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Comics Concert® |
Depuis 2004, Connie Lam, directrice générale du Hong Kong Arts Centre (HKAC), entretient des relations avec Benoît Mouchart, directeur artistique du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Mais c’est en 2011 que « Kaleidoscope», exposition sur l’histoire de la BD de Hong Kong, a eu lieu pour la première fois à Angoulême. Au début de cette année, cette collaboration a pris une nouvelle forme : HKAC y a envoyé deux artistes, Little Thunder et Siuhak, pour rejoindre l’équipe graphique du « Concerts de dessins® », un spectacle très apprécié des festivaliers. Et maintenant, c’est au tour d’Angoulême, en collaboration avec HKAC et l’Alliance Française de Hong Kong, d’envoyer les dessinateurs Mathilde Domecq et Charles Berberian et les musiciens Areski Belkacem, Patrick Baudin, Dondieu Divin, Bobby Jocky, Yan Péchin, à Hong Kong à l’occasion du French May. Connie Lam, promotrice des échanges entre les artistes d’Angoulême et Hong Kong, présente la scène et la culture de la bande dessinée de Hong Kong et les quatre dessinateurs parlent de leur art de la bande dessinée.
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Mathilde Domecq ©Glénat, auto-portrait |
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Siuhak, Fake Forensic Science |
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Little Thunder, Kylooe 3 cover |
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Charles Berberian, Telerama, DEF |
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Siuhak, auto-portrait |
« Pour organiser ces échanges entre Angoulême et Hong Kong, il faut avoir de l’amitié et du temps. Pour construire une relation avec les Français, il faut alors un ami ou une amie française qui puisse bien parler anglais ! » dit Connie Lam avec un grand sourire, en précisant que la mission du HKAC est de promouvoir la culture locale et les échanges culturels. Le Centre soutient la bande dessinée hongkongaise depuis les années 80 : « La BD de Hong Kong n’est pas seulement une culture populaire, dit Connie, mais aussi une forme d’art qui favorise la communication. Elle fait appel à de nombreuses techniques et reflète les changements de la société hongkongaise. »
Après les rencontres avec les lec teurs à Angoulême, Connie a découvert que les Français méconnaissaient la bande dessinée de Hong Kong et étaient agréablement surpris qu’elle soit différente de la BD française, mais surtout de la BD chinoise et japonaise. Ils ont apprécié ses dessins très fins et la grande énergie qu’elle révèle. Connie à son tour a été surprise de voir le grand respect que les Français portaient à la bande dessinée, alors que la majorité des Hongkongais la traite comme un simple produit commercial. « La BD française est plutôt philosophique et mélancolique et s’adresse à différentes catégories de lecteurs. » À Hong Kong, insiste Connie, l’Arts Centre veut aussi élargir le public de la BD au niveau des familles, et souligner sa qualité artistique. Il va bientôt ouvrir à Wanchai Comix Homebase, un espace permanent dédié à la bande dessinée hongkongaise. Ce
« Concert de dessins® » qui allie bande dessinée et musique, ouvrira de nouveaux horizons pour le public et les artistes de la BD de Hong Kong.
Little Thunder : Il suffit de dessiner ce que l’on veut
Little Thunder, illustratrice et auteure de bandes dessinées de Hong Kong, a moins de trente ans. Elle ne veut surtout pas s’attacher à un style particulier dans sa création : « Le style change selon l’âge et l’expérience, dit-elle, et j’aime le changement. » Elle est allée apprendre la pole danse et l’acupuncture afin d’enrichir son expérience, les thèmes et le dessin de ses personnages. Ses parents peignent tous les deux. Pour elle, peindre est une habitude qui fait partie de la vie quotidienne : « La bande dessinée est une chose magique, un art facile à apprécier, mais l’intelligence, la technique et les messages que l’on y met, ne sont guère plus faciles dans les autres créations artistiques, ce n’est pas un jeu d’enfant. La musique et la bande dessinée sont également des outils pour transmettre le message, ces deux médias se complètent naturellement, d’ailleurs leur rencontre se produit fréquemment. »
Cinq ans après l’obtention de son diplôme de collégienne, Little Thunder est allée à Guangzhou pour dessiner à temps plein. Elle est revenue à Hong Kong en 2006, à partir de 2007 elle a publié chez Dargaud, la maison d’édition belge, sa trilogie KYLOOE. Elle a collaboré à l’album des chanteurs de Canton Pop, mais aussi avec des marques internationales comme Givenchy et Lanvin, et une animation avec la chanteuse française Jena Lee dans sa vidéo musique Du Style. En 2012, elle a fait sa première exposition personnelle de BD intitulée « Confession ».
Little Thunder pense que la bande dessinée est très importante pour la croissance et le développement de l’appréciation esthétique chez les enfants : « La culture des mangas de Hong Kong est étrange, beaucoup de gens pensent que la BD est seulement pour les enfants et les jeunes, et les parents ont peur qu’elle ait une mauvaise influence sur leurs enfants. Une bande dessinée en France sera de l’art, et à Hong Kong, une bagatelle sans valeur. » Little Thunder « n’attend rien » de la bande dessinée hongkongaise, elle veut seulement se consacrer à son travail et dessiner ce qu’elle veut.
Siuhak : Je ne suis pas un inconditionnel de la bande dessinée
« La bande dessinée et les autres arts sont des sortes de médias, ils expriment seulement la même chose sous différentes formes. Si la danse exprime un certain type de réactions émotionnelles, la bande dessinée fait de même. En fait, bande dessinée et cinéma sont très proches, leur story-board et les dialogues sont similaires. C’est un cinéma muet. » Siuhak aime regarder la danse moderne, voir comment d’autres utilisent uniquement leur corps, sans crayon, sans papier pour s’exprimer : « Celui qui dessine doit regarder d’autres choses, ce que vous voyez peut stimuler votre créativité. »
Siuhak ne se limite pas à une seule forme de création artistique, d’ailleurs il n’est pas trop fidèle à la bande dessinée: « Si je dessine, c’est la destinée qui me conduit. » Sans bon résultat au bac, il a été « obligé » d’aller étudier le design graphique à l’Université Polytechnique de Hong Kong. Après ses études, il a appris l’écriture de scénarios avec Wong Kar-wai, puis il a fait des dessins de couverture des romans de Li Bi-hua, de la publicité et de l’illustration de clips vidéo, a aussi réalisé une chronique en bande dessinée dans le magazine East Touch qu’il a publiée en série Fake Forensic Science. En 2008, il est devenu parolier des chansons du Canton Pop.
Siuhak s’adresse à la conservation du patrimoine : « Je suis né et ai grandi à Hong Kong, je ne peux ignorer mes sentiments pour Hong Kong. Je ne me souci pas d’aller à l’étranger. » Siuhak vit depuis son mariage à Hangzhou où il s’est installé depuis cinq ou six ans, mais son cœur reste toujours attaché à Hong Kong: « Dans A Chance of Sunshine, œuvre de Jimmy Liao, on ne sait pas où est la ville, où est la fontaine, la vie humaine est une vie sous la mondialisation dans laquelle l’homme est toujours solitaire. Je ne dirais pas que c’est une œuvre médiocre, mais je préfère dessiner la fontaine du HLM de Ngau Tau Kok à Kowloon, et son personnage très local portant uniquement un short et un débardeur, un mégot à la bouche. » Siuhak espère que sa bande dessinée apporte bonne humeur aux lecteurs, et les fasse réfléchir sur la vie de Hong Kong.
Mathilde Domecq : la liberté totale d’expression
« En ce qui me concerne, ce qui donne un intérêt tout particulier à la bande dessinée, c’est la liberté totale d’expression de ce média, avec des moyens minimums. » dit Mathilde Domecq, jeune artiste de Marseilles, diplômée en illustration aux Arts décoratifs de Strasbourg. « On peut travailler seule et faire varier la palette des univers et des personnages à l’infini. Récit épique, historique, intimiste, aventure, romance, science-fiction... Tout est possible avec une simple feuille blanche et un crayon. » Mathilde Domecq a choisi d’être auteure de BD par passion. Elle se voit comme une auteure complète. Elle écrit, elle dessine et elle met en couleurs ses récits : « J’aime la notion d’artisanat. » Pour elle, la bande dessinée est une forme d’expression et de création, cela suffit à la compter comme un art.
Sa toute première passion est le dessin. La seconde, l’écriture : « Tenter de créer des personnages qui vont vivre des aventures, ressentir des émotions, et peut être toucher des lecteurs... C’est extrêmement stimulant. » Ses influences sont très larges et couvrent la bande dessinée de Franquin à Moebius en passant par Otomo, Bourgeon, Dumontheuil... Et aussi la littérature comme les textes de Vian, Tournier, Brussolo, Char, Prévert... ainsi que le cinéma d’Orson Welles et celui de Myazaki... Ses premières créations étaient pour la presse jeunesse : Mission Saturne avec Herlé au scénario dans Pif Gadget, Poï-Poï & Tito dans Glop-Glop et Basile & Melba dans Tchô!. Actuellement elle travaille sur le tome 2 de la trilogie Paola Crusoé, un récit d’aventure jeunesse aux Éditions Glénat.
Pour Mathilde Domecq, musique et bande dessinée se complètent parfaitement. Elle voit des liens, des parallèles puissants dans les questionnements des artistes qui les pratiquent : « Et le fait que la bande dessinée sollicite au premier abord la vue et la musique l’ouïe en fait des complices de choix pour toucher le public dans une expérience mixte. » L’aventure du « Comics Concert » est pour elle hors du commun : « Elle me propulse dans une énergie qui est totalement différente de celle de ma table à dessin. Partager un moment de création avec d’autres auteurs et des musiciens est déjà exceptionnel. Et être dans l’instantané de la représentation sur scène, face à un public, est à la fois effrayant et très excitant. »
Charles Berberian : l’art de raconter une histoire en dessinant
Charles Berberian, dessinateur et scénariste français d’origine arménienne, né à Bagdad (Irak) en 1959, a découvert la bande dessinée française à l’âge de dix ans : « Je ne sais pas si la bande dessinée est un art, dit-il, le dessin, oui. » Pour lui, la bande dessinée « c’est l’art de raconter une histoire en dessinant ». La particularité de la bande dessinée, aux yeux de cet ancien étudiant de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, est que contrairement à la littérature, on peut lire une bande dessinée sans savoir lire, et que contrairement au cinéma, on peut lire à la vitesse qu’on veut, regarder un dessin longuement et le suivant très vite.
Actuellement président de la commission bande dessinée au Centre National du Livre (CNL) et lauréat du grand prix de la ville d’Angoulême en 2008, Charles Berberian a publié plus de 25 albums et de nombreux travaux d’illustration avec son collaborateur Philippe Dupuy sous le nom « Dupuy Berberian ». « Je suis un auteur qui essaye de faire de bons livres. J’aime en lire et j’aime en créer. » Ce que Charles Berberian veut garder toujours dans sa création de la bande dessinée c’est l’humour :
« Parce qu’en tant que lecteur, c’est ce que je préfère. » Il a été notamment influencé par la bande dessinée francophone (belge, française, suisse) des années 70 qui lui a ouvert l’esprit avec des auteurs comme Mœbius, Druillet, Brétecher, Gotlib, Fred, Reiser, Franquin, Kamagurka, Poussin…
Charles Berberian est aussi attiré par la musique : « Beaucoup d’auteurs de bandes dessinées sont également musiciens. Pour ma part, j’aime faire de la musique entre deux dessins, ça me fait du bien et j’ai l’impression de mieux dessiner après ce genre de pause. » Le spectacle « Comics Concert » qu’il a fait à Angoulême et qu’il fera à Hong Kong lui donne une occasion de mêler la musique et la bande dessinée : « C’est un plaisir de dessiner en musique avec des musiciens tels que Areski Belkacem. C’est aussi un honneur. Areski fait partie, avec Brigitte Fontaine, des gens qui ont transformé définitivement la chanson française. D’un jardin à la française où tout est bien rangé, ordonné, ils ont fait un jardin luxuriant, foisonnant et surprenant, où l’ordre et les parfums changent à chaque écoute. »
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自2004年以來,香港藝術中心(HKAC) 總幹事林淑儀與法國安古蘭國際漫畫節藝術總 Benoît Mouchart 為合作推廣漫畫藝術事宜不斷聯繫。2011年,藝術中心主辦的「翼動萬花筒—香港漫畫歷史展覽」才能首次在安古蘭舉行。今年初,港法兩地漫畫藝術出現了新的合作形式:香港藝術中心派出門小雷和小克兩位藝術家到安古蘭參與備受歡迎的漫畫音樂會的繪圖設計團隊演出。現在,趁著「法國五月節」的美好時機,輪到安古蘭團隊來港與香港藝術中心及香港法國文化協會合作,讓法籍漫畫家Charles Berberian 和 Mathilde Domecq, 音樂家 Areski Belkacem、Patrick Baudin、Dondieu Divin 、 Bobby Jocky 和 Yan Péchin 來港演出。促進香港與安古蘭合作交流的林淑儀,暢談香港的漫畫文化,參與音樂會的四位藝術家則抒發他們的漫畫藝術觀。
「要撮合安古蘭和香港之間的交流,你必須建立友誼和花時間。要與法國人打交道,那麼你得認識一個可以講一口流利英語的法國朋友了!」林淑儀微笑著指出香港藝術中心的使命是推廣本土文化和促進文化交流。其實上世紀80年代,藝術中心已開始支持本土漫畫:「香港漫畫不僅是一種流行文化,也是一種最容易溝通的藝術形式。它融合了許多不同的繪畫技術, 甚至能夠反映香港社會的種種變化。」林淑儀說。
在安古蘭與讀者見面後,林淑儀發現法國人除了對香港漫畫一無所知,又驚喜於香港漫畫與法國的截然不同,更驚訝於港漫不像中國的、也不同於日本的以外,他們很欣賞港漫非常精細的綫條和創作爆發力。大部分香港人只把漫畫當作簡單的商品,相對於法國人那種十分尊重漫畫創作的態度,倒讓林淑儀感到驚訝萬分:「法國漫畫具哲理性和憂鬱的素質,並有針對不同層面讀者的各種創作。」林淑儀也希望香港仿效法國全民支持漫畫藝術,能夠擴大漫畫讀者範圍至家庭層面,並強調漫畫的藝術質量。藝術中心在香港灣仔建立的「動漫基地」很快便落成,而這場結合了漫畫和音樂的演出,即將為香港觀眾和漫畫藝術家開啓新的視野。
門小雷 : 只要畫自己想畫的就好了
門小雷, 三十歲不到的香港插畫及漫畫家。不愛刻意保留創作風格的她認為:「風格會隨著成長、經驗而改變,我喜歡改變。」小雷曾跑去學習跳鋼管舞和針灸來豐富自己的人生經歷、作品題材和人物的造型綫條。父母都是畫畫的人,於她, 繪畫是一種習慣了便繼續做的日常生活:「漫畫是很神奇的東西,是一種很容易入口的藝術,但當中要運用的智識、技術和可以傳達的訊息,絕對不比其他藝術創作少,也絕不兒戲。音樂和漫畫也是用來傳遞訊息的,兩個媒體走在一起很合理,也是經常出現的事。」
中五畢業後,小雷跑去廣州做全職漫畫家。2006年回港發展,2007年始在比利時出版社 Dargaud 出版彩色漫畫《KYLOOE》三部曲。期間為容祖兒、何韻詩等香港音樂人繪畫專輯插圖,也與品牌 Givenchy 及 Lanvin 合作,更在法藉歌手 Jena Lee 的 MV《Du Style》中繪畫動畫。2012年開首個個人漫畫展覽「告白」。
小雷認為其實漫畫對小孩的成長和審美觀非常重要:「香港的漫畫文化比較畸形,很多人覺得漫畫只是小孩、年輕人會看的東西,家長生怕小孩看太多漫畫會學壞。同一篇漫畫,在法國可能是藝術,在香港會被視為兒戲、不值錢。」對香港漫畫創作,小雷「沒有期望」,她「只要努力畫、用心地畫自己想畫的就好了。」
小克:我不迷戀漫畫
「漫畫與其他藝術都是一種媒體,骨子裏要表達的都一樣,只是形式不同罷了。如跳舞,是要表達某一種情緒,漫畫亦然。只是各種藝術的限制不同而已。跳舞是用身體,畫漫畫就用筆和綫條來表達。其實漫畫與電影很接近,分鏡與對白相似。是無聲的電影。」小克愛看現代舞,看別人如何只用身體去表達情感:「畫畫的人,一定要看其他東西,所看到的,會刺激你的創作。」
小克不執著藝術創作形式,也不太忠於漫畫:「我畫漫畫,是命運擺佈。」中學會考成績不佳,「被逼」到香港理工修讀平面設計。畢業後,跟王家衛學習過寫電影劇本,其後為李碧華小說作封面畫,也繪畫廣告和音樂影片插畫、在《東Touch》雜誌創作作漫畫並結集出版《偽科學鑑證》。2008年開始寫作廣東歌詞。
小克喜愛繪畫本土保育主題:「在香港生長,無法逃避對香港的感情。我從來不稀罕走出世界。」小克與來自杭州的太太到杭州定居已五、六年,但心繫香港:「幾米的《向左走.向右走》所繪畫的不知道是什麽城市、哪裏的噴泉,人的生活是一種全球化的生活模式,全球化標簽了城市人一定是寂寞的。不是說這作品不好,可是我情願畫香港牛頭角屋村裏的噴泉,人物是穿著短褲背心、叼一口煙的街坊。」小克希望自己的漫畫能讓讀者快樂,能令人反思香港的生活。
Mathilde Domecq:完全自由的表達方式
「漫畫於我,有一種特殊的意義,這是一種動用最少手段創作的百分百自由的表達方式 。」Mathilde Domecq,一個來自馬賽的年輕藝術家,畢業於斯特拉斯堡裝飾藝術學院插圖系。「我們可以獨立工作, 同時可以色彩創造無窮無盡的宇宙和人物故事。史詩式的、歷史的、親密的、冒險的、浪漫的、科學小說等…… 只要一張簡單的白紙和一支鉛筆,什麼都可以創造出來。」Mathilde Domecq 憑着對漫畫的熱愛而選擇成為漫畫家。她視自己為一個完整的作者,她一手包辦書寫故事、繪畫、著色等:「我喜歡這種藝的概念。」對她來說,漫畫是一種表達和創作的形式,它足以稱為一門藝術。
她的首要激情是繪畫素描,其次是寫作:「我試圖創造冒險的、感受情感的人物, 並嘗試觸動讀者……這是非常有挑戰性的。」影響她的作品非常廣泛 , 由 Franquin à Moebius 到 Otomo, Bourgeon, Dumontheuil 的漫畫,以至文學方面有 Vian, Tournier, Brussolo、Char, Prévert 等文字,Orson Welles 及M y a z a k i 的電影...他的第一部作品刊登在青年出版社:《Mission Saturne》(由 Herlé 書寫,《Pif Gadget》刊登),《Poï-Poï & Tito》(Glop-Glop),《Basile & Melba 》(Tchô!)。目前,她正在創作一個冒險青年的故事《Poala Crusoé》三部曲的第二卷, 由 Editions Glénat 出版。
對於 Mathilde Domecq 來說,音樂和漫畫相得益彰。讓她看到藝術家在實踐創作時所遇到種種相關和核心的問題:「事實上,漫畫是由視覺首先吸引人,而音樂則從聽覺,兩者互相合作是最佳的選擇,會在混合的體驗中觸動觀眾。「漫畫音樂會」對於她,是一種不尋常的經歷:「它把我推到一種完全不同於我在自己的工作桌子裏的能量上。在舞台上面對觀眾,與其他作家和音樂家分享創造的時刻,是既可怕,又令人興奮的。」
Charles Berberian:以繪畫來講故事的藝術
Charles Berberian,亞美尼亞裔的法國籍漫畫家和編劇,1959年出生於巴格達(伊拉克),10歲時發現法國漫畫:「我不知道漫畫是不是一門藝術,而繪畫,是的。」對於他來說,「漫畫是一門以繪畫來講故事的藝術」。在這個巴黎高等美術學院的舊生眼裏,漫畫的獨特之處,與文學相反,目不識丁的人也能閱讀一本漫畫書,此外又與電影完全不相同,人們可用想要的速度閱讀,可以花很多時間慢慢看,也可以非常迅速翻閱。
他的同事 Charles Berberian 目前是國家圖書中心(CNL)漫畫委員會主席,為2008年安古蘭城市大獎得主,與 Philippe Dupuy 共用「Dupuy Berberian」的名字, 出版了超過25 張專輯和無數插畫作品。
「我是一個試圖創作好書的作家。我喜歡閱讀,我喜歡創造。」Charles Berberian堅持在他的漫畫創作中保留幽默感:「作為一名讀者來說,這是我比較喜歡的東西。」他尤其受70年代法語漫畫(比利時, 法國,瑞士)影響,Mœbius、Druillet、Brétecher、Gotlib、Fred, Reiser、Franquin、 Kamagurka、Poussin 等給他開了靈魂的一扇窗戶……
Charles Berberian 同時受音樂吸引:「許多漫畫家也是音樂家。對於我而言,我喜歡在繪畫兩張圖之間聽音樂,這讓我感覺很好,令我覺得休息以后的繪製會更有突破的表現。」他在安古蘭演出過,而到香港表演的「漫畫音樂會」,讓他再有機會混合音樂和漫畫創作:「與如 Areski Belkacem 這樣的音樂家在音樂中繪畫漫畫,是一種樂趣。這也是一種榮耀。 Areski 與 Brigitte Fontain 均屬於那群永遠改革法國歌曲的創造者。他們從一個井井有條、一切美好的法國花園, 改造成一個豪華豐盈、鬱鬱蔥蔥和令人驚訝的花園, 每一回傾聽,音色秩序和香氣均變幻無窮。」
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