French cinepanorama 法國電影節

Texte: Gérard Henry

 
  Un petit air de Nouvelle vague
一點兒的新浪潮氣息
 
 

La Nouvelle vague n’est pas morte. Plus de 60 ans après elle influence encore certains jeunes réalisateurs de cinéma soit dans sa forme, soit dans ses thèmes. Le jeune réalisateur Louis Garrel disait récemment sur une chaîne de télévision que tous ces films avaient baigné son enfance, car il les voyait au domicile de son père Philippe Garrel, dont le très beau film en noir et blanc, L’Ombre des femmes, un drame aérien, tendre et feministe est présenté dans la sélection du French cinepanorama 2015.


Aurélien Gabrielle dans Quand je ne dors pas 

Quand je ne dors pas de Tommy Weber
Nous voilà semble-t-il dans une certaine nostalgie de la Nouvelle vague avec ce premier long métrage un peu maladroit mais plein de fraicheur de Tommy Weber, un film en noir et blanc centré sur un seul personnage, Antoine, un jeune homme encore adolescent, au visage qui semble mal fini, avec des airs de petit voyou, qui succèdent parfois à des allures de poète. Absurdité et poésie donnent le ton au début du film quand le jeune homme se présente à un guichet de gare pour aller voir la mer mais, sans le sou, se trouve obligé de chercher l’argent pour son billet et pour cela s’engage dans une nuit parisienne un peu folle, où il rencontrera dealers, clodos et aventures amoureuses sans lendemain. L’histoire est mince mais au long du film le personnage se révèle de plus en plus attachant. C'est ce portait joué par Aurélien Gabrielli, jeune acteur étonnant, et quelques très belles images noir et blanc, notamment celle d’une course à bicyclette, les cheveux aux vents dans un Paris nocturne qui font l’intérêt de ce film. On imaginerait presque le premier volet d’un nouvel Antoine Doinel s’il y avait plus de matière autour du personnage qui n’est pas sans romantisme.

Une histoire américaine de Armel Houstiou
Une histoire américaine, le deuxième film de Armel Houstiou, met lui aussi en scène un personnage un peu perdu : Vincent (Vincent Macaigne) a suivi par amour Barbara (Kate Moran) à New York pour tenter de la reconquérir. Mais celle-ci, lasse de lui, reste sourde à ses paroles, il s’obstine alors et use de toutes les situations pour tenter de la séduire à nouveau. Le personnage est touchant et agaçant à la fois, dans la trentaine, excessif, maladroit avec les femmes. Il s’obstine, ressassant inlassablement son histoire, hypnotisé et incapable de voir la beauté du monde en dehors de l’être aimé. Il essaie de faire plier les interdits sociaux au point d’en devenir nuisant et burlesque, de plonger dans une solitude douloureuse et de rester prisonnier de lui-même, traînant chaque soir sa solitude dans les bars de New York, véritable Babylone capable de dévorer ses habitants. Plus qu’une histoire d’amour, c’est un film sur l’obsession qui pousse Vincent à créer un rapport conflictuel et poétique avec la réalité de la société. Pour l’acteur Vincent Macaigne qui fait une prestation extraordinaire, ce film est « en un sens plus proche de L’Éducation sentimentale, ce truc du héros romantique qui veut se réaliser dans une ville et qui finit par s’y perdre. Je trouve, que New York a quelque chose à voir avec le Paris de cette époque, une chose dépourvue d’attrait ou d’énergie, une sorte de ville un peu vaseuse, comme si tous les possibles étaient vaseux. J’ai l’impression que New York est devenue ça par rapport au monde. C’est une ville en mutation vers sa préservation. »

La Vie en grand de Matthieu Vadepied
La Vie en grand, premier film de Matthieu Vadepied n’est pas sans nous évoquer Les 400 coups de François Truffaut, mais échappe au piège du pastiche en raison du naturel total de ses deux héros, Adama et Mamadou, dont la jeunesse radieuse et espiègle conquiert tous les publics. Adama vit avec sa mère, qui a été contrainte de quitter son mari polygame. L’adolescent en souffre et ses résultats scolaires s’en ressentent. Alors qu’il est sur le point d’être expulsé du collège, il se lance dans la vente de drogues douces avec son ami Mamadou. Il va voir Terrence, le caïd du quartier, qui lui propose de travailler pour lui. Avec l’argent récolté, Adama achète une machine à laver à sa mère et cherche un nouvel appartement pour se rapprocher de son père. C’est une comédie de banlieue, un peu naïve parfois, mais très touchante et largement saluée par la critique en raison de l’extrême sympathie que dégagent les deux jeunes acteurs, Balamine Guirassy et Ali Bidanessy.

Trois souvenirs de ma jeunesse de Arnaud Desplechin
Dans Trois souvenirs de ma jeunesse, Arnaud Desplechin revient avec son héros, Paul Dedalus de Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle), « son propre Antoine Doinel » plaisantent certains critiques. Dans ce nouveau film, Paul Dédalus va quitter le Tadjikistan où une mission clandestine l’avait conduit à offrir sa propre identité à un jeune homme russe. Il se souvient... De son enfance à Roubaix... Des crises de folie de sa mère... Du lien qui l’unissait à son frère Ivan, enfant pieux et violent... Il se souvient... De ses seize ans... De son père, veuf inconsolable... Et surtout, Paul se souvient d’Esther. Voilà un film très vivant sur des adolescents abandonnés à leurs histoires d’amour et d’amitié. Ce qui le rapproche de la Nouvelle vague, c’est ce grand art des dialogues enlevés et ciselés, admirablement accordés et entremêlés avec la mise en scène, c’est aussi ce côté proustien dans le traitement du temps et le ton romanesque. L’un des meilleurs films de cette saison. Le film a été présenté dans la sélection « La Quinzaine des réalisateurs » au Festival de Cannes 2015.

 

新浪潮並未煙沒在時間的洪流中。60多年後,無論是在形式上或是主題上,它仍然影響着年輕一代的電影導演。青年導演路易加希爾 (Louis Garrel) 在最近一次接受電視台訪問時表示他的童年是浸淫在新浪潮電影中,因為他的父親菲利普加希爾 (Philippe Garrel) 也是導演,而他經常在父親家中看這類電影。而本屆法國電影節的其中幾部電影也有一點兒的新浪潮氣息。

湯美韋伯的《不眠夜》
湯美韋伯 (Tommy Weber) 首次執導的這部長片似乎帶我們緬懷一下新浪潮電影。這部手法仍不太熟練但卻充滿新鮮感的黑白電影的故事只集中講述一個角色:安東,一個思想和容貌看來都仍未成熟的青年,他雖然一副小流氓相,但有時又流露出一點兒詩人的風采。影片一開始予人的感覺既荒謬又詩意,一個青年突然想看海景,便到火車站買火車票,但錢銀不夠,為了搵錢買火車票,在巴黎渡過了一個瘋狂的晚上,與毒販、流浪漢交手之餘還有時間玩短暫的一夜情遊戲。本片的故事力薄弱,但隨着劇情的發展,由演技出色的年輕演員奧雷李安加比艾利 (Aurélien Gabrielli) 飾演的男主角也越來越惹人喜愛,此外,片中有幾組黑白鏡頭非常優美,尤其是單車比賽時頭髮在巴黎的夜色中飛揚,這些都是這電影吸引人的地方,若果能在安東這個帶點兒浪漫色彩的角色上多下點工夫,本片很有可能成為新一代的安坦.但奴 (Antoine Doinel) 的第一集。

阿梅爾奧斯蒂烏的《一個美國的故事》
《一個美國的故事》(Une histoire américaine) 是阿梅爾奧斯蒂烏 (Armel Houstiou) 執導的第二部影片,故事也是講述一個有點兒失落的人物:文遜 (雲遜麥凱恩 (Vincent Macaigne) 飾) 為了愛情跟着巴巴拉 (姬蒂莫朗 (Kate Moran) 飾) 到紐約,希望能挽回她的心意。但對他已感到厭倦的巴巴拉根本不想聽他的說話,可是文遜仍然繼續糾纏,為了能再次吸引她的好感出盡法寶。文遜這個三十多歲,面對女性是愐腆笨拙但又性格執抝的角色使人感動之同時又令人極度怒火。他冥頑不靈,反複不停地訴說自己的故事,精神恍惚已到了走火入魔的地步,除了心中所愛的人之外再也看不見週圍美好的世界。他莫視社會禁忌已到了偏執荒謬的地步,沉浸在孤獨的痛苦中不能自拔,每天晚上在紐約這座有如巴比倫般吃人不吐骨的城市中的酒吧流連沉淪。這不單只是一個愛情故事,本片講述文遜因迷戀導致他與現實社會形成一種帶點兒詩意的對立關係。雲遜麥凱恩在片中有出色表現。


• Le Vie en grand de Mathieu Vadepied

馬蒂爾華特彼耶的《人生大計》
馬蒂爾華特彼耶 (Mathieu Vallepied) 的處女作《人生大計》(La Vie en grand) 使人聯想起杜魯福的《四百擊》(Les 400 coups),但卻因為兩名主角自然出色的演技而沒有予人模仿的感覺。頑皮鬼馬又充滿青春氣息的阿達馬和馬馬杜成為了所有觀眾的寵兒。少年阿達馬的母親因為丈夫重婚而被迫離開,獨自撫養兒子。阿達馬為此感到很難過,這直接影響了他的學業,更因此快將被趕出校,這時他與朋友馬馬杜開始售賣軟性毒品。他去見區內的黑幫老大泰倫斯,成為了後者的手下。阿馬達用賺得的金錢買了一部洗衣機給母親,更為了能與父親較接近而尋找新的公寓。這是一部有關市郊貧民區生活的喜劇,有點兒幼稚但卻非常感人,更因為 Balamine Guirassy 和 Ali Bidanessy 這兩位年輕演員極具感染力的演出而大受影評人的讚賞。

阿諾戴普雷尚的《我的黃金歲月》
阿諾戴普雷尚在《我的黃金歲月》(Trois souvenirs de ma jeunesse) 中再次為我們講述 Paul Dedalus的故事。電影《教我如何是好……(我的私生活)》中的主角Paul Dedalus被影評人笑稱是阿諾戴普雷尚「個人的安坦但奴」。在這部新片中,保羅即將離開塔吉克斯坦,在這兒他因為一個秘密任務將自己的身份借給一個蘇聯青年。這時他腦海中充滿回憶……憶記起他在魯貝的童年……他母親發瘋時候的情景……他與弟弟艾雲,一個既虔誠又暴力的孩子之間的聯繫……滿腦子的回憶……他想起16歲那年……想起父親,一個痛不欲生的鰥夫……而最重要的,保羅想起了艾絲特。這部電影生動地講述少年人對戀愛和友誼的全情投入。本片因為對白精彩生動,顯示出是經過精心雕琢,與情節配合得天衣無縫,還有採用了普魯斯特風格和某種傳奇故事的手法來處理時間的交替,這些都是新浪潮電影的風格。這是本年度最佳的其中一部電影,曾在2015年康城國際電影節的「導演雙週」中選映。