Exposition 展覽

Texte : Gérard Henry

 
  Les artistes chinois à Paris au début du XXe siècle
二十世紀初巴黎的中國藝術家
 
 

L’art contemporain chinois est maintenant présent dans toutes les grandes expositions et biennales internationales. Il s’est développé ces dernières années à une vitesse fulgurante. Si aujourd’hui les artistes chinois semblent avoir trouvé leur propre voie, s’émancipant d’une longue domination occidentale en la matière, ce cheminement ne s’est pas fait du jour au lendemain. De nombreux pionniers leur ont ouvert le chemin. Ces précurseurs ont eu une tâche difficile, partagés qu’ils étaient entre deux cultures : une culture chinoise forte d’une tradition millénaire mais confrontée depuis la fin du XIX siècle au défi de la modernisation, et une culture occidentale en pleine ébullition expérimentant au début du XXe siècle dans le domaine de l’art et des idées une véritable révolution.

La Chine n’était pas imperméable à ces idées qui provoquaient chez ses intellectuels et ses artistes des interrogations et de profonds bouleversements. Ceux-ci partaient également étudier en Occident et en ramenaient des idées nouvelles qu’ils tentaient d’adapter à leur propre culture. Si ces idées pénétraient facilement dans le domaine de la poésie et de la littérature, elles avaient beaucoup plus de mal à faire leur chemin dans celui de la peinture en raison de traditions et de formes trop éloignées les unes des autres. Au début du XXe siècle, Paris était alors la capitale mondiale de l’art et attirait un grand nombre d’artistes venus de tous les continents. Après la Première Guerre mondiale, de plus en plus de jeunes artistes chinois se rendent et s’installent eux aussi à Paris. Ils y étudient à l’Ecole des beaux-arts ou dans des ateliers libres, ils découvrent les musées, mais aussi les salons de peinture et les galeries où ils peuvent voir des œuvres de l’avant-garde. Cette expérience unique va pour beaucoup bouleverser leur vie et leurs pratiques artistiques. Certains, à leur retour en Chine, vont y apporter à leur tour une nouvelle conception de l’art tentant de rapprocher l’Orient et l’Occident et auront une grande influence sur les futures générations. Ce sont toutes ces expériences que cette exposition du French May au Musée d’art de Hong Kong en liaison avec les Musées Cernuschi et Guimet de Paris , tente de retracer avec une sélection de plus d’une centaine d’œuvres d'artistes chinois ayant vécu en France au siècle dernier et créé des relations étroites avec les milieux artistiques parisiens : Xu Beihong, Lin Fengmian, Pan Yuliang, Chang Yu, Pang Xunqin, Zao Wou-ki, Chu Teh-Chun, Zhu Dequn et Wu Guanzhong parmi d’autres artistes majeurs. Elle comporte aussi en introduction un aperçu des peintures chinoises modernes présentées au public parisien dans les expositions de l’époque, comme celle au Musée du Jeu de Paume en 1933, dont le commissaire était Xu Beihong, ancien étudiant de l’Ecole des beaux-arts de Paris, qui deviendra plus tard directeur de l’Ecole spéciale nationale des arts de Pékin.


Two cranes at the river, Lin Fengmian

Les pionniers : Xu Beihong et Lin Fengmian, peintres et éducateurs
Xu Beihong (1895-1953), né dans la province du Jiangsu, a appris la peinture avec son père et le français à la célèbre université Aurore de Shanghai. Il séjourne au Japon en 1917, puis enseigne à l’université de Pékin où il obtient une bourse pour étudier en France où il restera de 1920 à 1927. Etudiant à l’Ecole des beaux-arts, il s’intéresse particulièrement à la tradition occidentale depuis ses origines et aux grands maîtres du passé, et étudie le dessin et la peinture à l’huile. Il séjournera aussi en Allemagne en 1921 dans l’atelier d’Arthur Kampf où il sera attiré par le réalisme et la peinture animalière. Xu Beihong est très connu pour ses splendides peintures à l’encre de de chevaux et ses monumentales peintures de l’histoire de la Chine qu’il peindra à son retour au pays. Il reviendra à Paris en 1933 pour monter l’exposition du Jeu de Paume et fera par la même occasion un grand tour d’Europe. Nommé en 1949, directeur de l’Académie centrale des beaux-arts de Pékin, il y développera un apprentissage rigoureux du dessin et de la peinture qui influencera des générations d’artistes du XXe siècle.

Lin Fengmian (1900-1991) originaire du sud de la Chine, a séjourné en France de 1920 à 1926 où il poursuit ses études à l’Ecole des beaux-arts à Dijon, puis à Paris. A l’inverse de Xu Beihong, il fut séduit par les avant-gardes, notamment la peinture symboliste, abstraite, fauve, cubiste et impressionniste et tenta de réaliser une synthèse plastique entre l’art extrême-oriental et les tendances modernes de l’art occidental. Il fonda avec d’autres étudiants chinois la société Phébus, à l’origine d’une exposition d’art chinois ancien et moderne à Strasbourg en 1924. A son retour en Chine, il sera nommé en 1928 directeur de l’Académie des beaux-arts de Hangzhou, largement inspirée du modèle français où seront enseignées les techniques de création occidentales, en parallèle avec la peinture chinoise traditionnelle. Il quitte son poste de directeur après le début de la guerre et se réfugie à Chongqing où il pratique la peinture à l’huile. Dans les années 50 à Shanghai, il expérimentera dans la confidentialité de nouvelles formes comme le nu et la nature morte et le cubisme dans ses représentations de l’opéra chinois. Il sera victime de la révolution culturelle et emprisonné de 1968 à 1972 et gagnera Hong Kong en 1978, où il sera actif jusqu’à sa mort, peignant notamment les paysages des montagnes des Huang Shan.

San Yu, Pang Xunqin et Pan Yuliang, des artistes plus en osmose avec les avant-gardes parisiennes
Sanyu [Chang Yu] (1901-1966), né au Sichuan, arrivé à Paris en 1921, est l’un de ces artistes qui assimila vite les innovations des avant-gardes parisiennes, son trait fluide, ses nus féminins ou ses compositions florales influencèrent les jeunes étudiants chinois de l’époque. Il ne retournera pas vivre en Chine et resta à Paris jusqu’à sa mort en 1966. Il travaillait à l’Académie de la Grande Chaumière qu’ il fréquentait avec un autre peintre chinois Pang Xunqin (1906-1985), qui résida à Paris de 1924 à 1929 et qui s’intéressera aussi à la danse, et qui à son retour en Chine poursuivra des recherches sur certains peuples minoritaires comme les Miao et sera associé à la création de la nouvelle Académie centrale des arts appliqués de Pékin.

La plus célèbre de ces artistes car elle a inspiré en Chine, en raison d’un destin peu commun, films et séries télévisées est Pan Yuliang (1895-1977). Née dans la province du Jiangsu, elle perd ses parents en bas âge et est vendue à une maison close dans la province de l’Anhui. En 1913 son mariage avec Pan Zanhua lui permit de s’arracher à cette condition de prostituée et d’entreprendre des études à l’Ecole des beaux-arts de Shanghai et de partir en France en 1921, à l’Ecole des beaux-arts de Lyon puis de Paris. Elle transpose certaines méthodes de la peinture chinoise pour les adapter à des sujets occidentaux. Ses représentations de nus à l’encre, l’élégance et la maitrise de ses traits sont emblématiques de son œuvre. Elle fera également de la sculpture et retournera en Chine en 1928, comme professeur aux Beaux-arts de Shanghai, mais déçue par les critiques atour de son œuvre mal comprise, elle retourne en Europe en 1937, et demeurera à Paris jusqu’à sa mort.

Hui Tianyou (1901-1986) est un autre sculpteur, qui partit en 1933 avec Xu Beihong pour Paris et étudier à la Grande Chaumière et tenta d’adapter dans son œuvre les antiques règles picturales chinoises à la sculpture moderne. Rentré en Chine en 1948, il sculptera le bas-relief du mouvement du 4 mai, sur le monument aux héros de la place Tian’anmen.

L’École des beaux-arts de Hangzhou, berceau de la deuxième génération de peintres chinois en France
Il existe dans l’histoire de l’art de l’humanité des lieux et des périodes un peu magiques où se concentrent pendant une période un ensemble d’énergies qui seront à l’origine soit d’un mouvement artistique, soit de destins particulièrement brillants dont les œuvres marqueront leur époque. L’Ecole des beaux-arts de Hangzhou avant la Deuxième Guerre mondiale est un de ces lieux. Lin Fengmian aura notamment quatre élèves qui feront un parcours extraordinaire et deviendront célèbres : Zao Wou-ki, Chu Te Chun, Wu Guanzhong et Chao Chung-hsiang. Les deux premiers s’installeront en France, le troisième après un séjour en France retournera en Chine et le quatrième partira pour les Etats Unis. La guerre sino-japonaise mettra fin à cette époque et annoncera la débandade de l’école. La révolution communiste en 1949 dispersera d’autant plus les anciens étudiants.

Wu Guanzhong (1919-2010) sera le premier à gagner Paris ou il restera de 1947 à 1950 pour retourner ensuite en Chine. En 1948, ce sera le tour de Zao Wou-ki (1921-2013) qui s’y installera définitivement. Chu Teh Chun (né en 1920) suivra de 1937 à 1945 les nombreux déménagements de l’Ecole des beaux-arts de Hangzhou, sera professeur à l’Université normale de Nankin de 1944 à 1949, année où il gagnera Taiwan et s’embarquera en 1955 pour Paris qu’il ne quittera plus.


Nu assis, Pan Yuliang

La première étape pour ces jeunes étudiants sera celle d’une formation à la fois orientale et occidentale. Viendront ensuite les premières expérimentations. On remarque par exemple dans leurs premiers dessins une forte influence de Matisse. Puis chacun trouvera son propre chemin, ses propres influences, se rapprochant un moment d’artistes avec qui ils se sentiront des affinités : Wu Guanzhong de Maurice Utrillo, Zao Wou-ki de Paul Klee, Chu Teh Chun de Nicolas de Staël. Pour ces trois autres artistes, l’évolution sera graduelle, Wu Guanzhong fera de nombreux va-et-vient entre traditions chinoise et occidentale et s’attachera à un travail sur la ligne, le trait, qui devient dans sa peinture la forme elle-même donnant à ses œuvres toute leur énergie. Zao Wou-ki et Chu Teh Chun trouveront par l’abstraction lyrique un point de rencontre entre Occident et Orient où ils pourront par ce biais atteindre à un langage universel tout en revenant à leur propre culture chinoise et à sa conception de l’univers.

C’est donc plus d’un demi-siècle d’échanges artistiques que cette exposition tente de retracer, par les œuvres des artistes, mais aussi par des documents et photos de l’époque. Ce sont deux cultures qui se sont trouvées face à face, deux cultures avec des traditions, des comportements, des modes de pensée différents. On observe ainsi dans le domaine des arts plastiques chinois une série de tentatives d’assimilations, de fusions ou de rejets qui donnent une image troublée et parfois chaotique de cette époque. A cela les artistes ont des réponses parfois opposées : certains refusent toute intrusion de l’art occidental, d’autres au contraire ignorent une tradition chinoise qui n’a plus de sens à leurs yeux. Et puis il y a ceux dont l’œuvre est une tentative de marier l’Est et l’Ouest, ceux qui ont été profondément influencés par les deux cultures et qui ne peuvent aller que de l’une à l’autre, tentant trouver une autre voie ou de faire une synthèse qui s’avère sinon impossible, souvent difficile. Seuls les plus grands artistes y ont réussi, mais chacun de façon différente.

Exposition : Paris - Chinese Paintings
Legacy of the 20th Century Chinese Masters
20/6/-21/9/2014
Hong Kong Museum of Art

 


Cheval, Xu Beihong, encre et couleur sur papier, 93,3 x 52,3 cm, musée
Cernuschi

今天,中國當代繪畫頻頻現身於國際各大畫展和雙年展中。近幾年來,它以飛快的速度向前發展。若說今天的中國藝術家似乎找到了自己的道路,從西方在此領域長時間佔主導地位的境況下解放出來,那絕非一日之功,而是前輩筚路藍縷,為他們開創出來的。這些先行者任重道遠,任務艱巨,在兩種文化面前各有己見:一邊是有幾千年歷史、面對十九世紀末以來現代化挑戰的中國文化;另一邊是二十世紀初於思想和藝術領域正進行一場革命的如日中天的歐洲文化。

這股來自西方的思潮在中國的知識和藝術界掀起波瀾,引起震蕩,其勢洶洶,難以抵擋。中國的知識份子和藝術家負笈泰西,帶回新的思想並試圖將其與自己的文化相融合。這些新思想,在詩歌和文學領域輕易地滲透進來,而在繪畫領域,其滲透路程卻坎坷不平,原因是中西繪畫無論在傳統上或形式上,兩者均相距甚遠。二十世紀初,巴黎是世界的藝術之都,吸引了世界各地的藝術家。第一次世界大戰之後,愈來愈多的中國青年畫家來到法國,並定居巴黎。他們或到巴黎高等美術學院,或到自由畫室學習繪畫,他們穿梭於博物館、美術沙龍和畫廊之間,得以接觸到前衛派的繪畫。這個特殊的經驗極大的影響了他們當中大多數人的生活和藝術實踐。一些青年畫家,在回到中國後,帶來了新的藝術觀念並試圖將東方和西方拉近,對後來者有巨大影響。法國五月藝術節與巴黎塞努斯基及集美美術館 (Musées Cernuschi et Guimet) 合作,將於香港藝術中心舉辦一個畫展,展出一百多幅上世紀旅居法國並和巴黎藝術界關係密切的中國畫家的作品,希望借此展現中國藝術家這段特殊經歷。其中有徐悲鴻、林風眠、潘玉良、常玉、龐薰琴、趙無極、朱德群、吳冠中等人的作品。作為開場白,畫展還另將展出當時在巴黎的畫展中介紹給巴黎觀眾的中國現代繪畫。當時巴黎高等美術學院學生,後來成為北京國立美術專科學校校長的徐悲鴻就曾於1933年在網球場博物館 (Musée du Jeu de Paume) 策劃過這類展覽。

先行者:徐悲鴻和林風眠,畫家兼教育家
徐悲鴻 (1895-1953) 生於江蘇省,從父習畫並於上海震旦大學研讀法文。1917年赴日本研習,後於北京大學執教並獲公費留學法國,在法國住了七年 (1920年至1927年)。作為巴黎高等美術學院的學生,他對歐洲繪畫由古代直至近代古典大師的作品均極感興趣,並學習素描和油畫。1921年他還去了德國,在 Arthur Kampf 的畫室研習,為現實主義繪畫和動物畫所深深吸引。徐悲鴻以其歸國後創作的栩栩如生的水墨駿馬圖及巨型的中國歷史畫而飲譽畫壇。1937年,他重返巴黎策劃於網球場博物館舉辦的畫展,並藉此機會遊歷了歐洲。1949年,他出任北京中央美術學院院長,在他的主持下,學院對學生進行嚴格的素描和油畫基礎訓練,影響了二十世紀幾代的中國畫家。

林風眠 (1900-1991) 是中國南方人,於1920年至1926年間旅居法國,在里昂高等美術學院學畫,後轉至巴黎。和徐悲鴻相反,他為前衛派的繪畫而着迷,尤其是象徵主義、抽象派、野獸派、立體派和印象派的繪畫。他試圖將遠東的繪畫和歐洲的現代藝術熔於一爐。1924年於斯特拉斯堡舉辦的中國古代及現代畫展之後,他和其他幾個留法的中國學生一起組織了霍普斯會 (Société Phébus),推行藝術工作。回國後,他於1928年被任命為杭州國立藝術院校長。該校的教學理念深受法國影響,既教授西洋繪畫,亦傳授中國傳統繪畫。抗戰初期,他辭職離去,蟄居重慶,專心油畫創作。五十年代在上海期間,他曾私下嘗試一些新的繪畫風格,如裸體畫及靜物畫。他以立體派的風格創作表現中國戲劇的繪畫。文化大革命期間,他遭迫害,於1968年至1972年,身陷囹圄。1975年,移居香港,繪畫不輟,直至離世。他尤擅作黃山風景。

常玉、龐薰琴和潘玉良是與巴黎前衛派畫家相互滲透最深的畫家
常玉 (1901-1966) 出生於四川,1921年來到巴黎,他是中國畫家中最能吸收巴黎前衛派畫風的畫家。他畫作的流暢線條,他的裸女畫和花卉畫影響了當時的中國青年留學生。他沒有回國,一直客居巴黎,直至1966年去世。他在 La Grande Chaumière 學院工作,和另一名中國畫家龐薰琴(1906-1985) 是這裡的常客。龐薰琴對舞蹈亦頗感興趣,回國後曾對中國少數民族如苗族的舞蹈進行考察研究,並參與北京中央工藝美術學院的籌創工作。

由於身世的不平凡,生平事跡被拍成電影和電視劇,潘玉良 (1895-1977) 可謂這群畫家中最為人所知的了。她祖籍江蘇,幼年父母雙亡,被賣到安徽一家妓院。1913年和潘贊化的結合使她得以逃出娼門,並在上海美術學院學畫,1921年前赴法國,先後在里昂美術學院及巴黎高等美術學院研習繪畫。她巧妙地運用中國畫的一些技巧來表現西洋畫的題材。她的水墨裸體畫,優雅和嫻熟的線條是她作品的特徵。她也從事雕塑。1928年回國後,在上海美術學校任教。但人們對她的畫不理解,妄加批評,令她失望。1937年她重返歐洲,定居巴黎直至逝世。

滑有田 (1901-1986) 是另一名雕塑家,1933年與徐悲鴻一起來到巴黎並在 La Grande Chaumière 學習繪畫,他嘗試將中國古代的繪畫法則和現代雕塑相結合,運用到自己的作品裡。1948年歸國後,他為天安門的人民英雄紀念碑創作了《五四運動》的浮雕。

杭州國立藝術院 ─ 旅法中國畫家第二代的搖籃
人類藝實史上有一些地方和一些時期非常神奇。在某一階段,彷彿聚集了天下精氣,鍾靈毓秀,孕育出一個藝術思潮,一些天之驕子,他們的作品成為時代的標誌。第二次世界大戰前的杭州國立藝術院就是這樣一個地靈人傑的地方。林風眠有四個弟子,他們都有一段精彩的藝術歷程,後來都名播海內外。他們是趙無極、朱德群、吳冠中和趙春翔。前兩位定居法國,第三位在法國居住一段時間後回歸故國,最後一位則移居美國。抗日戰爭的爆發,結束了這一時期,學院也隨之西遷。1949年大陸政權更替,故人星散,原校的學生們亦各奔前程去了。


Pivoines blanches, San Yu, huile sur lsorel, 80 x 65 cm, musée Cernuschi

吳冠中 (1919-2010) 第一個到巴黎,自1947年至1950年旅法四年後回國。接着是趙無極 (1921-2013),他於1948年赴法,定居巴黎。朱德群(生於1920年)1937年至1945年間隨杭州國立藝術院數度搬遷,1944年至1949年於南京師範大學執教,1949年赴台定居,1955年前往巴黎,從此不再離開。
這些青年畫家學畫的第一階段是東西繪畫兼顧。接着是最初的藝術實踐。我們發現在他們早期的作品裡有馬蒂斯的顯著影響。最後他們獨辟蹊徑,各自受不同的影響。一個時期他們師法和他們意氣相投的西方藝術家。吳冠中師法莫里斯.于特里約 (Maurice Utrillo)、趙無極,保羅.克利 (Paul Klee)、朱德群,尼古拉.德斯達埃爾 (Nicolas de Stael)。這三位畫家藝術風格的演變是漸進的。吳冠中在中西傳統間猶豫徘徊,最後着力於線條、筆觸的營造,令作品形成遒勁有力的風格。趙無極和朱德群則透過抒情抽象畫找到了中西繪畫的交匯點,並藉此令自己的畫作具普世語言,又能回歸自己的中華文化和宇宙觀。

這個展覽,通過那個時代中國藝術家的作品以及文獻和圖片,展示了超過半世紀的中西文化交流的歷史。這是面對面的兩種文化,是傳統、行為方式和思想方法截然不同的兩種文化。因此我們看到在中國的造型藝術領域裡,出現一系列的吸收、融匯、揚棄的嘗試,給那時代一幅混亂有時甚至混沌一片的景象。對這,中國的藝術家們有兩種迥然不同的態度:一些人完全拒絕西方藝術的進入;而另一些人相反,卻藐視中國的傳統繪畫,認為它一無是處。而更有另一些人則嘗試透過自己的創作將中西融為一體,他們對兩種文化均有深刻的認識,常逡巡於兩者間。他們努力尋找另一條道路,創造出一種美好的結合,這非不可能,但相當困難,只有那最偉大的藝術家,以各自不同的方式,才能完成此大業。