Le French May : Photographie 法國五月:攝影

Texte : Gérard Herny

 
  Marc Riboud : Le moment instinctif
馬克.呂布:《直覺的瞬間》
 
 

Marc Riboud, né en 1923 à Lyon en France a aujourd’hui 87 ans et toujours son boîtier Leica à portée de main. Ce passionné de la photographie revient dans le French May avec une nouvelle grande rétrospective qui couvre plus de 50 ans de photographie. En 1997, l’Alliance française avait déjà présenté au Hong Kong Art Centre dans le French May « Marc Riboud : Quarante années de Photographie en Chine ». Plus d’une décennie est passée et toujours bouillonnant d’énergie, Marc Riboud présente cette fois non seulement ses photos de Chine, pays dans lequel il est une grande star, appelé affectueusement par tous ses fans ma-ke-lu-bu, mais aussi des photos d’Europe, du Moyen Orient, d’Afrique avec des événements tels que l’indépendance de l’Algérie ou la révolution iranienne, ainsi que des icônes comme la Jeune fille à la fleur devant les fusils, ou le peintre de la Tour Eiffel et un portrait inédit de Mao pris en 1957. Une rétrospective montée par le commissaire Jean Loh d’environ 120 tirages manuels qui voyagera successivement à Shanghai et Pékin, avant de venir à Hong Kong et Macao en mai.

Marc Riboud s’est rendu de 1956 à 2006 à intervalles réguliers plus de vingt fois en Chine, il offre donc un portrait évolutif de la Chine moderne. En 1997, il disait : « Les Chinois aiment se comparer au bambou qui plie sans se rompre. Je les ai vus se plier sous la dure férule de Mao qui voulait les libérer à jamais du profit et des inégalités. Aujourd’hui, nous les voyons portés par une vague nouvelle, celle de l’argent roi, du commerce et du jeu où ils ont toujours excellé. Ce déferlement du modernisme venu de Taiwan et de Hong Kong réveille en même temps les vieilles croyances bannies par Mao. Peut-on dire qu’en Chine tout bouge et rien ne change ? Que le maoïsme ne fut qu’une parenthèse ? Peut-on parler de pérennité ? […] Si nous savons peu de la Chine, nous savons ce que nous y aimons, et d’abord l’intensité de la vie. »


• Gong Li, 1993

Dans une interview publiée sur un blog de l’Express, Un bout d’après midi avec Marc Riboud, Jean Sebastien Stehli rapporte ces propos de Marc Riboud sur le métier de photographe : « Je ne crois pas au talent. En revanche, je crois à la prédisposition. Il y a des gens qui chantent juste. Moi, je n'ai jamais pu chanter deux notes de suite, mais, par contre, en maths j'ai eu 28 sur 30 au bac. J'avais réussi parce que la géométrie pure me passionnait. Quand je m'endormais, je voyais des lignes. J'avais une prédisposition pour la géométrie. Plus tard, après l'école, quand j’ai rencontré Cartier Bresson, il a dit ‘Marc a un compas dans l’œil’. C'est seulement un moyen pour construire une bonne photo. Ensuite, on rencontre le sujet. Je crois à la prédisposition pour cadrer, à l'énergie et au travail. Pour la photo de la fille à la fleur devant les baïonnettes de la garde nationale, à Washington, je suis resté jusqu'à la nuit tombée. J'étais seul lorsque j'ai pris cette photo. Il faut de la patience. »

The Instinctive Moment :
Marc Riboud 50-Year Photography Retrospective

30 April - 16 May 11 am - 8 pm
Hong Kong City Hall, Exhibition Hall
Free Admission
Exhibition Period in Macau: 28 May - 1 August

 


• Shenzhen, 1993

快門一閃,高下立現。當代最偉大攝影記者之一,現年87歲的法國攝影師馬克.呂布依然活躍。從1952年加入著名的馬格蘭(Magnum)攝影圖片社起,足跡就遍及世界各地。他曾進出中國二十多次,文革時期還逗留內地,從1956至2006年,他是以鏡頭報導中國變化,涉入面最廣泛的外國攝影師,也是獲准近距離拍攝中國領導人毛澤東和周恩來的第一位外國攝影家。曾出版了他在中國拍攝的人物照片集《EN CHINE》。而他的《黃山攝影集 CAPITAL OF HEAVEN》一書銷售十萬冊以上。


• Le peintre de la Tour Eiffel, 1953

他憑著敏銳直覺捕捉的畫面,不僅停留在報導的層面,而是與變化的環境進行視覺對話,把技巧化為本能反應。他的傑作令人過目不忘,如《巴黎鐵塔上的油漆工》,活脫脫是幅最自然的舞姿;捕捉美國青年反越戰場面的《鮮花對刺槍》已成為非暴力抗爭的經典圖像;此外他還記錄下阿爾及利亞爭取獨立時的洶湧群情、伊朗革命期間的信眾狂熱。是次展品有半數在中國拍攝,包括黃山的霧峰奇景、反右運動時農村的真實面貌。

此次大型回顧展,將展出120幅黑白和彩色、人手製作的樹脂塗面相紙。題材覆蓋的地域有亞洲、歐洲、非洲、中東和南北美洲。由馬克‧呂布親自挑選展品,其中許多皆為首次發表。