French Cinepanorama香港法國電影節

Texte : Gérard Henry

 
  Premiers films : Gainsbourg à l’affiche
法國導演新生代的處女作
 
 

La France reste un pays très créatif dans le domaine du cinéma, puisque au total 268 films français sont sortis en 2009, 28 de plus qu’en 2008. Chaque année pour illustrer cette créativité, le French Cinepanorama propose d’aller à la découverte de nouveaux réalisateurs et de leurs « premiers films ». Pour cette édition 2010, ce sont 6 nouveaux réalisateurs qui seront présentés à Hong Kong. Six œuvres qui ont été remarquées cette année et pour trois d’entre elles primées.

Gainsbourg, vie héroïque


Gainsbourg, vie heroïque

Le dessinateur de BD Joann Sfar a osé s’attaquer à ce personnage hors de toutes normes qu’est Serge Gainsbourg et a réussi une œuvre subversive, retraçant la vie et le personnage de Gainsbourg de façon poétique et intelligente : L’histoire drôle et fantastique d’un petit garçon juif dans un Paris occupé par les Allemands, un jeune homme poète et timide qui rêve de devenir un grand peintre mais finalement jette ses pinceaux et va jouer dans les cabarets des « Swinging sixties », un homme torturé par ses amours torrides, sa musique et ses démons. Dans ce conte Gainsbourg est très présent, Joann Sfar le confronte à ses doubles, ses démons, ses tentations. Les acteurs qui doivent jouer Brigitte Bardot, Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg, Boris Vian et Gainsbourg sont extraordinairement justes. Pourquoi Joann Sfar a-t-il abandonné ses crayons pour ce film (pas tout à fait d’ailleurs car il en a dessiné les personnages) : « Adolescent, je me suis mangé l’intégrale de Gainsbourg. Je l’écoutais en dessinant. J’aimais l’idée qu’il ait voulu dessiner et qu’il n’y soit pas parvenu, qu’il ait été en recherche d’amour et de légitimité vis-à-vis de la France comme je l’étais moi, avec ma famille mi-russe, mi-algérienne. » Avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta, Anna Mouglalis.

Belle épine et Un poison violent, l’apprentissage de la vie de deux jeunes filles


Belle épine

Belle épine : dans les années 80, Prudence a perdu sa mère, livrée à elle-même dans l’appartement familial, elle rencontre Marilyne, une frondeuse du lycée découvrir le circuit sauvage motos de Rungis. Fascinée par la bande du circuit, Reynald, Franck et les autres, Prudence tente d'y gagner sa place, en essayant de faire passer sa solitude pour de la liberté. La réalisatrice Rebecca Zlotowski est née en 1980 à Paris. Normalienne, agrégée de lettres modernes, elle est entrée à la Femis au département scénario. Belle épine n’est pas seulement le portrait d’une jeune fille, mais le portrait d’une fugue, d’une aventure et d’une certaine vitesse propres à la jeunesse. Afin que sa jeune actrice, Lea Seydou, puisse comprendre ce que peut-être le deuil, Rebecca lui a fait lire deux textes : Le Journal de deuil de Roland Barthes, qui écrivait comme si cela pouvait apaiser un peu sa souffrance, et un passage de La Recherche du temps perdu de Marcel Proust sur la disparition de sa grand-mère.(Sélectionné à la semaine de la critique à Cannes 2010). Avec Léa Seydoux, Anaïs Demoustier, Agathe Schlencker.

Un poison Violent : Anna, une adolescente de 14 ans, doit profiter des vacances pour faire sa confirmation, dernière étape dans son engagement catholique. Elle découvre que son père vient de quitter la maison. Sa mère, effondrée par cet abandon, trouve refuge auprès d’un prêtre et ami d’enfance. Anna se raccroche à son grand-père, qu’elle adore. Elle se rapproche aussi de Pierre, un adolescent libre et solaire, qui se soucie peu de Dieu. Mais la naissance de son désir pour ce garçon la fait vaciller. Un film entre la foi et le doute, la naissance du désir, la culpabilité et la souffrance du corps, la frontière entre l’enfance et l’adolescence, qui révèle une très jeune actrice fascinante Clara Augarde. Katel Quillévéré a gagné le prix Jean Vigot 2010 pour ce premier film dont le titre évoque la chanson de Serge Gainsbourg. Avec Clara Augarde, Lio , Michel Galabru.

Simon Werner a disparu et Qu’un seul tienne et les autres suivront : deux films au suspense captivant

Simon Werner a disparu : Mars 1992 dans une petite ville de la Région parisienne. Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps enfoui dans les broussailles. Quinze jours plus tôt au lycée Léon Blum, un élève de Terminale C, Simon Werner manque à l’appel. Des traces de son sang sont retrouvées dans une salle de classe. Fugue, enlèvement, suicide, meurtre ? Toutes les hypothèses sont envisagées par ses camarades.
Autre premier long métrage sur l’adolescence de Fabrice Goubert, qui a réalisé auparavant des documentaires sur les réalisateurs et leur premier film pour Arte : « Les adolescents du film tentent d’exister…Ils doivent aussi gérer leurs peurs, leurs angoisses, le stress généré par leurs parents, par la société…Ils se sentent menacés, ont du mal à se projeter. C’est une thématique universelle, qui est sans doute exacerbée à cet âge de la vie. »
La structure du film est originale, chacune des quatre parties est autour d’un personnage : « Suivant la même logique, je suis parti des typologies de teen movies américains que je trouvais intéressant de transposer dans la grande banlieue parisienne. Les personnages du film essayent chacun de jouer un rôle stéréotypé : le beau gosse, le sportif, la tête à claque, la marginale, la bombe du lycée, etc. Comme s’ils essayaient de se définir par rapport à ces modèles, sans y parvenir vraiment : le sportif a la jambe dans le plâtre, le comique est drôle malgré lui, l’intello est mauvais en maths, la jolie fille est une cérébrale… » Avec Jules Pelissier, Ana Girardot, Yvan Tassin.

Qu’un seul tienne et les autres suivront
: Zohra a quitté l’Algérie pour chercher à comprendre la mort de son fils assassiné en France. Laure vit son premier amour pour un jeune révolté avec ferveur et innocence, jusqu’au jour où ce dernier est incarcéré. Rien ne les appelait tous trois à se retrouver un jour dans un parloir de prison. C'est pourtant dans ce lieu, où les passions s’exacerbent, qu'ils auront chacun à prendre en main leurs destins... Née à Toulouse en 1981, diplômée de la Femis en 1996, Léa Fehner réalise après 4 courts métrages ce premier film, basé sur une recherche documentaire à la prison de Fleury Mérogis. Dans le parloir, elle écoute ces voix qui passent à travers les murs essayant de créer un pont entre ceux qui sont à l’intérieur et ceux qui sont à l’extérieur. Elle a voulu donner une voix à ceux qui sont proches des prisonniers, mènent une vie silencieuse, tout en gardant un lien douloureux avec le prisonnier. Un très beau film primé : prix Louis Delluc 2009, meilleur film, Pauline Etienne, Meilleur espoir féminin, Lumière 2010). Avec Farida Rahouadj, Reda Kateb, Pauline Étienne.

Les Petits ruisseaux


Les Petits ruisseaux

Émile, retraité et veuf, coule des jours paisibles ponctués par des parties de pêche sur les bords de Loire et les discussions avec les copains au bar du village. Pendant ce temps, son camarade Edmond, lui aussi vieux gars solitaire, n’oublie pas de rester vivant et multiplie les rencontres amoureuses en toute discrétion. Quand ce dernier meurt, Émile se retrouve face à lui-même, face à des envies et des désirs qu’il croyait oubliés.
Voilà un autre film né d’une bande dessinée, et réalisé également par le dessinateur, Pascal Rabaté. Un film drôle et très frais sur la vie amoureuse des seniors. « J’ai commencé à me renseigner sur les amours des seniors. J’ai appris qu’il s’en passait de belle dans les maisons de retraite, des amours cachées, des amours magnifiques, comme un dernier baroud. Je trouvais intéressant de faire le portrait d’un personnage qui n’attend plus rien, qui vit dans la répétition des gestes, des événements, pour qui aujourd’hui doit ressembler à hier et demain à aujourd’hui, puis qui se met à réapprendre l’instant, à aimer l’imprévu… Un film qui nous emmène dans une sorte de communauté hippie naturaliste perdue dans la campagne ou notre vieux retraité retrouve toute la saveur de la vie. Un film plein d’espoir, de tendresses et de joies. Avec Daniel Prevost, Philippe Nahon, Bulle Ogier.

 

國在電影創作的領域上仍然是非常活躍的國家,2009年共推出了268部電影,較2008年增加了28部。為了証明這創意與活力,法國電影節每年都會為觀眾介紹法國的導演新秀和他們的處女作。2010年的第三十九屆的法國電影節將會介紹六位新晉導演的作品,這些作品在法國受到廣泛的注意,而其中三部更曾在電影節中獲獎。

《法國樂壇教父的一生


Gainsbourg, vie heroïque

漫畫家祖安斯花(Joann Sfar)勇氣可嘉,敢處理 Serge Gainsbourg 這位無與倫比的人物,並成功炮製出一部顛覆性的作品,她以詩意巧妙的手法重溯 Serge Gainsbourg 的人生:寫在德軍佔領時期的巴黎中生活的一個猶太裔小男孩,一名性格內向的年輕詩人本夢想成為偉大的畫家,但後來放下畫筆,在六十年代到音樂廳表演,一名備受他那些熾熱的戀情,他的音樂和夢魘折磨的男人。那些扮演碧姬巴鐸、珍寶金、夏樂蒂金絲寶、波利士維安的演員演來恰到好處。為何祖安斯花放棄畫筆來拍這部電影(其實並不盡然,那些角色的形象是她親自畫設計圖的):〝少年時代的我狂吞Serge Gainsbourg所有的音樂。我一邊聽他的歌一邊畫畫。我喜歡這樣想象:他想畫畫但最終願望沒有達成,他一直在尋找愛情以及他是否是法國人這身份認同的問題,這方面我也是一樣,我的家庭是一半蘇聯裔,一半阿爾及利亞裔。 〞

《美麗的刺》和《愛情毒藥》,兩名少女的生活磨練
《美麗的刺》:1980年代的巴黎。17歲的裴丹絲的母親在幾天前與世長辭,家中只剩下她獨自一人無依無靠。這時,她結識了一名性格反叛的少女瑪莉蓮。後者帶她去巴黎市郊看非法賽車。她對雷諾、法蘭克以及其他飛車黨的人產生好感,並開始時常與他們走在一起。寂寞的她錯誤地以為這樣的生活便是自由。導演雷貝嘉史盧杜斯基1980年在巴黎出生。在師範學院取得現代文學教師銜後她進入法國電影高等院 (Femis) 的劇作系攻讀。《美麗的刺》並不單只是一名少女寫照,它同時亦描寫了一次離家出走,一段經歷,而這一切都可能發生在任何年青人的身上。而為了要令到年輕的女演員莉雅薛杜能夠明白甚麼是哀傷,雷貝嘉讓她閱讀兩篇文章:Roland Barthes的《哀悼日記》和普魯斯特寫有關他的祖母逝世的《追憶似水年華》中的一段。本片是2010年康城國際影展:國際影評人週的入選電影。

《愛情毒藥》:十四歲的安娜從寄宿學校回到家裡時才發現父親經已離開。而她的母親在大受打擊之下只願接受童年時的一位朋友,如今已是社區的神甫的陪伴。安娜唯一的依靠便是她摯愛的祖父。後來,她逐漸與一名性格隨和,但對信仰卻沒有興趣的少年皮亞越走越近。安娜要在放假期間接受堅信洗禮,這是成為天主教徒最後的一次洗禮。但她剛開始對皮亞產生的情慾感覺卻動搖了她的信念。這是一部有關信仰和疑問、慾望的誕生、內疚和肉體的煎熬、由兒童踏入青春期等問題的電影,它還讓我們發現了一名極具才華的年輕女演員嘉娜奧加德。

《西蒙失蹤事件簿》和《沉寂之聲》,兩部扣人心弦的懸疑電影

Simon Verner a disparu

《西蒙失蹤事件簿》:1992年3月,巴黎近郊的一個小鎮。一群聚在一起飲酒作樂的少年人在灌木叢中發現了一具看來完全沒有了生命跡象的屍體。在兩周前,16歲的西蒙神秘失蹤,人們在教室中發現了他的血跡。離家出走?被綁架?自殺?謀殺?種種猜測開始在學生之間流傳。幾天之後,一名同班女生拉堤莎也不見了蹤影,翌日,隨著班上第 三名學生的失蹤,流言與恐懼開始在校園裏蔓延開來……
本片的結構非常獨特,故事的情節圍繞着四個人物而發展,並以四個人的不同觀點來劃分成四種不同類型的手法:少年電影、驚慄片、喜劇、恐怖片。片中的人物嘗試扮演一些典型的角色:乖乖仔、運動型、令人討厭的、頹廢的、學校的惡夢、等等。他們似乎想藉着這些典型來為自己的身份定位,但卻並不成功:如運動型的笨手笨腳,搞笑的人卻自己未搞先笑,書呆子數學很差,美少女的智商很高……

《沉寂之聲》:一個母親離開阿爾及利亞到法國去,為了要明白自己的兒子被殺的真相。一名少女義無反顧地愛上了一名反叛青年,直至有日他犯罪被判入獄。另一個男人為了將來有更好的生活而願意當代罪羔羊坐牢。原本,這三個人是沒有理由會相遇的。但命運讓他們無意中在馬賽監獄的探監室內不期而遇。導演蕾雅菲娜 (Léa Fehner)1981年圖盧斯出生,1996 年畢業於法國國立電影高等學院(Femis),她在拍攝這部長片前曾製作了四部短片。這是一個經過嚴謹考証的虛構故事。本片獲頒發 2009年 Louis Delluc 最佳處女長片獎及2010年雷米埃獎最佳女新人獎(寶蓮艾蒂安)。

《細水長流》
太太經已過世的艾米爾退休後過著寧靜的生活。每天,他不是到河邊釣魚便是和朋友在村內的酒吧談天說地。同一時間,他的老友艾蒙,同樣是獨身的退休人士,卻懂得如何過活,偷偷地與無數的女子約會。當艾蒙離世後,留下艾米爾一人,那時他才意識到自己仍然擁有熱情和渴望。導演巴斯高哈伯堤透過《細水長流》簡單感人的故事獻給我們一部溫馨平和的電影,而最重要的是它十分忠於原作,也是由他本人所作的一個漫畫故事。丹尼爾普羅夫以精湛的演技演活了一名七十多歲的男人驚喜地發現自己前面還有整個生命。
這是一部改編自漫畫故事的電影,同時亦是由漫畫家巴斯高哈伯提親自執導。故事以清新幽默的手法講述長者的愛情生活。〝我開始搜集有關長者的愛情故事時,發現在那些長者之家中其實有很多不為人知,精彩的愛情故事。描寫一個對任何事都不再存任何期望,每日只做同樣的事,穿同樣的衣服的人,認為今日應該如昨日一樣,而明天也應該像今天,然後,他突然重新學習享受目前和意料之外的事物。我認為這是很有意思的。〞巴斯高哈伯提這樣表示。