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• Le buste, 2006 - Stephanie Lacombe |
Fruit d’un partenariat entre l’Alliance Française de Hong Kong, le Hong Kong International Photo Festival et le festival de photographie Les Photaumnales à Beauvais s’ouvre le 15 septembre au Comix Home Base une exposition consacrée à la photographie contemporaine française et hongkongaise. Treize photographes des deux pays y seront présentés. L’occasion de mesurer et confronter les préoccupations des artistes de part et autre des continents.
Elles sont sept. Sept femmes situées à l’avant-garde de la photographie française. Leurs oeuvres ont été récompensées et exposées dans les plus grands festivals de photographie. Leur travail est caractéristique de la photographie contemporaine en Europe. Très largement inspirées des peintres naturalistes, elles choisissent de mettre en scène la vie quotidienne et ordinaire. Elles s’arrêtent parfois sur des détails anodins ou insignifiants pour mieux souligner les traits de notre époque.
Stéphanie Lacombe se penche depuis plusieurs années sur le mode de vie des Français et particulièrement dans leur habitat. « Qui sont mes voisins ? Que font-ils ? Quelles sont leurs vies ? Sontils heureux ? D’où viennent-ils ? ». Sa curiosité guide sa démarche photographique. Récompensée du Prix Niepce 2009, Stephanie Lacombe présente à Hong Kong son travail autour du repas : Où l’on découvre qu’un acte aussi banal et coutumier qu’un déjeuner ou un diner familial est symbolique des évolutions de notre société et de nos modèles familiaux.
Claudia Imbert aime aussi à explorer l’espace quotidien. La série La Famille ordinaire présentée à Hong Kong pénètre à l’intérieur des pavillons de banlieue habités par des familles en tout point semblables à la sienne. Ses photographies-scénographies décrivent des scènes banales de la vie quotidienne. Mais l’esthétisme et la beauté de ces photos sèment un trouble. Car derrière ces tableaux idylliques, Claudia Imbert jette le doute sur les gages de bonheur, de sécurité et de solidarité promis par le contrat de famille.
Espaces intérieurs encore avec Aurore Valade. A l’occasion d’une résidence de création à Turin, l’artiste a réalisé une série de portraits de Turinois systématiquement représentés de profil, sur un fond blanc à l’intérieur de leur appartement. Sur chaque image, une fenêtre ou une baie laisse apercevoir une vue de la ville en perspective. Les intérieurs sont méticuleusement étudiés et réaménagés jusqu’au détail d’un journal posé sur une table et affichant fortuitement la date du jour. Volontairement, chaque photographie traduit trois références esthétiques de l’histoire de l’Art : le portrait de profil sur le modèle des peintres de la Renaissance italienne, les scènes intérieures renvoyant l’atmosphère des peintres flamands et enfin la perspective en référence explicite là encore à la Renaissance.
Avec Béatrix Von Conta, les espaces extérieurs succèdent aux espaces intérieurs. Les paysages - et particulièrement leur transformation - ont toujours fasciné l’artiste. « Photographier le paysage est une affaire vertigineuse qui saisit le corps entier, aiguise les sens, remplit à la fois de bonheur et d’effroi. » écrit-elle. La série « Dérive des rives » a été retenue dans le cadre de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon en 2013. Le projet photographique a pris comme point d’appui et d’ancrage le pont d’une péniche descendant le Rhône. L’artiste y a joint un miroir. Un moyen de suggérer une extension inattendue de l’espace et de surprendre le visiteur.
• Green Memory, 2006 - Pascale Peyret |
La série de Pascale Peyret intitulée Green Memory étonnera immédiatement le visiteur par l’écho inattendu de ce travail avec Hong Kong. L’artiste utilise des objets artificiels et particuliers de notre époque tels que des cartes mémoire d’ordinateurs pour créer des paysages urbains ultra-modernes aux gratte-ciel vertigineux. La place du végétal est mise en question. Au travers de ces photographies, Pascale Peyret interroge l’ambiguïté des liens qui unissent l’homme à la nature et aux produits manufacturés.
En écho, Géraldine Lay photographie des individus dans la ville. Le travail présenté à Hong Kong est tiré de la série
« North End », une sélection de clichés de gens photographiés à leur insu dans les rues de Londres, Cardiff et Manchester. Ce travail n’est pas documentaire mais illustre la vie quotidienne de ces cités qui ont vécu la fin de l’ère industrielle et qui ont été la toile de fond de grands mouvements sociaux. Cependant, le travail de Géraldine Lay ne s’arrête pas à la description de scènes de rue ordinaires. Les individus sont magnifiés et s’y transforment en personnages de cinéma. Une référence au septième art que l’artiste revendique en citant Jean-Luc Godard expliquant qu’il faut toujours « essayer de retrouver dans tous ces mouvements de foule le départ de la fiction ».
Avec Tina Merandon, nous restons toujours dans la simplicité de la vie quotidienne. Mais la part belle est donnée aux corps. Des corps ordinaires. La série « Les Nus » photographie des couples qui s’étreignent, se dénudent, se confrontent ou jouent avec le désir de l’autre. Tina Merandon entretient un rapport physique à la photographie. Ses prises de vue dégagent une tension qui ne laisse pas indifférent. L’artiste a photographié beaucoup d’hommes et de femmes de pouvoir. Cette série n’en est pas si éloignée : ses corps à corps frappent autant par leur nudité que par le rapport de force entre les êtres.
Six photographes Hongkongais en France aux Festival Les Photaumnales
Aux photographies des artistes françaises se mêleront celles de six photographes Hongkongais : Lau Ching Ping, Lau Wai, Dan Leung Yu Chung, Eason Tsang Ka Wai et Wong Wo Bik. Une occasion de mesurer que les préoccupations des photographes français et hongkongais ne sont pas si éloignées. Ces six artistes présenteront également leur travail au cours d’une rétrospective de « la photographie hongkongaise de 1950 à jours » pendant le festival de photographie de Beauvais, Les Photaumnales du 8 octobre au 5 janvier. Le prochain numéro de Paroles consacrera un article spécial aux six photographes hongkongais ainsi qu’à l’exposition rétrospective de la photographie hongkongaise présentée à Beauvais à partir du 8 octobre pendant le festival Les Photaumnales.
« Voices », regards croisés sur la photographie française et hongkongaise.
Présenté par Alliance Française de Hong Kong
En partenariat avec Les Photaunales de Beauvais ﹠ Hong Kong International Photo Festival
avec le soutien de Hong Kong Art Development Council & Hong Kong Art Centre
15/9 – 9/10/2016
Comix Home Base
7 Mallory Street, Wan Chai
Entrée libre
Tous les jours de 10h à 20h
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香港法國文化協會,香港國際攝影節將會聯同法國 Les Photaumnales 攝影藝術節在9月15日假動漫機地舉辦一場專為現代法國及香港攝影而設的展覽。屆時將會展出兩地共十三位攝影師的作品,是攝影迷品評 東西兩地名師匠心巧手的良機。
七位來自法國的攝影師剛巧都是女性,她們是法國攝影界的前衛藝術家,其作品早已在世界各地攝影大會登場,而且屢獲殊榮。作品展現出歐洲現代攝影藝術的風範。她們的作品風格深受自然派畫家的影響,喜愛捕捉日常平凡生活的景象;她們有時候會將目光落在尋常、不起眼的細節上,藉着它們更深刻地強調我們這個世代的特點。
Stéphanie Lacombe 將焦點放在法國人的生活方式,特別是他們的生活習慣,如此已有數年時間。「我的芳鄰有誰?他們在做什麼?他們過着怎樣的生活?他們是否感到快樂?他們來自何處?」就是這種好奇心指引著她沿着攝影之路邁進。Stephanie Lacombe 在2009年奪得涅普斯 (J.N.Niepce) 攝影獎,她將在香港呈獻有關料理的作品。她認為在尋常普通的日常午餐,或家庭晚餐之中,人們可以發現記載社會以及家庭模式演進的標記。
• Il signore dei sentimenti, 2009-2010 - Aurore Valade |
Claudia Imbert 同時也喜愛探索日常生活的空間。她在香港展出的《La Famille ordinaire》(尋常之家)。系列,其作品刻畫了鄉郊家庭房屋的室內空間,在各方面都與她自己的家庭相似。她的攝影場景所描寫的雖然是一般的日常生活,但是相片的美學和美感充斥著不協調感,因為在這些如詩如畫的田園風景照背後,蘊藏著 Claudia Imbert 對家庭契約所保證的幸福、安穩、團結的質疑。
Aurore Valade 的展品主題也是室內空間。在一次意大利都靈的創意之旅中,Aurore Valade 特意在當地人的居所內佈置,有系統地拍攝了一系列的都靈人側面肖像照,肖像範圍是純白色的背景框。每張相片裡都有一道窗或出口,透視著都靈市的景觀。她一絲不苟地設計室內的環境,並重新擺設細節,小至桌上的報紙也會不經意地透露出拍攝當天的日期。每張照片都有意透露着三項藝術史的美學參照物:意大利文藝復興時期畫家所用模特兒的側面肖像、重塑著弗拉芒 (flamands) 畫家氛圍的室內場景,以及再次高調出現的文藝復興參照物。
Béatrix Von Conta 的作品卻是室外與室內環境的交替表達。這位藝術家喜愛風景,特別是風景的轉化最使她着迷。「拍攝風景是件令人目眩的活動,這活動會捕捉整個身體、刺激視覺,令你充滿快樂和懼怕。」她這樣描述。作品系列《Dérive des rives》(漂流的河岸) 已收錄在2013年里昂當代藝術雙年展。這個攝影項目裡有一艘沿着羅納河而下的小船,船的甲板成為了照片的錨與支點。攝影師還裝了一塊鏡,以這個方式暗示了意想不到的空間延伸,令觀賞者感到始料不及。
Pascale Peyret 的展出系列名為《Green Memory》(綠色回憶),其作品將會憑藉出乎意料的香港迴音,瞬間令觀賞者驚訝不已。Pascale Peyret 運用了人工物件及我們當代的事物 (例如電腦記憶卡),以令人目眩的摩天大樓創造出超現代的都市景像。有蔬菜的空間正是問題所在。透過這些照片,Pascale Peyret 對人類、自然、人工產品三者之間模糊的關係提出疑問。
作為回應,Géraldine Lay 拍攝了都市裡的人。這些在香港展出的作品來自《North End》(北地) 系列 — 倫敦、卡迪夫、曼徹斯特路人照片 (在他們不知悉的情況下拍攝)。這些照片並非作為紀錄用途,而是描繪着這些經歷了工業時代終結的都市 — 裡面的日常生活;這些都市曾經成為大型社會運動的場景。然而,Géraldine Lay 的作品並非止於描述一般街頭景像。這些人物會被放大,並轉化成為電影的角色。提及電影藝術,Géraldine Lay 引述尚盧高達 (Jean-Luc Godard) 的話,指出永遠都要「嘗試在所有這些群眾運動之中,找到虛構故事的開端」。
在 Tina Merandon 的作品中,我們可以一直活在日常生活的平淡裡,儘管精華部分是身體 — 平凡的身體。作品系列《Les Nus》(裸) 拍攝了互相擁抱、為對方脫衣、對望、愛撫的情侶。Tina Merandon 在攝影作品中保持著肉體之間的連結。她所捕捉的鏡頭釋放出一種難以忽視的張力。Tina Merandon 曾經拍攝過不少有權力的男和女,然而這個系列卻不是那麼遙不可及:這些埋身肉搏的照片除了赤裸裸的真實外,還有人與人之間的力量平衡。
六位旅法香港攝影師在法國攝影藝術節登場
在法國攝師藝術家的作品之中,我們還可以找到六位香港攝影師的踪影:劉清平、劉衛、梁譽聰、曾家偉、王禾璧。攝影迷品評法國及香港名師匠心巧手的良機,近在咫尺。
以上六位攝師師還會在法國 Les Photaumnales 攝影藝術節期間 (2016年10月8日至2017年1月5日),展出回顧香港1950年昔日的攝影作品。
下一期《東西譚》將會有專文介紹這六位香港攝影師的作品。 |
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