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Jean-Michel Espitalier est l’un des poètes contemporains qui a le plus modifié l’image attendue de la poésie. Il est représentatif d’une génération qui, proche en cela de l’art contemporain, opte pour des pratiques poétiques variées, construites, accumulatives et drôles » dit le poète Jérôme Mauche, organisateur des soirées poésie au musée Zadkine.
On pourrait dire de lui que c’est une sorte de jongleur, qui a délaissé ses balles pour les mots qu’il s’amuse à répéter inlassablement, à bousculer ou à tordre en tous sens comme s’il voulait en extraire tout le jus. Jouant sur les rythmes il manie aussi l’humour, la dérision, le cynisme et le rire dans ses œuvres innovantes, qui pourraient s’avérer très déroutantes pour les amateurs de poésie « classique ».
Né en 1957, Espitalier est inclassable. Il joue de divers instruments – il est batteur - et travaille sans relâche sur les bizarreries du langage dont il repousse constamment les limites. Cofondateur du journal Java (1989-2006), il coordonne en mars 2001 un numéro du Magazine littéraire sur la Nouvelle poésie française. Ardent défricheur de la poésie contemporaine, il publie en 2000, Pièces détachées, une anthologie de la poésie française d’aujourd’hui et, en 2006 Caisse à outils : un panorama de la poésie française d’aujourd’hui (nouvelle édition en 2014), « un essai vif, très documenté et souvent drôle dans lequel il passe en revue toutes les esthétiques et formes d’aujourd’hui, du minéral au végétal, de la performance au rock, du ready made au génie comique, de la poésie sonore à la poésie concrète » écrit Pierre Hilde dans Le matricule des anges, (avril 2006).
Depuis son premier recueil Pont de frappe (1995), Il a à son actif de nombreux ouvrages, Fantaisie bouchère, derrière la salle de bain (2001), Le théorème d’Espitalier (2003), De la célébrité : théorie & pratique (2013), L’invention de la course à pied, Un rivet à Tanger, son dernier étant, Salle des machines, (Flammarion, 2015) qui remet en perspective l’ensemble du parcours de l’auteur, un livre composé de pièces détachées de diverses époques et comportant des inédits.
En parallèle à l’écriture, il crée des pièces sonores et des installations texte, musique, son, et vidéo avec d’autres artistes. Il voyage également fréquemment à l’étranger pour des lectures ou des conférences. Bref, c’est un homme toujours en mouvement.
A Hong Kong, Jean-Michel Espitalier participera avec le soutien de l’AFHK aux Poetry Nights, une rencontre internationale organisée par le poète chinois Beidao et dont le thème, cette année, est « La guerre ».
Un sujet que J.M. Espitalier a souvent traité dans son œuvre, quelque fois légèrement comme dans Comment J‘ai raté la guerre, un texte où défilent une succession d’images et de souvenirs qui parcourent sa mémoire, d’images de guerre, de films, de découvertes scientifiques, de jouets, d’événements historiques, des images vues dans le quotidien, pêle mêle dans l’esprit et apparemment innocentes ou anodines mais qui en bloc, racontent la guerre. Mais quelquefois, le ton est plus grave comme dans Army (2008), un terrible réquisitoire contre la guerre mise à nu par ceux qui la font, un texte cru à la première personne, construit de témoignages et des bouts de confessions d’un soldat pris dans la guerre, collé à son fusil mitrailleur et rendu fou par ses tressautements meurtriers. Il va hurler de peur, tuer, détruire, torturer, rire, pleurer et jouir de façon insoutenable. La guerre comme un engrenage qui vous happe et vous rejette brisé, face aux horreurs que vous avez commises.
L’univers du poète est ancré dans le présent, parfois dans l’actualité, il s’y engage de tout son corps, utilisant toutes les formes verbales possibles, tous les rythmes, de la monotonie à la fureur.
Jean-michel Espitalier n’utilise pas un style grandiloquent ou fleur bleue pour lire ses poèmes. « Nous sommes dans un univers plat, répétitif, banal. Comment placer de l’oraculaire sur ce monde apathique ? » dit-il. Il ajoute que la technologie a toujours transformé l’art : « la nouvelle génération a aussi une culture numérique, une culture du son, de la musique Elle a une foule d’outils à utiliser, pour moi, plus qu’une raison esthétique, j’y vois une raison technologique. » (Le matricule des anges, (avril 2006). |
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揚 – 米歇爾.埃斯比達列是將詩歌的面貌大大改變的當代詩人之一。他是從事當代藝術的一代人的代表,選擇形式多樣、結構繁複、堆砌與古怪的詩歌創作。」Zadkine 博物館詩歌晚會組織者熱洛姆.莫斯 (Jérôme Mauche) 如是說。
他可說是一種雜耍藝人,將字詞當成小球,不知疲倦地玩弄它,推撞它,從各個方向扭曲它,彷彿意欲從中榨取出甚麼精華似的。他玩弄韻律,在其令人耳目一新的作品中,將幽默、譏刺、玩世不恭和喜笑糅和一起。這些詩歌令「古典」詩歌的愛好者們為之瞠目結舌,狼狽不堪。
埃斯比達列生於1957年,他的身份難於歸類。他演奏各種樂器,他是敲擊樂手,對文字作古靈精怪的變化遊戲,樂此不疲,將可能性推至無限。他是《Java 報》(1989-2006) 的合夥創辦人,並於2001年3月參與了文學雜誌有關「法國新詩歌」一期的編輯工作。他是當代詩歌的熱情開拓者,2000年發表了《零件,法國當代詩歌選》(Pièce détachées, une authologie de la poésie française d’aujourd’hui),2006年,發表了《工具箱:法國當代詩歌一覽》(Caisse à outils : un panorama de la poésie française d’aujourd’hui,2004年新版),「這是一部生動活潑、資料豐富翔實、有時相當風趣的論述,它審視了當今所有的美學形式,從礦物到植物,從表演到搖滾樂,從現成品藝術到喜劇,從有聲詩歌到具體詩歌。」在2006年4月號的《天使花名冊》(Le maricule des anges) 的一篇文章裡,皮埃爾.伊爾德 (Pierre Hilele) 這樣評說道。
自他的第一本詩集《Pont de frappe》(1995) 發表後,他的創作碩果纍纍,有《在浴室後面,屠夫的幻想》(Fantaisie bouchère, derrière la salle de bain, 2001)、《埃斯比達列》(Le théorème d’Espitalier, 2003)、《論名望:理論與實踐》(De la célébrité : théorie & pratique, 2013)、《賽跑的發明》(L’invention de la course à pied)、《丹吉爾的鉚釘》(Un rivet de Tanger),他的近作《機器間》(Salle des machines, Flammarion 出版社,2015),對作者的人生歷程作了回顧和展望,集結了他各個時期的作品和未曾發表過的作品。
除寫作詩歌外,他還和其他藝術家一起創作了有聲作品,一些由文字、音樂、聲音和錄像構成的裝置,他頻頻出國訪問,舉辦朗誦會和講座,他是一個好動的,歇不住的人。
在香港,揚 – 米歇爾.埃斯比達列將參加由華裔詩人北島主持的「詩歌之夜」(Poetry Nights),這是一次國際詩人的聚會,探討「戰爭」這個主題。這也是他在自己的著作中經常探討的主題。有時輕描淡寫,如《我如何輸掉這場戰爭》(Comment j’ai raté la guerre) 一文。這是一篇充滿回憶的文字,一幅幅圖畫在他腦海中列隊而過,戰爭、電影、科學發明、兒童玩具、歷史事件、報刊上登出的圖片,雜亂無章,看似簡單,無足輕重,但卻大體上描繪了戰爭;而有時候,卻嚴肅沉重,如《軍隊》(Army, 2008) 一文。這是一些參與戰爭的人對戰爭赤裸裸的控訴,是以第一人稱寫作的尖銳文章,由深陷戰火、面貼機槍、被戰爭的殺戮場面嚇得發瘋的士兵的證詞和懺悔所組成。他因恐懼而吼叫、屠殺、摧毀、折磨、喜笑、哭泣,難於忍受地經歷這一切。戰爭就像一個齒輪機構,他噬囓着你,再把你吐出,你面對自己犯下的暴行,落得粉身碎骨。
詩人的天地植根於現在,有時甚至是當前的現實,他全身投入,用盡一切可能的語言方式,音韻節奏,由單調乏味到慷慨激昂。
揚 – 米歇爾.埃斯比達列不用華麗浮誇或善感多愁的詞藻寫詩。「我們身處一個平淡、重覆、庸俗的世界。對這個冷漠的世界,如何賦予它庄重?」他這樣寫道。他認為科技總是改變着藝術。「年輕一代有自己的數碼文化,聲音和音樂文化。他們有數不清的工具可使用。我認為除美學外,亦有科技在。」(《天使花名冊》,2006年4月)
International Poetry Nights in Hong Kong 2015
Recitations: 26-29 November 2015 - 7:30 pm - 8:30 pm
Jean-Michel Espitalier (avec le soutien de l’Alliance Française)
Recitation: 27 November 2015 - 7:30 pm - 8:30 pm
Multi–media Theatre, HKICC Lee Shau Kee School of Creativity
No.135 Junction Road, Kowloon, Hong Kong
Programme details: www.ipnk.com |
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