Festival Gao Xingjian
Texte : Janice Poon

Les adieux de Gao Xingjian au 20e siècle

Gao Xingjian sera de retour à Hong Kong à la fin du mois de mai. Le Centre d'études français sur la Chine contemporaine a organisé avec l'Université chinoise de Hong Kong un grand séminaire international sur son œuvre et une exposition Littérature et Art à la bibliothèque de l'université; la galerie Alisan Fine Arts, une exposition de ses peintures; le Drama Programme de l'Université chinoise, la pièce Des monts et des mers montée par Hardy Tsoi Sik Cheong, et de nombreuses conférences et projections de ses œuvres auront lieu en ville. Janice Poon l'a récemment rencontré dans son appartement parisien.

La demeure de Gao Xingjian est sise au cœur de Paris, dans un immeuble de quatre ou cinq étages, entouré de quelques cafés et restaurants sans renom particulier mais raffinés tout comme le décor et la disposition des objets de sa maison, sobres et élégants.

Les cheveux argentés, la taille petite et le corps mince protégé de vêtements noirs et sobres, Gao Xingjian apparaît différent de l'homme en costume strict, qui professe en chair, critiqué par les médias pour sa mine froide et sévère, peu souriante, sans doute est-ce, à mon avis, les conséquences de deux graves opérations qui l'ont fait souffrir ainsi que d'une grande fatigue de travail.

Il ne comprend pas l'anglais, le français est sa deuxième langue. C'est en 1957 qu'il l'étudia au département de français de l'Institut des langues étrangères de Pékin, initialement pour comprendre la littérature étrangère, ne s'attendant certainement pas à ce que cela devienne le soutien de sa quête de liberté. Après donc être passé au travers de deux graves opérations, il est devenu végétarien, oubliant la cuisine chinoise, craignant un fort taux de cholestérol. Les jours ordinaires c'est selon, il mange soit dans un restaurant de nouilles du voisinage, soit du poisson que sa femme Xiling lui prépare. Xiling et Gao Xingjian ont eu des temps difficiles en France, c'est une chose ordinaire mais cela l'a mené  à chérir d'autant plus cette relation.

Il peut d'autant mieux se consacrer à la création qu'il peut partager avec sa compagne la vie quotidienne et le monde spirituel. Il s'oblige maintenant à faire de l'exercice chaque jour, allant à son atelier et en revenant, une marche d'une dizaine de minutes. Il persévère à penser que l'artiste et l'intellectuel doivent se « tenir en marge », et faire entendre leur propre voix, indépendante et inébranlable. Quant à la création, « Qu'y a t- il de nouveau ? », « Que peut-on faire encore ? » sont les défis qu'il se donne sans cesse. Il tient à ce que la valeur de l'œuvre d'art ne reste pas sur l'œuvre elle-même, mais sur l'imaginaire et l'espace illimité qu'elle génère.

Ces dernières années, Gao Xingjian s'est consacré cœur et âme à la peinture. La peinture a beau être depuis ses jeunes années la pièce maîtresse de sa vie et de ses revenus, il n'a jamais sacrifié au marché ni à la mode mais a constamment passé outre avec une grande persévérance artistique. Sa rétrospective La fin du Monde , tenue en 2007 au Musée Ludwig à Cologne en Allemagne était la conclusion de l'époque de sa peinture sur papier ; l'exposition tenue en 2008 à la galerie Claude Bernard à Paris marque une nouvelle étape, la peinture sur toile.

Sur un plan pictural, Gao Xingjian, tout en continuant l'exploration d'une représentation de la tradition et une façon de présentation contemporaine de l'art, préconise un nouveau langage pictural qu'il appelle « suggestion » ou « révélation » et qui n'est « ni description, ni imitation, encore moins représentation directe de la réalité, un langage ni totalement abstrait, n figuratif, mais porteur d'une image qui tend à un point laissant toute liberté à l'imaginaire du spectateur pour la compléter. »

En 2006, Gao a par ailleurs réalisé son premier film-poème Silhouette/ Shadows et travaille sur un deuxième court-métrage qui marie l'esprit de sa peinture et le théâtre et sera projeté dans son exposition individuelle à Barcelone en octobre 2008.

Pour ce qui est de sa création littéraire qui lui a valu le Nobel, il a eu grande peine à lire et écrire à la suite de son opération et en raison d'obstacles physiques dûs à son histoire passée, se donne un temps de repos. Il a cependant transcrit eu 2007, pendant sa convalescence, les enregistrements de ses séminaires donnés à l'université de Taiwan, La place de l'écrivain, L'art du roman , La potentialité du théâtre et l' Esthétique de l'artiste , les incluant dans un nouvel ouvrage, De la création , tirant de ses propres expériences une conclusion à ces théories, un adieu au XXème siècle et à cette période d'exploration.

« Le prix Nobel n'a fait que renforcer mon point de vue sur la création, que je développe dans De la création , des questions comme la place de l'artiste, la situation difficile de l'art contemporain et la valeur de l'art. Je veux rétablir la valeur de l'art, je n'ai pas changé de direction, je veux seulement continuer d'approfondir la connaissance que j'ai du monde et des hommes », dit avec conviction Gao Xingjian.

Il n'attend pas que l'inspiration tombe du ciel ni quelque bienfait du destin, il persévère seulement dans la création. C'est l'attitude et la grandeur d'un artiste.



高行健藝術節

高行健向二十世紀告別

 

高行健藝術節旨在全方位介紹和探討這位 2000 年諾貝爾文學得主的藝術成就,節目涵概戲劇、電影、小說、詩歌及水墨畫等多個範疇。在藝倡畫廊舉瓣的展覽:〝高行健水墨新作 2007-2008 〞;在中大校園舉行的項目包括大學圖書館〝高行健特藏展〞、公開講座,講題為:〝有限與無限 —— 創作美學〞;為期三日的〝高行健研討會〞及藝術節的壓軸項目:高氏劇作《山海經傳》的世界首演;在香港藝術中心放映高行健的編導電影作品等。而本文的作者潘詩韻在不久前曾到高氏位於巴黎的寓所探訪他。

高行健的家,位於巴黎市中心一幢高四、五層的房子裡,附近有幾家別致的咖啡廳和食肆,卻並不特別具氣派;一如他家裡的裝飾與擺設,淡雅樸實。 他頂著一頭銀髮,在一身簡樸黑衣掩護下,是矮矮的個子和瘦削的身軀,有別於那位經常穿著畢挺西裝,在講壇上發表演說,被媒體評為不苟言笑的冷峻面孔,想必是經過兩次大手術折騰加上工作勞累所至。


• Un homme seul. Encre chinoise sur papier. (courtoise Alisan Fine Arts)

他不懂英語,法語是他的第二語言,是 1957 年在北京外語學院法語系讀的外文,原為了解外國文學,沒想到竟成為他尋找自由的支點。自經歷兩次大手術後,他開始吃素,中國菜,他已經不想了,怕膽固醇高。平日或到附近的麵店用膳,有時候也會吃一些魚,都是他太太西零做的。西零跟高行健在法國度過了嚴峻的日子,是一段平常不過卻又教他珍而重之的關係。
在生活與精神世界有了同行者,他更可專心創作。現在,他每天都堅持運動,從家裡走到畫室,每天來回十數分鐘。他仍然堅持藝術家及知識分子該處於〝邊緣位置〞,發出個人獨立不移的聲音;至於創作,〝有甚麼新鮮事〞、〝還可以做甚麼〞是他不斷給自己的挑戰。他要求藝術作品的價值不僅停留在作品上,而在作品引發的想像和無限空間。

近年,高行健的心神主要花在繪畫上。雖然這也是他主要的生活與經濟支柱,但自少年時期開始繪畫以來,他從沒因應市場或潮流繪畫,他是以自身的藝術堅持,克服了市場。 2007 年在德國路德維希博物館 (Ludwig Museum) 的回顧展《世界末日》 (La fin du Monde) ,是他以宣紙繪畫的一個階段的總結; 2008 年 2 月在巴黎克勞德貝納畫廊 (Galerie Claude Bernard) 舉行的畫展,則是以畫布作畫的另一新階段的開始。

在繪畫方面,高行健一直探索在傳統的再現 (representation) ,與當代藝術的呈現 (presentation) 手法外,提出新的繪畫語言,他稱為〝提示〞或〝啟示〞。〝不是描寫,也不是摹仿現實,更不是直接呈現;它不是完全抽象,也不是具象,但是它有形象,就是剛剛做到這個地步,讓觀者用自身的無限想像去補充它。〞 另外,他在 2006 年完成了他的首部電影詩《側影 / 影子》,並正在籌備第二部短片,結合他畫作的意境與表演,將於 2008 年 10 月在巴賽隆拿他的個人畫展上播放。

至於讓他摘下諾貝爾獎的文學創作,因手術後他讀書寫字都較吃力,在身子和種種歷史的桎梏下,唯有暫時將它安放好。不過, 2007 年他在身體略為恢復的日子,已沉靜地將早前在台灣大學以錄像演講的授課內容重新整理,寫成《作家的位置》、《小說的藝術》、《戲劇的潛能》及《藝術家美學》等文章,並收錄在新著《論創作》中,以自身的實踐,作為告別二十世紀一個探索階段的理論總結。

〝諾貝爾獎更加堅定了我一直以來對創作的看法,就是我在《論創作》中提到的藝術家的位置、當代藝術的困境和藝術的價值等問題。我要恢復藝術的價值,我對這個世界和人的認識,基本上只是不斷深化,並沒有方向性的改變。〞高行健堅定說。
他沒有等待靈感從天而降,也沒有期盼命運的眷顧,只是堅定不移的持續創作。這是一位藝術家的態度,與高度。