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Le 22 octobre 1979, un célèbre musicien, Leonard Bernstein, rendait une dernière visite à une vieille dame française, alitée à Fontainebleau, sur le point de rendre son dernier souffle.
• Nadia Boulanger ca 1955-Cliché Charles Leirens |
« Ne faites pas de musique à moins que vous ne préfériez mourir que de ne pas en faire» telle était la conviction qui avait conduit cette femme à devenir un professeur, un compositeur, un chef d’orchestre et un pianiste pendant près d’un siècle. Elle avait indéniablement changé le statut de la femme, au moins dans le domaine de la musique, en devenant la première femme à diriger de grands orchestres symphoniques américains et l’Orchestre philarmonique royal de Londres, et la première femme à enseigner la composition au Conservatoire de Paris. Elle avait enseigné à plus de 1200 musiciens et partagé son idée de la musique avec des musiciens de renom tels que Aaron Copeland, Stravinsky, Elliot Carter, Dinu Lipatti, Philip Glass, Roy Harris, Virgil Thompson, Walter Piston, Astor Piazzola et Leonard Bernstein pour n’en citer que quelques-uns. Cette femme avait étonné le monde avec sa pédagogie exceptionnelle qui avait attiré des myriades d’étudiants, venus en un pèlerinage musical de différents endroits du monde.
Cette femme s’appelait Nadia Boulanger.
Née dans une famille de musiciens, Nadia Boulanger avait une oreille extraordinaire. A l'âge de 5 ans, criant sous le piano et couvrant ses oreilles de ses mains alors qu’une voiture de pompiers passait en bas de chez elle, elle se leva soudainement et martela la même note sur le piano. C’est peut-être à partir de là qu’elle développa son potentiel pour la musique et entreprit ensuite des études musicales qui la menèrent au Conservatoire de Paris. Nadia Boulanger remporta rapidement un second Premier Grand Prix de Rome en composition musicale sous la tutelle de Fauré et cela à une époque où aucune femme n’avait encore remporté de Premier Grand Prix. En tant que compositeur et chef d’orchestre elle tenait à promouvoir la musique contemporaine, surtout celle de son ami Stravinsky, croyant comme Debussy l’avait dit que « la dissonance d’aujourd’hui est la consonance de demain ».
• Hui Ling et Julie Kwok |
La philosophie de l’enseignement de Boulanger gagna l’Amérique, Paris et Londres. En 1920 elle écrivit dans Le Monde musical : «Mon but est d’éveiller la curiosité de mes étudiants et de leur montrer ensuite comment satisfaire cette curiosité. Je veux leur faire comprendre que leur attachement à la musique doit primer sur l’attachement à leur carrière. Mon opinion personnelle ne compte pas : elle n’a aucune espèce d’importance». Nadia Boulanger partageait ses conceptions de l’écoute et de la composition musicale avec ses étudiants dont faisait partie sa jeune sœur, Lili Boulanger, qui fut la première femme à gagner le premier Grand Prix de Rome. Nadia adorait sa sœur et la décrivait comme « tellement supérieure moralement et spirituellement, si pure… » et disait que Lili était devenue un exemple pour elle. Peu après le décès de sa sœur à l’âge de 25 ans en 1918, elle se voua principalement à l’enseignement. Sa connaissance de la musique et son talent en pédagogie lui valurent le respect de l’élite musicale comme l’écrivait Ned Rorem en 1979 : « En ce qui concerne la pédagogie musicale et par extension la création musicale, Nadia Boulanger est la personne la plus influente qui ait jamais vécu. »
Lors du trentième anniversaire de la disparition de Nadia Boulanger le HKDuo (www.hkduo.com), formé par les pianistes Hui Ling et Julie Kwok, donnera un concert en mémoire de cette grande pédagogue de la musique. Un spectacle multimédia autour d’un duo de piano ponctué par un récit sur la vie de Nadia Boulanger et une chorégraphie de Stephen Xavier exécutée par Jenny Lee et Amy Tam. Le public écoutera ce que Debussy qualifiait de « consonance d’aujourd’hui » à travers un programme musical reprenant des chefs d’œuvre du 20ème siècle de Debussy, Stravinsky/Hui Ling, Copland, Gershwin et Nadia Boulanger. Ce programme, porteur de l’esprit de Nadia Boulanger, permettra notamment de découvrir un arrangement de l’Oiseau de feu par Hui Ling et la première d’un nouveau travail (associant musique et danse) réalisé spécialement par Julie Kwok à partir de thèmes de Nadia Boulanger. |
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一九七九年十月二十二日，著名音樂家倫納德．伯恩斯坦最後一次前往楓丹白露，探望一位年屆九十二，臥在床上踏入她音樂生涯最後倒數的法國女人。〝除非你寧願死，也不要再做音樂，否則不要放棄音樂。〞就是這個座右銘，驅使這位女士當了一個世紀的音樂教育家、作曲家、指揮家、鋼琴家…… 她成為首位擔任美國大型管弦樂團和英國皇家愛樂管弦樂團的女指揮，又是首位在巴黎音樂學院任教作曲的女性，她把女性在音樂界的地位大大提升。她桃李滿天下，常常跟她的學生交流音樂心得，師從她門下的音樂家多於千人，如卡特（Elliot Carter）、柯普蘭（Aaron Copland）、李帕第（Dinu Lipatti）、菲利普．格拉斯（Philip Glass）、維吉爾．湯普森（Virgil Thompson)、沃爾特．闢斯頓（Walter Piston）、阿斯特．皮亞佐拉（Astor Piazzola）、倫納德．伯恩斯（Leonard Bernstein）等。她的學生來自五湖四海，都為她那獨特的教學方針湧到她那裡朝聖。〝她〞就是娜迪亞．布朗瑞。
娜迪亞生於音樂世家，遺傳了極靈敏的聽覺。曾經有一次，她坐在鋼琴下，雙手掩著雙耳，大聲尖叫，剛巧有一輛消防車經過她家門外，她突然走到鋼琴上，彈出跟消防車警號一模一樣的琴音。那時她只有五歲！她的音樂才華漸漸表露無遺。她在巴黎音樂學院進修音樂，師隨佛瑞（Gabriel Fauré）。當時仍然沒有女性能夠在羅馬大獎獲得第一名，她就憑著她的作品獲得羅馬音樂作曲大獎第二名。她深信德布西（Debussy）的名句：〝現今的不和諧將會是未來的共鳴。〞所以致力推廣當代作品，特別是她朋友史特拉汶斯基（Stravinsky）的作品。
布朗瑞的教學哲理傳遍美國，巴黎和倫敦。在1920年，她在Le Monde musical中寫道：〝我的目標就是要喚醒學生的好奇心，然後教會他們如何滿足自己的好奇心。我希望他們明白，要先為音樂作出貢獻，然後才可以創出他們的音樂事業。我的個人意見並不是他們的考慮因素，一點重要性都沒有。〞布朗瑞跟她的學生和她的妹妹莉莉．布朗瑞分享她的聽音樂和作曲概念。她的妹妹莉莉．布朗瑞更成為首位贏得羅馬大獎第一名的女性。娜迪亞很欣賞她的妹妹莉莉，她形容她是〝心靈上和道德上都很優秀，很純潔的女性〞，甚至說：“她是我的榜樣”。她的妹妹去世後，她全心全意教學。布朗瑞廣博的音樂知識和音樂教學的才能，為她贏得不少音樂家的尊重，內德．羅雷姆在1979年寫道：〝重視音樂教育，並延伸至音樂創作，娜迪亞．布朗瑞是世界上最具影響力的人。〞
2009年是娜迪亞．布朗瑞逝世三十週年，鋼琴家許寧和郭品文組成的HK Duo將於十二月五日假香港大會堂音樂廳舉行一場音樂會以記念這位偉大的音樂教育家。音樂會配上多媒體效果，除了鋼琴二重奏外，還有Stephen Xavier編排的舞蹈，由李嘉盈及譚家敏演出，再加上她們的對話劇，成為一場多元化的演出。觀眾可以親耳聽到德布西所說的〝未來的共鳴〞。演出曲目包括二十世紀偉大音樂家的作品，有德布西（Debussy）、佛瑞（Gabriel Fauré）、史特拉汶斯基（Stravinsky）／許寧、柯普蘭（Copland）、蓋希文（Gershwin）和娜迪亞．布朗瑞（Nadia Boulanger）。布朗瑞姊妹的故事將會以二人對話的方式，呈現大家眼前。由許寧重新編排史特拉汶斯基《火鳥組曲》的雙鋼琴版本；還有郭品文為布朗瑞姊妹所創作，融合音樂和舞蹈的新作，會在音樂會中作首演。相信這會是一場充滿布朗瑞信念，重視原創的音樂會。
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