Le French May : Exposition 法國五月 : 展覽

Texte : Extraits de « Claude Monet, Le génie des lieux » de Buno Girveau / Photos : Réunion des Musées nationaux

 
  Claude Monet, le génie des lieux
他鄉情韻 — 克洛德.莫奈作品展
 
 

Claude Monet
Effect of Spring, Giverny
1890
Oil on canvas
60 x 100 cm
China, Hong Kong
Private collection


Claude Monet
The Break-Up of the lce at Vétheuil, facing Lavacourt
1880
Oil on canvas
72.5 x 99.5cm
France, Paris
Musée d’Orsay
On deposit at the Palais des Beaux-Arts de Lille

L’exposition phare du French May 2016 est dédiée à Claude Monet, la figure de proue de l’impressionnisme, très rarement exposé à Hong Kong. Cette exposition organisée par la Réunion des musées nationaux de France et le Hong Kong Heritage Museum vise à faire découvrir au public hongkongais l’artiste, son œuvre et son environnement. Ayant pour commissaire Bruno Girveau, l’exposition comporte une vingtaine d’œuvres de Monet, peintures, dessins et tapisseries provenant de musées français et de collections privées, c’est peu par rapport à l’œuvre monumentale de Monet, mais elle comporte aussi un caractère documentaire sur sa vie, sa demeure, son atelier et son jardin à Giverny, et les lieux et paysages où il travaillait. Monet n’a jamais fait l’objet d’une expo individuelle à Hong Kong et ce sera une unique occasion pour les Hongkongais qui n’ont pas voyagé à l’étranger de se familiariser avec son œuvre.

Les œuvres ont été réparties en quatre sections selon l’endroit où Monet les a produites : la Normandie et la Bretagne, l’ile de France, Londres et Venise, Giverny et les nymphéas. Nous reprenons ci-dessous quelques extraits de la présentation du commissaire de l’exposition, M. Bruno Girveau.

« La Normandie, c’est la terre et la mer à la fois, les deux éléments qui, conjugués, définissent une grande part de la peinture de Monet : un ciel changeant se reflétant dans la mer ; le mouvement des vagues et des marées, les effets changeants de la lumière. La Seine, que l’on retrouvera en Ile de France, est déjà présente, à son embouchure (Honfleur). Monet fait ses premiers essais de paysage à Rouelles. Il y retourne avec Bazille pour peindre durant l’été 1864 et dès lors aux beaux jours presque tous les ans : « Tous les jours des choses toujours plus belles. C’est à en devenir fou tellement j’ai envie de tout faire » (Lettre de Monet à Bazille, 15 juillet 1864). Plusieurs sites le fascinent. Etretat où il se rend à de très nombreuses reprises (1868, 1883, 1885). Le Havre, dont une vue de l’avant-port peinte en 1872 donne son nom en 1874 au courant pictural de l’Impressionnisme. C’est en Normandie, à partir de 1880 que Monet repense complètement sa peinture. C’est là que Monet apprend à se concentrer sur un faible nombre de motifs, qu’il décline de toutes les façons possibles, en éliminant peu à peu tous les éléments anecdotiques de la vie moderne pour aller vers le principe de la série. Les Cathédrales de Rouen, réalisées en 1892-1893, en sont le plus spectaculaire exemple.

« Cherchant à élargir son répertoire, au-delà de la Normandie et de l’Ile de France, Monet se frotte à une nature spectaculaire et sauvage, des atmosphères plus brutales et plus austères. En 1886, il se rend à cet effet à Belle-île-en-Mer. Parti pour quelques jours, il y passe dix semaines pour parvenir à surmonter les difficultés posées par le climat et les couleurs bretons, il peint avec un grand nombre de toiles pour représenter toutes les variations atmosphériques et colorées de la mer dans leur fugacité : Pas de plages, de bateaux ni d’êtres humains : Monet se focalise sur la nature, dans un face à face impressionnant avec l’océan.

« Monet peint et vit à Paris et ses alentours à partir de la fin des années 1860, entre la Seine et l’Oise. Les zones autour de la capitale évoluent très rapidement dans la seconde moitié du XIXe siècle : on passe de la campagne à une nature « étiolée et rabougrie » où l’industrie et l’urbanisation gagnent sans cesse. Monet peint les deux sans détours car il s’intéresse à la fois à la ville et à la campagne, à la nature préservée et à la modernité, dans une sorte de paysage « social ». Argenteuil où il s’installe en 1871 fournit un bon compromis de motifs entre nature et industrie, dans une petite ville qui se reconstruit après la guerre de 1870. En 1878, Monet déménage à Vétheuil, bien plus rural qu’Argenteuil. Monet y passe beaucoup de temps –une période très difficile pour le peintre-, ce qui lui permet de peindre le site au fil des saisons.


Claude Monet, Blanche Hoschedé-Monet and Simone Salerou on the Japanese Bridge at Giverny about 1920
Photograph, France, Paris
Collection of Philippe Piguet

« Monet découvre Londres pour la première fois en fuyant la guerre de 1870 : il y peint la Tamise et le Parlement. C’est seulement beaucoup plus tard qu’il y retourne, à l’automne 1899. Il commence sa série des Ponts de Londres, qu’il reprend en 1900, toujours depuis le même point de vue : pont de Charing Cross, de Waterloo ; le Parlement depuis le St-Thomas Hospital. Au mois de mars, on compte quarante-quatre toiles en marche, puis soixante-six un peu plus tard ! Malgré cette énorme production, le peintre connaît une période de doute, en raison des incessants changements de lumière et de brouillard. En trois séjours, Monet, au sommet de son art, produit l’une de ses séries les plus complexes et les plus extraordinaires. Quant à Venise, il découvre la ville en 1908, d’octobre à décembre et la trouve d’abord « trop belle pour être peinte ». Il y réalise pourtant toute une série de toiles (29 au total), façades de palais sur les canaux, l’église Saint-Georges Majeur, plus rarement les gondoles, toutes évoquant un rêve de Venise plutôt que Venise elle-même.

« Après Vétheuil, Monet s’installe en mai 1883 à Giverny, où il passera le restant de ses jours. Monet y loue un important immeuble au lieu-dit Le Pressoir, qu’il finit par acheter en 1890 : une grande maison avec une grange formant une aile à l’ouest dont Monet fait son atelier. La Seine est à 1km de là et Monet y aménage un hangar au bord du fleuve pour ses bateaux, à l’Île aux Orties. Il crée à Giverny le décor dont il a besoin, une nature domestiquée, qui lui permet de travailler dans le calme et la maîtrise, à un âge où sa santé ne lui permet plus de se déplacer et d’affronter les rigueurs de l’hiver et des voyages. C’est là, dans un domaine qu’il accroît et façonne à sa guise, qu’il réalise la série des meules, des peupliers (au bord de l’Epte voisin), des Nymphéas (« paysages d’eaux » peints d’après le bassin qu’il fait creuser à partir de 1893) et qu’il invente enfin les grandes décorations de la fin de sa vie qui le conduisent graduellement à la rupture avec toute la tradition occidentale de la peinture et au début de l’abstraction. »

Claude Monet:
The Spirit of Place
4/5-11/7/2016
Hong Kong Heritage Museum
1, Man Lam Road, Shatin

 

克洛德.莫奈畫展為2016年法國五月藝術節的重點節目。他是印象派的領軍人物,其作品甚少在香港展出。由法國國家博物館聯合會和香港文化博物館合作舉辦的這場畫展將讓香港觀眾認識這位藝術家、他的作品和藝術生涯。展覽由 Bruno Girveau 先生策劃,將展出來自法國美術館和私人珍藏的二十幾件作品,包括油畫、粉彩畫和掛毯。對豐富的莫奈藝術作品而言,這無疑是鳳毛麟角,但卻極具文獻性,展示了畫家的生平、家居、工作室和吉維尼花園,以及他曾作畫的他鄉。香港從未舉辦過莫奈的個人畫展,對香港的青年人來說,這是一個認識這位藝術大師的絕好機會。

展覽根據莫奈作畫的地方分為四個部份:諾曼底與布列塔尼、巴黎及法蘭西島地區、倫敦及威尼斯以及以睡蓮聞名的吉維尼。以下是策展人 Bruno Girveau 先生對是次展覽的介紹的節錄。

諾曼底,大地共蒼海一色,這兩個相互滲透的因素構成莫奈大部份作品的特色:藍天和大海相映成趣,波濤的湧動和潮起潮落,千變萬化的光影。法蘭西島的塞納河河口翁弗勒爾 (Honfleurs)。莫奈在Rouelles作了最初的寫生。1864年的夏天,他和巴吉爾 (Bazille) 一起回到這地方作畫,從此,幾乎每年風和日麗的時節,他都會到這裡進行創作。他說:「每天都有目不暇給的美景,簡直叫我發狂,我真想把它們全畫下來。」(1864年7月15日致巴吉爾書)。好幾個景區令他神迷。埃特勒塔 (Etretat),他分別在1868年、1883年、1885年多次造訪。勒阿弗爾 (Le Havre),1872年他在其外港創作的《日出.印象》,於1874年成了這個畫派的名字:印象派。自1880年起,在諾曼底生活期間,莫奈對繪畫作了深刻反思,也是在這裡,他將繪畫主題盡量縮小,並盡可能以各種方式描繪它們;他漸漸剔除現代生活的一些煩瑣因素,而轉向系列畫的創作。1892年至1893年創作的魯昂大教堂的系列畫,即是他這一時期畫風的精彩表現。

Claude Monet
in the garden
of Giverny
1915
Photography

 

 

 


 

莫奈欲擴大他的繪畫題材,除諾曼底和法蘭西島地區外,他欲嘗試畫些雄渾蠻荒的景觀,粗獷險峻的自然氣氛。為此,他於1886年去了海上貝勒島 (Belle-Île-en-Mer)。他原打算滯留幾天,卻花了六個星期才克服了布列塔尼的氣候和自然環境帶來的困難。他畫了數目眾多的畫,表現千變萬化、色彩繽紛、瞬息即逝的大海的風景:沒有海岸、沒有船隻、沒有人跡。他全神貫注於大自然,和海洋作了面對面的充滿激情的交流。

自1860年代末起,莫奈在塞納河和瓦茲省 (L’Oise) 之間的巴黎及其周邊生活和從事創作。首都周圍地區在十九世紀下半葉變化神速,從田園風味演變為蒼白乏味的景觀,工業和城市不斷擴大。莫奈對自然及現代化均感興趣,他直截了當的描繪它,為我們呈現了一種具社會性的風景畫。他於1871年定居阿讓特伊 (Argenteuil),這是一座1870 年戰爭後重建的小城,提供了自然和工業之間相妥協的主題。1878年,莫奈移居維特伊 (Vétheuil),這小城比阿讓特伊更具農村風味,莫奈在這裡居住了一段很長時間 (這也是他人生中的一個困難時期),這讓他有時間隨著季節的變化,對同一個景緻反覆地描繪。

1870年為逃避兵役,莫奈第一次來到倫敦,他描繪了泰晤士河和議會大廈。後來隔了很長時間,即1899年秋,他再度光臨,並開始倫敦橋系列畫的創作,1900年,他重新以此主題作畫。總是一樣的景點:查令十字橋 (pont de Charing Cross)、滑鐵盧橋、從聖.托馬斯醫院遠眺的議會大廈。在三月份裡,共創作44幅畫,稍後增至66幅!雖然畫了大量的畫,但由於不斷變化的光影和氤氳霧霾,有段時間他感到迷惑。在三次造訪英倫期間,他以爐火純青的筆法,完成了他最複雜、最令人嘆為觀止的倫敦橋系列畫。他於1908年的十月至十二月旅居威尼斯。初時,他認為這個城市美得難於入畫。不過,他還是創作了以威尼斯為主題的系列畫,共 29 幅,運河上的皇宮正面,聖.喬治馬焦雷教堂,不多的幾幅表現貢多拉的畫,這一切展現了威尼斯的風貌,更展現了威尼斯之夢。

離開維特伊之後,莫奈於1883年定居吉維尼,並在此度過了他的餘生。他在叫做《壓榨工場》(Le Pressoir) 的地方租了一間大屋,後來於1890年把它買了下來。這座西翼有個谷倉的大屋成了他的畫室。塞納河在一公里之外,他在河畔為船舶修築了一個庫房。他在吉維尼佈置了自己需要的繪畫背景,這種家居環境,在他年事已高,健康欠佳,不能周圍走動,餐風宿露的情況下,可讓他沉著、安靜地工作。就在這個他隨心所欲擴大和加工改造的環境裡,他完成了《草堆》、《白楊》(在鄰近的艾普特河畔)、《睡蓮》(水景) 等的系列畫,這是他根據由1893年起叫人挖掘的水池的景象創作的。也是在這裡,在他桑榆之年,他製作了大型的裝飾畫,最終令他漸漸地和整個西方的繪畫傳統決裂,並開始抽象畫的創作。