Texte : Gérard Henry

 

 
  L’Alliance Française de Hong Kong est née le 26 septembre 1953
香港法國文化協會誕生於一九五三年九月二十六日
 
 

L’acte de naissance officiel de l’Alliance Française de Hong Kong fait état du 26 septembre 1953, jour où elle fut officiellement enregistrée au bureau du Registre des Sociétés de Hong Kong. C’était en fait une renaissance plutôt qu’une naissance car on trouve des traces d’une Alliance Française à Hong Kong dès 1949, sans que celle-ci ait été semble-il, officiellement enregistrée. Le 2 octobre 1949, lors de l’assemblée générale de l’Alliance Française de Paris, le secrétaire général déclare : « En Asie nous comptions une vingtaine de sociétés avant-guerre, elles furent toutes ou presque, détruites par les guerres qui se prolongent sur ce continent. Là où nous avons pu reconstruire, nous avons reconstruit ; là où nous avions jamais été, comme à Hong Kong où Singapour, nous sommes apparus. »

Cette année 1949 est cruciale dans l’histoire chinoise, car c’est celle de la proclamation de la République populaire de Chine. Evénement qui aura de grandes répercussions à Hong Kong, la colonie anglaise, qui connaîtra un afflux de réfugiés énorme, chiffré en mars 1950 à 2,36 millions. C’est donc après la guerre dans une atmosphère d’effervescence et de renouveau que se constituera l’Alliance Française de Hong Kong sur l’initiative de quelques résidents français dans la colonie. Elle est déjà bien organisée et active, mais ne semble pas posséder de lieu propre à elle-même quand elle verra officiellement le jour le 26 septembre 1953, date de son enregistrement au Bureau du registre des Sociétés de Hong Kong, à la suite d’une demande faite par son premier président M. Pierre Huet, le 22 juin 1953.

Les premiers pas (1953-1959)
La bibliothèque du centre de Kowloon, 1973

Des débuts de cette Alliance hongkongaise, nous n’avons pas retrouvé d’archives. Les premiers documents remontent à 1953, au 12 mars, date de la première assemblée générale de l’Alliance. Le compte rendu de cette assemblée faite par un religieux, le frère Cassien, montre qu’à cette date, l’Alliance était bien vivante. La réunion se tenait dans le Hall de l’Institut Helena May prêté gracieusement. Il y fut procédé à l’élection d’un nouveau bureau, et donné un compte-rendu de l’activité de l’année écoulée. Ce premier comité est majoritairement français.

L’Alliance est alors organisée en quatre sections qui disent bien les secteurs de son activité : cinéma, radio, bibliothèque, et activités sociales. Elle ne dispense pas à ses tout débuts de cours de français et vit grâce à la cotisation de ses membres bienfaiteurs (30HKD par trimestre) et actifs (18HKD par trimestre). Les militaires des 3 armes ne paient que 50% de la cotisation locale.

L’Alliance s’installe dans ses premiers locaux qu’elle loue au deuxième étage de Saint-Louis Mansion au numéro 20, Mac Donnell Road, endroit facilement accessible par le Peak Tram ou l’autobus nº 3. Elle y dispose d’un salon de lecture, d’une salle de réunion, d’un bureau et d’une vaste pièce pour installer la bibliothèque. Dans cette période précoce, l’Alliance n’emploie aucun personnel et a très peu de moyens financiers mis à part la cotisation de ses membres. Ce sont les membres du comité qui prennent en charge les différentes activités. Chaque secteur, cinéma, radio, bibliothèque et activités sociales est composé d’au moins trois membres. Ils sont très actifs car l’Alliance propose en moyenne trois activités par mois.

L’Alliance joue à la fois un rôle social, éducatif et culturel. Social car elle regroupe autour de thés les dames francophones ou francophiles de la « bonne société ». Celles-ci organisent des déjeuners, dîners ou barbecue pour les hôtes de passage. Elle assure aussi des activités pour la communauté française comme organiser chaque année les festivités du 14 juillet à l’Hôtel Peninsula de Hong Kong et des bals costumés avec des thèmes tels que les Provinces françaises. Le jeudi 23 mars 1958 par exemple, eut lieu un bal costumé au Hong Kong Club et une tombola dont le premier prix était une voiture Renault Dauphine. Rôle éducatif par les conférences et le début de l’enseignement du français qui prendra dans le futur une grande ampleur. Rôle culturel par ses programmes sur la radio locale, ses auditions de disques publiques et commentées, ses débats autour de textes d’écrivains, ses expositions et surtout ses projections de cinéma puisqu’elle présentera, dès 1953, le premier festival du film français à Hong Kong, événement qu’elle organise toujours aujourd’hui.

L’un des soucis permanents du comité est de trouver des fonds, d’une part pour payer le loyer des locaux, d’autre part pour financer les activités culturelles. Les premiers locaux, à McDonnell Road s’avèrent vite exigus et trop loin du centre-ville. En août 1954, elle déménage au troisième étage du numéro 46, French Bank Building dans le quartier de Central dans l’immeuble de la Banque d’Indochine où se trouvent également les principales firmes françaises. Le local à l’avantage d’être clair, situé au cœur de la ville, et permet l’aménagement d’une salle pour les manifestations culturelles, d’un salon de lecture, d’une bibliothèque et d’un bureau. Cette nouvelle installation améliore très nettement la situation avec une augmentation des membres et de la fréquentation de la bibliothèque et des manifestations culturelles.

L’autre souci du comité est d’implanter l’Alliance à Hong Kong et d’en faire une association vraiment hongkongaise. Avec cette optique en vue, le comité accueillera des membres non français, d’abord un vice-président chinois (le Docteur Lou, ancien de l’université Aurore de Shanghai), puis un président britannique en 1956 (M. D.L. Strellet) car nous sommes, ne l’oublions pas, dans une colonie de sa gracieuse Majesté.

L’enseignement du français
Un des laboratoires de langue de l'Alliance, 1971

Le 2 décembre 1958, l’Alliance Française de Paris fête ses 75 ans. C’est à cette occasion que le général de Gaulle, président d’honneur de l’Alliance, prononce cette petite phrase : « On ne résiste pas à l’Alliance française. » Et d’ajouter : L’Alliance française m’apparaît comme une ambassadrice permanente de ce qu’il y a au-dessus de la politique, au dessus du « au jour le jour », au-dessus des difficultés, des divisions, des critiques (…) » Si l’Alliance peut jouer ce rôle, c’est parce que dans chaque pays où elle s’installe, elle garde son autonomie, principe qui distingue et qui distinguera toujours l’Alliance de tout organisme officiel et gouvernemental. L’une des priorités de l’Alliance dans le monde est l’enseignement de la langue française.

A Hong Kong, les cours commencent modestement en 1953 à la YMCA faute d’espace dans l’Alliance. Il y a 54 inscrits en 1e année et 12 en 2e année. « Le cours est une réussite, écrit l’attaché culturel, si l’on tient compte de trois facteurs. Le premier est la nouveauté de notre entreprise, rien n’ayant été auparavant tenté pour donner en dehors des écoles un enseignement complet de notre langue. Le deuxième facteur est la formation de nos élèves : ceux-ci en grande majorité chinois, n’étudient le français que comme 2e langue étrangère après l’anglais qui leur est indispensable et les a obligés à des études longues et difficiles. Enfin notre manque de moyens nous contraint à professer dans un local mal adapté et où les élèves ne trouvent pas l’ambiance française qui constituerait un complément utile à nos leçons. Je tente de développer également la place réservée à notre langue dans les écoles et les universités. » Le déménagement de l’Alliance à Central va cependant rendre l’enseignement plus facile.

Le temps des conférences
L’une des principales activités culturelles de l’époque était celle des conférences. A une époque où la connaissance circulait difficilement en dehors des universités, où les ouvrages scientifiques étaient peu distribués dans le grand public, les conférences étaient une façon de se cultiver. Elles étaient aussi l’occasion et le prétexte de rencontres sociales et l’occasion d’un débat d’idées qui permettait d’enrichir ces cercles sociaux souvent pour la grande partie expatriés et qui n’avaient que peu de contacts avec le milieu chinois qui les entourait. Car à ses débuts l’Alliance Française avait tout un réseau à construire dans la communauté locale, une entreprise qui demande des années d’effort. Dans la colonie où le français n’était pas pratiqué, ses étudiants encore très peu nombreux n’avaient pas non plus un niveau de langue suffisant pour suivre ces conférences.

L’un des moyens pour l’Alliance Française de Paris d’aider à la diffusion de la pensée française était d’organiser dans le réseau mondial des alliances des tournées de conférenciers. Mais l’Asie n’ayant que peu de centres, on n’y voyait guère de conférenciers voyageurs. L’Alliance Française de Hong Kong mit donc en place son propre programme, en mettant à profit les connaissances de ses membres, les voyageurs illustres de passage et le riche vivier d’experts, d’universitaires et de chercheurs français que contenaient les pays proches de l’Indochine (Vietnam, Cambodge et Laos). Les sujets couvraient des domaines aussi variés que le voyage, l’Histoire, la musique et la peinture française, la médecine, l’architecture et le patrimoine mondial.

Les plus intéressantes certainement furent celles données sur l’Asie par de grands chercheurs aujourd’hui disparus. Bernard-Philippe Groslier (1926-1986), le grand spécialiste d’Angkor et de la civilisation Khmère, fils de Georges Groslier, le fondateur de L’Ecole des Arts cambodgiens et du Musée national du Cambodge sur « Le sens et la valeur des monuments d’Angkor », Guy Moréchand (1923-1980) membre de l’Ecole Française d’Extrême Orient, ethnologue spécialiste des peuples du Laos et des Hauts-Plateaux du Vietnam sur les « Races et peuples d’Indochine », ou encore Louis Renou, grand linguiste, spécialiste du Sanscrit, sur « Les langues anciennes de l’Inde », conférence où la nombreuse communauté indienne de Hong Kong fut invitée.

Les auditions musicales, le théâtre, La bibliothèque
Dans un esprit d’éducation et de divertissement et peut-être également faute d’avoir les moyens de faire venir des musiciens, L’Alliance organise dans ces années des auditions musicales commentées. Elles ont lieu plusieurs fois par mois, sont publiques et font l’effet d’annonces dans la presse. L’une des plus prisées est l’audition du Martyre de Saint Sébastien de Claude Debussy qui se fera en collaboration avec la Société Dante Alighieri. Le petit événement qui va réjouir les oreilles de ces amateurs de musique est l’inauguration le 5 avril 1957 du « nouvel appareil de reproduction de la musique enregistrée ‘haute fidélité’ » qui va multiplier ces auditions de Berlioz, Massenet, Lalo, Saint Saëns ou de musique orientaliste et même de voix des grands écrivains. A côté de cela, l’Alliance assure toujours sur une radio locale un programme de musique hebdomadaire.
De temps à autre des concerts sont organisés, on note particulièrement en 1953 et 1954 la venue de la grande pianiste Germaine Mounier (1920-2006), professeur au Conservatoire Supérieur de la ville de Paris, et en septembre 1954, un concert de celui que l’on appelait « le prince du violoncelle » Pierre Fournier (1906-1986).

Le théâtre est également l’un des désirs profonds de cette nouvelle alliance, on note la création d’une section théâtrale, une tentative de collaboration avec le Stage Club de Hong Kong qui dispose de moyens importants, avec plusieurs débats organisés en commun, deux en 1958 sur Antigone et sur Albert Camus, un troisième en 1959 sur Jean-Paul Sartre. Dans une lettre du 15 octobre 59 au secrétaire général de l’Alliance de Paris, le président écrit : « Au demeurant l’intérêt que l’on porte à Hong Kong aux choses françaises dépasse la langue et la technique pour s’étendre à des domaines divertissants sinon frivoles. La reine de beauté locale, qui vient d’être élue, est une jeune franco-chinoise, Mlle Michèle Mok ; quant aux deux troupes principales de théâtre de la Colonie, elle ont choisi pour la rentrée d’octobre, l’une, L’invitation au Château de Jean Anouilh et l’autre, Amphitryon 38 de Jean Giraudoux. Je n’hésite pas à signaler cet éclectisme car je sais que vous vous en réjouirez. »

L’un des points d’ancrage de L’Alliance est sa bibliothèque, la seule bibliothèque française de Hong Kong, nous n’avons pas retrouvé d’information sur la constitution de son fonds d’origine, mais nous savons qu’elle était alors alimentée régulièrement d’envois de livres de la Direction générale des Affaires culturelles et techniques de l’Alliance Française de Paris. Les livres les plus intéressants étaient reliés chaque année. Elle est entièrement refondue en 1958, les livres sont numérotés et un catalogue classé par genre et par auteur est établi, faisant état de 6 600 ouvrages. Elle dispose également d’un salon de lecture proposant une trentaine de revues et journaux français.

Le rendez-vous des anciens de l’université Aurore de Shanghai


Université Aurore, 223 aveune Dubail, Shanghai, 1908.
© 2012 IAO - Projet Director: Pr. Christian Henriot

Dans la vague des immigrés venus de Shanghai après la Révolution communiste se trouvaient un nombre de Chinois francophones ou francophiles qui avaient fait leurs études à la célèbre université Aurore de Shanghai. Certains de ses étudiants ou anciens étudiants choisiront d’émigrer après 1949 à Hong Kong. Après la création de l’Alliance Francaise de Hong Kong, ils choisiront dès l’année 1954 ce lieu pour s’y rencontrer régulièrement et y tenir leur assemblée générale. L‘université jésuite Aurore fut créée en 1903 à l’initiative de Ma Xiangbo, lettré chinois et ancien jésuite, qui fonda également l’université Fudan. Elle comprenait plusieurs départements (littérature, philosophie, mathématiques, sciences naturelles, droit, médecine, génie civil). C’est à Aurore qu’ont été formés la plupart des élites et dirigeants chinois, et de nombreux hommes de lettres, tel le poète Dai Wangshu, chef de file des poètes modernistes chinois qui traduira toute la poésie symboliste et néo-symboliste française en chinois. Les diplômes étaient reconnus par la Chine et la France. A l’Alliance de Hong Kong, ils retrouveront à la bibliothèque un peu de l’ambiance qu’ils avaient connue à Shanghai.

Une paillote sur la plage de Stanley
Les étés à Hong Kong, chacun le sait, sont chauds et humides. L’air est lourd, la sueur perle sur les fronts et les esprits les plus alertes se laissent aller à une paresseuse torpeur. Comment dans de telles conditions peut-on encore s’enfermer dans une pièce mal aérée et trouver l’énergie de jongler avec les subtilités de la grammaire française ? Le comité de l’Alliance, loin de se laisser démoraliser par ces duretés climatiques, se mit au contraire aussitôt sur le pied de guerre et entreprit sa première opération immobilière. Dans une lettre du 17 avril 1953 à ses membres, il définit son plan d’action : « Nous rappelons qu’une des activités de l’Alliance Française est, en effet, d’encourager l’usage du français, soit en donnant des cours à ceux qui ne le connaissent pas encore, soit en offrant à ceux qui ne le connaissent qu’imparfaitement ou qui manquent de pratique, l’occasion de se perfectionner. Nous joindrions l’utile à l’agréable, surtout pendant les mois de grande chaleur, si nous étions à même de donner certains de ces cours ou de tenir certaines de ces réunions au pavillon qu’aurait l’Alliance Française à la plage. »
Le permis de construire fut octroyé par le Urban Council au prix de 100HKD, une cotisation exceptionnelle fut demandée aux membres et la fameuse paillote fut construite sur la plage, dispensant abri et ombrage aux membres désireux de pratiquer le français sur le rivage de la Mer de Chine.


 


Le nouveau centre de Kowloon au Cambridge Court, 84 Waterlook Road, KLN, inauguré le 3 août 1971

1953年9月26日,香港法國文化協會向香港警署轄下的社團註冊處註冊而正式在香港誕生。其實,與其說是誕生不如說是重生更為恰當,原因是自1949年起已開始有一所香港法國文化協會的存在記錄,只不過沒有正式註冊而已。1949年10月2日,當法國文化協會巴黎總會舉辦週年大會時,秘書長曾這樣宣稱;「戰前,我們在亞洲有二十多個分會,但亞洲一帶延年的戰爭已差不多將它們全部摧毀。在可以重建的地方我們已重建了;在那些我們從未出現過的地方,如香港或新加坡,現今也找到我們的蹤影了。」

1949年這一年在中國的歷史上非常重要,因為中華人民共和國就是在這一年立國。這事件對當時仍是英國殖民地的香港產生極重要的影響,因為有大量的難民湧入,1950年記錄所得的數字為二百三十六萬人。法國文化協會就是在這戰後動盪和振興的大氣候底下,由幾位居住在香港的法國人發起成立的。香港法國文化協會於1953年由第一任主席 Pierre Huet 先生向香港社團註冊處申請註冊,1953年9月26日正式註冊成為合法機構,但這之前它其實已頗具規模和活躍於香港的文化界,只是沒有真正屬於自己的會址而已。

早期的發展(1953年至1959年)
我們找不到任何有關這法國文化協會早期的資料記錄。最早期的文獻是1953年3月12日的第一屆週年大會的會議記錄。這會議記錄由一位名叫 Cassien 的神甫負責執筆,顯示出當年這法協已十分活躍。這週年大會的舉辦地點由梅夫人婦女會免費提供場地。當日的議程包括選擇新寫字樓,以及匯報過去一年的活動。

當年,法國文化協會劃分為四部份,其實是四個活動的範疇:電影、收音機廣播、圖書館、社交活動。它最初並沒有舉辦法語課程,一切經常開支均來自會費:贊助會員 (每季30港元),正式會員 (每季18港元)。而海陸空三軍的軍人只需付本地會費的百份之五十。

法協租用了半山區麥當奴道二十號聖路易大廈的二樓作為第一個會址,該處的交通方便,可乘搭山頂纜車或3號巴士。會內設有一間閱讀室,一間會議室,一間辦公室以及專為圖書館而設的寬敞空間。初期,法協並沒有僱用任何員工,除了會員繳交的會費外也沒有甚麼經費。所有活動都是由委員會的委員負責。每個範疇,如電影、廣播、圖書館及社交活動各由最少三位委員負責。這些委員非常活躍,因法協平均每月舉辦三項活動。

法協同時肩負起推廣社交、教學及文化三種不同的身份。社交方面因為它舉辦的茶會讓上流社會中說法語或熱愛法國文化的婦女藉機會相聚。這些婦女會為一些訪港的貴賓舉辦午餐會、晚宴或燒烤會。她們同時亦負責為香港的法國人舉辦活動,如每年的七月十四在半島酒店慶祝法國國慶,或舉辦化裝舞會。例如,1958年3月23日在香港會舉辦了一個以法國普羅旺斯為題的化裝舞會,並設有抽獎活動,頭獎是一輛 Renault Dauphine 汽車。而教學方面先是透過舉辦研討會,跟着是開辦法語課程,後者在往後的日子更是發展蓬勃。文化方面則是透過在本地廣播電台播放節目;公開舉辦的新唱碟導賞或作家作品討論會、展覽會,以及最主要的是放映電影,因為在1953年,法協舉辦了第一屆法國電影節,而這項活動一直延續至今。

其中一項令委員會最傷透腦筋的問題便是籌集資金,一方面要支付租金,另一方面要有經費舉辦活動。他們很快便發現位於麥當奴道的第一個會址的地方不敷應用而且距離市中心太遠。1954年8月,法協遷往中環46號法國銀行大廈三樓,同區中還有印支銀行和其他主要的法國商行。新會址的好處是光線充足,位於市中心,而且地方十分寬敞,可以增設一個供舉辦文化活動的展覽廳、一間閱讀室、一間圖書館和一間辦公室。遷址後情況大有改善,會員的人數增加,更多人使用圖書館的設施和參與文化活動。委員會另一項關注的事項就是要讓法協植根香港,成為一個真正的香港機構。朝着這目標出發,委員會開始接收非法籍的會員,先是委任一位華人當副主席(上海震旦大學舊生Dr. Lou),繼而於1956年由一位英國人擔任主席(D.L. Strellet),因為,我們不要忘記,當年香港是英國的殖民地。

法語教學
1958年12月2日,巴黎法國文化協會75週年誌慶,法國文化協會的榮譽會長戴高樂將軍在這重大的日子曾講了這樣一句簡短的話:「人們是抵抗不了法國文化協會的。」跟著他補充說:「在我看來,法國文化協會就像一個不受任可政治因素、『眼前日子』、困難、區分、批評(……)所影響的常任大使。」法國文化協會之所以能擔當這角色,是因為它在每一個國家都保持獨立自主,這就是法協與所有其他官方或政府機構不同的基本方針,在將來也是一樣。法協在世界各地最重要的其中一項任務是法語教學。

在香港,因為法協本身沒有足夠地方,1953年在青年會開始小規模地開辦法語課程。當時,報讀第一年課程的人數共54人,報讀第二年課程的有12人。當年的文化參贊在一份報告中這樣寫道:「若我們考慮三大因素,課程是成功的。第一,我們是一個新的機構,在這之前香港從未在學校以外的地方嘗試全面地教授法語課程。第二,我們的學生之教育水平:他們大部份是中國人,學習法語對他們來說只是英語以外的第二種外語,而英語對他們來說卻是必須的,因此無可避免要痛下苦功花長時間學習。最後是我們資源有限,導師被迫要在不適合的地方上課,學生找不到上法文課應有的氣氛和環境。我同時亦嘗試在學校和大學中開展我們語文的學系。」其時,適逢法協遷址往中環正好方便了教學的發展。

講座的黃金時代
講座是當時其中一項最主要的文化活動。在那個年代,知識不容易在大學以外的地方流傳,普羅大眾亦很少機會能接觸到學術上的著作,而聽講座就是自我增長知識的一個途徑。同時,這些講座亦為一群外國人提供了社交活動的機會和藉口,以及思想交流的機會,從而擴闊他們的社交圈子。這些外國人多是從海外派來香港工作的人,很少與身邊的中國人交往。原因是初期的法國文化協會必須先與本地的社區建立社交網絡,而這項措施是需要經過多年時間的努力。在英國殖民地的香港,法文並不通用,為數不多的法協學生們也沒有足夠的法語水平去聽得懂這些講座。

Alliance Française de Hong Kong, 1976

T-Shirt de l’Alliance

巴黎法國文化協會藉以傳播法國思維的其中一個方法就是在世界各地的法協舉辦巡迴講座。但因為亞洲的法協不多,所以很少機會見到這些巡迴演講家。因此,香港的法國文化協會便盡量利用會員們本身的學識,一些途經香港的著名學者,以及鄰近印支國家(越南、柬浦寨、老撾)培育出來的法籍專家、學者或研究員來為自己編排節目。講座涉及的範圍廣泛,由旅遊、歷史、法國音樂和繪畫、醫學、建築到世界資源等應有盡有。

而最精彩的毫無疑問是由一些現今已離世的偉大學者們主講一些有關亞洲的講座,如專門研究吳哥窟及高棉民族的偉大學者 Bernard-Philippe Groslier (1926-1986) 主講的「吳哥窟紀念建築物的意義和價值」;專門研究老撾及越南高原民族的人類學者兼遠東學院成員Guy Moréchand (1923-1980) 主講的「印支半島的人種與部族」;又或者由專門研究梵文的語言學家 Louis Renou 主講的「印度的古言語」,這講座還邀請了不少香港的印度居民出席。

音樂、戲劇導賞會、圖書館
法協本著教育之同時又可提供娛樂,亦有可能是因為資源缺乏,不能邀請樂手來港,所以每個月均舉辦幾次公開的音樂導賞會。其中一個受到高度評價的音樂導賞會是與意大利文化協會合辦:德布西 (Claude Debussy) 的《聖.薩巴斯丁的殉教》(Martyre de Saint Sabastien) 。1957年4月5日,這小規模的活動因一部「音準度高」的新電唱機正式啟用而令音樂愛好者大飽耳福,亦因為它的出現而接二連三的舉辦了白遼士、馬斯奈、聖桑或東方風格的音樂,甚至著名作家的錄音導賞。與此同時,法協仍然繼續在本地電台主持一個每週一次的音樂節目。

亦時不時會舉辦音樂會,特別值得一提的是1953年及1954年來港演奏的法國著名鋼琴家 Germaine Mounier (1920-2006),他曾任巴黎高等音樂學院教授,以及1954年9月由號稱「大提琴王子」的Pierre Fournier (1906-1986) 演出的一場音樂會。

戲劇同樣也是法協所熱衷的其中一項活動,特別是我們看到一個戲劇組的成立。他們曾嘗試與經濟條件優厚的香港 Stage Club 合作,合辦了數個研討會,其中兩個是1958年舉辦,有關《安蒂崗妮》(Antigone) 和作家卡繆 (Albert Camus) 的,第三個是1959年有關薩特 (Jean-Paul Sartre) 的。法協委員會主席在1959年10月15日寫給巴黎總會秘書長的一封信中是這樣陳述:「總之,我們提高香港對法國事物的興趣已超越了語文和專業的領域,並延伸到娛樂方面,即使不是很嚴肅的。剛剛獲選的香港小姐是一位中法混血兒;致於本地的兩個主要劇團,他們分別揀選了尚.阿努伊 (Jean Anouilh) 的《古堡之約》(L’invitation au Château) 和尚.謝拉鐸 (Jean Giraudoux) 的《38號晚宴主人》(Amphitryon 38) 作為十月份下一個學年的演出節目。」

法協的另一個紮根點是它的圖書館,它是香港唯一的一所法文圖書館,我們找不到任何有關它最初成立時的藏書資料,但我們知道它當時定期收到巴黎法國文化協會的文化及科技總部寄給他們的書籍。每年他們將最受歡迎的書釘裝在一起。1958年,圖書館重新建立,所有書籍經過編號歸檔,並以類別和作者分類,編製了一份目錄,一共收藏了六千六百本著作。圖書館更設有一間閱讀室,提供三十多份法國報紙雜誌。

上海震旦大學舊生聚舊之所
中國文革時期由上海大批湧入香港的移民中有不少是懂法語或專門研究法國文化,曾在上海著名學府震旦大學念書的舊生。1949年之後,這些人移居香港。自從香港法國文化協會成立後,這批人自1954年起選擇在法協舉辦週年大會。屬耶穌會的震旦大學的前身震旦學院於1903年由中國著名學者,前耶穌會修士馬相伯創辦,他同時也是復旦公學的創辦人。震旦大學設有多個學系(文學、哲學、數學、自然科學、法律學、醫學、民用工程學)。中國大部份的精英和政要,還有無數的學者,如著名詩人戴望舒都是由這所大學培育出來。戴望舒是中國現代主義詩人的帶頭人,他曾把所有象徵主義和新象徵主義的法文著作翻譯成中文。震旦大學頒發的文憑除了中國外,在法國也受到認可。這所大學的舊生在香港法國文化協會的圖書館內重新感受到一點兒在上海所熟識的氣氛。


Dragon boat race, équipe d'Alliance

赤柱沙灘上的泳棚
所有人都知道香港的夏天既炎熱又潮濕。悶熱的天氣讓最活躍的人也感到昏昏欲睡,在這情況下試問誰還願意留在空氣不流通的室內,如何還有精力與奧妙難懂的法語文法角力呢?法國文化協會的委員們並沒有就此氣餒,反而急謀良策,着手進行第一宗建築計劃。在一封1953年4月17日發給會員的信件中曾清楚解釋了他們的行動計劃:「我們想提醒大家,法國文化協會其中的一項任務就是要大力鼓勵法語的應用,方法就是為不懂法語的人提供法語課程,或是為法語基礎未完善的人提供練習和進修的機會。若法國文化協會擁有一間泳棚,便能集實用與娛樂於一身,尤其是在夏季最炎熱的幾個月份,部份課程更可在沙灘上課或在泳棚召開委員大會。」
法協以一百元向市政局申請了建築許可證後,再向會員募捐建築費,終於成功在沙灘上建造了這期待已久的泳棚,為有志練習法語的會員學生提供避暑的地方。