37ème French Cinepanorama
Texte : Gérard Henry

Le Paris de Cédric Klapisch


Paris (巴黎) avec Romain Duris et Juliette Binoche

Paris est une ville magique qui n’a jamais cessé d’inspirer les cinéastes de toutes nationalités. Après Paris je t’aime qui fit l’ouverture du French Cinepanorama 2006, c’est le Paris de Klaspisch avec Juliette Binoche, Fabrice Luchini, et Romain Duris entre autres, qui ouvrira l’édition 2008 du festival qui consacre au réalisateur une petite rétrospective en présentant quatre de ses films.

Le dernier film de Cédric Klapicsh est un hommage à Paris. Klapisch, lui-même parisien de souche, porte un vrai amour à sa cité, mais à ses yeux Paris ne saurait exister sans ses habitants, ce sont véritablement eux qui font Paris. C’est à travers leurs aventures quotidiennes qu’il nous emmène dans de multiples périples à travers la cité.

C’est l’histoire d’un jeune Parisien (Romain Duris) qui, gravement malade, attend une greffe du cœur, et se demande s’il va mourir. Une situation qui lui donne un nouveau regard sur les gens et les choses : Le fait de savoir sa mort proche met soudainement la vie des autres et de la ville entière en valeur. Autour de ce personnage, Cédric Klapisch tisse sa toile, qui se développe en rhizomes, un peu comme un romancier avec ses multiples personnages. A côté de Pierre, sa sœur (Juliette Binoche) assistante sociale, mère de trois enfants, qui vient vivre chez lui pour l’aider dans ce moment difficile, et la roue est lancée. On rencontre la boulangère (Karin Viard), raciste, les vendeurs de fruits et légumes sur le marché de Belleville et leurs peines de cœur, un architecte (François Cluzet) qui construit le nouveau Paris et dont la femme conçoit un premier enfant, son frère (Fabrice Luchini), un prof de fac qui fait des conférences sur le vieux Paris et se prend de passion pour une de ses jeunes étudiantes, un immigré qui, venu d’Afrique est en route vers la capitale, des mannequins de mode qui, pour satisfaire leur fantasme, vont se faire renverser par des ouvriers des halles au milieu des quartiers de viande rouge. Les personnages, chacun au centre de son propre monde, vont leur chemin, Klapisch porte un regard tendre et léger, teinté d’humour sur ce monde dans lequel on rentre facilement. La magie parisienne, ville plurielle sans queue ni tête, fait son effet et les acteurs sont bien sûr excellents, ce qui a valu un grand succès à ce film en France.

Une petite rétrospective Klapisch


Un air de famille (一個餅印)

On ne peut dissocier les films de Klapisch, ils forment une œuvre et se répondent les uns les autres. Ainsi avait-il déjà présenté un aspect de Paris, le quartier de La Bastille, dans un conte presque surréaliste, Chacun cherche son chat. Le French Cinepanorama présente quatre autres de ses films, Le Péril jeune (1994) une comédie douce amère, chronique des années 70 et de tous leurs bouleversements, à travers la vie d’un groupe d’anciens amis de lycée, Un air de famille (1996) avec Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, qui voit à la suite d’un incident mineur, lors du dîner de famille traditionnel hebdomadaire, les bouches s’ouvrir et des drames familiaux jusqu’alors soigneusement cachés dans l’ombre se révéler.

Les deux autres films, jusqu’alors jamais distribués à Hong Kong sont liés l’un à l’autre, L’auberge espagnole (2002) eut un très grand succès chez tous les jeunes en Europe et dans de nombreux festivals. Il conte l’histoire de Xavier (Romain Duris), l’acteur fétiche de Klapisch, 25 ans, qui se retrouve dans une auberge à Barcelone avec 7 autres étudiants venus de tous les pays d’Europe, une multiplicité de caractères et de nationalités, un mélange d’harmonie et de confusion, de l’humour et du dynamisme, une préfiguration de l’Europe de demain, où l’on croise d’ailleurs la jeune Audrey Tautou avant qu’elle ne devienne célèbre. On retrouve ce Xavier, cinq ans après à trente ans, dans Les Poupées russes (2005) devenu écrivain, avec ses nouveaux problèmes : cette fois avec ses petits bouleaux, son banquier, ses amours… Chez Klapisch, la vie va son cours. Et il en est un observateur et un chroniqueur à nul autre pareil.

Cédric Klapisch : « rendre réels les rêves 

« Le cinéma, doit sans doute divertir, mais il doit aussi avertir. Il ne doit pas “endormir”, mais donner à voir, informer, éveiller la curiosité. » — Cédric Klapisch

Dans une excellente interview donnée en début d’année à Télélibre.fr, Cédric Klapisch s’est exprimé sur le rôle du cinéma qui à ses yeux est beaucoup plus qu’un simple divertissement : « Si notre métier contient une part de rêve, être “réalisateur”, au sens littéral, c’est rendre réels ces rêves. Si nous aidons les spectateurs à fuir la réalité avec nos images, notre but est aussi que ces images les renvoient autrement à la réalité. » 

Parlant de son expérience de spectateur devant des cinéastes comme Woody Allen, Fellini, Renoir, Godart ou Hithckok, il dit « Tous ces cinéastes m’ont aidé à vivre. Ils m’ont autant diverti qu’averti. Ils m’ont aidé à aborder des problèmes quotidiens sans me donner de leçons. Ils m’ont donné des éléments de réflexion sans que je sache que c’était de la réflexion. Ce “reflet” du monde n’est pas juste un effet de miroir, c’est ce qu’on appelle un regard. Bizarrement, plus ce regard est personnel, plus il sera universel. Moins il sera consensuel et formaté, plus il sera général. La culture a ceci de particulier qu’elle n’est pas conçue a priori pour satisfaire le public, même si au fond elle s’adresse à tous. »

C’est ce que fait Klapisch dans ses films qui depuis ses débuts croit en cette vocation du cinéma. Le chemin qu’il a parcouru est d’ailleurs une bonne leçon pour les jeunes réalisateurs, il montre que la ténacité porte ses fruits. Rien ne fut facile dans sa carrière : Après deux années d’études en littérature et en philosophie, il tente le concours d’entrée à l’Idhec, l’école de cinéma parisienne, maintenant remplacée par la Femis, mais il échoue. Il étudie alors le cinéma à l’Université de Paris 3 et à Paris 8 où il présente un mémoire intitulé Le Non-sens au cinéma, sixième sens du septième art, qui porte sur Tex Avery, Woody Allen et les Max Brothers, dévoilant ses affinités. Il tente alors de nouveau l’Idhec et échoue de nouveau. Loin d’abandonner, il décide donc de partir étudier le cinéma à l’Université de New York et là, apprend son métier en devenant chef opérateur sur de nombreux courts métrages avant de faire son premier essai de réalisateur en 1984 avec Glamour toujours suivi de Un, deux, trois, Mambo, Jack le menteur, puis l’année suivante In Transit.

A son retour en France, rien n’est facile, il travaille comme électricien de plateau, et avec beaucoup de difficultés parvient à réaliser un nouveau court métrage en 1989, Ce qui me meut, qui fera parler de lui et sera primé dans plusieurs festivals. Un faux documentaire avec documents d’archives sur le mode des premières actualités Pathé, un joyeux mélange d’invention pure et de faits véridiques. La suite sera, film après film, la construction d’une œuvre très bien reçue par le public, avec de grands succès comme Chacun cherche son chat, L’Auberge espagnole ou Paris, son dernier-né, sorti en 2008.



第三十七屆法國電影節

薛德烈.格比殊心目中的〝巴黎〞

一直以來,巴黎這魅力之都為世界各地的電影人提供了源源不絕的創作靈感。繼2007年法國電影節以《我愛巴黎》作為的開幕電影後,今年,由茱麗葉.庇洛仙、法布里斯.盧治尼、羅曼.杜希等主演,導演薛德烈.格比殊的新作《巴黎》再為第三十七屆法國電影節展開序幕。而本屆電影節更為薛德烈.格比殊舉瓣一個小型的電影回顧,展映他的四部電影。

薛德烈.格比殊的這部新作是他對巴黎的歌頌。格比殊本身在巴黎土生土長,對自己的城市有特別感情,但在他來說,巴黎若沒有其居民就根本不存在,因為有巴黎人才有巴黎。薛德烈.格比殊透過巴黎居民的日常生活帶我們體驗不同的人生旅途。

故事講述一名年輕的巴黎人(羅曼.杜希飾)患了嚴重心臟病,當他等待合適的心臟作移植手術之時心中想念的都是可能會死的事實。這讓他對身邊的人和事有了全新的看法︰由於知到自己快將死亡,其他人的生命以及整個城市都突然變得更有價值。薛德烈.格比殊圍繞著皮亞這個人物來編織這故事,並由皮亞一人逐漸衍生多個不同的人物。皮亞的身邊是他的妹妹(茱麗葉.庇洛仙飾),她任社會工作者,是三名孩子的母親,為了在這困難時刻方便照顧皮亞而搬來與他同住,生命之輪亦由此滾動。透過她我們認識這些人物︰麵包師(卡漢.維亞飾) ,知道他有嚴重的種族歧視;在市集售賣水果蔬菜的小販們以及他們感情上的痛苦;一名負責建造新巴黎的建築師(弗朗索瓦.克魯塞飾),他的妻子剛懷了他們的第一胎 ,而他的哥哥是大學教授,是巴黎古蹟古物的專家,他迷戀着一名年輕的女學生;一名正前往首都途中的非洲移民;多名時裝模特兒為了要滿足她們的性幻想,到肉類批發市場找壯碩的工人尋樂去。這些人物在自己的世界內各以自己為中心地過活,格比殊以溫柔輕鬆,帶點兒幽默的眼光來看這個我們很容易便投入其中的世界。巴黎,這多元化的城市再度發揮她的魔力,當然,片中的演員也有精湛的演出,這就是本片在法國大受歡迎的原因。

格比殊電影回顧
我們不可能將格比殊與電影拆開,他們是互相呼應,一起組成一件作品。他也曾以同樣一個近似超現實的故事在影片《情尋貓腳印》中介紹巴黎的其中一個面貌。本屆法國電影節將回顧他的四部電影︰《舊日好時光》(1994年),一部歡笑中帶點苦澀的影片,透過一班中學時代的老朋友的重聚來重溫他們在七十年代的生活點滴以及時代的衝擊 ﹔《一個餅印》(1996年)由尚-皮耶.巴琪和艾麗斯.查慧兒主演,片中,我們看到一個家庭習慣每星期一次全家人一起到餐館吃晚餐,某次因一件小事而引起的口角導致一些向來小心隱藏的家庭問題浮現。


L'Auberge espagnole (西班牙公寓)

另外兩部從未在香港放映的是兩個相連的故事,《西班牙公寓》(2002年)在歐洲極受年輕人的喜愛,更在多個國際電影節中獲得多個獎項。故事講述廿五歲的薩維耶(羅曼.杜希飾)在巴塞隆拿與多名來自歐洲其他國家的學生一同分租一間公寓。在這有著多元文化的小宇宙內,薩維耶因各人的性格、文化及價值觀的差異而面對不少衝擊,在片中我們還可看到年輕的柯德莉.塔圖在成名前的樣子。在《俄羅斯娃娃》(2005年)中我們在五年後重遇已成為作家的薩維耶以及他要面對的新問題︰不固定的工作、與銀行的財務問題、感情問題…… 對格比殊而言,生命是順其自然發展。他觀察及紀錄生命的手法十分與別不同。

讓夢想成真的薛德烈.格比殊

〝電影必須要有娛樂價值是無容置疑的,但它也必須要有警世作用。它絕對不能‘打瞌睡',必須要有揭示和預警的作用,要能喚起人們的好奇心。〞—— 薛德烈.格比殊

他在本年初接受Télélibre.fr的訪問時曾表示電影在他眼中不只是娛樂那麼簡單︰“雖然我們的職業有部份是包含夢想,而照字面上的解釋,réalisateur (導演)是實現者的意思,即是說將那些夢想實現出來。雖然我們是利用影像來幫助觀眾逃離現實,但我們的目的也是希望透過這些影像將現實以另一種形式反映出來。”

當談及他以觀眾身份欣賞其他電影大師,如活地亞倫、雷諾瓦、高達或希治閣的電影時,他說“全靠這些電影大師幫助我生活下去。他們為我提供娛樂之同時對我也有警醒的作用。他們幫助我處理日常的問題,但卻沒有向我說教。他們為我提供了思考的元素,然而卻不讓我曉得那就是反思。這種‘反映'世界的手法並非只是鏡子倒影的作用,而是大家所講的一種看法。其怪得很,這種看法越是個人就越為普及。它越少人認同和越少形式就越能普遍。文化是有這樣的一種特質:在基本上它雖然是以所有的人為對像,但一開始的時候卻並不是為了滿足普羅大眾而構思的。”

而格比殊的電影由開始便堅守著這電影的使命。而他所走過的路亦成為了年輕一輩導演的好榜樣,他證明了只要堅持便始終會得到成果。在他的職業生涯中一切都是得來不易︰在大學攻讀兩年文學及哲學課程後,他嘗試通過現已被FEMIS (法國國立高等電影學院)取代的IDHEC (巴黎高等電影學院) 的入學試但失敗。惟有報讀巴黎第三大學及第八大學的電影課程,並寫了一篇有關泰斯.艾弗略、活地亞倫和馬克斯兄第,題為《Le Non-sens au cinéma, sixième sens du septième art》的論文,文中揭露了他們之間的相似性。之後他再嘗試進入IDHEC,但又再次失敗。他沒有因此而放棄,毅然定到紐約大學攻讀電影,並為一些短片擔任攝影隊的領班來邊學便做,1984年終於一嚐導演的心願,拍攝了短片《Glamour toujours》,之後再拍了《Un, deux, trois》、《Mambo》、《Jack le menteur》,在翌年再拍了《In Transit》。

回到法國後的情況同樣困難,他任職舞台燈光師,經歷了重重困難之後終於1989年完成了短片《Ce qui me meut》,這短片使他大受注意,並在多個電影節中獲獎。之後,他的影片一部接一部,如《情尋貓腳印》、《西班牙公寓》或2008年的最新創作《巴黎》等均大受歡迎。