French cinepanorama 2009 年法國電影節

Texte : Jean-Michel Sourd

 
  Une rétrospective : Jacques Audiard
積克.奧迪雅電影回顧
 
 

Jacques Audiard, fils du feu Michel Audiard, bien connu pour ses dialogues incisifs et hilarants, n’a absolument rien à envier à son père. Et aussi talentueux que son père, né en 1952, il a commencé à travailler très tôt comme assistant monteur sur le film de Polanski, Le Locataire, en 1976 pour enchaîner avec Le Passé simple et Judith Therpauve. Après donc cette bonne école de l’assistanat au montage, il s’est consacré à l’écriture de scénario avec plus de vingt films à son actif, dont quelques chefs d’œuvres du cinéma français des années 80 et 90 avec Mortelle randonnée (1983) de Claude Miller, Confession d’un barjo (1993) de Jérôme Boivin, Grosse fatigue (1994), de Michel Blanc, Vénus beauté (1999) de Tonie Marshall.

Ce n’est seulement qu’en 1994 qu’Audiard se fait remarquer en tant que réalisateur avec le brillantissime Regarde les hommes tomber qui obtient le Prix Georges Sadoul (un critique de cinéma hors-pair). Il fut présenté à la Semaine de la critique à Cannes et révéla Mathieu Kassovitz dans une singulière histoire qui réunissait également Jean Yanne et Jean-Louis Trintignant campant des personnages au destin singulier où le mystère de la communication et l’analyse de l’amitié pèsent et rendent véritablement fracassante l’entrée dans la réalisation d’Audiard. En 1996, Audiard revient à la charge à Cannes avec Un Héros très discret avec son acteur fétiche Kassowitz qui joue un héros bien ambigu à la fin de la deuxième guerre mondiale, d’une époque où « une nation se ment à elle-même ». Audiard justifia ainsi ses choix en entrecoupant les séquences par des déclarations de témoins ayant connu ce héros. Ces témoignages, une pure fiction cernent le sujet principal du film: le mensonge.

En écrivant le script de Sur mes lèvres, Jacques Audiard et le romancier Tonino Benacquista (auteur du best-seller Saga, Gallimard, 1997, et co-scénariste des Morsures de l’aube d’Antoine de Caunes, 2001) ne pensèrent de façon consciente qu’à un seul et unique film de cinéma : Les Tueurs de la lune de miel de Léonard Kastle (1970), dont le couple incongru composé par Shirley Stoler et Tony Lo Bianco évoque celui, plutôt singulièrement assorti, de Paul et Clara. Si Emmanuelle Devos intégra à l’aspect de son personnage une prothèse auditive, Vincent Cassel s’offrit un look moustachu rappelant le Patrick Dewaere des années 70, qu’on retrouvera d’ailleurs dans Saga Mesrine 1 & 2 en 2009, effectuant en outre un travail spécifique sur la voix et l’intonation. Il succédait, comme acteur principal dans la filmographie de Jacques Audiard, à son ami et complice Mathieu Kassovitz.

De battre mon cœur s’est arrêté reprend assez librement la trame de Mélodie pour un tueur (Fingers, 1977) scénario et film de James Toback, situé à New York, dans lequel Harvey Keitel était écartelé entre son goût pour le piano – on entend la même pièce de Bach dans les deux films – et ses rapports difficiles avec un père affairiste et mafioso (Michael V. Gazzo). Le film remporta un prix pour la musique d’Alexandre Desplat au Festival de Berlin 2005. La pianiste classique Caroline Duris fut conseillère musicale du film : elle aida son frère Romain dans les scènes où on le voit au piano et c’est elle qui en jouait. Toutefois Romain Duris trouve là un de ses meilleurs rôles. A mille lieues des personnages de jeunes néo-hippies de ses débuts, il est exceptionnel, subtil et totalement investi. C’est en grande partie grâce à lui, de tous les plans, que l’on suit sans déplaisir ce long métrage dont le titre est extrait d’une chanson de Jacques Dutronc et Jacques Lanzmann, La Fille du père Noël.

En 2009, Audiard revient à Cannes et décroche le Grand Prix du Jury à l’unanimité avec ce qui semble un vrai chef d’œuvre de la fin de cette première décennie du cinéma français de ce début du XXIe siècle, Un Prophète, révélant le fabuleux acteur Tahar Rahim. Ce qui intéressait Jacques Audiard et son co-scénariste Thomas Bidegain dans le scénario d'Abdel Rouf d’Afri et Nicolas Peufaillit, « c'était la proposition d'un film de genre contemporain, dans un décor peu ou pas traité, la prison, et emmené par un héros vraiment nouveau dans le cinéma. Nous voulions fabriquer des héros à partir de figures que l'on ne connaît pas, qui n'ont pas de représentation iconique au cinéma, comme les Arabes par exemple. En France, le cinéma a tendance à les mettre en scène uniquement dans des représentations naturalistes et sociologiques. Or, nous voulions faire un pur film de genre, un peu à la manière du western qui a mis en lumière des visages que l'on ne connaissait pas et qui les a transformés en héros. »

Un Prophète prophétise-t-il la gestation d’un nouveau grand metteur en scène du cinéma français, l’avenir nous le dira, mais en attendant, savourons ce chef d’œuvre qui clot cette première décennie du cinéma français du XXIe siècle en beauté, intelligence et subtilité.

 


Un Prophète

積克.奧迪雅1952年出生於巴黎的一個電影世家。父親米瑞.奧迪雅是法國極受歡迎的編劇和導演,其電影以對白尖銳惹笑而聞名。積克.奧迪雅在巴黎索邦大學攻讀文學和哲學期間,在假期時開始任剪接師的學徒。他曾在波蘭斯基的幾部影片如《怪房客》(Le Locataire, 1976年)中任剪接師的助手。


Sur mes lèvres

他也曾加入一個劇團,並擔任過各種的工作,而他最喜歡的是將作品改編成舞台劇。八十年代,他曾寫了一些受歡迎的電影劇本,如《致命登山行》(Mortelle randonnée, 1983年)、《Réveillon chez Bob》(1984年)、《Saxo》(1987年)、《瘋子的自白》(1993年)以及《累得要命》(Grosse fatigue, 1994年)。這些電影多是一些由知名導演如哥羅特.米勒或米歇爾.布朗等執導的驚慄片。他自己也曾導演了一些獲得好評的短片。

而有賴這些影片的成功讓他得以籌得足夠的資金於1994年拍攝了他的第一部長片《男人最痛》,這是一部主題嚴肅的公路電影,由兩位法國現今最重要的演員馬素.卡沙維治和尚-路易.杜南寧擔綱演出。這部電影贏得了當年的三個凱撒獎:最佳剪接、最佳新晉導演(積克.奧迪雅)及最佳新人(卡沙維治)。
兩年後,奧迪雅在他的第二部電影《無名英雄》(Un héros très discret)(1996年康城電影節的最佳編劇獎)中再次與卡沙維治合作。而一直到了五年之後他才製作了下一部電影《唇語驚魂》(Sur mes lèvres),一部以黑色驚慄手法拍攝的愛情故事,並由艾曼妞.德芙及雲遜.加塞爾合演。這部電影分別為奧迪雅和德芙贏得了凱撒獎的最佳編劇及最佳女演員獎。


De battre mon cœur d'est arrêté

之後,積克.奧迪雅著手改編占姆士.托貝克的《手指》(Fingers)。《我心遺忘的節奏》(De battre mon cœur s'est arrêté)2005年公映,片中,羅曼.杜里演活了一名飽受煎熬的年輕人,他既渴望成為鋼琴家但又擺脫不了滿是犯罪與暴力的事業。這部電影奪得了八項凱撒獎,當中包括最佳導演及最佳影片。《先知》(Un prophète)是奧迪雅的最新作品,2009年贏得了康城國際電影節的評審團大獎。