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Le Musée d’art du Guangdong organise deux événements-phares tous les trois ans : la Triennale de Canton qui met en avant les nouvelles idées en art contemporain et sa biennale de photographie qui présente la photo sous de multiples formes. La première triennale en 2002 fut révolutionnaire par l’art contemporain montré et par les essais de son catalogue qui traitaient de problèmes sensibles sur la Révolution culturelle.
Le directeur du Musée, Wang Huangshang, a pour la Troisième biennale de photo qui s’est déroulée au début de l’été 2009, pris une position également pertinente en proposant une approche « humaniste » pour couvrir les « interactions culturelles entre l'histoire et l’époque contemporaine » et comme l’indique le titre, une « recherche de la vérité », ou telle une photo prise sous différents angles, des versions de la vérité.
La biennale offrait des vues contrastées des récents changements physiques, politiques, sociaux et historiques de la Chine. C’était une biennale audacieuse en regard de l’attitude prudente de la Chine à la veille du 60e anniversaire de la fondation de la République populaire. Les sept commissaires de Chine, de Taiwan et des Etats Unis proposaient un éventail contrasté de photos de la Chine, une large sélection d’Amérique latine et de plus modestes expos des Etats-Unis, de Taiwan et d’Europe, accompagnés d’excellents commentaires affichés sur les murs.
Ce n’était pas un hasard si une section intitulée « From negative to positive » faisait figurer les poignantes photos de torture des victimes assassinées par les Khmers rouges de la prison Tuol Sleng S-21 de Phnom Penh à côté des images de la Révolution culturelle, des victimes du SRARS, de la dévastation du tremblement de terre du Sichuan, de grands portraits d’enfants démunis de villages et dans une juxtaposition frappante, les photographies de l’Association des photographes de Chine.
• Plan of the Yellow Sheep River. "One Computer per Child". Chou Qinghui |
Ces photos sont une sélection de 20 000 photos mises à la poubelle par cette association et achetées par hasard dans un centre de recyclage de Pékin par un photographe de passage. Beaucoup avaient été soumises depuis les années 50 dans les expositions de photos de salon et couvrent un large éventail de sujets. A la biennale, certaines étaient exposées en vitrine dans l’état où elles avaient été trouvées, effritées, cornées et anachroniques ; une imagerie de propagande idéalisée montrant une vérité douteuse. Après la nouvelle rapportée par les médias de cette décharge, il s’ensuivit cependant une forte indignation publique : on reconnut qu’une telle imagerie était une documentation importante et irremplaçable de l’histoire récente et turbulente de la Chine – et comme dans la prison Tuol Seng – une preuve photographique d’une époque qui ne doit pas être oubliée.
L’une des commissaires, Wendy Watriss, avait exposé un ensemble important de photos du 19e siècle de l’Amérique latine qui jouaient un rôle important dans la conception générale de la biennale, en juxtaposant l’histoire des deux continents, permettant des comparaisons.
Le travail des frères Calle de Colombie sur la construction réfléchie de la ville de Medelin au début du 20e siècle contrastait par exemple avec le récent développement urbain dévastateur de la Chine documenté par les images pré et post développement de Shanghai de Gu Xiang et Jin Jingbo, et une série de photographies de Xu Peiwu, prises sur une période de 10 ans sur la construction d’un immense quartier commercial à Canton. Le photographe hongkongais John Fung saisissait quant à lui dans sa série « one square foot » le badinage hongkongais entre des espaces de récréation minuscules compressés entre des bâtiments qui n’ont jamais été si hauts.
Commentaire silencieux aussi des photos de Yang Tiejun sur les folies de l’excès du pouvoir provincial chinois : bureaux gouvernementaux de petites bourgades en Maison blanche de faux style géorgien, avec escaliers monumentaux et portiques à colonnes. Par contraste Miao Xiaochun réalise de merveilleuses vues panoramiques de la ceinture urbaine de Pékin.
• Democracy Wall 1978, Li Xiaobin
Bao Naiyong est l’une des millions de personnes venues sur la place Tiananmen le 4 avril 1976 pour le deuil de la mort de Zhou Enlai. Il monta sur le porte-bagages d’une bicyclette et photographia la place pour donner une vue panoramique à 360° de la foule rassemblée durant la Fête Ching Ming (Fête des morts ou de la ‘Pure Clarté’). Ses photos extraordinaires saisissent l’énorme foule dans une attitude expectative et une montagne de couronnes mortuaires au pied du monument aux héros du peuple, à la mémoire de Zhou ainsi qu’une critique implicite du leadership de la Bande des Quatre. La nuit suivante, connue comme le mouvement du 5 avril de Tiananmen, la place fut brutalement dégagée et nombre de gens arrêtés.
En 1978, le Mur de la démocratie de Pékin, devint un lieu de critique des actions de la Bande des Quatre et l’une des affiches les plus influentes, un texte de 18 pages, dénonçait les conditions de ceux emprisonnés et prenait leur défense. Le photographe Li Xiaobin rappelle ce moment avec un panorama rafistolé de ce texte, où l’on voit la cigarette et le demi-profil d’un lecteur.
A l’entrée et la sortie de la biennale, se trouvait également un panneau exposant 729 couvertures de l’influent magazine China Pictorial. Tsai Meng, commissaire de cette section, nous rappelait qu’« en regardant au travers ces images de couvertures ces 60 ans d’histoire de la politique et de la société chinoise, il ne fallait pas oublier le contexte complexe qui se cachait derrière. » |
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廣州美術館每三年舉辦兩個重要活動,其一為旨在介紹當代藝術最新思潮的廣州藝術三年展;另外一個便是國際攝影雙年展,展出豐富多采、形式多樣的攝影藝術作品。2002年舉辦的首屆藝術三年展極富創意,展出最前衛的當代藝術,並在圖錄中刊載了探討文化大革命的敏感問題的文章。廣州美術館館長王璜生在 2009 年夏初舉辦的第三屆國際攝影雙年展中採取了中肯的立場,突出〝人性〞的主題,並涉及〝歷史和當代的文化互動〞。正如展覽名稱所示:〝看真D〞,又或者如一幅從各個角度拍攝的照片,示人以事物的各個層面。
• White House, Yang Tie Jun
是屆國際攝影雙年展展示了中國近年來在物質、政治、社會、歷史各領域裡充滿強烈對比的變化的圖像,與官方對人民共和國成立六十週年所持的謹慎態度相比,可謂相當大膽。來自中國大陸、台灣和美國的七位策展人精心籌劃,展出了對比強烈的中國攝影作品,為數眾多的拉丁美洲攝影作品以及美國、台灣、歐洲的一些攝影作品,並附有精當的文字說明。
因此,在展覽的其中一個稱作〝感光〞的單元裡,看到展示紅色高棉在金邊Tuol Sleng 監獄(即S-21集中營)對受害者酷刑殘殺的駭人照片,旁邊卻是反映文化大革命的照片,還有非典、汶川地震受害者的照片,無家可歸的兒童的大幅照片,其中尚有中國攝影家協會的作品並列展出,給人印象深刻,也就絕非偶然了。
這些被攝影家協會拋進垃圾桶的兩萬張照片,被一個路過的攝影家在北京的廢品回收中心購得。其中許多作品五十年代以來在屢次攝影展中都被展出過,涉及的主題非常廣泛。在這屆雙年展中,一些作品以購得時的原始狀態置於玻璃櫃中展出:它們或碎裂,或折角,或年代錯誤。這是一堆粉飾太平的理想化的宣傳圖片。當媒體把這些照片曾被拋棄的消息傳出後,即刻引起強烈公憤,大家認為這些圖片是當代中國動蕩歷史極其重要、不可取代的寶貴資料,正如金邊的 Tuol Sleng 監獄,它是一個不可被遺忘的時代的攝影見證。
其中一個策展人Wendy Watriss 展出了一組數量相當龐大的十九世紀拉丁美洲的照片,突顯了是屆雙年展的主題思想,將兩個大陸的歷史并列,供人比較。
• Prison S-21, Photographers International Magazine |
哥倫比亞 Calle 兄弟對二十世紀初 Medelin 城市的審慎建設與顧翔、金江波拍攝的上海發展前後面貌的作品以及許培武連續十年對廣州一個規模巨大的商業區建設的系列作品所表現的現代中國毀滅性的城市發展形成強烈對比。而香港攝影師馮健中則在其系列作品“樓花”中對聚集在高聳入雲的高樓大廈中的狹小逼人的休閒空間作了港式的調侃。
楊鐵軍的攝影作品則是對中國地方官員的瘋狂舉措作了無聲的批評:那模仿喬治亞風的、帶巨型樓梯和柱廊的〝白宮〞式的小鎮政府辦公樓。相反,繆曉春則拍攝了北京城優美的全景照片。
包乃鏞是1976年4月4日來到天安門廣場悼念周恩來的百萬民眾中的一個。他站到自行車車尾的行李架上以便拍攝清明節聚集在天安門廣場的群眾的360度的全景照。他精彩的照片捕捉到了這龐大人群充滿期望的神情,在人民英雄紀念碑前堆積如山的獻給周總理的花圈以及對〝四人幫〞的無聲的譴責。第二天晚上,廣場被清洗一空,許多人遭逮捕,這便是眾所周知的天安門四五行動。
• Tian'anmen Square in 360 degrees, after Zhou En-lai's death, 4 April 1976. Bao Naiyong
1978年,北京的民主牆成了批判〝四人幫〞的平台,其中一張洋洋十八張紙的影響極大的大字報揭發了被捕人士在獄中的遭遇,並為他們辯護。攝影師李曉斌一幅拍攝這張大字報的經過修補的全景照追憶了這一時刻,相片中可以看到一個叼着煙、正在閱讀的人的半側影。
在展覽的進口和出口處,都可見到極具影響力的人民畫報的729期封面圖片。該單元的策展人蔡萌這樣提醒我們:〝在觀賞這些反映六十年來中國政治和社會發展歷史的封面圖片時,切勿忘了圖片後面隱藏的複雜內容和含義。〞 |
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