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Pierre Albert-Birot est une sorte de pyrogène
Si vous voulez enflammer des allumettes
Frottez-les donc sur lui
Elles ont des chances de prendre
(Guillaume Apollinaire)
Pierre Albert-Birot vit le jour à Angoulême en 1876, et la première photo que l’on ait de lui, le représente un fusil à la main, vers ses sept ans, objet qu’il ne touchera d’ailleurs plus jamais à l’âge adulte. Un jour aussi, il fait sa première communion :
« C’est là le seul geste traditionnel, le geste comme tout le monde, qu’il m’ait été donné de faire. » Le jeune PAB crée cependant un théâtre de marionnettes pour lequel il écrit des pièces, invitant par la même occasion le village de Chalonnes, près d’Angoulême, à ses représentations. La famille en effet vivait dans le château de ce village mais le père ayant fait de mauvaises affaires, il fallut partir pour s’installer à Bordeaux où notre futur poète connaîtra le lycée. Il recevra des leçons particulières de grec et offrira à son professeur un porte-cigares exécuté de main de maître par ses soins grâce à une machine à pédale de la taille d’une machine à coudre. Détail direz-vous mais qui laisse déjà percer l’artisan méticuleux sous le créateur non-conformiste qu’il deviendra.
A cette époque surviendra également selon ses dires un incident fâcheux : son père amoureux d’une amie de sa mère quitte le toit conjugal et PAB est laissé à sa mère qui se met dans l’idée de faire de son fils un saint-cyrien. Mais dans le même temps, les ressources s’épuisant, elle décide d’ouvrir une pension de famille dans sa maison et y viennent habiter de jeunes danseuses du théâtre voisin que PAB prendra plaisir à espionner dans leur vie quotidienne et y adviendra ce que vous pouvez imaginer... Malheureusement nombre d’entre elles filant à l’anglaise, l’affaire périclite et Mme Albert-Birot est réduite à tenter sa chance à Paris. Ils habiteront cité Jarry, la mère s’improvisera couturière et Pierre commence à barbouiller et écrivasser. Il a seize ans et dans l’impossibilité de retourner au lycée faute d’argent.
Il rencontrera alors le sculpteur Georges Achard qui lui fera une place à l’Ecole des Beaux-arts et ira aussi recueillir les conseils de Gustave Moreau. Il reçoit même de la ville d’Angoulême une bourse de 400 francs par an qui l’autorise à baptiser atelier personnel une baraque en bois sur le boulevard Montparnasse. On l’aperçoit à la Sorbonne et au Collège de France où il suit des cours mais sa grande habileté de restaurateur de meubles et d’objets anciens lui permet de décrocher en 1900 un emploi chez l’antiquaire parisien Larcade, emploi qu’il conservera jusqu’en 1950. Il sculpte aussi des façades de maisons. En 1913, il épouse le plus légitimement du monde Germaine, une musicienne qui va le soutenir dans ses actions modernistes et d’avant-garde. En effet, en 1916, PAB fonde la revue SIC, comme le oui catégorique latin mais qui se traduit par Sons, Idées, Couleurs. « Oui vraiment je suis né en janvier 1916, avant je n’étais que fœtus ». Et cette revue entrera dans la légende... PAB. n’était alors qu’un peintre et sculpteur désargenté qui sentait vivre en lui un esprit moderne mais encore à la recherche de son identité d’artiste et que les difficultés matérielles empêchaient de se vouer à une véritable réflexion... Le premier numéro sera entièrement rédigé par ses soins sans qu’on n’y voie sa signature, huit pages pour 0,20 centime dont on peut citer le début du texte d’ouverture :
Premiers mots
Notre volonté :
Agir. Prendre des initiatives, ne pas attendre qu’elles nous reviennent d’Outre-Rhin.
Notre désir :
Regarder, voir, entendre, chercher et vous emmener avec nous.
et de REFLEXIONS
En cour d’assise un savant s’écriait : « De l’arsenic, il y en a partout, j’en trouverais dans le bras de ce fauteuil ! » Comme l’arsenic la beauté est partout, excepté dans la plupart des « ŒUVRES D’ART ».
Le deuxième numéro sera lui aussi entièrement conçu par PAB qui consacrera un article enthousiaste au futuriste italien Gino Severini « Le tableau jusqu’alors fraction de l’étendue devient avec le futurisme fraction du temps »
Severini le mettra en contact avec Guillaume Apollinaire, poète blessé, bandeau au front dans son uniforme d’artilleur bleu horizon. Ils sympathisent tout naturellement et dans le numéro 4, PAB publie d’Apollinaire le poème Avenir qui se termine par cette strophe
regardons nos mains
qui sont la neige
la rose et l’abeille
ainsi que l’avenir.
Ensuite, la revue accueillera Reverdy, Soupault, Aragon, Breton, Tzara qui fonde en ces mêmes jours le dadaïsme en Suisse ainsi que Raymond Radiguet. PAB apportera poèmes imprimés en différents caractères, notes critiques abruptes et développera ses idées d'une peinture « nunique », « art de maintenant franchement neuf ». Dans le numéro 14 de SIC où il lui est demandé : « Vous pensez que jusqu’ici on n’aurait fait qu’un art simple, un art correspondant à peu près à quoi ? », il répond « Au végétal, aux invertébrés, tout au plus. Nous assistons à l’éclosion des premières formes de l’art vertébré »... Mais se préparait la représentation des Mamelles de Tirésias intitulé drame « surréaliste » par PAB alors qu’Apollinaire avait d'abord suggéré « surnaturaliste ». On connaît depuis la fortune de ce nouveau mot... La musique était de Germaine, les décors, accessoires et costumes du peintre cubiste Serge Férat, le chœur comptait Max Jacob. PAB avait imposé les principes d’un théâtre non réaliste et les acteurs portaient des masques. Le drame eut donc lieu le 24 juin 1917 et l’exécution musicale fut confiée à un personnage à l’allure de Sioux dirigeant mirliton, accordéon, baguette tout cela accompagné par de la porcelaine cassée. Le succès fut énorme et les chœurs bissés mais évidemment une partie de la presse invitée se déchaîne avec une égale férocité contre Apollinaire et PAB. : « Trois mots surgissent en guise de point final sous ma plume et je les lance à la tête de ces bateleurs. Ah ! les cochons ! »
La revue SIC ne fut pas non plus épargnée : « une revue qui s’appelle SIC où des pantins déliquescents du cubisme intégral, des clowns de la plume comme Albert-Birot et Jean Cocteau saccagent misérablement le papier (...) ». La revue n’en continuera pas moins à se vendre mais en 1919, paraîtra son dernier numéro. PAB s’en expliquera d’une seule phrase : « Les revues d’avant-garde doivent mourir jeunes. »...
En 1917, PAB avait sorti 31 poèmes de poche, préfacés par Apollinaire et c’est désormais à la poésie comme au théâtre qu’il va se vouer et faute d’éditeur, il installera tout simplement une imprimerie chez lui. La poésie de PAB se distribuera en une longue série d’œuvres : les Poèmes quotidiens, la Joie des sept couleurs, La Lune, Les Poèmes à l’autre moi, Les Cents dix gouttes de poésie. On y trouvera une joie lumineuse « Il faut que je fasse un beau poème /parce que je suis bien »
et s’y mêlèrent choses, êtres, images, sentiments, émerveillement. Il usera de jeux prosodiques et même de calligrammes comme Apollinaire afin d’habiter comme l’écrit Jean Follain, le grand ami, « un univers plus large encore que le ciel pour y projeter un moi à pareille mesure ». « Et moi je me trouve à l’étroit sous le ciel / c’est pourquoi je construis un poème / et c’est lui que je veux habiter. » Les poèmes de PAB éveillent souvent chez le lecteur une surprise par leur faculté merveilleuse à faire surgir un monde neuf, adamique, baigné de fraîcheur, comme s’il venait de naître. Et de là, le caractère déroutant de cette poésie, son immédiateté et sa simplicité, sa pauvreté voulue pourrait-on dire, quasi primitive.
En 1933, il commencera aussi la rédaction de Grabinoulor, vaste épopée de six livres à laquelle il ne mettra le point final qu’en 1963. « Ce matin-là, Grabinoulor s’éveilla avec du soleil plein l’âme et le nez droitement au milieu du visage signe de beau temps et la couverture étant aimable on pouvait d’un coup d’œil se convaincre qu’il n’avait pas seulement l’esprit virilement dressé vers la vie », suivront quelque 950 pages sans ponctuation... Max Jacob qualifiera tout simplement cet ouvrage de « gai, vivant, actuel, intelligent, fantaisiste, poétique, réaliste, osé, plus qu’osé, psychologique, synthétique, typique, truculent, simple, classique, universel, surprenant, bizarre, banal, vécu et même expérimenté, aimable et odieux, pessimiste, optimiste, sérieux, humoristique et plus qu’humoristique. » Qu’ajouter d’autre ? Jean Follain : « Il serait pourtant difficile d’appuyer chacun de ces adjectifs d’un exemple, car les caractères qu’ils dénoncent se rejoignent les uns dans les autres dans la gerbe de chacun des chapitres. »
Pierre Albert-Birot était entré dans son silence et sa solitude en 1920 pour y créer jour après jour une longue œuvre étonnante jusqu’à ce 25 juillet 1967, mais où est-il à présent ?
« Au diable l’ange et celui de l’été et celui des moulures du plafond qu’on en fasse / une peinture à l’huile » (PAB, Ange, derniers vers du dernier poème du dernier numéro de SIC)...
Œuvres d’Albert-Birot
Poèmes à l’autre moi (Poésie / Gallimard)
- Chez Rougerie, Poésie et Théâtre
- SIC, réimprimé en 1980 par Jean Michel Place
- Pierre Albert-Birot, poètes d’aujourd’hui par Jean Follain,
Pierre Seghers Editeur
Evasion
J’ai sonné
On m’a ouvert la porte
Je suis entré
Nul n’a vu le poème qui est entré devant moi
O ce dieu qui nous donne la main
Nous les poètes nous les saints
On nous ouvre la porte et l’on nous dit
Bonjour Monsieur il fait froid aujourd'hui
Oui pas mal et vous merci
Un jour un jour les aveugles verront
Et les sourds entendront
Ah mon Dieu
Les poètes ne seraient-ils pas plus seuls avec leur dieu
Marche marche tout au fond
Monte tout au haut tout au haut de la maison
Monte Monte sur la maison
Et promène-toi sur les toits comme un couvreur
Et crie dans les cheminées
Ohé comme un ramoneur
Et maintenant assieds-toi dans la gouttière
Et balance tes pieds
Sur sa ville qui court au ras de terre
Mais voici que tes jambes s’allongent
Tes pieds vont toucher le trottoir
Lève-toi et traverse la ville
En causant avec ton dieu
(La Lune ou le livre des poèmes) Rougerie |
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autoportrait de Pierre Albert-Birot |
「皮 埃爾.阿爾貝-比羅是一種導火體
如果你想劃着火柴
盡可往他身上擦去
火柴便會着起火來」
(紀堯姆.阿波利奈爾)
皮埃爾.阿爾貝-比羅1876年誕生於昂古萊姆 (Angoulême),他七歲時拍的一張照片,手中握着一支槍,這東西後來直到他長大成人,再沒碰過。一天,他領了聖體,他說:「這是一種傳統,像大家一樣,我也領了聖體」。青年皮埃爾創立了一個木偶劇團,他親自為劇團撰寫劇本,並邀請昂古萊姆附近的沙洛訥 (Chalonnes) 村的村民來觀賞。他們全家住在這村的一座古堡裡,後由於父親事業不順利,舉家便搬到波爾多居住,我們未來的詩人也在這裡上了中學。他還專門補習希臘文,並將自己用一種狀似縫紉機的用腳踩的機器製作的一個雪茄煙盒送給了補習老師。這雖然是一樁微不足道的小事,但從中卻可窺見這位後來成為一位離經叛道詩人的手藝天份。
據他自己所言,這一時期,發生了一樁令人煩惱的事情:父親戀上了母親的一位女友,拋妻別子,將皮埃爾扔給妻子獨自撫養,而母親一心想把自己的兒子造就成一名聖西爾軍校的學生。但這時家庭經濟已告山窮水盡,於是她決意在家裡開設一間家庭式膳宿公寓,這樣便引來了附近一家劇院的年輕女舞蹈員來膳宿,搞得皮埃爾心猿意馬,時時偷窺,後來發生了什麼可想而知。不幸的是,這些女士很多不辭而別,公寓瀕臨破產,於是阿爾貝-比羅太太只好到巴黎去碰運氣了。在巴黎,母子倆住在雅里城 (Cité Jarry),母親做起女裁縫的行當,而皮埃爾也開始在紙上塗塗寫寫,他已經十六歲了,但因經濟拮据,不能繼續升學。
他結識了雕塑家喬治.阿沙爾 (Goerges Achard),並由他安排在巴黎美術學校攻讀,他亦向居斯塔夫.莫羅討教 (Gustave Moreau)。他獲得昂古萊姆城每年400法郎的獎學金,這使他得以在蒙巴納斯大道租下一間木屋做畫室。人們看到他在巴黎大學和法蘭西學院上課,但他修復家具和古物的才能令他於1900年在巴黎古董商拉卡德(Larcada) 那裡獲得了一個職位,並一直工作到1950年。他還為一些建築的門面做雕塑裝飾。1913年,他非常合法地迎娶了熱爾梅娜 (Germaine),一位女音樂家,此後,她將支持丈夫的現代主義和前衛藝術事業。1916年,他創辦了《SIC》雜誌,《SIC》為拉丁文,意思是「原文如此」,雜誌充滿聲光色彩和思想。「是的,我於1916年1月誕生,這之前我只是一個胎兒。」這雜誌便開始了它的傳奇故事……皮埃爾當時只是一個身無分文的畫家和雕塑家,他自覺充滿現代精神,但仍在尋求藝術家的身份,而物質上的匱乏阻礙了他作認真思考。雜誌的第一期完全由他一人編輯,雖不見他的簽名,總共八頁,售價0,20生丁,這裡摘錄其前言的開首幾句供大家欣賞:
我們的意願:行動、創新,無需等待萊茵河彼岸給我們帶來甚麼新意。
我們的慾望:觀察、審視、傾聽,尋覓及邀你同我們一起前行和思考。在重罪法庭上一個學者嚷道:「砒霜,到處都是砒霜,我發現這扶手椅的扶手裡都有!」
雜誌第二期亦由他一手包辦,他寫了一篇評述意大利未來主義畫家基諾.塞維里尼 (Gino Severini) 的文章。他寫道:「至今為止,繪畫是空間的一部份,而隨着未來主義的到來,它將成為時間的一部份。」
接着,雜誌刊登了勒韋迪、蘇波、阿拉貢、布勒東、此時正在瑞士創立了達達派的查拉以及雷蒙.拉迪蓋 (Raymond Radiguet) 的文章。皮埃爾為我們帶來了用不同字體印刷的詩歌、艱澀的評論及闡述了他「獨特」繪畫和「鮮活的當代藝術」的思想。在《SIC》雜誌第十四期上,有人問他「你以為至今為止人們只創作的簡約藝術與何有關?」他回答道:「和植物,至多和軟體動物有關。」我們正面對脊椎動物藝術最初形式的出現。」 ……《蒂蕾齊亞的乳房》一劇正在採排,皮埃爾稱它為「超現實主義」劇作,而阿波利奈爾則稱它為「超自然主義」。這個新詞後來的命運,大家都知道。該劇的音樂由熱爾梅娜製作,佈景、道具和服裝則由立體派畫家塞爾日.費拉 (Serge Férat) 擔當,合唱有馬克斯.雅各布的份。皮埃爾制訂了非現實主義戲劇的原則,演員們一律戴上面具。戲劇於1917年6月24日上演,音樂演奏由一位有北美印第安蘇人風度的人物指揮,樂器有蘆笛、手風琴、棍棒以及一些打爛的陶瓷。演出獲得極大成功,合唱被要求再唱幾次。但應邀觀賞的一些新聞媒體則對阿波利奈爾和皮埃爾異口同聲地大張撻伐「我以三個字作結並扔向這些街頭賣藝者的頭上:啊,蠢豬!」雜誌《SIC》亦難倖免:「一本叫做SIC的雜誌,幾個立體派快脫線的木偶,幾個文學界的小丑如阿爾貝-比羅及讓.科克托之流在上面肆虐塗鴉……」雜誌不受影響,繼續發行,1919年出了最後一期。皮埃爾以一句話總結道:「一切前衛雜誌注定英年早逝。」1917年,他發表了《31首袖珍詩》(31 poèmes de poche),由阿波利奈爾寫序,從此,他便全心投入詩歌和戲劇的創作。由於找不到出版商,他便在自己家裡安裝了一台印刷機。
皮埃爾的詩歌是長長的一系列作品,計有《日常詩歌》(Les Poèmes quotidiens)、《七彩之歡樂》(La Joie des sept couleurs)、《月亮》(La Lune)、《致另一個我的詩》(Les Poèmes à l’autre moi)、《詩歌的一百一十滴》(Les Cents dix gouttes de poésie) 等。人們在其中可見到一種燦爛的歡樂:「我應寫出美好的詩篇,因為我心情舒暢。」詩歌中事物、人物、圖景、感情、驚嘆混為一體。他運用字詞的韻律遊戲,甚至像阿波利奈爾那樣利用圖形詩,如讓.福蘭 (Jean Follain) 所言攫住一位摯友的心:「在一個比蒼穹更遼闊的天地投去一個同樣遼闊的我」,「而我,在這天底下感到局促,因此我寫詩,詩歌是我長住的天地。」皮埃爾的詩歌有一種奇妙的功能,它催生出一個嶄新的、亞當的、清新得彷彿剛誕生的世界,因此在讀者心中常喚起一種驚喜。這種詩歌具有一種令人不知所措的特點:直接、樸實、幾乎近於原始的有意的貧乏。
1933年,他開始寫作《格拉比奴洛》(Grabinoulor),這部共六卷的史詩般的皇皇巨著,直至1963年才大功告成。「這天早晨,格拉比奴洛一覺醒來,心裡充滿陽光,鼻子端端正正的挺立在臉中央,這是好天氣的徵兆,而被窩是那末柔軟舒適,一眼便明白今天他無需僅僅像男子漢般地面對生活」,洋洋灑灑950頁的書,沒有一個標點符號,一氣呵成。馬克斯.雅各布用一系列的詞來形容這部著作:「快樂、生動、實際、睿智、神奇、詩意、現實、大膽、放肆、心理、綜合、典型、粗獷、樸實、古典、普世、驚奇、怪誕、平庸、真實又歷練、可愛又可恨、悲觀、樂觀、嚴肅、幽默、更甚於幽默。」還有甚麼可加的?讓.福蘭說:「欲對這些形容詞的任何一個舉例說明都是困難的,原因是它們所揭示的性質在每個章節中都混為一體。」
1920年伊始,皮埃爾.阿爾貝-比羅便一言不發、孤身隻影,日以繼夜地從事他曠日持久、驚天動地的文學創作,直至1967年7月25日,而今天他在何處?
「見鬼去吧天使,夏日的天使以及天花板線腳上的天使,讓我們把他幻變成一幅油畫。」
(皮埃爾.阿爾貝-比羅:《天使》,
《SIC》雜誌最後一期,最後一首詩的最後幾行詩 |
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