37ème French Cinepanorama
Texte : Gérard Henry
Premiers films, nouveaux réalisateurs
Le French Cinepanorama vous fait partager ses découvertes : les derniers arrivés sur le grand écran, une sélection de sept nouveaux réalisateurs français de grand talent dont le premier film a été réalisé en 2006 et 2007. Acclamés par le public et la critique, ils ont gagné des prix dans divers festivals et représentent l’un des nouveaux visages du cinéma français.
Si la sélection présentée ci-dessous ne permet pas de définir dans le thème de véritables tendances, elle montre par contre la diversité de l’inspiration. Premier film ne signifie pas toujours non plus très jeune réalisateur, on peut commencer très tard ; en création l’âge n’est pas un facteur dominant. Eric Rohmer fit par exemple son premier long métrage à 39 ans et aujourd’hui à 88 ans, est toujours en pleine création, réalisant des films sur la jeunesse sans faute de ton.
Ainsi Djamila Sahraoui, née en 1950 en Algérie, venue en France en 1975, diplômée de l’IDHEC (maintenant La FEMIS), a-t-elle écrit de nombreux films et réalisé des documentaires primés sur l’Algérie, avant de faire son premier long métrage, Barakat !, histoire de deux femmes, l’une jeune et l’autre d’âge mur, parties à la recherche du mari journaliste disparu de l’une d’elles, et confrontées aux milieux de résistances islamiques et aux hommes. Un film sur l’Algérie d’aujourd’hui et d’hier invité au Festival de Berlin en 2006.
Jean-Pascal Hattu a, quant à lui, été longtemps journaliste avant de devenir assistant de André Téchiné sur Les Roseaux sauvages en 1994. Dans son premier film, 7 Ans ( 7 Years), il rassemble le résultat de rencontres et d’entretiens pour créer un film de fiction douloureux qui conte la vie d’une femme de détenu qui ne peut voir son mari qu’au parloir, un film sur l’attente, la frustration, l’absence d’espoir, sélectionné au Festival deToronto.
• Jeanne Birkin et Chloé Couloud dans La Tête de Maman (媽媽的心事) de Carine Tardieu
Les premiers films comme les premiers livres de jeunes auteurs ont souvent un aspect autobiographique très fort, même s’il est parfois dissimulé derrière différents personnages, et leur jeune âge fait que leur enfance et leur adolescence sont encore fraîches à leur mémoire. Carine Tardieu raconte dans La Tête de maman (In Mom’s Head), la souffrance d’une adolescente qui vit seule avec une mère plongée dans une tristesse infinie. Un jour elle découvre une photo de sa mère à 20 ans, rayonnante de joie en dansant dans les bras d’un homme. Elle décide alors de faire revenir le sourire sur le visage de sa mère, en se mettant en quête de cet homme. Carine Tardieu a découvert de plus une jeune actrice de caractère, Chloé Couloud, et, bravo pour une débutante, a convaincu Jane Birkin de tenir un rôle dans son film.
Un premier film remarquable par sa véracité est La Naissance des pieuvres (Water Lilies) de Céline Sciamma, jeune réalisatrice de moins de 30 ans, diplômée de littérature et de l’école de la FEMIS. Son film conte la vie, les rencontres de trois adolescentes de quinze ans, leur homosexualité, leur amour, leur violence. La scénariste et réalisatrice tourne son film dans un milieu clos, la piscine, et rentre dans la peau de ses personnages, évitant toute nostalgie et reléguant hors du film, le monde adulte des parents et éducateurs. Elle reste ancrée dans le présent de ces filles de 15 ans, sans ignorer la cruauté que cet âge peut avoir. Un film qui a été sélectionné à Cannes dans Un certain regard et a obtenu le Prix Delluc, meilleur premier film.
Elève du conservatoire d’art dramatique de 2001 à 2003, Mia Hansen-Love a partagé son activité entre la critique de 2003 à 2005 aux Cahiers du Cinéma, et le jeu d’acteur sur deux films de Olivier Assayas. Aline dans les Destinées sentimentales et Véra dans Fin août, début septembre. Dans ce premier film, Tout est pardonné (All is Forgiven), elle conte l’histoire d’une fracture familiale, d’une famille décomposée qui va ensuite se recomposer, d’une adolescente qui décide de revoir son père disparu quand elle était petite. C’est un beau film sur un sujet très contemporain, décrit avec une grande finesse de sentiments. Un film qui ouvre sur le jour qui se lève à Vienne et reste sous cette clarté. « Je voulais que ce film soit lumineux, cela répond à une nécessité : celle de ne pas se laisser vaincre par la tristesse, celle de surmonter le tragique de la vie » dit Mia, récipiente de la bourse Groupama Gan pour le cinéma sélectionnée à Cannes dans la Semaine des réalisateurs et qui a obtenu également un Prix Delluc, meilleur premier film.
Dans les cordes (On the Ropes) de Magaly Richard-Serrano emmène le spectateur dans un monde peu connu, celui de la boxe française féminine, au sein d’une famille où le père, entraîneur, la nièce et la fille la pratiquent. C’est là aussi une histoire de famille brisée et de dangereuses rivalités entre les filles. Magaly Richard-Serrano a passé un bac cinéma, fait une licence d’histoire de l’art, intégré l’école de la FEMIS en 2000 mais ce qui éclaire son film, est qu’elle fut elle-même deux fois championne de France de boxe féminine.
On entre dans le cinéma par de multiples portes, l’école fournit un espace privilégié et favorise les contacts et les réseaux par la suite, mais certains passionnés y arrivent par leur seule force tel Barthélemy Grossman, venu de Suisse en France à 15 ans, qui s’est d’abord inscrit au cours d’art dramatique Florent et sachant qu’on ne lui prêterait pas d’argent pour faire un film à un inconnu, a financé ses premiers courts métrages avec l’aide de ses proches, tel que le boulanger de son quartier qui lui a fait confiance. Il a tout appris en autodidacte et est devenu acteur, écrivain, scénariste, producteur. Son film 13m2, raconte l’histoire de trois gars dans une banlieue sans emploi qui finissent par faire un braquage pour survivre. Ils doivent ensuite se planquer dans un local de 13m2 et là dans cet enfermement, sans cesse confrontés les uns aux autres, les trois amis, se révèlent sous un autre jour. Avec détermination Grossman a réalisé son film et a même séduit Bérénice Béjo et Thierry Lhermitte qui y tiennent un rôle. Il faut d’ailleurs rendre hommage aussi aux grands acteurs confirmés qui n’hésitent pas à prendre le risque de se lancer dans l’aventure avec de jeunes réalisateurs désargentés qui font leurs débuts. C’est une des façons de revitaliser le septième art.
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第三十七屆法國電影節
法國導演新生代︰處女新作
• Tout est pardonné de Mia Hansen-Love avec Constance Rousseau
法國電影節向來致力為香港的影迷介紹法國電影的最新動態,今年特別選映七位才華橫溢的法國新晉導演初登大銀幕的處女作。這些影片全都是2006年至2007年間製作,受到廣大公眾及影評人的讚許,並曾在不同的電影節中獲提名或得獎的作品。他們代表了法國影壇的其中一個新面貌。
以下介紹的影片,它們的主題可能不足以為影壇的趨勢下定義,但卻相反地能反映創作靈感的多元化。第一次拍電影並不表示導演一定是很年輕,我們可以是很遲才開始 ﹔就創作而言年紀並不是一個重要因素。舉例來說,艾力.盧馬39歲才拍攝他的第一部長片,而現年已88歲的他仍活躍於影壇,拍攝有關年輕人的電影仍不會與時代脫節。
同樣,1950年在阿爾及利亞出生,1975年移民法國,畢業於IDHEC (現已被FEMIS 法國國立高等電影學院取代)的札美娜.莎哈敖爾在寫了多部電影的劇本,並拍了一些有關阿爾及利亞的獲獎紀錄片後才製作了她的第一部長片《巴拉卡特萬歲!》,故事講述一名年輕少婦的丈夫失蹤了,她與另一名較為年長的女性一起,四出尋找任職記者的丈夫,途中不單要面對內戰暴亂的危險場面,也要面對國內男性的真面目。這電影揭示了阿爾及利亞今日與昨日的實況,曾獲邀請於2006年在拍林影展中展映。
致於尚-巴斯高.阿蒂,他任職記者多年後,1994年當安德烈.泰希尼拍攝《野蘆葦》時成為泰希尼的助手。在他的第一部影片《七年之癢》中,他結集了一些訪問及訪談所得的資料後創作了這使人哀傷的虛構故事,它講述一名監犯的妻子只能在監獄的談話間與丈夫見面,影片是描寫等待、沮喪、絕望等情緒,是多倫多國際電影節的入選影片。
這些處女新作就如一些年輕作家的第一部著作一樣,很多時都帶有強烈的自傳色彩,雖然作者有時是隱藏在不同的人物背後,而因為他們的年紀還輕,所以他們的童年或青少年時代的記憶猶新。嘉燕.塔迪蕊在《媽媽的心事》中講述一名少女的痛苦,她與永遠都冷漠無歡的母親雙依為命。某日,她發然母親20歲時的一張照片,照片中的母親正快樂地依偎在一名男子的臂彎中跳舞。她為了讓母親再次展露笑臉,決定尋找這名男子。嘉燕.塔迪蕊還發掘了一位年輕的性格女演員高洛兒.古路,並說服珍寶金在片中擔演一個角色,以一名新晉電影人來說是真的很了不起。
• La Naissance des pieuvres (睡蓮初醒時) de Céline Sciamma
西蓮.施亞瑪的首部作品《睡蓮初醒時》十分寫實,這位還未滿三十歲的年輕女導演在文學系畢業後再到法國國立高等電影學院攻讀。她的影片描寫三名十五歲的懷春少女初嚐情慾、戀愛和激情。這位導演在室內泳池︰一個密封的場地拍攝整部電影,以不帶一點愁思的手法將成年人的世界和一切道德說教摒棄影片之外,直接進入片中每個角色的內心世界之中。本片是康城電影節 – Un certain regard的入選電影,並獲頒發Delluc最佳新作獎。
美雅.韓桑-露芙2001年至2003年在音樂學院演藝系攻讀,2003年至2005年間,她除了為《電影手冊》寫影評之外,也曾在導演阿薩亞斯的兩部電影《情感命運》及《我的愛情遺忘在秋天》中分別演出艾蓮和維華這兩個角色。在她執導的處女作《寬恕與原諒》中,她講述家庭的裂痕,一個破碎了的家庭重新修復,一名少女決定再見自她年幼便失去蹤影的父親。這部優美的電影以細膩的手法描寫感情,並講述一個十分切合現代的主題。影片以維也納的晨光作開始,整部影片保留了這種明亮的感覺。美雅說“我要這部影片有光明的感覺,它是回應一種需要︰就是不能沉溺在悲傷中,要克服生命中的悲劇”。本片是康城電影節 – 導演雙週的入選電影,並獲頒發Delluc最佳新作獎。
馬加利.李察 - 薛拉奴的《比武台上》帶觀眾進入法國女性拳擊這個鮮為人知的世界。片中的家庭,父親是女兒和姪女的拳擊教練。本片也是講述家庭關係破裂以及兩名少女間惡性的競爭。馬加利.李察 - 薛拉奴在電影專科高中畢業後,在大學攻讀藝術史學士學位課程,之後於2000年進入法國國立高等電影學院,但這部電影耀目之處在於導演本人曾是兩屆法國女子拳擊比賽的冠軍。
人們可以從不同的渠道進入電影界,正規的電影學院提供專業培訓,更有助學員接觸到電影界的人脈,但有部份熱愛電影的人卻是全憑個人的力量進入電影界的,例如巴泰雷米.告魯士文,他十五歲由瑞士來到法國,先是報讀Florent演藝學院的課程,同時也明白到沒有人會借錢給一個寂寂無聞的人拍電影,他最初的幾部短片是由一些對他有信心的親戚朋友,如他家附近的一位麵包師資助拍攝的。有關電影的一切全是他自學得來,演員、寫作、劇本、製片他範範皆能。他的首部長片《13平方米》寫三名住在市郊公共屋的無業男子為了生活挺而走險,械劫解款車。後來匿藏於一個面積十三平方米的倉庫內,三個朋友被迫日夜相對,終於露出本性。告魯士文以堅毅不屈的精神終於完成這部電影,甚至還吸引了知名演員貝雷尼絲.貝祖和泰雅希.李密特擔演其中的兩個角色。此外,也要表揚那些已成名的演員願意冒險與一些沒有資金的新晉導演一起作出新嘗試。這也是為第七藝術注入新生命的其中一種方法。
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