60e anniversaire de l’Alliance Française de Hong Kong 香港法國文化協會六十週年紀念

Texte : Gérard Henry / Dessins : Zabo Sweet and Sour, Dollars billets doux © Lorraine Langridge

 
  L’Alliance Française dans les années soixante, Hong Kong se dessine une identité
六十年代的香港法協:香港出現明確的身份
 
 

C’est dans les années 60 que se forge le véritable caractère de la ville de Hong Kong, quand les immigrants commencent à la considérer comme leur « chez soi », quand les usines se multiplient pour employer toute cette manœuvre, quand le célèbre « made in Hong Kong » apparaît sur les marchés du monde entier, quand les Hongkongais coupent le lien avec la Chine et Taiwan et s’engagent sur leur propre chemin, optant pour une société moderne, superficiellement occidentalisée dans les classes les plus aisées. Des années qui sont aussi celles de nombreux conflits : la vieille société coloniale dominatrice depuis des décennies est ébranlée, la révolution culturelle gronde à la porte de Hong Kong et l’écart grandissant entre la richesse d’un petit nombre et les dures conditions de travail dans les usines et de vie de la majorité de la population entraînent des grèves, des manifestations et des émeutes qui forceront le pouvoir colonial à réagir et à entreprendre des réformes. Culturellement, cette période est tout aussi riche avec la prolifération des studios de cinéma qui se libèrent du modèle shanghaien, l’émergence d’un design hongkongais, l’établissement des défilés de mode hongkongaise, la floraison des magazines littéraires étudiants, des petites revues de poésie et de cinéma. C’est à cette époque qu’apparaît dans toute sa signifiance la célèbre phrase stéréotypée « East Meets West », « L’Orient à la rencontre de l’Occident » qui exprime ce choc entre deux cultures commenté avec verve par beaucoup d’humoristes dont le célèbre Zabo, un dessinateur français qui publie en 1969 son Sweet and Sour, Dollars billets doux, que l’on pourrait aussi dénommer les aventures cocasses et interculturelles d’un touriste occidental à Hong Kong.

L’Alliance Française met en place une politique culturelle
Ce bouillonnement de la société hongkongaise est pour l’Alliance un défi à relever. Or son programme culturel, très fourni dans la première décennie de son existence, est cependant en perte de vitesse au début des années 60. En 1961, M. J. L. Soulié, son président d’honneur souhaite que l’année accorde une plus grande place aux conférences à caractères scientifique. Le comité déplore alors que les conférences soient de plus en plus difficiles à organiser, les personnalités de passage ne restant que le week-end, période où il est impossible de prendre la parole à Hong Kong. On le voit, les coutumes coloniales étaient alors encore bien en place et la trêve dominicale respectée.

Par ailleurs en avril 1962, le comité, à la suite du peu de succès du bal de la mi-carême, constate que si les activités enseignantes de l’Alliance sont en plein essor, ses activités sociales marquent le pas. Elles sont peu fréquentes et n’attirent guère le public, il serait donc indiqué de faire organiser et animer les relations sociales par une personne qualifiée. Il faudrait de préférence la recruter sur place et lui demander de travailler à plein temps si les ressources le permettent (Jusqu`alors toutes les manifestations culturelles étaient organisées bénévolement par des personnes du comité). Cette personne animerait l’Alliance Française sur le plan culturel et social en organisant causeries, conférences, projections de diapositives, films, entretiens, réunions, concerts... Le 7 juin, décision est prise et le choix se porte sur Mme Houël, recrutée localement à cet effet. L’une de ses premières initiatives est d’accueillir les membres de la Goethe Society et de la Dante Alighieri afin d’élargir le public concerné par les activités culturelles et éventuellement d’organiser conjointement des manifestations culturelles, une Europe avant la lettre en quelque sorte.

Les cotisations des membres passent à 100HKD par an, les militaires bénéficiant toujours d’un demi-tarif, et celles des étudiants à 2 dollars par mois. Parallèlement à une véritable explosion des cours de français, l’activité culturelle de l’Alliance va donc repartir après un passage dans le creux de la vague.

L’Alliance est le seul opérateur culturel français de Hong Kong et à ce titre organise depuis ses débuts de façon bénévole l’ensemble des manifestations françaises - tel que par exemple, les festivités du 14 juillet - à Hong Kong. Elle est donc amenée à travailler souvent avec le Consulat général de France. Aussi lorsque Madame Houël quitte Hong Kong durant l’été 1964 et que le problème de l’animation culturelle de l’Alliance se pose de nouveau, le comité de l’Alliance et son président, M. J. Howard, de la Hong Kong and Shanghai Banking Corporation, mettent en place avec le consul général de France, M. A. Saint-Mieux, un cadre de coopération :
le consul général met à disposition de M. Hudelot, directeur de l’Alliance, l’attaché culturel du consulat, à sa charge d’animer la politique culturelle de l’Alliance. Ce sera le cas de Madame Leclerc en 64 et de Monsieur Michel Midan à partir de 1966. Ce dernier deviendra d’ailleurs directeur de l’Alliance pour un an en 67 après le départ de M. Hudelot, faute de nouveau détaché envoyé par le ministère. Cette coopération aura l’avantage d’harmoniser la politique culturelle française à Hong Kong et d’éviter une compétition entre Consulat de France et Alliance Française. Ce ne sera pas toujours le cas, il y aura dans ces 60 ans d’histoire, des périodes d’ententes et de guerres froides, le statut d’organe officiel du gouvernement français du consulat ne s’accordant pas toujours avec celui d’association indépendante de droit local de l’Alliance. Ces affrontements seront mineurs d’ailleurs plus souvent dus à des rivalités personnelles qu’à une véritable divergence de politique culturelle..

L’Alliance mène le bal...
L’activité sociale de l’Alliance à cette époque reste mondaine et se manifeste surtout par l’organisation de thés, de conférences et de grands bals qui fournissent aux expatriés français, mais aussi allemands et italiens, européens d’une façon générale, ainsi qu’aux membres et invités chinois de l’Alliance l’occasion de s’amuser.

Hong Kong, ville coloniale britannique a hérité des traditions de cet ancien empire colonial, notamment de ses clubs réservés aux élites fortunées de la cité, clubs où les membres se retrouvent entre eux, en toute intimité, et qui sont équipés comme les grands hôtels de la cité de salles de bal, qui se louent à diverses associations pour leurs festivités annuelles. C’est dans ce cadre que le comité de l’Alliance organise ses activités. La plus prestigieuse est le bal traditionnel du 14 juillet qui a lieu d’abord à l’Hôtel Peninsula, puis dans les années 60 au Hong Kong Club sur l’île Victoria. Ces bals sont payants et comportent souvent dîner et tombola au profit d’une œuvre charitable. En 1960, les gains de la tombola furent partagés à égalité entre les sinistrés d’un terrible typhon qui frappa la colonie, et les Alliances Françaises du Chili. En 1961 par contre, le bal fut annulé en raison des événements d’Algérie.
Un autre bal annuel est le « bal de la mi-carême » qui a lieu en mars et est organisé en 1960 et 1962 avec l’association italienne de la Dante Alliegheri. C’est souvent un bal costumé, et en 1962 par exemple, le thème en est « Poste et Lettres ». Nous n’avons malheureusement pas retrouvé de photos de cette époque mais l’on peut imaginer tous ces jeunes gens en facteurs et factrices, tout affranchis de timbre-postes aux couleurs du monde. Le prix d’entrée est autour de 20HKD, mais les étudiants jouissaient d’un tarif spécial.

Les amusements s’intensifient avec l’organisation de rallyes pour les chanceux qui ont suffisamment de moyens pour s’offrir une automobile, à l’époque un luxe et, en novembre 1963, la création des « Amies de l’Alliance Française », groupe d’une cinquantaine de dames qui organisent un déjeuner mensuel, des thés-conversation et invite des dames non francophones à se joindre à elles. Elles les encouragent à joindre l’Alliance afin d’apprendre la langue de Voltaire, et de suivre les conférences qui continuent également à intervalle régulier sur des sujets très variés : « Fille ou garçon ? » par le professeur Cheymol de la faculté de médecine de paris (juin 1960), « Aspects historiques du problème algérien » par J. L. Soulié (avril 61), « Le vitrail français » par M. Rickmans (septembre 1963), « Hong Kong avant 1841 » par M. Vandermeesh (avril 1964), etc. En 1969, on note une conférence du célèbre sinologue Jacques Pimpaneau, grand spécialiste du théâtre et des littératures populaires chinoises.

En décembre 1964, un autre groupe très dynamique va se constituer : L’Amicale des étudiants de l’Alliance Française dont le président M. Bernard Lam, est membre du comité et va se montrer particulièrement entreprenant, organisant rencontres, sorties et sauteries. Les sorties, des pique-niques sur l’Ile de Lama ont lieu à bord du Man Po, un bateau qui embarque 330 personnes. L’Amicale organise des « dîners de la galette des rois » qui rassemble plus de 300 personnes au Hong Kong Club, et va même prendre en charge l’organisation du bal du 14 juillet. En 1966 ce bal a lieu dans la grande salle de l’hôtel Hilton avec un dîner à la française, la participation du trio « Les Parigots » et deux orchestres pour faire danser les invités. On danse beaucoup également en 1968. Cinq bals sont organisés cette année-là. Le plus important est celui du 14 juillet à l’Hôtel Hilton, avec une importante tombola largement dotée par les établissements francophiles de Hong Kong, offrant 4 voyages au Cambodge sur Royal Air Cambodge. Le bal de Pâques attire 424 personnes au Hong Kong Club, 225 viennent dire au revoir à M. Midan au President Hôtel et assistent par la même occasion à un défilé de mannequins présentant des créations françaises et à un bal. En novembre, 191 étudiants participent à la réunion des délégués de classe et A l’hôtel Mandarin à l’occasion d’un bal pour fêter Noël, 500 étudiants regardent un défilé de mode. La mode est à Hong kong à l’ordre du jour. En 1967 Hong Kong tient son premier « Festival des Modes » qui s’éloigne de l’habillement chinois traditionnel, de la confection des tailleurs locaux, abandonnant les robes fourreau chinoises telles que la cheong saam qui constituaient l’identité chinoise jusqu’alors et s’oriente vers un style occidental. Les défilés ont lieu dans le « Jardin du Baume du tigre » et deviennent une attraction recherchée et un événement social. La mode des années 60 fait son apparition, les jupes raccourcissent, le design hongkongais s’affirme, les couturiers français importent la mode parisienne. Toute cette énergie transparaît dans les bals de l’Alliance où l’on se déguise et s’amuse beaucoup.

Dans la vie des expatriés français, quelques autres événements viennent donner de l’animation à une vie parfois ennuyeuse car restreinte à quelques cercles étroits. C’est le cas en avril 65 avec l’arrivée dans le port de Hong Kong de la Jeanne d’Arc, le navire école de la Marine nationale française. L’arrivée de ces jeunes et fringants élèves-officiers fait frémir de plaisir toutes les dames de la société. Une grande soirée dansante au président Hotel est organisée et tous ces jeunes messieurs font chatoyer leurs uniformes sous les lustres, faisant danser jeunes et moins jeunes, l’occasion sans doute de quelques aventures éphémères.

L’Alliance Francaise de Hong Kong est alors la pierre de touche entre communauté française et chinoise. D’un côté elle se charge de distraire la communauté française, de l’autre elle propose à la communauté chinoise des cours de français, et aux deux communautés rassemblées des activités culturelles diversifiées.

Théâtre : de Tristan Bernard à Jean-Paul Sartre
L’une des activités culturelles les plus dynamiques de l’Alliance dans les années 60-70 est celle du théâtre. L’Alliance Française est chaque année présente sur la scène du City Hall, le tout nouveau centre culturel de Hong Kong construit par les architectes Ronald Phillips et Alan Fitch et inauguré officiellement en 1962. Avec ses lignes simples et sobres, le centre est inspiré de l’architecture du Bauhaus et de l’école du Fonctionnalisme. Il abrite une grande salle de concert, un théâtre et une salle d’exposition à côté de services civiques et municipaux. Il est cher à toute la nouvelle génération hongkongaise qui en fera son lieu préféré de spectacles et de concerts durant les trois décennies suivantes. Le City Hall géré par l'Urban Council va devenir l’un des partenaires privilégiés de l’Alliance Française en théâtre, cinéma et musique.

En 1961 le groupe théâtral de L’Alliance y présente La cuisine des anges, la célèbre pièce du français Albert Husson, qui a été adaptée au cinéma en 1955 sous le titre de We’re no angels avec Humphrey Bogard et Peter Ustinov. Elle invite également le mime Théo Lesoualc’h. En 1963 un spectacle « Théâtre, Amour et Poésie » de Françoise Delille et Jacques Thorrens, et en1965 soutient Si madame le permet et Huis clos de Jean-Paul Sartre. Les 20 et 21 mai 1966, ce sera Château en Suède de Françoise Sagan devant un public de 700 personnes parmi lesquelles se trouvait l’écrivain Han Suyin, avec en lever de rideau Un homme averti en vaut quatre, monté par l’Amicale des étudiants. La critique dans la presse hongkongaise fut excellente. L’année 1968 mouvementée en France fut plus calme à Hong Kong non encore remis des émeutes de 67 et la troupe mit en scène La demande de Guy de Maupassant, L’idiote de Marcel Achard et L’anglais tel qu’on le parle de Tristan Bernard. En avril 69, l’Alliance avait même deux troupes, l’une monta Le chat en poche de Feydeau, l’autre Boulingrins de Courteline. La même année, en collaboration ave l’Institut Goethe, elle accueillit la troupe franco-allemande de La Mandragore au City Hall dans Léonce et Léna de Buchner et La Marmite de Plaute. Le théâtre français est aussi présent par ailleurs puisqu’en 1968, Lo King Man, le metteur en scène hongkongais par la suite directeur de l’Academy for Performing Arts, montait avec la société dramatique de L’Union des étudiants de l’Université de Hong Kong, Rhinocéros de Ionesco.

L’un des plus grand événements fut cependant la venue en mai 1970 à Hong Kong du Mime Marceau qui donna deux représentations au City Hall. Pour cette première l’Alliance s’engagea à couvrir 50% des risques de déficit. Mais ce fut un succès et Marcel Marceau reviendra régulièrement par la suite, jouant toujours à guichets fermés.

Musique : premier concert de Jean-pierre Rampal à Hong Kong
Le premier concert des années 60 est le 2 avril 1960 celui du violoncelliste Bernard Michelin (1915-2003) du Conservatoire national de Paris. Mais si les auditions musicales enregistrées commencées dans les années 50 continuent, la construction du centre culturel du City Hall va permettre à l’Alliance d’organiser quelques concerts et aussi de s’associer ou de soutenir les concerts organisés par l’Urban Council où figurent des musiciens français, notamment de nombreux pianistes : Niedzielski en mars 1962, Alain Motard pour une soirée Debussy au City Hall le 20 avril 1967, G. Vallet qui accompagne en 69 la cantatrice soprano Ethel Sussman, et la même année le pianiste d’origine arménienne, Raffi Petrossian. L’Alliance patronne aussi le 26 avril 64 le concert de flûte de Jean-Pierre Rampal et le 19 décembre 1967 la venue du baryton français M. G. Souzay.

Mais parallèlement, elle commence à soutenir le jazz, en présentant en 69 au President Hotel un concert de jeunes musiciens français de jazz amateurs, tandis qu’un deuxième concert de jazz est organisé la même année par son Amicale des étudiants. Le jazz, populaire et répandu au Japon en raison de l’occupation américaine après la guerre, reste peu connu à Hong Kong. Tout au long de son histoire, l’Alliance de Hong Kong cherchera à l’encourager en s’associant aux événements locaux et en invitant régulièrement des jazzmen français à se produire dans les clubs locaux.

 

六十年代,當移民開始視香港為他們的「家」;當與日俱增的工廠吸納了這批勞動人口;當著名「香港製造」的貨品出現在世界各地的市場;當香港人與台灣及中國大陸脫離關係,選擇摩登的社會 (富裕階層表面上西化),和開創自己的前途之時,香港才塑造出真正屬於自己的特質。那些歲月亦是無數衝突的年代:殖民統治者管治了幾十年的舊社會開始動搖,文化大革命的哮聲已來到香港的門前,還有,佔小數的富裕階層的生活與那些在環境惡劣的工廠工作,佔人口大多數的人的生活之間的分岐愈來愈嚴重,因而引發一連串的罷工、示威遊行和暴動,最終促使殖民政府作出反應和進行改革。在文化方面,這一段時期卻是非常豐富多采,電影工業擺脫了上海電影模式的影響,新的電影公司湧現,香港本土設計的誕生,香港時裝表演的創辦,學生文學雜誌、詩刊及電影刊物等如雨後春筍般誕生。現在已成為陳腔濫調的名句「中西交匯」在當時卻實在是貼切不過,它表達了兩種文化的互相衝擊。當年更有不少幽默作家以此為題材,其中包括法籍漫畫家沙寶 (Zabo) 在1969年出版的漫畫集《甜與酸》(Sweet and Sour, Dollars billets doux),也可以說它描寫了一名洋人旅客在香港因不同文化而遇到的趣事。

法國文化協會制訂出一套文化政策
香港社會的動盪對香港法協來說是一項挑戰。自創辦十多年以來,它舉辦的文化活動一直都十分豐富,然而由六十年代初開始便急劇下降。1961年,法協委員會的榮譽主席 M. J. L. Soulié 在委員大會中表示希望那一年能舉辦更多有關科學的研討會。當時,委員們均慨嘆舉辦研討會變得愈來愈困難,過境的知名人士都只停留一個週末,而這段時間在香港卻是不可能發言的。這顯示出殖民地的習俗仍然備受重視,星期日是要守禮拜的。

此外,1962年4月,經過四旬節舞會的失敗後,委員會留意到法協雖然在教學方面的發展迅速,但社交活動卻是停滯不前。這方面的活動甚少人參與,亦未能吸引大眾的興趣,證明實在有需要由一位有資格的人士來統籌和促進社交關係 (一直以來,所有文化節目都是由委員會的成員以義務身份籌劃)。若資源許可,最好是在本地聘請一位全職人員。這人可以主持座談會、研討會、電影欣賞會、訪問、會議、音樂會等活動,同時推動法國文化協會在文化及社交方面的形象。同年的6月7日,委員會通過議案,決定在本地聘請 Mme Houél 擔任這職位。她最早發起的其中一項計劃就是與歌德學會及意大利文化協會合辦文化活動和節目,這一來歌德學會及意大利文化協會的會員也會被吸引過來,從而將有關方面的公眾範圍擴大。

會員的會費增加至每年100港元,軍人仍然能享受半費優惠,而學生的會費是每個月二元。法語課程急劇增長的同時,法協的文化活動經過一段困境後又再度活躍起來。
法協是香港唯一舉辦法國文化活動的機構,由開始便以義務形式在香港舉辦各類型的法國活動,如7月14法國國慶的慶祝活動。為此法協很多時需要與法國領事館合作。當Mme Houél於1964年夏季離開香港時,法協再次面對由誰來主持文化活動的問題。法協的委員和當時的主席 M. J. Howard 與法國駐港總領事 M. A. Saint-Mieux 制訂了一套合作架構:經總領事授權,法國文化協會總監M. Hudelot 可以支配領事館的文化參贊為法協主持文化方面的事務。例如,1964年的是 Mme Leclerc,而自1966年起是 M. Michel Midan,後者更於1967年,當 M. Hudelot 離開香港後擔任了一年法協的總監,原因是法國外交部沒有派員來港。這合作關係的好處是讓香港的法國文化政策更加協調,以及避免法國領事館與法國文化協會互相競爭。但這種協調並非時常出現,法國領事館政府機關的身份與法國文化協會受地方法律管轄的獨立機構身份,兩者的立場不可能永遠一致,在這六十年的歷史中,法協和法國領事館之間有和睦也有冷戰的日子。然而,這些衝突都是輕微的,而且多數是由人事鬥爭所引起,而並非真正在文化政策上出現分岐。

法國文化協會,舞會的先軀……
在當年,法協的社交活動仍然只局限於上流社會,多數以茶聚、研討會及大型舞會的形式舉辦,為在港工作的法國人,還有德國人和意大利人,歐洲人和法協的會員以及獲邀請的華人提供消遣娛樂的機會。香港這英國殖民地承襲了不少這古老殖民帝國的傳統,特別是那些專為市內富裕階層而設的會所,這些會所像大酒店一樣多設備了大型宴會廳供不同的機構租用來舉辦週年慶祝活動。法協的委員也是在這樣的環境中舉辦活動。而當中最著名的當數傳統在7月14日舉辦的大型舞會,最初是在半島酒店舉辦,到了六十年代轉而在港島的香港會所中舉辦。此等舞會是需要購票入場的,費用包括晚餐和抽獎券,收益用作慈善捐款。1960年,抽獎券所得的收益平均分給一批受颱風吹襲的災民和智利的法國文化協會。1961年的舞會卻反而因為阿爾及利亞的問題而取消了。

另一個週年舞會是三月份舉辦的四旬節舞會,1960和1962是與意大利文化協會合辦。這多數是化裝舞會,1962年是以「郵局和信件」作主題。可惜我們找不到當年的照片,但可以想像那些年青人個個扮成郵差,或貼滿各地五彩繽紛的郵票時的模樣。當時的入場費是20港元,學生享受特別優惠價。

自從舉辦了汽車拉力賽後,娛樂方式變得更加刺激,參加比賽的都是一些有幸能擁有一輛汽車的人士,在當時來說,汽車是一種奢侈的享受。1963年11月,五十多位婦女組成了「法國文化協會之友會」,她們每月舉辦一次午餐例會,另外也舉辦茶聚,並邀請一些非法語的女士參與。她們更鼓勵這些女士加入法協,學習伏爾泰的語言,以便能領會那些定期舉辦的研討會之內容。這些研討會的主題非常多元化:1960年6月,巴黎大學醫學院 Cheymol 教授主講《女或仔?》(Fille ou gaçon ?);1961年4月,J.L. Soulié 主講《從歷史角度看阿爾及利亞的問題》(Aspects historiques du problème algérien);1963年9月,M. Rickmans 主講《法國彩繪玻璃藝術》(Le vitrail français);1964年4月,M. Vandermeesh 主講《1841年前的香港》(Hong Kong avant 1841) 等。我們更發現專門研究中國戲曲及風俗文學的著名漢學家 M. Jacques Pimpaneau 曾於1969年來港主持一個研討會。

1964年12月,再有一個充滿活力的團體組成:法國文化協會學生之友會。該會的主席 M. Bernard Lam 是法協委員會的委員之一,他非常即極進取,舉辦交流會、郊遊和小型舞會等。那些郊遊是乘坐一艘可載三百三十人的遊艇到南丫島野餐。學生之友會又在香港會所舉辦「皇帝餅聚餐晚會」,這類聚餐通常都有三百多人參加。他們後來更負責籌辦7月14的國慶舞會。1966年,這舞會在希爾頓酒店內舉行,除了晚餐是法國菜外,更有 Parigots 三重奏及兩隊樂隊表演助慶。1968年是跳舞的年代,那年共舉辦了五次大型舞會。當中最大型的是在希爾頓酒店舉辦的7月14國慶舞會,豐富的抽獎禮物由多家駐港法國機構贊助,包括乘坐柬浦寨皇家航空公司到柬浦寨旅遊的來回機票四張。復活節舞會在香港會所舉辦,吸引了四百二十多人參加。一共有二百二十五位嘉賓出席在總統酒店為 M. Midan 舉辦的告別舞會,當晚更有模特兒展出法國的最新時裝。同年的11月,一百九十一名學生出席班代表大會,五百人出席在文華酒店舉辦的聖誕舞會和時裝表演。當時,時裝在香港是最熱門的話題。

1967年,香港舉辦了第一屆「時裝節」,這次展出的時裝脫離了中國傳統服飾和本地裁縫行業的固有模式,走向較西化的風格。這些在虎豹別墅內舉辦的時裝表演十分受歡迎,更成為了城中的社交盛事。六十年代流行的迷你裙出現,香港的時裝設計受到國際間的肯定,法國高級時裝店將巴黎時裝引入了香港。

而那些法國駐海外僱員,因生活圈子狹窄而有時過於單調的生活亦因為一些特別活動而較有生氣。如1965年4月,一艘法國海軍海上學府聖女貞德號駛進香港的港口,一批英姿凜凜的軍校學生的出現令社會上的女士們個個情緒激昂。為迎接他們,法協在總統酒店舉辦了一個大型舞會。在水晶燈的照耀下,這些少年郎穿著閃閃生輝的軍服與女士們翩翩起舞,當時想必做就了幾許短暫的情緣。

香港法國文化協會在當時是法國社群與中國人社會的連接點。一方面它要負責為法國社群提供消閒的活動。另一方面又要為本地華人提供法語課程,更要為兩個集中在一起的社群提供各種類型的文化活動。

戲劇:由特里斯坦.班納德到沙特
在六十至七十年代,法協最活躍的其中一項文化活動是戲劇。每年,在大會堂,香港最新的文化中心內均有法國文化協會的演出。1962年落成的大會堂由 Ronald Phililips 和 Alan Fitch 兩位建築師設計,其外型線條簡潔,設計靈感來自德國包豪斯的建築風格。大會堂內除了政府部門和市政廳之外,還設有一間大型音樂廳,一間劇院和一個展覽廳。在往後的三十年裡,它成為了香港新一代年青人欣賞表演和音樂會的熱門地方。而負責管理大會堂的市政局後來更成為了香港法國文化協會舉辦戲劇、電影和音樂等節目的重要合作夥伴。1961年,法協的戲劇組在大會堂演出法國作家 Albert Husson 的名劇《天使的詭計》(La cuisine des anges)。這作品在1955年曾改編成電影《我們不是天使》,由著名影星堪富利保加及彼得烏斯丁洛夫主演。1963年,演出了由 Françoise Delille 與 Jacques Thorrens 創作的《戲劇、愛情和詩歌》 (Théâtre, Amour et Poésie),1965年,法協贊助演出沙特 (Jean-Paul Sartre) 的《夫人若許可》 (Si Madame le permet) 和《秘密審訊》 (Huis clos)。1966年5月20日和21日連續兩晚,法協戲劇組在七百位公眾面前演出薩岡 (Françoise Sagan) 的作品《瑞典的古堡》 (Château en Suéde),而同場更加演由學生之友會演出的《有備無患》(Un homme averti en veut quatre)。這次演出備受香港的傳媒讚賞。1968年的法國非常動盪,相對於香港,在經歷了1967年的暴亂後卻較為平靜。法協戲劇組演出了莫泊桑的作品《要求》(La demande)、Marcel Achard的《傻小子》(L’idiote) 和 Tristan Bernard 的《L’anglais tel qu’on le parle》。1969年4月,法協同時有兩個戲劇組,一組演出Feydeau的《袋裡乾坤》(Le chat en poche),另一組演出的《Boulingrin》是Courteline的作品。同年,他們與歌德學院合作,邀請德/ 法劇團 La Mandragore 來港演出《L’ionce et Léna》及《La Marmite》兩齣戲劇。

然而,其中最重要的節目是1970年默劇大師馬塞.馬素 (Marcel Marceau) 的來港,他在大會堂表演兩場默劇。為了這次創舉,法協承諾負擔虧損的百份之五十。但表演大受歡迎,而之後馬塞.馬素更定期重回香港演出,每次都場場爆滿。

音樂:Jean-Pierre Rampal 首次在香港舉辦音樂會
六十年代首個音樂會是法國大提琴家 Bernard Michelin 於1960年4月2日在香港舉辦的音樂會。雖然自五十年代已開始有音樂欣賞會的紀錄,但自從大會堂落成後,法協終於能正式舉辦音樂會,或與市政局合辦或贊助一些與法國樂手有關的音樂會,其中包括多位鋼琴演奏家的演出:如 Niedzielski (1962年3月) 、Alain Motard (1967年4月)、G. Vallet (1969年),而同年來港演出的還有美籍鋼琴家 Raffi Petrossian。1964年4月長笛演奏家Jean-Pierre Rampal 與1967年12月法籍男中音 M. G. Souzay 的來港表演也是由法國文化協會贊助。但同時,法協也開始支持爵士音樂,1969年在總統酒店舉辦了一場由法國青年業餘爵士樂手演出的爵士音樂會,而學生之友會也在同年舉辦了第二場爵士音樂會。爵士樂在日本因戰後日本被美國佔領而大行其道,但在香港卻鮮有人認識。香港法國文化協會自成立以來便不停地透過與本地機構合作或定期邀請一些法國爵士樂手來港演出,致力推廣爵士音樂。