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Le quartier culturel de West Kowloon n’est pas encore construit mais ses équipes sont déjà en pleine activité. Après les expositions Moving Images organisées au printemps 2015 par le musée M+, Le Performing Arts Department du WKCD a organisé à l’automne 2015 une série d’ateliers de danse animés par des chorégraphes de renom, le britannique Wayne Mc Gregor et la française Emmanuelle Voh-Dinh. Pour Anna Chan, responsable du Développement artistique de la Danse à West Kowloon, le but de ces ateliers est de susciter une énergie créatrice dans le domaine de la danse à Hong Kong, en attendant que les lieux de performance de West Kowloon soient construits. Parallèlement une même démarche a d’ailleurs eu lieu dans le domaine du théâtre, organisé par Low Kee Hong avec le International Workshop Festival of Theatre étendu sur 3 mois. Nous avons rencontré la chorégraphe française à cette occasion.
Emmanuelle Voh-Dinh est directrice du Phare, le Centre chorégraphique national du Havre Haute-Normandie, elle a été auparavant formée à la danse classique et initiée à l’héritage américain, avec un passage à la Merce Cunningham School à New York. De retour en France, elle est interprète de François Raffinot de 1991 à 1996 et crée sa propre compagnie Suis Generis, avant d’être nommée directrice du Phare en janvier 2012. Elle est également présidente de l’Association des 19 centres chorégraphiques nationaux.
Emmanuelle, vous succédez à Hervé Robbe et précédemment à Francois Raffinot, un chorégraphe connu pour son amour de la philosophie et son attachement à une écriture assez stricte de la danse, quels sont vos propres rapports avec l’écriture de la danse ?
Oui, François Raffinot est d’ailleurs maintenant revenu à la philosophie, c’est quelqu’un qui travaillait beaucoup le rapport à l’écriture et la composition de ses pièces. Mes premières pièces étaient donc très structurées, inspirées d’une méthodologie que François utilisait, travaillant en amont sur le papier et arrivant sur le plateau avec une structure déjà composée, les solos, les duos, les quatuors, etc., mais par la suite, j’ai commencé à renoncer à cette méthodologie un peu trop contraignante pour moi, et à ouvrir la porte à ce qui pouvait advenir dans le studio, à travailler à partir de l’improvisation et à orienter mes recherches, extérieurement au champ de la danse elle-même, notamment sur les déficits émotionnels et les émotions. Les sciences cognitives ont beaucoup évolué depuis 1999, ainsi que la porosité entre arts et sciences. J’ai voulu continuer à creuser cela. Le premier clic est venu à la suite de la lecture d’un article dans Le Monde du professeur de neurologie et neurosciences, Antonio Damasio, directeur de l’Institut pour l’étude de l’émotion et de la créativité à l’Université de Californie méridionale. Le thème en était « Comment peut-on vivre sans émotion ou l’absence d’émotion ». La thématique de l’absence était quelque chose que j’avais moi-même questionnée en travaillant sur des œuvres littéraires ; mais là, j’ai voulu savoir ce que c’était que vivre sans émotion. Comment cela était possible ?
Il y a des gens qui souffrent vraiment d’absence totale d’émotion ?
• Emmanuelle Voh-Dinh animant les West Kowloon Cultural District workshops dans Unlock Dancing Plaza |
Oui, certaines personnes ont eu des lésions du cerveau et les émotions primaires comme la peur, la colère, la joie, la tristesse qui sont contenues dans le cerveau reptilien et nécessaires à la survie, ont disparu chez eux. Les gens qui ont ces zones atteintes sont très rares, en général ce sont plutôt les zones extérieures du cortex qui sont touchées, mais Antonio Damasio a réussi a trouvé quelques personnes au travers des IRM dont les zones atteintes affectaient des émotions nécessaires à la survie mais aussi au raisonnement. Le grand travail de Damasio a été d’ailleurs de découvrir que notre façon de raisonner était liée à nos émotions, ce qui a priori était totalement à l’opposé de la pensée de Descartes qui préconisait de faire abstraction de nos émotions avant de prendre des décisions. Ors il s’avère que c’est complétement l’inverse, c’est notre relation à prendre des décisions qui est intrinsèquement liée à notre capacité à réagir émotionnellement.
Alors comment transmettre cela sur un plateau de danse ? C’était beaucoup plus complexe que je le pensais, j’ai fait des recherches, je suis partie deux mois pour observer des patients, j’ai fait un travail intense, à l’opposé de ce que j’imaginais faire car j’arrivais sans aucune connaissance neurologique.
Mon idée originale était de les interviewer sur leurs problèmes émotionnels, et d’en retirer un certain feedback, mais cela ne s’est pas passé comme cela, d’abord parce que je n’ai pas pu rencontrer ces patients particuliers car ils sont extrêmement protégés. J’ai cependant rencontré des gens qui avaient des pathologies extrêmement complexes, des aphasies, des mémoires de 30 secondes... Mon idée première était de décortiquer le processus émotionnel. Finalement le déclenchement est venu avec un neurobiologiste qui travaillait avec Damasio et qui m’a dit : « pour moi l’émotion c’est un besoin qui crée un désir, qui crée le plaisir, qui annule le désir ! » cela a été pour moi le starter d’un projet plus poussé : Qu’est-ce que qu’un besoin ? Qu’est-ce que le désir ? Qu’est-ce que le plaisir? Comment annule-t-on le désir ? J’ai fait des recherches en bibliothèque sur le processus émotionnel et j’ai commencé à travailler avec mes danseurs sur des structures, des états de corps : Qu’est-ce que l’attraction ? Qu’est- ce que la répulsion ? Cela m’a menée à des questions plus philosophiques comme ce que c’était que l’extase, qui pour moi est une émotion qui rejoignait à la fois les émotions positives et négatives, une sorte de métaphore symbolique autour de l’émotion. Cela été un gros travail de deux mois, très intense, qui continue de m’accompagner.
Vous vous êtes aussi intéressée aux relations amoureuses à travers la littérature?
Cela c’était plutôt au tout début de ma carrière de chorégraphe, la littérature a été un point de départ, j’ai travaillé à partir d’un livre de l’écrivain français Frédéric-Yves Jeannet, cyclone mais je suis allée ensuite vers des choses plus complexes, vers l’anthropologie notamment autour de, Masculin, Féminin. La pensée de la différence de Françoise Héritier puis après mes recherches en neurologie, J’ai travaillé à partir d’ouvrages de psychanalyste et de psychiatre comme Création et schizophrénie de Jean Oury, Aujourd’hui je m’attaque plutôt à Foucault, avec Les mots et les choses et Les Ménines de Velasquez. On peut dire que cela me nourrit, je n’arrive jamais en studio vierge de tout, j’ai toujours un sujet en tête.
Un autre élément important de votre œuvre est la musique , partagez-vous la position de Merce Cunningham qui a-t-on coutume de dire, a libéré la danse de la musique ?
La musique est toujours très présente et a pris différentes formes dans mon travail. Je n’ai pas travaillé avec Cunningham mais ai été étudiante chez lui. C’est effectivement un des pionniers qui a considéré que la musique et la danse devaient cohabiter séparément. C’est comme cela que John Cage arrivait le jour du spectacle sur le plateau et appuyait sur le bouton de la musique... et il se passait ce qui se passait ! Cela a beaucoup changé la façon d’appréhender le rapport entre la danse et la musique. Dans mon travail ce rapport n’est pas toujours le même, cela dépend complétement des sujets de la pièce. Il y a généralement un travail sur la musicalité au niveau organique entre Le mouvement, le rythme et l’espace. Par exemple pour une pièce comme Eaux-fortes, j’ai travaillé sur le rapport émotionnel de chacune des Études pour piano de Pascal Dusapin ; pour la musique spectrale du Cortex Temporum de Gérard Grisey, j’ai travaillé avec la structure musicale car il s’agit d’une phrase musicale répétée dans laquelle Grisey introduit des distorsions temporelles. Cela a été le point de départ pour écrire une structure chorégraphique équivalente basée sur la répétition et la distorsion temporelle. Il y a eu a eu aussi le travail sur la Grande Fugue de Beethoven, une pièce complexe car j’avais demandé à un écrivain, Frédéric-Yves Jeannet, une fugue littéraire à quatre voix, à une compositice, Zeena Parkins, un quatuor à cordes, et a un plasticien Laurent Pariente, une œuvre visuelle. Il a réalisé une pluie de pétales de soie noire tombant de façon continue pendant une heure sur le plateau et ce fut à moi de composer une chorégraphie qui puisse intégrer le tout. De plus, tout cela a pris plus de sens car cela a eu lieu après le 11 septembre et ces artistes vivaient à New York à cette époque là. Maintenant je travaille aussi sur la voix, je déporte les sujets d’intérêt, le rapport à la musique par l’intermédiaire de la voix, travaillée de façon organique dans le rapport au mouvement, pas de manière savante comme dans le chant. Cette semaine nous avons par exemple travaillé avec les danseurs et chorégraphes de Hong Kong sur les figures de l’embrassement, les gens qui se rencontrent, qui se croisent avec des voix qui se mêlent...
Quelles sont vos méthodes de travail au centre du Phare ?, un très beau nom d’ailleurs qui évoque les frontières entre la mer et la terre, la nuit et le jour.
Oui, cela rayonne, cela guide, cela accompagne, c’est plus excitant comme nom que le « CCNHHN » (Centre Chorégraphique National Havre Haute Normandie) ou autres initiales. C’est un centre chorégraphique spécial, d’abord parce qu’il est dirigé par deux femmes, Solenne Racapé et moi-même, fait plutôt rare. C’est un projet construit ensemble autour des écritures chorégraphiques contemporaines, mais qui garde une large ouverture à la diversité des esthétiques et balaie un spectre très large sur tout ce qui compose aujourd’hui les paysages chorégraphiques.
Sur un plan plus personnel, à la naissance d’un projet, il y a toujours un mot, un souvenir, une première idée qui sort un peu de nulle part, je la prends et je la creuse. Il faut que cette idée voyage, se nourrisse. Avec cette intention de départ, j’organise de l’espace, je regarde, je gère, je parle beaucoup avec les danseurs, nous cherchons ensemble, parfois sans trouver. Il faut que l’idée se renouvelle, se développe, même si au début les danseurs ont parfois l’impression de ne rien comprendre, ils donnent généreusement d’eux- mêmes.
Il y a dans mon travail plusieurs cycles, un premier autour de mes recherches en neurologie, et un deuxième autour de la perception du temps, beaucoup plus minimaliste, en faisant abstraction de toute thématique, avec une recherche sur les concepts du temps, de l’espace et du rythme qui ont été au cœur de mon travail comme la répétition du mouvement et son développement dans le temps, c’est peu évident à expliquer car cela rejoint un peu la philosophie. |
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西九文化區尚未竣工,然而其藝術團隊卻已積極展開活動。在由M+博物館於2015年春策劃的「流動影像」(Moving Images) 展覽之後,西九文化區表演藝術部於2015年秋策劃了一系列的舞蹈工作坊,由著名的英國編舞家 Wayne Mcgregor 及著名的法國編舞家艾曼紐.汀主持。西九舞蹈藝術發展部的負責人Anna Chan 認為,在等待西九文化區各項設備完工之際,這些工作坊積極活動。目的在於促進香港舞蹈界的創作能力。與此同時,另一活動在戲劇界,由劉祺豐策劃,在為期三個月的國際劇場工作坊節期間進行,我們藉此機會,訪問了法國著名的編舞家艾曼紐.汀。
• Emmanuelle Voh-Dinh animant les West Kowloon Cultural District workshops dans Unlock Dancing Plaza
艾曼紐.汀是勒拉弗爾-諾曼第國立舞蹈中心 (Le Phare) 的總監及編舞。她曾習古典舞,並曾於紐約的 Merce Cunningham School 研習傳統美國舞蹈。回國後,自1991年至1996年任 François Raffinot 的表演者,並創立了自已的舞團 Suis Generis,2012年1月被任命為勒拉弗爾-諾曼第國立舞蹈中心的總監。她同時還是十九個國立舞蹈中心協會的主席。
艾曼紐,您接替了 Hervé Robbe 的職位,較早前,還接替了 François Raffinot 的職位。後者以其對哲學的偏愛及專注於嚴格的編舞而聞名。而您本人是怎樣看待編舞的呢?
不錯,François Raffinot 現在又重返他的哲學天地了。他是一個勤於編舞的人。我初期的舞劇深受其創作方法影響,結構謹嚴,先在紙上籌劃,再搬上舞台,一切準備就緒,單人舞、雙人舞、四人舞等等。後來,我放棄了這種創作方法,覺得它相當束縛,於是我敞開大門,兼收並蓄,即興創作,將我的探索由外部轉向舞蹈本身,尤其是對感情和感情缺失的探索。
自1999年以來,對人工智能科學以及藝術與科學的互通性的研究有了長足的進步。我決心在這方面作深入研究。引發我作此研究的契機是在《世界報》讀了Antonio Damasio 的一篇文章,他是神經病學和神經系統科學教授,是美國南加州大學感情和創造研究院的院長。他這篇文章題目是《人怎麼在沒有感情和感情缺失的情況下生存》。對於感情缺失,我在研究文學作品時亦曾做過思考。我確實想知道沒有感情的生存究竟是怎麼一回事,這怎麼可能?
完全喪失感情的人真的存在嗎?
存在,有一些人腦部受損傷,存在於腦幹並對性命攸關的基本感情如:喜、怒、哀、樂、懼怕等在他們的身上全部消失。這種腦部受損傷的人非常罕見,一般來說,是大腦皮層的外圍受到了損傷。Antonio Damasio 透過磁力共振成像成功找到了幾個大腦皮層外圍受損傷的人,這傷害不僅攸關生命同時會影響思考能力。Damasio 透過這項工作發現了我們的思考方式和我們的感情是息息相關的,這與笛卡兒的想法完全相反,笛氏主張可撇開感情直接思考決定。但事實卻完全相反,我們的思考決定本質上和我們的感情反應密不可分。
那麼,怎樣將這些搬上舞台呢?這比我想象的複雜得多。我進行研究,用了兩個月時間觀察病人。和我事前想象的完全兩樣,我做了大量的工作,這都怪我着手時絲毫沒有神經病學的知識我的初衷是採訪病人,了解他們的感情問題,並從中得到一些回饋。但事與願違。首先是我不能直接和這些神經病人接觸,因為他們得到特殊保護。然而,我卻接觸到一些病情非常複雜的病人,如失語症病人、只有三十秒記憶的病人等。我最初的想法是想理出感情的變化過程。最後,我的研究發軔於一位曾經和 Damasio 共事的神經生物學家的一句話,他說:「我認為感情是一種需要,它激起慾望,產生歡樂,又取消慾望。」這觀點成了我深入研究的啟動器:甚麼是需求?甚麼是歡樂?如何消除慾望?我在圖書館裡埋首研究感情的演變過程,並開始和我的舞蹈演員一起探討人體的結構和狀態:甚麼是吸引力?甚麼是厭惡感?由此深入到更具哲學意味的問題,如甚麼是心醉神迷。我認為這種狂喜狀態是同時具有正、負兩種感情的,是一種感情的象徵性的隱喻。這是一項為時兩個月的繁重工作,現在還在繼續。
你對文學中的愛情關係也頗感興趣?
這在我的編舞事業初期可說是這樣。文學是一個起點,我從法國作家 Frédéric-Yves Jeannet 的《颶風》(Cyclone) 開始研究,但我接着向更複雜的東西走去,朝向有關男性、女性的人類學研究起來。我讀了 François Heritier 的《區別的沉思》(La pensée de la différence),在作了神經病學的研究之後,我着手研究精神分析家和精神病科醫生的著作,如 Jean Oury 的《創造和精神分裂》。今天,我攻讀福柯的著作,研讀他的《字詞和東西》(Les mots et les choses) 及探索委拉斯貴支 (Velasquez) 的名畫《宮女》(Les Ménines)。我可說充實了自己,我從來沒空手來到辦公室,腦子裡總是裝着一個主意。
你事業的另一個重要部份是音樂,你是否贊同簡寧漢 (Merce Cunningham) 的觀點,大家都認為他將舞蹈從音樂中解放出來?
音樂總是以各種不同的形式存在於我的創作中。我沒有和簡寧漢共事過,但做過他的學生。他無疑是一個先驅,認為音樂和舞蹈應該獨立並存。就這樣,在演出那天,John Cage 走上舞台,按下按鈕,音樂播出來了,事情就這樣發生。這在很大程度上改變了認識舞蹈和音樂關係的方法。在我的工作中,這關係並非一層不變,這完全取決於舞蹈的內容。一般來說,我從肢體的角度,研究運動、節奏和空間之間的音樂性。譬如對舞劇《銅版畫片》(Eaux-fortes),我探索 Pascal Dusapin 的《鋼琴練習曲》的每個曲子的感情關係。而對於 Gérard Grisey 的《Cortex Temporum》光譜音樂,我則以音樂結構處理,因為Grisey在不斷重複的一個樂音裡注入了時間的扭曲。這便是我創作肢體舞蹈的起點,這舞蹈以時間的重複和扭曲為基礎。我也對貝多芬的大賦格曲作了創作,這是一個複雜的作品,我邀請作家 Frédéric-Yves Jeannet 寫作一個四個人聲的文學賦格曲;邀請女作曲家 Zeena Parkins 創作了一個弦樂四重奏,並請一個造型藝術家 Laurent pariente 創作一個視覺藝術。他製作了一場花雨,花瓣由黑絲綢製成,在舞台上足足下了一句鐘,而我則創作一齣融合這一切的舞蹈。此外,這一切別有深意,因為這齣舞劇是在「九一一」之後演出的,而表演者當時正生活在紐約。現在,我改變方向,也探討起聲音來,我以運動中肢體激發的聲音作媒介,探索舞蹈與音樂的關係,當然不像探索聲樂那樣深奧。例如,這個星期天,我們和香港的舞者和編舞家一起探討人們相擁的形象,人們在一片嘈雜聲中熙來攘往,擦肩而過。
你在 Phare 舞蹈中心是怎樣工作的?這是一個很漂亮的名字,讓人想起大海和陸地,白天和黑夜。
是的,燈塔 (la phare) 發光,引領護航,這比「CCNHHN」或其他首字母更令人振奮。這是一個特殊的舞蹈中心,首先是它由兩名女性主導,Solenne Racapé 和我,這是少有的。我們的工作重點是創作當代舞,但也敞開大門,兼收並蓄,吸收當下的一切舞蹈。
現在來談一下更為個人的一些體會。我每創作一個舞蹈,便不知從何冒出一個字、一個回憶、一個主意。我抓住它,發掘它。這主意必須伸展開來,充實起來。這樣開了個頭,我便組織空間,觀察、經營,和我的舞蹈家頻頻切磋,我們一起探索,有時卻一無所獲。主意必須更新、發展,即便開始時,舞蹈家們有時好像摸不着頭腦,但他們全力以赴。
我的工作分幾個階段,第一個階段是對神經病學的研究,第二階段是時間的探索,非常簡單,撇開一些專門主題,只研究時間、空間和節奏這些概念,這在我的創作中佔主導地位,如運動的重複及其在時間中的發展,這很難三言兩語說清楚,因為這多少和哲學有關。
Le Phare
30, rue des Briquetiers
76000 Le Havre
www.lephare-cnn.fr |
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