|
Un panorama du cinéma français 2012
Le French Cinepanorama, fidèle à sa tradition, propose de faire un tour d’horizon des films qui ont fait l’événement en France et dans le circuit des festivals internationaux. Une sélection variée – presque tous les genres y sont représentés – riche de nombreux coups de cœur. En voici quelques-uns.
Présenté en séance spéciale à la Semaine de la critique, J’enrage de son absence est le deuxième film de Sandrine Bonnaire – un premier essai à la fiction après Elle s’appelle Sabine, documentaire sorti en 2008 qu’elle avait consacré à sa sœur autiste. L’actrice devenue réalisatrice signe un drame intense et délicat, qui tient par moments du thriller grâce à une mise en scène impeccable de maîtrise. Elle confie à son ancien époux – époustouflant William Hurt en homme rongé par le chagrin – le rôle de Jacques, qui ressurgit dans la vie de Mado (Alexandra Lamy) après 10 ans d’absence. Séparés suite à la perte de leur unique enfant, Mado est aujourd’hui mariée et mère d’un jeune garçon de 7 ans, Paul. Rapidement, une complicité va naître entre Jacques et Paul. Mado va alors leur interdire de se revoir. Mais Jacques ne compte pas en rester là...
Autre film présenté à Cannes, cette fois-ci à la Quinzaine des réalisateurs, autre coup de cœur : le tout nouveau film de Noémie Lvovsky, Camille redouble. Camille et Eric se sont rencontrés à 16 ans. Ils se sont aimés, ont eu une fille. Mais 25 ans plus tard, Eric quitte Camille pour une femme plus jeune. Le soir du réveillon, Camille fait un malaise et se retrouve renvoyée dans son passé, peu de temps avant sa rencontre avec Eric, peu de temps avant le décès de sa mère. Elle espère alors pouvoir changer le cours des choses...
Camille redouble est une délicieuse comédie, portée par une Noémie Lvovsky aussi talentueuse devant que derrière la caméra et une galerie de seconds rôles touchants (Yolande Moreau et Denis Podalydès). Au delà des gags savoureux, le film est emprunt d’une délicate nostalgie et fait montre de toute la subtilité de sa réalisatrice lorsqu’il aborde des sujets plus graves. Une comédie intelligente, inventive et rafraîchissante.
Adieu Berthe de Bruno Podalydès |
Egalement en provenance directe de la Quinzaine des Réalisateurs, Adieu Berthe (l’enterrement de mémé), le nouveau film de Bruno Podalydès. L’histoire d’Armand (Denis Podalydès), pharmacien de province avec sa femme, dont il est sur le point de se séparer. Armand prépare un spectacle de magie pour la fille de son amante Alix (formidable Valérie Lemercier). Mais Armand doit surtout préparer l’enterrement de Berthe, sa grand-mère, dont il réalise qu’il ne sait pas grand chose. Qui était Berthe ?
Un film emprunt d’une jolie poésie du quotidien, qui demande que l’on se laisse porter et séduire par la subtile mécanique de ses situations comiques, par ses dialogues et son univers délicieusement farfelu.
Le Prénom est quant à lui l’adaptation au cinéma de la pièce de théâtre à succès éponyme – portée sur le grand écran par ses propres auteurs. Vincent, à qui tout sourit, la quarantaine, est sur le point de devenir père pour la première fois. Invité à dîner chez sa soeur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance. Alors que tout le monde attend la future mère dans la bonne humeur, la soirée vire au cauchemar lorsque Vincent, questionné sur sa future paternité, révèle le prénom de l’enfant à naître.
Si la pièce a été transposée pratiquement à l’identique – et que les origines du film apparaissent de manière évidente – cette adaptation est une indéniable réussite. On est captivé par la redoutable efficacité de cette comédie, qui tient évidemment à ses dialogues ciselés, mais aussi surtout à la formidable performance de ses interprètes (Charles Berling, Patrick Bruel et Valérie Benguigui en tête). Leur spontanéité impressionne – tout comme le rythme effréné de leurs joutes verbales.
Du vent dans mes mollets de Carine Tardieu |
Du vent dans mes mollets enfin, est une véritable pépite qui réunit Agnès Jaoui, Denis Podalydès et Isabelle Carré autour de deux jeunes filles : Rachel et Valérie. Rachel est prise en sandwich entre des parents qui veulent trop bien faire et qui, au final, font tout de travers. Sa vie s’apprète toutefois à changer lorsqu’elle rencontre l’intrépide Valérie. Rapidement, les deux jeunes filles deviennent les meilleures amies du monde...
Du vent dans mes mollets est une belle histoire d’amitié et un film d’une infinie délicatesse. Comme Camille redouble, le film brille par ses situations cocasses et ses gags savoureux, mais touche également à des sujets plus sérieux, à certains aléas de la vie auxquels on souhaiterait que les enfants soient confrontés le plus tard possible. Un film sur une certaine période de l’enfance, sur le fait de grandir et de perdre une part de son innocence.
Le premier film des nouveaux talents
Comme chaque année, le French Cinepanorama propose aux spectateurs de découvrir une sélection de premiers films. La présence d’une section dédiée va dans le sens de la vocation du festival, qui fait de la « découverte » l’une de ses priorités. Il s’agit d’offrir au sein du festival un espace et la visibilité qu’ils méritent aux travaux de nouveaux cinéastes qui nous semblent prometteurs et contribuent à l’incessant renouvellement du cinéma français. La sélection de cette année comprend quelques travaux particulièrement forts et aboutis. Rapide tour d’horizon.
Parmi eux – honneur aux femmes – le premier film d’Alice Winocour, Augustine, qui a fait sensation lors de sa présentation à la Semaine de la critique en mai dernier. Diplômée du département scénario de la FEMIS (Ecole nationale supérieure des métiers de l’image et du son), la jeune réalisatrice signe ici une oeuvre particulièrement ambitieuse, basée sur des faits réels.
Augustine, c’est avant tout une rencontre. Entre le professeur Charcot, neurologue célèbre pour ses travaux sur l’hypnose et l’hystérie, et l’une de ses patientes, Augustine. Mais le succès du film tient surtout à la rencontre entre deux acteurs et l’alchimie qui s'en dégage. D'un côté, Vincent Lindon, visage ô combien familier du cinéma français. De l’autre, la jeune chanteuse Soko (Stéphanie Sokolinski de son vrai nom), visage probablement moins familier de ce côté du monde – mais que l’on retrouvera dans le Bye Bye Blondie de Virginie Despentes, également présenté au festival cette année. La relation entre le praticien et son cobaye est à la fois pudique et pleine de tension érotique. Un premier film impressionnant de finesse et de maîtrise.
Autre découverte de taille, auréolée d’un impressionnant succès critique et public lors de sa présentation à Venise en 2011, puis de sa sortie en salle en début d’année : Louise Wimmer, premier film de fiction de Cyril Mennegun. Louise, bientôt la cinquantaine, est au bord du gouffre : elle n’a plus rien, les quelques biens qui lui restent sont entassés dans un box, et son break Volvo lui tient lieu de seul toit. On ignore à peu près tout de son passé, si ce n’est une récente séparation qui a probablement marqué le début d’une glissade vers la précarité.
Ce succès, le long métrage le doit en partie à l’incroyable performance de son actrice principale, Corinne Masiero, époustouflante en femme fière qui se bat pour conserver sa dignité et reprendre le contrôle de sa vie. Pendant les 80 minutes que l’on passe avec elle, on s’attache à cette grande dame, on se passionne pour son combat pour ne pas sombrer dans la misère.
Au galop, autre film présenté à la Semaine de la critique, est le premier long métrage de l’acteur Louis-Do de Lencquesaing (qui s’était déjà essayé à l’exercice du court), un visage devenu familier à force de seconds rôles remarqués dans des films tels que L’Apollonide de Bertrand Bonello ou Polisse de Maïwenn, ou bien encore pour sa prestation dans Le Père de mes enfants de Mia Hansen Love.
Paul, écrivain célibataire, vit avec sa fille. Il rencontre Ada, à peine fiancée, qui a tout pour être heureuse. Lorsque Paul perd son père, elle et lui tombent amoureux.
Derrière la caméra – mais aussi devant, accompagné de sa propre fille – Louis-Do de Lencquesaing signe avec Au galop un film qui se veut à la fois autoportrait, mais également série de portraits à tous les âges de la vie. Le film brille par une galerie de personnages particulièrement touchants qui contribuent à faire d’Au galop un premier film émouvant et emprunt d’une élégante fantaisie.
Le reste de la sélection sera également l’occasion de belles découvertes, avec le passage derrière la caméra de noms tels que Mélanie Laurent et Frédéric Beigbeder. La jeune actrice aperçue chez Tarantino signe avec Les Adoptés une histoire familiale attachante et moderne en trois actes. L’écrivain adapte quant à lui l’un de ses romans les plus importants, L’Amour dure trois ans, avec la pétillante Louise Bourgoin. Enfin, Je me suis fait tout petit sera l’occasion de retrouver une nouvelle fois Denis Ménochet (Les Adoptés), cette fois-ci aux côtés de Vanessa Paradis, dans une comédie romantique pleine de surprises. |
|
2012年法國電影一覽
香港法國電影節忠於傳統,每年為香港的觀眾概括地介紹一些在法國及在國際的大型影展中備受注目的電影。今年選擇的影片種類豐富,幾乎包羅了每一種類型的電影,更有不少是感人肺腑之作。現在為大家介紹其中的幾部。
Augustine d’Alice Winocour
曾在康城影展的影評人週作特別放映,《恨他不在》(J’enrage de son absence) 是桑德蓮博納妮 (Sandrine Bonnaire) 執導的第二部電影,這是她繼 2008 年製作了獻給患自閉症的妹妹的紀錄片《她的名字叫莎比娜》(Elle s’appelle Sabine) 後拍攝的第一部長片。
這位演而優則導的女導演在此製作了一部細膩感人的劇情片,完美的導演手法讓部份情節帶有點兒驚慄片的氣氛。瑪杜向她的前夫積克:一名心中充滿苦楚的男人(由著名的威廉赫特 (William Hurt) 飾演) 傾訴心事。離開了十年的他突然再次出現在瑪杜的生命中。當年,他們是在失去了獨生子後分手的。現時,瑪杜已再婚並育有一個七歲大的兒子保羅。沒多久,積克和保羅已非常投契。瑪杜禁止他們再相見,但積克並不打算就此停止……
努艾薇盧烏斯基 (Noémie Lvovsky) 的最新作品《卡米爾時光倒流》(Camille redouble) 是另一部曾在康城影展中介紹的電影,這次是在導演雙週的環節中放映,亦是一部感人之作。
卡米爾十六歲時認識艾力。二人相戀並且有了一個女兒。但25年之後,艾力為了一個更年輕的女子而離開卡米爾。除夕夜,卡米爾突然感到不適,之後發現自己時光倒流,回到過去,回到了認識艾力前,母親逝世之前的幾日。她希望因此能改變事情發展的方向……
《卡米爾時光倒流》由導演努艾薇盧烏斯基親自粉墨登場,再加上多位演技精湛的配角 (佑蘭特摩露、丹尼普達利德斯)。是一部輕快,笑料豐富,極具創意和使人耳目一新的喜劇。
同樣來自導演雙週,《嫲嫲的喪禮》(Adieu Berthe) 是導演般奴波達里斯 (Bruno Podalydès) 的新作。故事講述阿芒 (丹尼普達利德斯飾) 與妻子一同打理一間藥房。他正打算與妻子分手。阿芒偷偷地為情人艾莉絲 (華麗兒雷米絲 (Valérie Lemercier)飾) 的女兒準備一場魔術表演。但阿芒其實最雖要做的是為祖母芭特的喪禮打點一切。但他發覺自己對此毫無頭緒。 還有,芭特究竟是誰啊?
Le Prénom de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patelière |
《名字》(Le Prénom) 是改編自一齣非常受歡迎的同名話劇,電影的版本由話劇的原班人馬親自上陣。四十多歲的雲遜一生如意,並且即將首次成為父親。他應邀到家姐和姐夫的家吃晚飯,在那裡重遇童年時的朋友克洛德。大家滿心歡喜地等待遲到的未來媽媽,而當雲遜被問到快將出世的孩子叫甚麼名字的時候,本來愉快的晚會迅速變成惡夢。
雖然電影的情節與話劇完全一樣,但這改編的電影的版本也十分成功。除了對白精彩之外,各位演員(查洛克貝寧 、帕德烈布雷埃 、華麗兒班姬姬)也有出色的表現。
《兩腳生風》(Du vent dans mes mollets) 是一部珍貴的電影,由艾麗絲查嫮綺Agnès Jaoui、丹尼普達利德斯、伊莎貝嘉希Isabelle Carré圍繞着兩名女童:哈雪兒和華麗兒一同演出。
哈雪兒的父母太過寵愛她,樣樣都要搶着為她做,有時反而好事變壞事。而她本來井井有條的生活卻因勇敢的華麗兒的出現而改變了。兩人很快成為了最要好的朋友……《兩腳生風》是一部細膩感人的電影,是一個有關童年和友誼的美好故事。
法國導演新生代 ─ 處女新作
香港法國電影節每年都為觀眾介紹一系列新晉導演初試啼聲的作品。舉辦專題環節是法國電影節一貫以來的宗旨,而「發掘」新才俊更是電影節其中一個優先的考慮,並在電影節期為那些我們覺得具潛質,值得推介的新晉導演提供展示作品的空間。就是這些新秀不停地為法國電影注入新血。本屆的選片包括一些特別強勁和成功之作。
其中一部是女導演艾麗絲溫奴古 (Alice Winocour) 初次執導演筒之作《奧古斯丁》(Augustine),當它在今年的影評人週作特別放映時引了起極大的迴響。畢業於法國視聽影像高等學院 (FEMIS) 的劇作系,這位年輕女導演在這部由真人真事改編而成的影片中顯示出極大的野心。《奧古斯丁》是有關兩個人的相遇。一個是著名的精神科醫生查高,另一個是他的病人奧古斯丁。但影片成功之處最主要還是在於這兩位演員的對手戲以及他們兩人相遇時所產生的化學作用。
一邊是法國電影界十分熟悉的面孔:雲遜蘭頓 (Vincent Lindon)。另一邊是年輕歌手蘇歌 Soko (原名Stéphanie Sokolinski),她的面孔在亞洲區可能較少人認識,但在本屆電影節的另一部電影,維珍妮德斯班特 (Virginie Despentes) 的《再見,吾愛》(Bye Bye Blondie) 中也會看到她的演出。片中,醫生與他的研究對象之間的關係既謹慎又充滿性的張力。這部初試啼聲之作手法細膩,令人印象深刻。
另一部同樣值得留意,於2011年在威尼斯影展中大受影評人和觀眾讚賞,並於年初在法國公映的電影是史勞梅奈居 (Cyril Mennegun) 的第一部電影《住在車裏的女人》(Louise Wimmer)。快將五十歲的路薏絲已走頭無路:她一無所有,所有的家當全都堆放在她汽車中的一個箱子內,這汽車亦是唯一為她提供遮風擋雨的地方。人們對她的過去一無所知,只知道她剛離婚,而這次分手可能就是導致她開始過着漂泊生活的原因。
這影片成功的因素有部份應歸功於女主角歌蓮娜馬斯浩 (Corinne Masiero) 出色的演技,她將一名為了維護自己的尊嚴和堅決要靠自己雙手過活的驕傲女子活現於銀幕上。
另一部曾在影評人週中介紹的電影《衝動》(Au galop) 是路易杜德朗伽山 (Louis-Do de Lencquesaing) 由演員轉為導演後的第一部作品,他的面孔因曾參與尚保羅貝蒙多的《Apollonide》及馬伊雲 (Maïwenn) 的《青少年警隊》(Polisse) 等影片的演出,又或者因為在米雅-韓桑露芙的《Le Père de mes enfants》中精彩的演出而為人所熟悉。保羅是一名單身作家,並與女兒一起生活。他邂逅了剛剛訂婚,生活愜意的雅達。兩人在保羅失去了父親之後墮入愛河。路易杜德朗伽山在他的親生女兒陪同下製作了《衝動》這部自傳式的電影。
這環節的其他作品其實也非常值得我們留意的,一些我們熟悉的名字從鏡頭前轉到鏡頭後,如梅蘭妮羅朗 (Mélanie Laurent) 及法德烈貝格伯德 (Frédéric Beigbeder)。曾在Tarantino 的電影中出現的年輕女演員梅蘭妮羅朗在《收養》(Les Adoptés) 中以三幕劇形式講述一個溫馨的現代家庭故事。作家法德烈貝格伯德將自己的其中一本小說改編成電影《愛情保鮮期三年》(L’Amour dure trois ans),並請來青春煥發的蕗薏思布吉安 (Louise Bourgoin) 擔任女主角。最後,在《渺小如我》(Je me suis fait tout petit) 中,我們再次欣賞到丹尼梅努瑟 (Denis Ménochet) (《收養》) 的演技,這次他與雲妮莎巴拉迪 (Vanessa Paradis) 合作演出一部充滿驚喜的浪漫喜劇。 |
|