Le French May - Céramique
Texte : Gérard Henry

Sara Tse « Paysage français : Connexion et Collection »

Sara Tse, lauréate de la bourse d'aide à la création du Fonds des artistes de l'Alliance française de Hong Kong,  appartient à cette jeune génération d'artistes céramistes, apparue à Hong Kong ces 15 dernières années et qui produisent une œuvre originale qui leur vaut une place sur la scène artistique internationale.

Sara Tse, diplômée du Fine Arts Department de l'Université chinoise de Hong Kong, est aussi passée par la Pottery Workshop et a obtenu sa Maîtrise d'Art plastique au Royal Melbourne Institute of Technology où elle est maintenant inscrite en doctorat.

Depuis quelques années son travail porte sur la mémoire et l'objet. Qui dit mémoire dit souvenir mais aussi oubli et disparition, l'objet de sa recherche qui se traduit techniquement par un processus de cuisson : « Je plonge les objets dans la pâte (une barbotine très liquide) et les cuit. Durant le processus, l'objet est consumé par le feu et perdu. La pâte s'infiltre entre les ports de l'objet et durcit après cuisson. Une fine coquille se crée ainsi. Bien que cette coquille ne soit pas exactement une copie de l'objet original, elle semble très proche. Ce processus enregistre à la fois le souvenir de l'objet et sa disparition. » Sara réalise ainsi de véritables dentelles très fines de porcelaine qu'elle recoud parfois sur les tissus originaux. Elle prend ainsi les empreintes-traces de feuilles tombées à l'automne ou d'autres objets ou vêtements intimes proche de son enfance.

Sa nouvelle exposition, une installation intitulée « Paysage français: Connexion et Collection » montrée pendant le French May à la galerie Art Beatus et qui fait suite à un voyage à Paris est légèrement différente de ses autres travaux car elle fait appel à la photographie, la couture et la céramique. Le thème en est également la mémoire personnelle, intime et privée, surtout celle de l'enfance, mais également la mémoire des autres qui vient interférer avec la nôtre. « C'est, dit-elle,  dans la nature humaine de vouloir préserver une expérience personnelle singulière. A travers l'histoire, les voyageurs ont ramené des ‘ souvenirs ‘ commémoratifs et souhaitent à la fois retenir et partager la mémoire de leurs expériences. Le projet « Paysage français: Connexion et Collection » vise à étudier plus profondément l'idée de « mémoire-traces » et de commémoration. Mon intention est de construire une nouvelle série d'œuvres, une « membrane de mémoire », des objets recueillis, directement reliés à mon expérience en tant qu' “étrangère”, traversant deux régions culturelles et géographiques différentes, la France et Hong Kong, avec leurs propres signifiants culturels. »

Sara est allée à Paris ou elle a recueilli quelques vieux objets, couvertures, poupées et photos, notamment de vitrines de poupées anciennes, de Teddy bears et de marionnettes qui lui ont rappelé les mascottes de son enfance et qui d'une certaine façon faisaient écho à son passé.

Mais curieusement c'est Melbourne qui est le point de départ de son travail. Melbourne où elle a trouvé sur un marché aux puces une vieille boite rouillée datant des années 50  qui contenait un ensemble de diapositives, mémoires de voyage d'une famille australienne qui voyagea notamment en France en 1958. Certaines de ces photos sont venues compléter ou remplacer les siennes. Elle s'est ainsi appropriée une autre mémoire  qui est venue questionner la sienne. Beaucoup de ses photos et également des objets vus dans les vitrines parisiennes, fonctionnent comme une mémoire où un souvenir qui en appelle un autre sans apparemment de lien logique, mais où tout est connecté par un ensemble complexe de relations. Une vieille couverture donnée à Paris a été découpée pour recréer unTeddy bear de son enfance. Ses propres objets recréés en céramique, ont été photographiés et recousus sur les anciennes photos trouvées. A cette connexion française s'en ajoute une autre, celle de sa tante vivant à Tahiti d'où les tissus colorés et les fleurs qui ornent les coiffures réapparaissent, fragiles, en porcelaine blanche. L'ensemble devient donc sa propre mémoire qui s'est reconstituée en un tout à partir de multiples fragments personnels et étrangers.

 



法國五月 - :陶藝

謝淑婷陶藝展覽

 

香港法國文化協會頒發的藝術家基金之 2006 年度得獎者謝淑婷是屬於那一批在近十五年在香港冒起之新一代香港陶藝家,她的作品新顈獨特,很有機會在國際藝壇上爭一席位。謝淑婷畢業於香港中文大學藝術系,曾在樂天陶舍學藝,之後取得澳洲墨爾本理工大學藝術碩士學位,現在是澳洲墨爾本理工大學藝術(陶藝)的研究生。

近幾年來,她的作品主要為探索一件物件如何能成為記憶的工具,陶瓷強烈的質感最適合作為這種工具的媒介。記憶不單只是回想,也與遺忘有關。在她的作品之製作程序中,要顯現的一個獨特之處,就是將遺忘與回憶同時表達出來:〝我把現成物件跟瓷器混成一體,再把它素燒,原來的物件已於素燒的過程消耗貽盡。瓷泥填塞於物件的毛孔裡,變成薄薄的瓷殼。這瓷殼既是原件仿似記憶,亦顯現它的消亡。〞謝淑婷就是這樣製作她那些如織布花紋或秋天的落葉般細緻的陶瓷作品。

法國五月藝術節期間, 她在 Art Beatus 藝廊展出一系列她旅遊巴黎後所作,題為〝 Paysage français : Connexion et collection 〞的陶瓷作品。這批作品與她之前的創作稍為不同,因為她在製作這批作品的時候借助了攝影、縫紉和陶藝的技巧。她說:〝很多旅人總愛收集〝紀念品〞作為留念,保存個人的經歷,並讓身邊的人分享旅程的回憶。從古至今,陶瓷這種能耐久保存的物料,常被用來製作工藝品,人們用以紀念某個時空、某個地域的文化,於考古及歷史上亦別具意義。 French Landscape 中,我把從巴黎、大溪地搜集回來的物件及拍攝的景像用來製作新系列的作品,當中陶瓷仍用作紀錄記憶的物料,繼續探討 ‘ 記憶.痕跡 ‘ 的意念。從香港到巴黎、大溪地,我以 ‘ 異客 ' 的遊走經驗,把不同區域、文化特質與個人的回憶,同時表現於作品中。 FrenchLandscape 中沒有實質的法國風景,只是用搜集回來的物品作隱喻製作法國遊記,取替文字,當中亦暗亦人、物與地區之間的連繫。〞

謝淑婷旅遊法國期間搜集了一些舊的東西、毛氈、公仔和照片。尤其吸引她興趣的是那些擺放很多舊毛公仔的櫥窗,它們讓她憶記起童年的時光。

然而,墨爾本卻很奇怪地才是她創作的起步點。在墨爾本的一個跳虱市場中她找到一個五十年代製成的生鏽盒子,盒內裝著一些幻燈片,是一個澳洲家庭在 1958 年到法國旅遊時的攝影紀錄。這些照片中有部份被她加入或取代了她自己所拍攝的照片。如此一來,她借別人的記憶來探討自己的回憶。在這次展覽中,她還加入另一段回憶,那是她在大溪地的一位親人的記憶。從無數零碎的個人回憶或他人的記憶組成一個整體,變成了她的個人記憶。  

French Landscape : Connexion et collection par Sara Tse
27 April- 25 May 2007 11:30 – 19 :30
Art Beatus Gallery
Ground floor, 35 Graham Street, Central, HK
Presented by Alliance Française de Hong Kong