務:運作現代化;重新制定使命;保證公眾捐獻管理的透明度。在她慶祝七十華誕之際,並為在貝爾西順利運作一年的成績所鼓舞,法國電影資料館在經歷了漫長的、動蕩不定的歲月之後,對自己的前途充滿信心。〞

今年在她七秩華誕之際,舉辦了德國表現主義電影展覽。這是朗格盧瓦生前的激情所在。當年,他委托德國人洛特H.艾斯訥(Lotte H. Eisner) 收集這方面的資料。展覽部份有圍繞茂瑙(Murnau)、威恩(Wiene) 及朗(Lang)的繪畫、圖片、模型;茂瑙電影回顧,表現主義電影藝術及表現主義對電影循環節目安排的影響。

朗格盧瓦(高克多(Cocteau)稱他為〝守護寶藏的巨龍〞)於1936年創立了電影資料館,當時只有十部影片。到了七十年代,卻一躍為六萬餘部。他因陋就簡管理電影資料館,這給電影館一種活力,始終如一。在貝爾西街51號的入口處,我整整等了兩分鐘,出納員才結束有關他剛看過的克里斯.馬克(Chris Marker)電影的談話。自夏約宮大火以來,許多事情都沒有改變。