Exposition 展覽

Texte : Thierry Grillet (Bibliothèque nationale de France)

 
  En français dans le texte : Les grands écrivains à travers leurs manuscrits
文本中的法語:走近法國文壇巨匠,從他們的手稿開始
 
 

Antoine de Saint Exupery

Il y a plusieurs manières d’entrer, non pas en, mais dans la littérature. Celle qui consiste à lire les textes, consacrés par la tradition imprimée, c’est l’entrée « classique », c'est-à-dire, celle qui est enseignée dans les classes et où la littérature française consiste en ce long chapelet d’œuvres achevées, qui brillent dans leur perfection de chefs d’œuvres ; et puis il y a une autre façon d’y entrer, moins directe, dissimulée du grand public, et qui suppose que l’on ait accès non pas seulement aux œuvres imprimées, telles que les éditions les ont fixées pour la postérité, mais par les « papiers », les « brouillons », les traces annexes et périphériques du grand œuvre : c’ est une manière d’entrer dans la littérature, non par la grande porte, mais par la porte de derrière, celle qui est dérobée, inaperçue et où l’on pénètre dans des espaces moins soignés, moins sociaux, moins bien arrangés, et où traîne un capharnaüm de matériels et d’outils en désordre. Cette porte est réservée aux amis, aux familiers, à ceux que ne rebute pas la part artisanale, et même laborieuse du métier – « travail composé à 5 pour cent d’inspiration, et à 95 pour cent de transpiration », disait Valéry. Voilà la porte qui donne sur l’atelier de l’écrivain. C’est dans ce réduit que l’écrivain, et même le grand écrivain, « bricole » son œuvre. Mais cet accès n’a pas toujours été praticable ni même pratiqué. Il fallait d’abord que les écrivains eux-mêmes aient cultivé le souci des traces et des outils, que le public, savant ou non, ait nourri une curiosité au moins aussi grande pour le « work in progress », pour le travail préparatoire que pour l’œuvre achevée...

Pourquoi s’intéresser et conserver à ce qui paraît devoir être périmé dès le moment où l’œuvre est imprimée ? Il y a plusieurs réponses mais il faut en privilégier une qui me paraît constituer le socle de toutes les autres : c’est l’idée qu’en accédant ainsi aux traces, aux tâtonnements, aux tentatives répétées de l’écrivain pour aboutir, on serait en quelque sorte en contact avec le code secret de la création. Dans un texte célèbre, Le Musée de la littérature, Paul Valéry avait ainsi décrit cette part, en quelque sorte miraculeuse du manuscrit : « Le manuscrit est le lieu du regard et de la main de l’écrivain, où s’inscrit de ligne en ligne le duel de l’esprit avec le langage, de la syntaxe avec les dieux, du délire avec la raison... ». Il y a sans doute dans cet aperçu, une conception métaphysique de l’écriture qui concilie la foi de l’Alchimiste - convaincu avec la pierre philosophale d’entrer en contact avec le code secret de la nature - et l’opiniâtreté de l’Archéologue - convaincu que sur ces chantiers ouverts, il est possible de remonter au plus prés du plan premier de l’architecte...


    Hector Berlioz

Alors qu’est ce qui a conduit les écrivains à se préoccuper ainsi de leurs papiers ? Qu’est ce qui a poussé la société à nourrir une curiosité croissante pour ces documents périphériques à l’œuvre ? Qu’est ce qui, en profondeur, a changé dans notre définition de la littérature pour permettre en quelque sorte la constitution de ce « patrimoine de brouillons » ? de quelle extravagante promesse, ces « brouillons »
sont-ils porteurs ?… C’est à ces questions que je tenterai de répondre en vous proposant quelques pistes de réflexion ouvertes à la discussion…

Exposition : En français dans le texte / In French in the Original Text
A la découverte des grands écrivains français à travers leurs manuscrits…
Discover famous French writers through their manuscript…
1-15 Novembre 2012 Hong Kong Central Library, G/F Exhibition Gallery

L’Alliance Française a le plaisir de vous faire découvrir les manuscrits des plus grands écrivains français.
L’exposition est constituée de reproductions de manuscrits rares de la BnF (Bibliothèque nationale de France), datés du moyen-âge à nos jours. L'idée est de porter un regard différent sur de grands auteurs, non pas en lisant leurs textes, mais en découvrant leurs manuscrits, leurs brouillons, leur travail d’écriture.
Vernissage/opening : 1 novembre, 18h30, M. Thierry Grillet, Directeur des Affaires culturelles de la Bibliothèque nationale de France fera une visite guidée de l’exposition.
Une exposition de la Bibliothèque nationale de France
Dans le cadre des Années croisées linguistiques entre la Chine et la France
Présentée par l’Alliance Française de Hong Kong
 

現存有許多方式進入「文學」,而非處於文學之中,包括閱讀文本 ─ 它是由傳統的印刷術所提供的,這就是所謂的「古典」式的進入文學的方式。換言之,就是在課堂上傳授的那些文本,而法國文學則有著一大串的完成作品,讓一些嘔心之作閃閃發亮。在這之外,還有一種比較不直接的進入方式,為廣大讀者所不知的,它不只是讓人接觸到印刷好的作品 ─ 這是出版社事後加工完成的,而是去接觸一些「紙張」、一些「草稿」,一些大作品的附屬及週邊痕跡。這是一種非通過大門的方式,而是通過後門,它是被隱藏起來的,沒人察覺出來的。我們可以潛入到另一些空間裡,它沒那麼細心,沒太多社會考量,沒有精心安排,那裡是任意擱置材料及工具雜亂不堪的場所。這一扇門是保留給至親好友,給那些不會嫌惡目睹手工藝操作者這個辛勞行業的人士。作家梵樂希(Paul Valéry)說過,作家這行業5%靠靈感,95% 靠汗水。這就是邁進作家工作坊的大門。正是在這個隱蔽的陋室,作者-即便是大牌作家,「拼湊」在他的作品。但是這個通路並非經常行得通,甚至辦得到的。條件首要是作者自身重視這個痕跡及工作。其次,讀者-不管是專家與否,要有一顆好奇的心-至少要對「邊作邊完工」(Work in Progress) 的情況有著同等的好奇,也就是對完成的作品和蘊孕中的作品等同重視……。


  Arthur Rimbaud

為何作品既已印出,還獨衷於這些應當捨棄的手稿,還特別予以保存呢?箇中的理由甚多,不過我個人認為最根本的論據在於,如此一來,便能獲知作家完成其作品的痕跡。他的躑躅摸索以及不斷重複的嘗試意圖。因此,就某個層面而言,我們就與創作的密碼有所接觸了。


Samuel Beckett

樂希曾描述手稿所具有某種神跡般的情事:「手稿是作家手到及眼到的場所,在那兒一行接一行的敘述著語言與思想的對決、句法與神祇、忘想與理性的對壘……。」在這樣的概述中,存在著一種書寫形而上的概念,它能調和煉金術的承諾,即確信透過點金石是能夠與大自然的密碼以及考古學上的頑強相通,以及確信在這片開放的土地上,是有可能追溯到這座建築最原初的藍本……。那麼,到底是基於何故,作家們關心起他們的手稿?社會湧現對作品及周邊文獻的極大好奇心?以及,根本上而言,它改變了我們對文學的定義,從而在某個層面上,讓我們建構起一種「手稿文化資產」? 以及更不可思議的去承認這些手稿是深具意涵的?今天我就試著回這些問題,並拋出這些開放的思路來一起討論……。

世界各地文本中的法語展覽
走近法國文壇巨匠,從他們的手稿開始......
2012年11月1-15日 香港中央圖書館地下展覽廳

法國文化協會誠邀大家到來欣賞法國文豪的親筆手稿。
展覽的作品來自法國國立圖書館珍藏的一些中世紀到現代的珍貴手稿之複製品。展覽的目的並不是邀請大家閱讀這些大文豪的作品,而是希望大家透過這些手稿、草稿,和他們的文章,來以另一種眼光欣賞這些偉大的作家。
本展覽由法國國立圖書館策劃,香港法國文化協會主辦,是中法交流年的其中一項活動。