Poésie 詩詞

Texte : Bernard Pokojski

 
  Jacques Audiberti, une œuvre antibaise
雅克.奧迪貝蒂 — 昂蒂布的文學瑰寶
 
 

« Ce franc-tireur ne fut pas surréaliste en 1930, existentialiste en 1945, nouveau romancier en 1960 (...) Il circulait, vagabondait entre les groupes, on le rencontrait huron d'Antibes, naïf aux quarante livres, à tous les carrefours de ce gros bourg qu'on appelle parfois la cité des Lettres. Cet errant-né ne pouvait rester en place. Il n'était jamais où on l'attendait. Irrécupérable. » (Jeanyves Guérin, Europe nº 684)

« Il me souvient qu'un jour en plein mitan de la vitrine d'un libraire un titre, coiffant un "pavé", le fit sursauter : il s'agissait (je cite) De l'influence du dialecte du Dubrovnik sur le groupe des langues serbo-croates à la fin du 19e siècle (...) Accablé par l'incongru de cet étalage, soumis à cette épreuve désarmante, Audiberti réagissait en affirmant (et je fus témoin de la justesse de son dire) ne jamais en aucune vitrine avoir croisé du regard un de SES propres titres » (Claude Lehmann, même livraison d'Europe)

Depuis cette promenade, le vent mauvais de l'Histoire a balayé la Yougoslavie et sans doute tous ceux qui se penchaient avec ferveur sur le dialecte de celle qui fut l'ancienne Raguse. Audiberti, lui, nous a laissé dix recueils de poèmes, dix-sept romans, sept essais, vingt et une pièces de théâtre et c'est de cet homme que nous allons essayer de parler. Il était natif d'Antibes où il vit le jour le 25 mars 1899 et toujours se plaira à dire être né dans ce XIXe siècle certes finissant. Dans sa ville, il effectue ses études primaires puis secondaires et découvre émerveillé le cinéma, devant cependant en 1914 quitter le collège pour des raisons de santé. A cette date, il commence une collaboration épisodique avec le Réveil d'Antibes auquel il donne ses premiers poèmes et chroniques. Deux ans plus tard, il reprend ses études mais ne passe pas le bac. Sa mauvaise santé qui le poursuivra toute son existence, lui vaudra d'éviter le service militaire et il exerce alors divers métiers dont celui de commis greffier au tribunal d'Antibes. En 1924, il monte à Paris comme reporter au Journal puis au Petit parisien où il est chargé des chiens écrasés. Il rencontre Benjamin Péret, reporter lui aussi, qui le mettra en contact avec les surréalistes mais l'autoritarisme d'André Breton l'éloignera du mouvement surréaliste. En 1930, Audiberti publie son premier recueil poétique L'Empire et la trappe remarqué par Jean Cassou, Maurice Fombeure et Valery Larbaud qui le prend sous son aile pour le guider dans le monde littéraire parisien. Il donnera des articles à plusieurs revues telles que le Minotaure et collaborera à la Nouvelle revue française. Il recevra en 1935 le premier prix Mallarmé et passera au Petit parisien des chiens écrasés au grand reportage, ce qui lui permettra d'accomplir plusieurs voyages, notamment en Espagne où, écœuré, il assiste aux derniers jours de la Catalogne républicaine.

Son premier recueil se présente comme un « massif étincelant et grandiose » pour reprendre les mots de Yves-Alain Favre où jaillissent de longues suites d'alexandrins coupés parfois de vers courts. Jacques Réda y reconnaîtra « l'émeute de cette voix aux mille voix et sa cacophonie » qu'Audiberti dut « maintenir inflexiblement entre des barrières prosodiques d'acier. » Mais Réda avouera que « l'acier possède une souplesse et souvent les barrières ondulent et plient... » Audiberti se livrera à un corps à corps avec la poésie qu'il s'efforcera de terrasser par ses figures et ses mots et il semblera toujours apostropher quelqu'un dans une pose qu'il aurait pu emprunter à un certain Victor Hugo. Son deuxième recueil, Race des hommes, nous révèle une palette poétique plus nuancée aux poèmes plus brefs et à la métrique plus diverse et c'est ainsi qu'à chacun de ses recueils, il se renouvellera. Audiberti n'hésitera jamais à parler de sa poétique et il fondera son écriture sur une philosophie qu'il nommera l'abhumanisme dont il donnera lui-même la définition : « Qu'est-ce que l'abhumanisme ? C'est l'homme acceptant de perdre de vue qu'il est le centre de l'univers. Quel est le propos de l'abhumanisme ? Amoindrir le sentiment de notre éminence, de notre prépondérance et de notre excellence afin de restreindre, du même coup, la gravité sacrilège et la vénéneuse cuisson des injures et des souffrances que nous subissons ». Rendre supportable la condition humaine et libérer l'Homme de toutes les doctrines et idéologies qui l'entravent et pèsent sur lui, faisait aussi partie de sa vision. Il prônait également un scepticisme radical qui ouvrait à l'Homme toutes les portes. Tout ceci fondait une poétique originale et Audiberti allait jusqu'à affirmer que le poète secrétait en quelque sorte sa poésie qui ne devait cependant pas uniquement se cantonner à peindre l'Homme mais se devait de traiter des réalités naturelles et des produits de la technique. « Sur le même plan, l'homme, les objets, les machines et les engins participeraient à un chœur unanime ». A cette irruption du monde et de sa modernité il ajoutait aussi qu'il fallait « continuer à chanter les vieux motifs et les vieilles émotions de l'être humain. » Son recueil La Pluie sur les boulevards, poème de mille deux cents vers, long soliloque d'un promeneur qui erre du côté de la gare de l'Est est l'exemple même de sa profession poétique. Il y convoque un vocabulaire venant des plus divers registres afin de servir des thèmes d'une extrême hétérogénéité. Il y chantera la foule, un homme et son cheval, la pluie, le soleil, la création poétique, celle du monde, l'évolution des espèces, la musique radiodiffusée et ses inconvénients et la beauté du silence... Un rôdeur à l'affût cherche dans son errance à déchiffrer la complexité du monde

eh bien ! moi je fouillerai
le talmud, le prieuré
Pascal chauve
et la pierre au poids vibrant,
de l'humaniste torrent
Je la sauve

Dans ses Entretiens avec Georges Charbonnier, Audiberti déclarera qu'« en ce qui concerne donc la masse des choses que j'écrivis, si on met bout à bout romans, poèmes, et presque toutes mes pièces de théâtre, je crois en effet que c'est le mot "épopée" qui correspondrait à cela car les thèmes y sont sommaires, peu nombreux, insistants. » Audiberti se jettera aussi dans le théâtre avec la même force qui fera dire à Gabriel Marcel, alors influent critique aux Nouvelles littéraires, que « M. Audiberti, à condition de se restreindre et de se discipliner quelque peu, pourrait écrire un jour la tragi-comédie de grand style que notre époque appelle et que les existentialistes, bien trop prisonniers de leur doctrine, ne semblent guère pouvoir nous donner. » Audiberti, en effet, aime à trouver sur scène la preuve de son pouvoir de démiurge et contempler ses fantasmes incarnés dans les personnages. Sa pièce Le Mal court sera écrite selon ses dires dans un « état de transe », en deux heures, sur un papier quadrillé. « Cette pièce m'attendait. Elle était prête. Elle était faite. Il n'y a rien eu à retoucher ou à raturer relativement à la dictée qui me venait je ne sais d'où. Cela a été une impulsion mécanique. » Cependant Jeanyves Guérin qui a consulté le manuscrit, nuancerait les propos d'Audiberti tant l'écriture de la pièce donne l'idée d'avoir été organisée et méditée et l'autodidacte a travaillé en vrai poète étranger à toute une tradition théâtrale. Audiberti, s'inspirant du mélodrame, de l'opéra, de l'opéra bouffe, du vaudeville, du cinéma, de la littérature policière, puise d'autre part dans tout ce qui se présente dans l'actualité, et rien de ce qu'il touche ne reste intact. En 1956, Robert Abirached notait qu'Audiberti s'ébroue dans le vocabulaire, subjugue la syntaxe et savoure ses phrases dans une fête perpétuelle des mots.

En 1938, Audiberti publie son premier roman, Abraxas, qui déploie d’innombrables aventures, une rêverie philosophique et surtout une splendide description de l'Espagne où il n'était jamais allé. Mais c'est dans ses romans qu'on lui fit le reproche de ne pas discipliner son imagination et de dérouter les lecteurs, Audiberti, lui, semblait incapable d'écrire autrement que comme Audiberti. Abraxas était alors une prodigieuse épopée en prose retraçant la recherche désespérée des îles merveilleuses du bonheur et s'y déployait toute la richesse verbale d'Audiberti qui enivrait par son extraordinaire profusion d'images, de méditations mystiques, de rythmes variés... Il fallait être particulièrement aveugle pour ne pas voir qu'une plume prodigieuse était née...

« Quand Audiberti semble menacé par trop de foisonnements, il sait que sa lucidité de fils du soleil va dompter les émouvants alibis de ses détours et sertir brusquement la formule. A aucun moment, dans l'incomparable feu d'artifice, ne se voient ces lampions décolorés ou ces guilandes vaincues par l'averse qui attristent les contes de bien d'autres. » Henri Mondor.

Audiberti s'en ira le 10 juillet 1965, quelque temps avant la parution d'un « roman » Dimanche m'attend, nous laissant une œuvre immense encore à redécouvrir, et Antibes un peu plus seule...

« Il naquit là dans la carrière
du Saint Esprit, oui, là derrière,
Comment vendrait-il des poisons !
Son père faisait des maisons
L'enfant, le soir, cherchait des astres... »

Des vers, qu'en faire ?
Ecrits pour quoi ?
Qui les préfère ?
Qui donc les croit ?
Hébreux, gothiques,
Persans, hindous,
De ces cantiques
Qu'attendons-nous ?
Je les assemble
Obéissant
Au fou qui tremble
Dans notre sang
Et qui s'obstine
Quand il s'enquiert
Où nous destine
La sombre chair.

(retrouvé dans les archives d'Audiberti, mis en tête du recueil De tonnes de semence,en guise d'art poétique)

 

〝這個獨來獨往的人,1930年時,不是超現實主義者,1945年時,不是存在主義者,1960年時,亦不是新小說家…… 他來往穿梭於各流派間,他是昂蒂布的粗人,對自己的四十本書、對長於斯的小城的各個角落天真地喜歡,有時人們稱這小城為文學之城。這個天生的浪遊人不安於停留在一個地方。你等他,他卻永遠不露身影。毫無辦法。〞(讓尼夫.介朗,《歐羅巴》,第684期)

〝記得有一天,在一家書店的玻璃櫥窗正中間展出的一本‘巨冊’,讓奧迪貝蒂大吃一驚。這本書的書名為《論十九世紀末杜波羅夫尼克對塞爾維亞 — 克羅地亞語的影響》。這種突兀的展示令他難於招架,卻又無從責難。他說從來沒有看到一個櫥窗展出過他的作品(這點我可證明)。〞(克洛德.萊曼,《歐羅巴》,同上一期)

自這次漫步之後,歷史的狂瀾捲走了南斯拉夫,也許還有那些熱衷於研究杜波羅夫尼克這個古代稱為拉古薩的城市的方言的學者們。奧迪貝蒂為我們留下了十本詩集、十七部小說、七本隨筆、二十一部戲劇,現在讓我們來談談他。他於1899年3月25日出生於昂蒂布(Antibes),他總是喜歡說自己生於行將結束的十九世紀。他在這個小城讀小學、中學,並驚奇地發現了電影藝術。然而,他卻因為健康不得不於1914年中途輟學。這在這一時期,他斷斷續續為《昂蒂布覺醒報》(Le Réveil d'Antibes)寫了最初的詩作和專欄文章。兩年後,他復學了,但並沒有參加中學畢業會考。他終其一生體弱多病,這使他得以豁免服兵役。他做過各種行業,其中擔任過昂蒂布法院的副書記官。1924年他來到巴黎,先後擔任《日報》(le Journal)及《小巴黎人報》(Le Petit parisien)的記者,專門寫些社會雜聞。他認識了亦當記者的邦雅曼.佩雷(Benjamin Péret),佩雷把他介紹給超現實主義者,但由於布勒東的專橫,使他遠離超現實主義運動。1936年,奧迪貝蒂發表了第一本詩集《帝國和陷阱》(L'Empire et la trappe),甚受讓.卡蘇(Jean Cassou)、莫里斯.豐伯爾(Maurice Fombeure)及瓦萊里.拉爾博(Valery Larbaud)等人的重視。後者還作他的保護人,引導他踏足巴黎文學界。他為《彌諾陶洛斯》(Le Minotaure)等一些雜誌撰寫文章並和《新法蘭西雜誌》(La Nouvelle revue française)合作。他於1935年榮膺馬拉美獎,並在《小巴黎人報》由寫社會雜聞轉寫長篇報導,這使他有機會外出旅行,尢其是到西班牙的一次,讓他目睹了共和加泰羅尼亞的最後數日,令他感到沮喪。

引用伊夫-阿蘭.法夫爾(Yves-Alain Favre)的話說,他的第一本詩集彷似〝一個光芒四射、宏偉壯麗的大花叢〞,長長的阿歷山大體詩有時被一些短小的詩句切斷,雅克.里達(Jacques Réda)在其中聽到了〝萬千昂揚吵雜的聲音〞,奧迪貝蒂〝嚴格地遵守鐵一般的詩的韻律〞。但里達坦言,〝鋼鐵也有柔韌的一面,韻律的障籬有時也會起伏彎折。〞奧迪貝蒂與詩歌進行肉搏,以他創造的形象和詞彙竭力征服詩歌,他彷彿總是以某種姿態粗魯地呼暍某人,這好像從雨果身上學來。他的第二本詩集《男性人種》(Race des hommes),詩句更加短小精練、格律更加豐富多采,就這樣他每有所著,必有創新。他對自己的詩學從不諱言,坦誠論及,並將自己的寫作建立在他命名為〝l'abhumanisme〞的哲學上。他對這個哲學是這樣下定義的:〝何謂l'abhumanisme?這是人類接受不把自己視為宇宙的中心。那末l'abhumanisme的意圖呢?那便是淡化人類至尊、傑出、至高無上的地位,以便減緩人類所遭受的詛咒、痛苦的嚴重性和劇痛。〞令人類的生存條件變得可以接受,把人類從阻礙並重壓在其身上的各種理論和意識形態中解放出來,亦是他哲學思想的一部份。他還鼓吹徹底的懷疑主義,為人類敞開一切大門。所有這些構成了他獨特的詩學。他甚至認為詩人創作詩,並不僅限於描寫人類,亦應描繪自然和現代科技。他說:〝人類、物品、機器、機械在同一平台上參加統一的大合唱。〞在現代世界蓬勃發展,科技日新月異上,還應加上〝繼續謳歌人類古老的思想和感情。〞他的詩集《雨落在大路上》(La Pluie sur les boulevards),由一千二百行詩句組成,是一名在火車東站附近的馬路上遊蕩的散步者的長長的獨白,亦是他詩歌創作的典範。他運用各種層面的語言來抒寫斑駁龐雜的主題。他歌唱人群、人和馬、雨水、陽光、詩歌創作、世界的創造、物種的進化、電台播放的音樂及其弊病、寂靜的美……一個僭伏窺伺的浪遊人在遊蕩中解讀這個複雜的世界:

   好吧! 我搜索
   猶太法典、隱修院、
   禿頭的帕斯卡
   和那沉甸甸的
   人文激流中的石頭,
   我拯救了它。

在《和喬治.沙博尼耶的對話錄》(Entretiens avec Georges Charbonnier)裡,奧迪貝蒂宣稱〝關於我所寫的眾多文字,如果把小說、詩歌、戲劇首尾相接地排列一起,我想以‘史詩’一詞來形容最為合適,因為主題簡潔、數量不多但堅持己見。〞奧迪貝蒂以同樣的激情投入戲劇創作。《文學報》(Les Nouvelles littéraires)具影響力的批評家加布里埃爾.馬塞爾(Gabriel Marcel)說,〝奧迪貝蒂先生如果稍微克制和約束自己,有朝一日,是會創作出我們這個時代所謂的偉大的悲喜劇來的,而過份拘泥於理論的存在主義者們卻幾乎做不到。〞奧迪貝蒂確實喜歡在舞台上證明他如同造物主般的神奇創造力,欣賞體現在他戲劇人物身上的奇思妙想。他說他的戲劇《惡在肆虐》(Le Mal court)是他在〝鬼魂附身〞的狀態下,在一張方格紙上兩個鐘頭揮筆寫成的急就章。他說〝這齣戲在等待着我。它已構思好,它已寫就。一點都無需修改潤飾,文字不知從何而來,從我筆下汩汩流出。這彷彿是一種機械運動。〞然而,讓尼夫.介朗則在研究過他的手稿後,對奧迪貝蒂的說法有所修正,因為手稿的字跡給人一種一切都經過佈局和深思熟慮的印象,而作者的確以戲劇門外漢的詩人身份在進行戲劇創作。他從音樂劇、歌劇、諧歌劇、滑稽劇、電影及偵探小說中汲取靈感,另一方面則取材於現實世界的一切,他所觸及的東西無一完好無損。1936年,羅貝爾.阿比拉謝(Robert Abirached)說奧迪貝蒂在詞彙中遊戲,駕馭句法,品嘗美辭麗句,沉醉在永無止境的語言的狂歡中。1938年,奧迪貝蒂發表了他的第一部小說《寶石護身符》(Abraxas),描寫無數的冒險故事和哲學沉思。尢其是對他從未踏足的西班牙有精彩的描寫。但關於他的小說,人們批評他不懂得約束自己的想象,誤導了讀者。奧迪貝蒂彷彿只能用奧迪貝蒂的方式寫作。《寶石護身符》是用散文寫的神奇的史詩,它描述對美妙的幸福島的絕望追求,奧迪貝蒂的語彙在此發揮得淋漓盡緻,他以豐富奇特的形象、神秘的遐思、變化多端的節奏令讀者陶醉…… 如果見不到這神來之筆,那簡直與盲人無異。

〝當奧迪貝蒂覺得自己寫得太多,有泛濫之勢時,他會以太陽之子的清晰頭腦制服運用轉彎抹角、迂迴曲折手法的衝動,並突然為自己劃個界線。無論何時,在他無與倫比的煙火裡,都見不到那被大雨淋得黯然失色的燈飾和破敗凋零的花飾,而這則會讓其他作家的作品變得慘不忍睹。〞(亨利.蒙多 Henri Mondor)

在發表了他的小說《星期天在等我》(Dimanche m'attend)之後,奧迪貝蒂於1965年7月10日離開這個世界,為我們留下了豐厚的文學遺產,仍待我們去發掘,但卻令他的故鄉昂蒂布從此寂寞了。

   〝他為聖靈的事業而生,
   而在這背後,
   他又怎麼會賣毒藥!
   父親忙於建造房屋,
   孩子卻在夜晚數星星……〞