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Créé par l’Alliance Française et premier mensuel francophone à Hong Kong, Le Journal de Hong Kong, verra le jour le 1er décembre 1970 et existera jusqu’en décembre 1981, date à laquelle il sera remplacé par le magazine Paroles. Bulletin des étudiants et amis de l’Alliance Française, il sortira à 3 500 exemplaires et donnera les nouvelles culturelles françaises à Hong Kong en mode, cinéma, danse, musique, littérature, arts visuels, bals, fêtes et humour. Le journal présentera dans ses colonnes les provinces, les grandes villes et les châteaux français. On peut y lire également le portrait de nombreux écrivains, poètes, musiciens et artistes français mais pas exclusivement, avec par exemple, dans chaque numéro « un homme du mois » qui pouvait être tout aussi bien Flaubert, Léo Ferré, que Pablo Neruda ou Bruce Lee. Le magazine était déjà ouvert à l’inter culturel et comportait aussi quelques articles traduits en Chinois. Y figurait aussi une bande dessinée légèrement érotique en feuilleton, Orion, le laveur de planète de Claude Moliterni et Robert Giji et quelques dessins humoristiques sur l’apprentissage du français. Il rendait compte aussi de la vie de l’Alliance, de ses étudiants avec leur courrier et leurs poèmes ainsi que de ses programmes culturels en cinéma, musique ou théâtre. Son format changera quatre fois en dix ans. Il suivait aussi parfois l’actualité, son premier numéro publié en décembre 1970 comporte par exemple un portrait du Général de Gaulle décédé le 10 novembre précédent. Il est écrit par le consul général de l’époque Gérard de la Villesbrunne qui fut l’un de ses proches collaborateurs. On y voit aussi un mot du prince Henrick du Danemark rappelant dans un discours à Copenhague qu’il avait été professeur intérimaire à l’Alliance Française de Hong Kong dans sa jeunesse. Un autre professeur illustre enseigna à l’Alliance en1972, c’est le grand écrivain et sinologue belge Pierre Ryckmans alias Simon Leys disparu cette année. C’est aussi au travers des pages du Journal de Hong Kong que la célèbre critique de cinéma chinoise Ada Loke rencontrera François Truffaut grâce à un article mémorable : Pourquoi j’apprends le français ? publié dans le numéro de mars 1971 où elle s’enflammait pour Truffaut : « j’aime François Truffaut, c’est pourquoi j’apprends le français (...) Truffaut est différent de tous, Truffaut est unique (...) pour moi-même le son du mot ‘Truffaut’ est magique, croyez-moi, je n’exagère pas du tout ». Truffaut lira ces mots et lui répondra. S’ensuivra alors une longue correspondance et une amitié amoureuse qui durera jusqu’à la mort du réalisateur en 1984. Il lui écrira ces mots en juillet 1973 : « merci pour tout, merci pour toi, merci d’exister à Hong Kong, poétique et passionnée, tendrement yours, François ». Ada Loke animera le cinéclub de l’Alliance française et fera aussi inlassablement connaitre le cinéma de Truffaut à Hong Kong en faisant venir ses films. C’est le Journal de Hong Kong qui annoncera d’ailleurs chaque année le premier festival de cinéma de Hong Kong, le festival de cinéma français créé en 1972. Il annoncera aussi dans un supplément spécial en couleurs les festivités et le grand bal du 14 juillet sans omettre le menu détaillé de ses buffets froids et chauds et le programme de ses divertissements, comme par exemple un grand défilé de mode Pierre Cardin en 1971 à l’hôtel Hilton où se retrouvera toute la communauté française.
Le Journal de Hong Kong sera alors soutenu en partie par des annonceurs publicitaires : la Banque Nationale de Paris, la Banque d’Indochine, Air France, Olivier & C°, La Bauhinia room, le Hong Kong hotel, le restaurant Marseille, The British Bookshop, la librairie Swindon, la super vitamine Vitarin, les vêtements Montagut et le parfum Chanel n°19 !
Curiosité : On y trouve même dans le numéro du 1er février 1972, une pétition des étudiants du Centre de Kowloon de l'Alliance Française de Hong Kong adressée à sa gracieuse majesté la Reine Elisabeth. Grands admirateurs du talent militaire de Napoléon et offensés que l’on porte atteinte à sa mémoire, ils lui demandent de rebaptiser « Waterloo Road », la rue où est sise l’Alliance Française à cette époque, en « Boulevard d’Austerlitz » ! Une pétition dont on attend aujourd’hui encore la réponse... |
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Le journal de Hong Kong》是香港法國文化協會創辦的香港第一份法文月刊,誕生於1970年12月1日,直至1981年12月,改名為《Paroles》(東西譚)繼續出版。它是法協之友的刊物,發行3500份,為公眾提供在香港的法國文化活動信息:時裝、電影、舞蹈、音樂、文學、視覺藝術、舞會、節日和幽默等等。雜誌闢有專欄介紹法國各省區,大城市和古堡。也可讀到有關眾多法國作家、詩人、音樂家和藝術家的介紹。此外,每期還有「每月人物」(Un homme du mois) 專欄,介紹諸如福樓拜、萊奧.費雷 (Léo Ferré)、巴勃羅.聶魯達、李小龍等各國作家和知名人物。雜誌是跨文化的,亦刊載一些譯成中文的文章。還連載了有點色情意味的漫畫《奧里翁,洗星球的人》(Orion, le laveur de planète),這是 Claude Moliterni 和 Robert Giji 的作品,另外還有一些反映學法語的幽默畫。雜誌還介紹法協及其學生的動態,發佈其文化活動的信息:電影、音樂、話劇等,也發表學生的來信及法文詩歌習作。它也緊跟時事,例如在1970年12月的創刊號裡,登了於前一年11月10日逝世的戴高樂將軍的遺照,有關文章則由時任法國駐港總領事 Gérard de la Villes-brunne 撰寫,他亦是雜誌的撰稿人之一。還可讀到丹麥王子Henrick寫的文章,他憶起他在哥本哈根的一次演講裡,提到自己年輕時曾在香港法國文化協會擔任過代課老師。另一著名教授亦於1972年在法協任過教,他便是比利時赫赫有名的作家兼漢學家 Pierre Ryckmans,又名 Simon Leys,他於今年不幸謝世。亦是透過這本雜誌,香港著名的影評人陸離認識了法國電影導演弗朗索瓦.杜魯福 (François Truffaut)。事緣她在1971年3月這期雜誌裡發表了一篇令人難忘的文章《我為甚麼學法語?》。文中她表現了對杜魯福的極大熱情,她寫道:「我喜歡杜魯福,所以我學法語…… 杜魯福與眾不同,杜魯福獨樹一幟 ……對我而言,杜魯福這名字的讀音都是神奇的,相信我,我一點都不誇張。」杜魯福讀了這篇文章後,給她寫了信。由此便開始了他們漫長的互通尺素和親密友誼,直至1984年導演與世長辭。這成了香港影壇的一段佳話。1971年7月,杜魯福給她的信裡這樣寫道:「感謝這一切,感謝你,感謝我在香港的存在,充滿詩意和熱情,親切地向你問候,弗朗索瓦。」陸離主持法協的電影俱樂部,她不遺餘力地向香港觀眾介紹杜魯福的電影。《Le journal de Hong Kong》每年都宣佈法國電影節的消息,它於1972年開始舉辦,是香港的第一個電影節。在一期彩色號外裡,宣佈了為7月14日法國國慶舉辦的各項活動,包括一個大型舞會,巨細靡遺的列出了自助餐的菜單和娛樂節目,如1971年於喜來登酒店舉辦的一場規模盛大的皮埃爾.卡丹時裝表演,聚集了旅港的法國人社群。
《Le journal de Hong Kong》獲得了以下廣告客戶的支持:巴黎國家銀行、法國東方匯理銀行、法國航空公司、Olivier & Co.、紫荊廳 (Bauhinia Room)、香港酒店、馬賽餐廳 (le restaurant Marseille)、British Bookshop、辰衝圖書有限公司、Super Vitamine Vitarin、夢特嬌及香奈兒香水 No 19。
令人嘖嘖稱奇的是,在1972年2月的一期雜誌上,竟登了法協學生致英女皇伊利莎伯的一封請願信。他們是一群拿破崙的崇拜者,對拿氏的軍事天才欣賞備至。他們認為「Waterloo Road」(滑鐵盧道,香港譯作窩打老道) 這條街名冒犯了他們,傷害了他們對這位偉人的美好回憶,因此建議改名叫「Boulevard d’Austerlitz」,即Austerlitz 大道,當時的法協正坐落在這條街道上。直到今天,人們還等待着女皇的回覆呢…… |
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