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Le Mao est un passionnant travail qui vous emmène dans les coulisses de l’énorme machinerie de propagande du maoïsme. C’est la somme en images du plus grand culte de la personnalité jamais créé dans l’histoire de notre monde. Guy Gallice et Claude Hudelot ont répertorié et analysé les milliers d’images ou d’objets de toute nature qui ont alimenté le culte maoïste, culte qui se perpétue d’ailleurs encore de nos jours par le souvenir ou par une sorte de mythification qui frappe toujours les esprits.
Les auteurs du Mao, Claude Hudelot, historien de la Chine contemporaine, pour le texte et Guy Gallice, artiste et photographe pour les images, ont parcouru la Chine en de multiples occasions durant ces 20 dernières années. Collectionneurs eux-mêmes d’œuvres et d’objets objets liés au maoïsme, ils ont aussi visité les musées publics et privés, notamment sur la révolution culturelle, et rendu visite aux grands collectionneurs chinois ainsi qu’aux
« lieux saints » du maoïsme. La première qualité de cet ouvrage est sans doute de mettre de l’ordre dans ce fouillis d’images : ordre chronologique d’abord, mais aussi histoire de chacune d’entre elles, du moins pour les plus significatives, avec mention de leur date d’apparition, leur origine, le sens qu’elles ont pris dans l’histoire et éventuellement les transformations qu’elles ont subies. Pour cela les auteurs se sont attachés la collaboration de deux sinologues éminents, Angel Pino et Isabelle Rabut qui ont traduit soigneusement tous les slogans qui les accompagnent.
La seconde qualité est de montrer leur processus de création. Les auteurs ont réussi à retrouver certains de ces photographes, artistes ou graphistes qui apportent un témoignage unique et précieux sur les coulisses de la propagande. Il montre le pouvoir des images, leur manipulation et l’ampleur de leur distribution.
Les trois grandes icônes maoïstes aux sources de ce culte
Le Mao divisé en 16 chapitres au texte court mais abondamment illustrés (environ 800 images) prend en compte les grands événements de cette époque comme La longue Marche mais aussi les différents domaines ou la propagande a été la plus active. On y rencontre Mao lui-même dans le public et dans le privé, mais aussi les grands héros créés par le maoïsme comme Lei Feng ou les grandes campagnes des collectivités modèles avec Les Paysans étudient Dazhai ou sur les champs pétrolifères avec Se mettre à l’école de Daging, sans oublier le champ artistique avec toute la propagande culturelle autour des opéras révolutionnaires. Nous avons choisi à titre d’exemple les trois grandes images fondatrices du culte de Mao qui introduisent cet ouvrage.
• Le président Mao en route vers Anyuen (1967), peinture de Liu Chunhua sur un poster. |
Le portrait accroché devant la place Tian’anmen est pour Claude Hudelot « la mère de toutes les images que la propagande va produire à foison à partir des années 50. » Il nous apprend ainsi que ce grand portrait de Mao (8 x 4 mètres) est renouvelé chaque année et que son premier auteur fut de 1951 à 1967 le peintre Zheng Zhenshi qui avait un mois pour réaliser le tableau et disposait pour cela d’un immense atelier à l’intérieur de la Cité interdite, tradition qui continue d’ailleurs aujourd’hui : le nouveau tableau est accroché dans la nuit du 30 septembre au 1e octobre, l’ancien rejoint les précédents dans une réserve. Le peintre Zheng, sérieusement malmené en 1967 par les gardes rouges se retira, mais d’autres lui succéderont.
Le deuxième portait n’était pas à l’origine une image de propagande, mais une photo noir et blanc de Mao en costume militaire et casquette, que le journaliste américain Edgar Snow réalisa lorsqu’il rejoignit Mao à Yan’an en 1936. La photo fut colorisée et « c’est, nous dit Claude Hudelot, cette image retravaillée, au visage lumineux et déterminé de chef de guerre, dégageant une impression de visionnaire à la grande rectitude (…) qui est devenue l’emblème du héros de la révolution communiste. » L’auteur nous raconte dans le même chapitre la réaction embarrassée de Egdar Snow et ses échanges plus tard avec Mao en 1970 à propos de ce culte de la personnalité. Cette image continuera à vivre et va ressurgir au début des années 90 dans l’art contemporain chinois (pop art politique) retravaillée par l’artiste Li Shan qui la décline en plusieurs exemplaires, parfois avec une orchidée à la bouche, dans The Rouge series, peintes en 1992 et exposées en janvier 1993 à Hong Kong, dans cette grande exposition China/s new Art, Post 1989, qui allait populariser le pop art politique chinois en Occident.
L’histoire du troisième portrait, Le président Mao en route vers Anyuan, l’icône la plus populaire du maoïsme, montre un perfectionnement de la machine de propagande, ce n’est plus une photo détournée, mais une image composée, entièrement pensée dans tous ces détails. Hudelot et Galice ont retrouvé son auteur et pu reconstituer la genèse de cette image. Elle a été commandée en 1967 à un jeune artiste, Liu Chunhua, étudiant à l’école des Beaux-Arts de Pékin et visait à porter le discrédit sur l’ennemi de Mao, Liu Shaoqi, devenu président de la République. Les auteurs racontent en détail le contexte politique de cette image qui vise à éclipser l’image de Liu Shaoqi et les mineurs d’Anyuan, réalisée en 1960 par l’artiste Hou Yimin. Liu Chunhua va réaliser le premier portrait composé de Mao. Il crée un jeune Mao portant une robe bleue, et le situe seul en haut d’un col, devant un ciel nuageux, au lever du soleil avec sous les pieds un paysage brumeux plus sombre. Il tient un parapluie sous l’aisselle droite et le poing gauche fermé en signe de détermination. Certains critiques y voient un jeune dieu descendu du ciel, d’autres une image christique, le tout dénié par Liu Chunhua qui, rapporte Claude Hudelot, voulait donner le sentiment que Mao allait à la rencontre de la terre tout entière et s’est plutôt inspiré du peintre soviétique Vladimir Alexandrovitch Serov qui peignit en 1950, Une visite de Lénine. Le portrait fut d’abord critiqué par les gardes rouges car le soleil rouge ne brillait pas à l’arrière plan, Mao y était seul, isolé des masses, et il contenait des nuages alors que Mao incarnait le soleil. Liu Chunhua fut finalement sauvé par Jiang Jing, la femme de Mao qui prit fait et cause pour lui.
Une riche iconographie
Il est intéressant d’examiner la facture de ces images, car elles ne sont pas nées du néant mais rattachées à toute une tradition artistique chinoise d’un coté, d’influence occidentale de l’autre. Elles sont effectuées par des artistes peintres, professeurs et étudiants des Beaux-Arts et aussi en raison d’une forte demande, par des artistes amateurs.
« Pendant deux ou trois ans, la Chine, selon les auteurs, devient un gigantesque atelier bientôt nommé hong haiyang, "le mouvement de l’océan rouge". Selon Mao, ces affiches devaient être un outil puissant pour attaquer l’ennemi, pour éradiquer, pour unir et éduquer le peuple ».
On retrouve à travers elles, toute l’histoire de l’art chinois moderne qui a vu de grands bouleversements tout au long du 20e siècle. Les impressionnistes, les fauves et plus tard les cubistes eurent peu d’influence en Chine, théâtre de mouvements sociaux. C’est le réalisme qui occupa rapidement le terrain car il était plus social et utilitaire. Mais ces images révolutionnaires doivent beaucoup à l’introduction en Chine, dès 1929 par l’écrivain Lu Xun, de la gravure sur bois, notamment du réalisme soviétique mais surtout de l’expressionnisme allemand, images fortes qui pour Lu Xun « sont immédiatement appropriées en période de révolution car elles peuvent être produites dans la hâte. » Le discours de Mao sur la littérature et l’art à Yan’an en mai 1942, enregistra un tournant dans l’art moderne chinois avec un éloignement de l’influence occidentale et la prise en compte de l’art populaire chinois, tel que les peintures de paysans et aussi l’ancien art des images populaires folkloriques chinoises telles que les images de nouvel an. Associée au réalisme, et adaptées par les artistes, elles ont adopté la stylisation notamment des papiers découpés traditionnels que l’on mettait sur les fenêtres, ôté les ombres, simplifié et accentué les lignes laissant les visages en blanc. La révolution culturelle mènera ce style à l’un de ces extrêmes en mettant en valeur seulement des héros dans un style décrit par Mao comme « rouge, brillant, étincelant, (hong gwang liang). » Dans le même temps se développera l’art du Dazibao, les affiches à grands caractères qui exploiteront aussi bien le texte que les divers styles calligraphiques. Cette façon subtile d’investir les arts populaires jusqu’à s’y fondre fera que les icônes maoïstes trouveront dans les foyers paysans leur place avec les calendriers de nouvel an et même se hisseront sur l’autel des ancêtres, ce qui assurera dans certains endroits une quasi-déification de Mao.
Les derniers chapitres du Mao évoquent aussi la fièvre maoïste à l’étranger et notamment en France, sans toutefois s’y engager vraiment, sans doute pour éviter de vives polémiques, car ce sujet reste en France souvent occulté. Les auteurs montrent comment elle a influencé certains artistes comme Fromanger, Erró ou bien sûr Warhol. Le livre s’achève sur l’image de Mao dans l’art contemporain chinois des années 90, avec notamment tout le pop art politique, (Wang Guanyi, Yu Youhan, Li Shan) qui a désacralisé Mao en jouant non sans humour avec son image ou celles de la révolution culturelle. Pour certains de ces artistes, Mao n’est plus qu’un objet de design, un objet esthétique vidé de son contenu politique. Ces artistes, même s’ils n’ont pas toujours pu exposer, ne se sont pas vraiment engagés politiquement et sont restés dans la limite du permissible en Chine. Pour ma part j’aurai ajouté une image intercalaire, comme par exemple, la sculpture L’idole de Wang Keping, du groupe artistique des Etoiles qui ont été les premiers à s’engager politiquement et publiquement lors de la manifestation du 1e octobre 1979, demandant « la liberté artistique. L’idole représentait un visage double au front étoilé, mi-Mao, mi-Bouddha dénonçant le culte de la personnalité qui pesait encore sur la société chinoise.
A l’exemple de ces histoires, ce livre intéressera donc aussi, outre les historiens et sociologues, les graphistes ainsi que tous ceux qui travaillent sur le sens de l’image et de son influence dans les domaines social et politique.
Le Mao, de Guy Gallice, Claude Hudelot, avec la collaboration d’Angel Pino et Isabelle Rabut, création graphique de Noémie Levain, 472 pages, Copyrights Editions du Rouergue, 2009, Rodez.
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《毛澤東圖鑑》(Le Mao),這是一部扣人心弦的製作,它把我們帶到毛時代巨大宣傳機器的內幕一窺其秘。這是世界歷史上絕無僅有的最大規模個人崇拜的圖像大全。居伊.加利斯(Guy Gallice)與克洛德.于德洛(Claude Hudelot)將這些數以千萬計的旨在製造毛澤東個人崇拜的五花八門的圖像、實物加以歸類編目、詳加分析,這場個人崇拜至今仍以回憶、令人驚訝的神話般的傳說長存於世。
這本圖鑑的文字由中國當代史專家克洛德.于德洛撰寫,而圖像則由藝術家兼攝影師居伊.加利斯製作。近二十多年來,他們無數次跑遍中國。作為本人亦是毛主義文物的收集者,他們參觀了許多公共和私人博物館,尢其是有關文化大革命的展覽,並造訪了中國的收藏家和毛思想的一些〝聖地〞。這本圖鑑的第一個特點是將這些雜亂無章的圖像整理歸類:首先是時間順序,其次是圖像間、至少是那些最有意義的圖像間的故事、他們的製作年代、在歷史中所起的作用以及它們後來的變革和遭遇。為此,他們和兩位傑出的漢學家安熱爾.皮諾(Angel Pino)及伊莎貝爾.拉比(Isabelle Rabut)合作,由這兩位漢學家將圖像中的口號詳細譯出。
第二個特點是介紹了這些圖像的製作過程。兩位作者成功地找到了其中一些攝影師、藝術家或圖像製作人,他們對這場史無前例的宣傳的內幕提供了彌足珍貴的見證,《圖鑑》展示了圖像的力量,它們如何被操作運用以及其傳佈的廣度。
毛澤東個人崇拜的三大圖像
《毛澤東圖鑑》共分十六個章節,每章均為配有短文的豐富圖像,約800幀,涉及當時的重大事件如〝萬里長征〞,但亦涉及宣傳熾烈的其他領域。在《圖鑑》中我們可以看到身居群眾中的毛澤東或家居中的毛澤東,尚有毛主義創造出來的英雄人物如雷鋒或者一些大規模的群眾運動如〝農業學大寨〞、〝工業學大慶〞,也沒忘了藝術領域裡大張旗鼓宣傳的革命樣板戲。我們選擇了毛澤東個人崇拜三大奠基圖像為例來談談,這三幅圖像亦為《圖鑑》揭開了序幕。
懸掛在天安門廣場城樓上的毛澤東畫像,據克洛德.于德洛說〝是自五十年代以來大量製作的毛像的源頭。〞他還告訴我們,這幅8 x 4公尺的巨幅畫像每年都要更新。1951年至1967年期間,它的第一位作者是畫家張振仕,他有一個月時間完成畫像,並在紫禁城內擁有一個畫室,這個傳統一直延續至今。新的畫像於每年的9月30日晚至10月1日之間換上。舊的畫像則收歸倉庫和其他更早的一些畫像為伍。1967年文革期間,畫家張振仕遭紅衛兵迫害,從此退出歷史舞台,由其他畫家接上。
第二幅毛的肖像原來並非作宣傳之用,它是1936年美國記者埃德加.斯諾會見毛時拍攝的黑白照片,後被上了顏色。克洛德.于德洛說:〝就是這幅經過加工、容光煥發、意志堅強、給人以一貫正確的革命先行者印象的畫像形成了共產主義革命英雄的象徵。〞作者還告訴我們埃德加.斯諾的迷惑不解以及稍後1970年與毛的有關個人崇拜的談話。這張照片繼續流傳並於九十年代初和中國當代藝術(政治波普藝術)裡重新出現。藝術家李山在1992年製作的《胭脂系列》畫中,將它演變成幾幅不同的畫,有時讓毛嘴上銜着一朵蘭花。這些畫曾於1993年1月在香港舉行的規模盛大的〝89後中國新藝術展覽〞中展出過。這個展覽將中國的政治波普藝術推廣至歐洲。
第三幅畫像是《毛主席去安源》,這是毛圖像中最為流行的一幅,展示了宣傳機器的完美有效,這不再是一張相片的加工改造,而完全是精心構思創作的一幅畫像。于德洛和加利斯找到了畫像的原創者,對它的創作緣起瞭若指掌。
1967年,北京藝術學校的一個年輕藝術家劉春華接受了創作這幅旨在貶低當時身任共和國主席劉少奇的畫,意欲蓋過1960年由藝術家侯一民創作的《劉少奇和安源礦工》這幅畫。於是,劉春華便着手製作這第一幅毛的創作畫像。他描繪了年輕的毛,身着藍袍,在佈滿雲彩的黎明,獨自竚立在山岡上,腳下一片煙霧迷濛。但見毛右腋下夾着一把傘,左手緊握拳頭,表示意志堅定。一些批評家說但見一個年輕的救世主自天而降;另一些則說有耶穌基督的影子。李春華完全否定了這些看法。據克洛德.于德洛所言,畫家只是想表現毛邁步走向祖國大地,創作時多少受1950年由蘇聯藝術家烏拉基米爾.阿歷山大洛維奇.謝洛夫(Vladimir Alexandroviteh Serov)的《列寧出訪》這幅畫的影響。文革時期,這幅畫受到紅衛兵的批判,指背景不見紅太陽,毛獨自一人,脫離群眾,天上飄滿雲彩,而毛卻是紅太陽的化身。李春華後來被支持他的毛夫人江青救出。
內容豐富的圖像
仔細審視一下這些畫的表現手法,十分有趣,它並非憑空而來。一方面,和中國的傳統藝術息息相關;另一方面,則深受西方藝術的影響。這些圖像都是專業畫家、美術院校的師生的創作。由於需求頗殷,亦有業餘畫家的手筆。作者這樣寫道:〝在短短的兩、三年裡,整個中國變成了一片 '紅海洋’。毛說這些宣傳畫是打擊、消滅敵人,團結、教育人民的強有力的武器。〞
透過這些宣傳畫,我們可以看到整個二十世紀中國現代藝術走過的跌宕起伏、崎嶇不平的道路。二十世紀的中國,社會變革,政治鬥爭此起彼伏、波譎雲詭,印象主義、野獸派抑或立體主義都影響甚微。現實主義一枝獨秀,很快便佔領了畫壇,因為它更具社會性、實用性。這些革命宣傳畫更從1929年由魯迅引入的木刻版畫獲益良多,尢其是蘇聯現實主義及德國的表現主義,魯迅認為其畫風強勁有力。〝由於可快速製作,因此極適應革命時代的要求。〞1942年5月毛的《在延安文藝座談會上的講話》是中國現代藝術的轉捩點,它摒棄了西方的影響,重視了中國的民間藝術。諸如農民畫、歷史悠久的民間藝術如年畫。和現實主義相結合並經由藝術家加工改造,這些畫採納了老百姓用來裝飾窗戶的剪紙藝術的風格,即剔除陰影,簡化並突出線條,人物面部留白。文化大革命更將這種風格發展至極點,將英雄人物用毛所謂的〝紅、光、亮〞加以突出。於此同時,出現了大字報藝術,各種文體、各種書法爭艷鬥麗。這種對民間藝術出神入化的經營致使毛的圖像紛紛流入尋常百姓家,年曆上、 甚至在供奉祖先的祭壇上都有毛的形象,在有些場合毛幾乎被神化了。
《毛澤東圖鑑》的最後幾章,憶述了毛主義在外國掀起的熱潮,尢其是在法國。但並不十分深入,這也許是迴避論戰所致。毛主義在法國一直是遮遮掩掩的。作者向我們描述了毛主義是如何影響了一些西方藝術家的,如弗羅曼杰(Fromanger)、埃羅(Erro)及沃霍爾(Warhol)。《圖鑑》以九十年代中國當代藝術的一幅毛的畫像煞尾。其中尢其展示了整個中國的政治波普藝術如王廣義、余友涵、李山等人的作品。他們幽默地利用了毛的形象及文革中的圖像將毛去神化,拉下神壇。對於一些藝術家而言,毛僅是一種供設計的東西,一種無政治涵義的實用藝術品。這些藝術家的作品雖然經常不獲公開展出,但他們並不真正介入政治,只是處於中國政治環境允許的邊緣。而我個人則樂於插入另一圖像,如王克平的《偶像》雕塑。他是〝星星畫會〞的成員之一,這個畫會於1979年10月1日發表的〝宣言〞裡,要求〝藝術自由〞,第一個公開介入政治。《偶像》這個雕塑表現一個額頭有星形的半毛半菩薩的雙面偶像,揭示了個人崇拜至今仍重壓着中國社會。
和這些敘述一樣,這本《圖鑑》定能令史學家、社會學家、圖像製作人以及從事研究圖像意義及其對社會和政治影響的專家們感興趣。 |
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