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Department de l’Université chinoise de Hong Kong en 2008, fait partie de cette nouvelle génération d’artistes hongkongais apparue au début du 21e siècle. Le texte ci-dessous est un extrait d’un essai de John Batten publié dans le catalogue de son exposition en décembre 2010 à la galerie Hanart TZ.
• The day I found myself abnormal with a bird, 2010, 89 x 120 cm |
Je ne sais rien de la vraie guerre, pas plus d’ailleurs que Ho Sin-tung, bien qu’elle ait mentionné, lorsque nous parlions, qu’elle n’aimait pas les films de guerre car tout le monde y était couvert de boue. J’en conviens. Les films de guerre n’ont plus rien à voir avec Laurence d’Arabie.
Ho Sing-tung aime le cinéma et regarde des centaines de films chaque année.
La guerre, la mort et les morts dominent cette exposition, une métaphore pour les moments de tristesse et d’amertume dus à des amis qu’elle a perdus - non littéralement morts, mais devenus étrangers, distants, et dans un cas, un amour non partagé avec quelqu’un qui a refusé de la revoir (So Much Water So Close to Home/Tant d’eau si près de la maison).
Les références sont personnelles et souvent ambiguës: Heath Ledger, l’acteur, par exemple, apparaît dans cette exposition comme un personnage tragique, focalisant les sentiments de Ho Sin-tung – il est l’archétype du clown pathétique, un rôle socio-pathétique qu’il joua en de nombreuses occasions et très approprié pour cette exposition émaillée de références.
Le 20 septembre 2008, Ho Sin-tung passa une nuit dans un hôtel isolé de San Sebastian en Espagne. La nuit était d’un calme plat et d’étranges choses arrivèrent : des objets se déplacèrent, l’alarme et le téléphone se mirent à sonner. Troublée, Ho Sin-tung regarda la télé toute la nuit et tomba sur un étrange film américain où figurait Heath Ledger en prêtre qui, parlant espagnol, pratiquait un exorcisme. Ce fut, selon Ho Sin-tung, « le seul mort visible » qu’elle vit cette nuit-là.
La nuit du 20 septembre 2010, Ho Sin-tung s’organisa pour revoir Heath Ledger. Elle loua, seule, une chambre dans le Spanish Hotel de Mongkok (un Love Hotel à 350HK$ la nuit) et y regarda le film sur son ordinateur portable. Cette expérience fait l’objet d’une installation intitulée Revoyons-nous en Espagne où figurent une télé, les notes et cartes du Spanish Hotel.
« Ne tirez pas sur le messager » (Don’t shoot the messenger) , le titre de l’exposition, est la dernière réplique de Heath Ledger dans son dernier film The Dark Knight. Il est mort peu après d’une surdose de drogue à New York. Mais si cela avait été une phrase de Vonnegut dans Slaughterhouse-Five (Abattoir 5) vous auriez lu « So it goes ».
• So much water so close to home, 2010, 102 x 188 cm
Je me suis attaqué à la lecture de Abattoir 5 de Kurt Vonnegut, il semble qu’il y ait beaucoup de ce livre dans cette exposition. C’est un livre de science-fiction contre la guerre. Slaughterhousefive :
le nom lui-même est un papillonnement de syllabes qui a dû plaire à Ho Sin-tong, son exposition est elle-même constellée de souvenirs et inclut ses impressions graphiques des morts particulières des personnages du livre : « Roland Weary mourut - de la gangrène qui s’installa dans son pied mutilé. Et ainsi de suite (So it Goes) ».
Un dessin représente cette scène, parmi une série d’autres, similaires. Le livre fait référence à la mort, mais est centré sur les bombardements de Dresde en Allemagne, à la fin de la seconde guerre mondiale. La résignation devant la mort et son inévitabilité se résument dans cette phrase - So it Goes - à chaque fois qu’une mort est décrite. De façon similaire le dessin de Ho Sin-tung est minimal, centré sur un détail significatif ou le portrait frontal de personnages à la façon de l’artiste britannique Peter Blake ou de la photographie inquisitrice du 19e siècle.
Ho Sin-tung est presque entièrement influencée par des livres, films et dessins occidentaux dans cette exposition. Si le texte chinois apparaît dans ses dessins, c’est parce qu’elle lit la source originale dans la traduction chinoise. Les sons du latin, de l’espagnol et d’autres langues moins connues voltigent sur le papier. Elle joue avec la sonorité visuelle du langage ; son nom sur Facebook s’écrit Hô Sín Tüng, nom qui peut s’écrire, se chanter, et dont les différents signes diacritiques empruntés à d’autres langues incarnent la largesse de son esprit littéraire. Ses autres empreintes, signatures, sceaux, timbres, empreintes de doigts, embossages donnent aux dessins l’air d’un papier mandarinal officiel.
Dans cette exposition, Ne tirez pas sur le messager, le travail de Ho Sin-tung pourrait apparaître, à tort, comme une note de suicide dissimulée sous une forme d'exposition ou une élégie de la mort par une jeune femme ayant son premier « solo show ». Elle est jeune, mais certainement pas déprimée ; elle fait preuve d’une grande curiosité intellectuelle, a un œil sans égal pour le détail, respire la joie autant pour les choses communes que les raffinées et fait preuve de beaucoup d’humour pour évaluer les gens, les endroits, les époques et les situations. |
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1986年出生的何倩彤2008年於香港中文大學美術系畢業,是屬於二十一世紀在香港冒起的新一代藝術家。下文是摘自一篇由約翰百德撰寫,於2010年12月她在漢雅軒舉辦展覽時所出版的圖錄中發表的文章。
我跟何倩彤一點都不了解真正的戰爭。在過去談話中,她說她不喜歡戰爭片的原因,是因為片中每個人全身都沾滿了泥巴,我十分同意她的看法。戰爭片不再看起來像《沙漠梟雄》這種影片了。
何倩彤十分喜愛電影,而且每年不看個幾百部絕不罷休。
戰爭、死亡、以及死者,充斥了整個展覽,作為何倩彤失去某人的感傷與〝苦痛〞的隱喻。所謂失去某人,不但指實質上的死亡,也是與這些朋友變得疏離與遙遠,其中之一,對方更拒絕再與她見面(《家離水邊那麼近》描述的就是這件情事)。
這些暗喻都屬於私人領域,而且常常是模稜兩 可的。比方說名演員希斯.萊傑在這場展覽中就以一個悲劇人物出現,並且成為何倩彤的主要描繪對象。他塑造了令人心酸的小丑原型,他在好幾次演出中,都扮演這種角色,有些影評形容他是〝反社會〞,而這個形容詞正好符合這次充滿涵義的展覽。
在二零零八年九月二十日,何倩彤一個人在 西班牙San Sebastian的一所酒店過夜。酒店就佇立在高速公路中央, 四周被環狀公路所圍繞。就在這個十分寧靜的夜晚,詭異的事情發生了:東西移位、鬧鐘和電話都在亂響。何倩彤感到心慌意亂,於是決定不睡,整晚看電視。電視中出現了一部不怎麼出名的美國電影,而希斯.萊傑飾演一個神父的角色,在電影裡以西班牙語驅魔。根據何倩彤的說法,希斯.萊傑是那一晚她看到〝唯一可見的、最具形態的死人〞。
在二零一零年九月二十日,何倩彤決定再看 一次希斯.萊傑演的電影,於是在旺角的西班牙賓館獨自開了個房間,花了三百五十塊港幣一晚的價錢,在自己手提電腦上再度觀看這部影片。《在西班牙再見》就是重構她這次的經驗,裝置作品內容包括電視、裱框的西班牙賓館收據、以及一張西班牙賓館的名片。
〝Don't shoot the messenger〞是希斯.萊傑在其遺作所說的最後一句台詞。之後不久,他就在紐約因服用處方藥物過量而意外猝死。如果這是《第五號屠宰場》 書中的台詞,你接下來就會讀到〝就那樣去了〞。
我急忙去閱讀馮內果寫的《第五號屠宰場》,這本書在這次展覽中佔了很重要的地位,或者是說〝似乎〞佔了很重要的地位。
這是一本科幻、反戰的書,我想何倩彤看這 本書的原因是因為她也喜歡馮內果的名字,以及他英文名字音節唸起來的清晰抖音。她就是這樣的人。
這個展覽充滿了記憶的顫動,包括了何倩彤 對馮內果在書中描述人們死亡畫面的印象:〝羅蘭.韋瑞死了,死於從血肉模糊腳上所感染的壞疽。就那樣去了。〞
有一幅細小的繪畫描述了這個場景,是一整組類似畫作的其中一張,畫面也是從《第五號屠宰場》 書中的段落所擷取。這本書基本上講的是死亡,而重點放在二次世界大戰最 後幾個月,在德國與德累斯頓所發生的事。人對死亡的無奈,以及終究面對死亡,在描述每一個死亡事件時,都可以用這句話〝就那樣去了〞做總結。相同的,何倩 彤的畫作《就那樣去了》表現出一個極簡、專一的觀點。在形式上來說,這個作品與法院指定畫家的素描寫真、或是英國藝術家彼得˙布雷克面無表情的人像很相 似。同時,在這些敘述性的畫中,隱含了許多十九世紀想要滿足好奇心的攝影傳統。
這個展覽顯示出何倩彤的靈感幾乎都是來自 西方書籍、電影、和設計。作品中出現中文段落的原因是因為她看的是原書中文譯本,但是觀眾還是可以感受到拉丁文、西班牙文,以及較不為人知的語言在紙上游移。何倩彤玩弄語言的發音,她的名字在Facebook上寫的是〝Hô Sín Tüng〞 (就像粵語音調,它可以很準確的被唸出或唱出)。她把怪異、神秘的區別符號,如口音、拉長母 音、以及母音變化,放在較不為人知的東歐語言或越南話裡面,表現出她無所不容的文藝精神。再加上一些記號、簽名、圖章、指模印……她幾乎為每張作 品添加了正式的中國官方氣息。這也是一位地位穩固、努力認真的藝術家對其作品品質管制的指標,以及煞費苦心讓自己的作品成為正統與受人尊崇的藝術。
在〝日頭彌留〞中,如果錯誤解讀何倩彤的作品,它可能會被認為是以展覽形式表現的自殺遺言,或是一位年輕女性第一次個展所呈現的死亡哀歌。
她很年輕。
但是這位年輕女子一點也不憂鬱。她渴求知識、散發出對高尚或大眾品味同等的喜愛、對細節有著特殊的眼光,以及用幽默、苛刻的態度來評論人、地、時、或狀況。 |
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