Poésie
Texte : Bernard Pokojski

Henry Jean – Marie Levet

J'aurai un fauteuil roulant « plein d'odeurs légères »
Que poussera lentement un valet bien stylé :
Un soleil doux vernira mes heures dernières,
Cet hiver, sur la Promenade des Anglais…
                      (Levet, Côte d'Azur – Nice)

« Il avait, sous un feutre noir cabossé, les cheveux teints en blond verdâtre, formant une couronne bien lisse et non bouclée autour de sa face glabre, qu'une cravate vert Empire faisait paraître encore plus blême. La raquette qu'il tenait sous le bras n'était pas plus sèche que ses bras et ses jambes, serrés dans un complet à larges carreaux. Ses pantalons haut retroussés découvraient des chaussettes du même vert Empire que la cravate, dans des souliers bas couleur jaune d'œuf. Mais les dames de Montbrison, qui le voyaient tous les jours ne le trouvaient pas plus étrange qu'une gargouille de cathédrale, et lui disaient bonjour sans émoi, même quand il avait pris soin de faire passer ses cheveux du vert au bleu pâle, et d'assortir chaussettes et cravate à cette nuance nouvelle. »

Nous étions ici en 1894, et Levet, cette « gargouille de cathédrale » dans le portrait que fait de lui son ami Marcel Ray, en était déjà dans sa vingtième année, poète éphémère et oublié dont l'existence ne semble avoir été que rêvée par Léon-Paul fargue. « La maison des Levet était blanche entre les arbres ; on devinait des coupes de pétunias, de belles-de-nuit, » comme l'écrira plus tard, ce dernier après la visite qu'il fit le 2 mars 1911 à Montbrison, sous-préfecture de la Loire où naquit Levet. Mais la famille ayant un appartement à Paris, le jeune Levet montera dans la capitale en 1882 et on le verra au lycée Condorcet en 1889. Francis Jourdain nous dit que très tôt Levet se trouve « empoisonné de littérature » et que doué d'une mémoire phénoménale, il « se rappelait tous les vers qu'il avait lus, leur splendeur, leur ridicule ou leur insignifiance » mais que, tout de même, ses poètes préférés étaient Laforgue et Rimbaud. Porté à la rêverie, Levet avait transformé sa chambre à Montbrison en un fabuleux décor aux murs tendus d'andrinople rouge auxquels répondaient des tapis où se tordaient de faux serpents ainsi qu'une araignée « grosse comme la tête d'un enfant » suspendue par un fil au-dessus du lit. Valery Larbaud se souviendra aussi d'y avoir vu « piqué dans un vase qui est sur la commode, un petit drapeau de la République de Saint-Domingue en soie, très vieux et très fané ». Ses parents se résigneront très vite à ses excentricités qu'ils mettront sur le compte de sa nature d'artiste.

En 1894, Levet sera exempté du service militaire et l'année suivante, il commence sa collaboration au Courrier français, « illustré paraissant tous les samedis : littérature, beaux-arts, théâtre, médecine, finance ».

Il y écrira jusqu'en décembre 1896, huit contes, onze chroniques, vingt-trois poèmes et une note biographique débutant de la sorte : « Je suis né de parents auvergnats mais honnêtes ». Larbaud sera sévère et jugera que tout cela ne vaut pas la peine d'être publié. Levet se complaira ici dans le rôle du dilettante, « pierrot fumiste » qui se moque de tout et de rien et même de lui-même « Il marche d'un pas cadencé / Sanglé dans un veston croisé / L'esthète ».

Fantaisie, ton juvénile, « libre de rime comme de raison », il s'amusera parfois à mélanger latin et argot. « J'ai mal à la dent / D'être décadent » n'avait d'ailleurs pas écrit lui aussi un certain Mallarmé…

En 1895, Levet rencontrera Léon-Paul fargue
« Levet commanda des écrevisses en abondance. Mais ne voilà-t-il pas qu'il s'aperçut, en plein souper, qu'il n'avait pas d'argent ? Je me sentais pâlir. Mais lui, me regardant affectueusement, me dit de rester là, d'empêcher les écrevisses de s'en aller, qu'il allait réveiller et taper son concierge et qu'il ne serait pas longtemps… Je restai donc seul. Je n'étais pas tranquille (…) Enfin, il revint ! Mon soulagement, ma reconnaissance furent sans bornes et il me sembla que je le connaissais depuis dix ans. » Mais Levet au début avait quelque peu intrigué Fargue qui n'était pas allé spontanément vers lui à cause « d'un certain nez long, mobile, clownesque, une bouche mince et rentrée » et que d'autres ont vu « maigre et long, osseux, le nez en coupe-vent et légèrement gauchi. » Un Valentin-le-Désossé plus qu'un énigmatique Rimbaud.

Ses plaisanteries, nous rapporte-t-on, étaient cruelles ou stupides, rappelant l'humour noir de Jarry et préfigurant Dada, mais Levet jouait le personnage de l'égoïste et de l'ingrat alors que pour ses amis il était simple et généreux et bon fils pour ses parents.

En 1897, il fit paraître six sonnets sous le titre de Le pavillon ou la saison de Thomas W Lance. « Certes, vous avez vite fait de lire et d'apprendre par cœur les vers de ce recueil : ils chantent tout seuls et tout de suite à votre oreille et à votre âme ; c'est une saison ou une «season» qui dure une minute et demie environ, mais ne vous y trompez pas : ce n'est pas si court. » (tiré de la préface d'Ernest La Jeunesse)

Sonnets énigmatiques et très beaux
Le « Pâle voyageur », qui, ses armes rongées
Evoque les blondeurs crémeuses du barman
Sous les palmiers drapés d'antilopes vengées…

La même année, cinq poèmes sous le titre de Le drame de l'allée, nous avaient plongés dans des atmosphères verlainiennes de masques et de bergamasques, racontant le suicide d'un scarabée « Foulé par des pieds odorants de châtelaine… » Maurice Constantin-Weyer ira contre les accusations d'hermétisme et verra plutôt un « Levet visité par le démon de l'ellipse, et par celui de l'analogie, qui lui inspirent de délicates trouvailles. »

Levet cependant passait son temps dans les bars du Calisaya ou du Criterion en compagnie de Fargue et d'autres, « assis sur son haut tabouret et tenant d'une main maigre aux ongles recourbés comme des becs d'oiseau, la rambarde bien cirée et nickelée du comptoir, (pensant) aux transatlantiques »… Et Levet sera chargé de mission en Indochine « aux fins d'étudier l'art khmer dans son esthétique et rechercher quelles peuvent être ses origines hindoues, brahmines et bouddhiques. » Le ministère lui accordera 1800 francs et la compagnie des Messageries Maritimes 30% de réduction pour Saigon via Colombo et Calcutta. Il va sans dire que Levet n'y connaissait rien et qu'il fit écrire son rapport qui malgré « sa brièveté remarquable, » reçut une note extrêmement sévère, ne l'empêchant nullement de devenir officier d'Académie…  Mais Levet n'avait que faire de l'art khmer, travaillant à un extravagant roman qui selon Larbaud, atteignait les sommets des Chants de Maldoror. « Tout un poème de joies misérables, de drames grotesques, de douleurs ridicules, de bonheurs insensés. Quelque chose de très, très humain, de la vie dominée par la mort — tout cela fortement pensé, largement écrit. »

Fargue dira que le thème de ce livre était la toute puissance de l'argent. Un millionnaire voulant corrompre de son or le commandant Marchand, court à Fachoda pour se glisser dans le lit du commandant qui bondit sous l'outrage, mais cède devant le paquet croissant de bank-notes. Provocation extraordinaire quand on sait que l'incident de Fachoda en 1898 faillit jeter la France et l'Angleterre dans la guerre… Malheureusement, L'express de Bénarès titre de ce livre à venir disparut dans le manuscrit jamais retrouvé…

En 1900, Levet fera paraître Sonnets torrides, Les Voyages et Possessions françaises et ce sera tout… (10 poèmes), repris en 1902 dans Cartes postales, année où il est nommé vice-consul de troisième classe à Manille avec fonction de secrétaire-archiviste. En juin 1903, il obtient un arrêt de travail d'un mois pour maladie. L'année suivante, victime d'une congestion pulmonaire ; demandera un congé de six mois pour raison de santé à partir de1905 et se verra proposer comme vice-consul de deuxième classe pour avoir donné toute satisfaction. En novembre, sera au consulat de France à Las Palmas (Canaries) et le 14 février 1906 titulaire de la chancellerie. Verra le roi Alphonse XIII lors de son voyage « Trois journées bien remplies, représentations de gala au théâtre, dîner à l'Hôtel de Ville, déjeuner à bord du yacht royal, garden party, excursion dans l'île, bataille de fleurs. »

Où Levet avait-il rangé ses cheveux verts, ses ongles recourbés et ses excentricités ? Mais la vie n'est pas une plaisanterie, et la dame à la faux veille : Levet sera frappé par une bronchite le 12 septembre 1906 et ne s'en remettra pas.  « Vers neuf heures, il dit qu'il avait très froid (…) Le médecin vint, s'assit au chevet et tint le pouls du malade. La mère était debout à côté, soutenant la tête de L. qui parut s'endormir sur son épaule. Insensiblement la tête glissait. Tout à coup, il ouvrit les yeux, les fixa sur sa mère et cria très haut : “Maman !” Mme L., voyant qu'il n'ajoutait rien, lui dit  “Eh bien, quoi ? Parle, dis-ce que tu veux.”  Pas de réponse. Les yeux grands ouverts étaient toujours fixés sur sa mère. Au bout d'un moment le médecin dit : “C'est fini, fermez-lui les yeux.” » (C'était le 14 décembre 1906)

Ces derniers moments sont rapportés par Larbaud qui en compagnie de Fargue avaient effectué un voyage à Montbrison, le 2 mars 1911, chez les parents de Levet pour qu'ils donnent leur accord de publier les poèmes rassemblés de Levet. Les parents acceptèrent dans un entretien qui dura moins de trente minutes, mais le 3 ou 4 mars, Larbaud reçut une lettre le priant de ne rien publier de Henry Jean-Marie Levet. Heureusement, nous avons aujourd'hui les quelques poèmes écrits par Levet et éternellement

L'armand-Béhic (des Messageries Maritimes)
File quatorze nœuds sur l'Océan Indien…
Le soleil se couche en des confitures de crimes
Dans cette mer plate comme la main.
et
Au Waterloo Hotel, J'ai acheté mon tiffin,
Et mon bill payé, je me dirige vers le Wharf.
Voici l'Indus (des Messageries Maritimes)
Et la tristesse imbécile du « homewards. »



詩詞

亨利.讓 - 馬里.勒韋

我坐在〝微微散發 著 異味〞的輪椅上 ,
一個衣冠齊楚的侍者為我推 著 ;
這個冬天 , 在青 葱 的〝英國人散步徑〞上 ,
煦和的陽光撫慰 著 我的風燭殘年。
            ── 勒韋:藍色海岸 ﹣尼斯

〝在一頂凹凸變形的黑色氈帽下,他染成金色微綠的頭髮在頭頂形成光滑,並不捲曲的一環,圍繞著他無鬚的臉龐,在綠色領帶的襯托下,愈發顯得蒼白。他臂下夾著的一支網球拍,並不比他藏在大方格的西裝裡的手臂和大腿更瘦削。高高捲起的長褲下露出和領帶一樣綠色的短襪,兩腳踩在一雙蛋黃色的皮鞋裡。然而,蒙布里松(Montbrison)的太太們,由於天天照面,並不覺得他比大教堂的檐槽噴口更特別。即使他著意把頭髮染成微帶藍光的金色,並將襪子和領帶的顏色調配得與之相稱,她們也只是淡淡地向他道聲早安。〞

時值1894年,這個被馬塞爾.雷(Marchel Ray)稱作〝大教堂的檐槽噴口〞的人正渡過他的二十年華,一位短命的、為人忘卻的詩人。他的存在彷彿全賴列翁-保羅.法爾格(Léon-Paul Fargue)的想象。後來,列翁-保羅.法爾格於1911年3月2日造訪了勒韋的出生地盧瓦爾省專區政府所在地蒙布里松後這樣寫道:〝勒韋的房子是白色的,坐落在樹叢中,週圍開著紫茉莉和胭脂花。〞但勒韋家族在巴黎有一層樓,年輕的勒韋於1882年來到巴黎,1889年入讀孔多塞中學。弗朗西斯.茹爾丹 (Francis Jourdain)說勒韋很早就〝中了文學的毒〞,由於他記憶超人,〝能背誦讀過的所有詩歌 ,記住箇中的精彩、可笑或細微處。〞他最心儀的詩人是拉弗格(Laforgue)及蘭波。由於生性好幻想,他將自己在蒙布里松的房間佈置成一個神話世界,牆上裝飾著土耳其紅綿布,地板上鋪 著 地毯,上面有幾條扭曲著身子的假蛇,與它遙相呼應。一隻〝和小孩的頭一般大小〞的蜘蛛由一根線吊著,懸掛在床上空。瓦萊里.拉爾博(Valery Larbaud)回憶曾看到〝在他的一個五斗櫥上的花瓶裡插 著 一枝聖多米尼加共和國的絲質的、 殘舊並褪了色的小國旗。〞他的父母很快便容忍了他的荒唐行徑, 以為這是藝術家天性的一種表現。1894年,勒韋獲豁免服兵役,翌年,他開始為《法蘭西通訊》(Courrier français)撰稿。〝這是一份圖文並茂每星期六出版的雜誌,內容豐富:文學、藝術、戲劇、醫學、金融等。〞

他在這份雜誌寫文章,一直寫到1896年12月,共寫了八個短篇小說、十一篇專欄文章、二十三首詩及一篇自傳。在自傳裡,他是這樣開頭的:〝我的父母是奧弗涅人,為人正直。〞拉爾博非常嚴格,認為他所寫的這一切都不值得發表。其實勒韋只是一個文學愛好者,自得其樂,一個〝玩世不恭的彼埃羅〞,對一切、對任何事物,甚至對自己都嗤之以鼻。〝他以有節奏的步子走路/ 穿著一件裹緊腰身的雙排鈕扣的短上衣/唯美主義者。〞

充滿幻想和青春活力,〝不受韻律和理性的束縛〞,他有時將拉丁文和隱語混為一體,以此取樂。〝我牙痛/我頹廢〞,那個叫馬拉美的人不也是這樣寫的嗎……

1895年勒韋遇見了列翁 ﹣保羅.法爾格。
〝宵夜的時候,勒韋叫了許多螯蝦。在大快朵頤時,難道他沒發覺自己身無分文嗎?我臉都嚇白了。而他卻熱情地望著我,叫我坐著別動,說別讓螯蝦跑掉了,他去叫醒看更並借點錢,很快就回來 ……我一個人待在那兒。我感到不安……終於,他回來了!我鬆了口氣,真是謝天謝地。忽然間,我彷彿覺得我認識他已經有十年了。〞然而,開始時勒韋多少令法爾格感到不自在,沒能自然地走近他。那是因為〝那個相當長的、會動的、小丑般的鼻子,那個雙唇薄薄、向內凹入的嘴。〞而另一些人卻看到他〝既高又瘦、瘦骨嶙峋,一個擋風鼻子,稍稍有點歪斜。〞若說他像神秘的蘭波,不如說是一個柔弱無骨的瓦朗坦。

人們說他的玩笑既殘酷又愚蠢,令人想起雅里的黑色幽默,並預示著達達的到來。他為人處世既自私又薄情,但對朋友卻是熱情慷慨,對父母則是一個孝子。1897年,他發表了六首十四行詩,題作《亭子或托馬.W.朗斯的季節》(Le pavillon ou la saison de Thomas W. Lance)。〝當然,你很快便可讀完並記住這集子的詩:它們詠唱著、很快向你的耳畔、心靈飛去;這是一個季節或一個‘Season',只有一分半鐘左右,但你可別搞錯,它們並非如此之短〞。 (摘自埃內斯特.拉熱內斯的序)

神秘、非常美麗的十四行詩:
〝面色蒼白的旅人〞,磨損了武器,
在圍著復了仇的羚羊的棕櫚樹下,
追憶酒吧侍應那一頭金色的頭髮。

同年,《小徑上的悲劇》(Le drame de l'allée)詩集裡的五首詩令我們沉浸在魏爾蘭的面具和貝加摩舞的氣氛中,詩歌敘述一隻金龜子〝在城堡女主人香足下被踩死〞的自殺故事。

莫里斯.康斯坦丁-韋耶(Maurice Constantin-Wayer)不同意他的詩晦澀難懂的說法,認為〝勒韋對省略和類比的手法走火入魔,這啟發他創作出別緻新穎的東西。〞

勒韋常和法爾格或其他人作伴在卡里沙雅(Calisaya)或克利特里翁(Criterion)的酒吧消磨時間。〝他坐在高腳凳上,一隻指甲彎曲如鳥喙的瘦削的手握住酒吧檯油光鋥亮的鍍鎳手把上,(想著)橫渡大西洋的客輪〞……勒韋受命赴印度支那〝對高棉藝術作美學研究,以便確定它究竟源於印度教、婆羅門教抑或佛教。〞文化部給他撥款1800法郎作研究經費,法國郵船公司提供他七折船票,經由科倫坡、加爾各答到西貢。不用說勒韋對這門學問一竅不通。他的研究報告雖然〝言簡意賅〞,卻受到嚴厲批評,但這一切都沒能阻止他榮膺法國文化教育勳章…… 然而,高棉文化對他毫無用處,他專心創作一部怪誕小說,用拉爾博的話說,已達到《馬爾陀羅之歌》的境界。〝這是一首詩,充滿悲慘的歡樂、滑稽的場景、可笑的痛苦及瘋狂的幸福。其中有極人道的東西,描述了被死亡駕馭的生命。整本書思想深刻、內容豐富。〞

法爾格則認為這是一部以金錢萬能為主題的小說。一個百萬富翁欲以金錢腐蝕馬爾尚司令,跑到法索達偷偷溜到他的床上。在受辱之下,司令氣得直跺腳,但在愈變愈多的一疊鈔票面前,他屈服了。當我們知道1898年的法索達事件差點引發英法之間一場戰爭時,這小說便成了不同尋常的挑釁了……不幸這部題作《貝拿勒斯快車》(L'express de Bénarès)的小說手稿卻不知所終 ……

1900年,勒韋發表了《熾熱的十四行詩》(Sonnet torrides)、《旅》(Les voyages)及《法蘭西屬地》(Possessions françaises)共十首詩作。1902年收入詩集《明信片》(Cartes postales)裡,同年,他被任命為駐馬尼拉三等副領事,負責檔案秘書工作。1903年6月因罹病獲准停職一月。翌年,感染肺充血,以健康理由獲准自1905年起病假六個月。由於他工作令人滿意,被任命為二等副領事。11月被派往法國駐加那利群島帕爾馬島領事館供職,1906年2月14日任領事館辦公室正式職員。出訪期間,他覲見過西班牙國王阿方索十三世。〝繁忙的三日訪問,劇院裡的盛大演出,市政廳舉行的華筵,皇家遊艇上的午餐,花園派對,島上郊遊,令人眼花繚亂的花束。〞

勒韋將他染成綠色的頭髮、彎曲的指甲、他的荒誕怪癖藏於何處了?1906年9月12日,他患上氣管炎,從此一蹶不振。〝約摸九點鐘時分,他說感到很冷……醫生來了,坐在他的床頭替他把脈。母親站在旁邊,托著他的頭,他好像在母親的肩頭睡著了。頭緩緩滑了下來。突然,他睜開雙眼,盯著母親高聲叫道:‘媽媽!'看他沒再往下說,勒韋太太問道:‘怎麼啦?你想要甚麼,說吧。'沒有回答。睜得大大的眼睛一直盯著母親。過一會醫生說道:‘他去了,把他的眼睛闔上吧。'〞這是1906年12月14日。

彌留情景是拉爾博向我們敘述的。他在法爾格的陪同下,於1911年3月2日到蒙布里松走了一趟,拜訪了勒韋的雙親,請求他們容許將勒韋的詩歌結集出版。在長達不到半小時的談話之後,他們應允了。但3月3日或4日,拉爾博卻接到了一封信,要求不要出版亨利.讓-馬里.勒韋的任何文字。所幸我們今天尚能並永遠能讀到勒韋的詩句:

法國郵船公司的郵輪〝阿爾芒.貝伊克〞號 在印度洋上以每小時十四海里的速度前行……
像果醬般通紅的太陽
沉落在平如手背的海上。
又:   
在滑鐵盧酒店裡,我買了一份午餐,
我付了帳,朝碼頭走去。
那是法國郵船公司的〝印度河〞號
我心中忽泛起〝近鄉情怯〞的愁緒。