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C’était en 2004, le Hong Kong Art Festival battait son plein et des affiches monumentales couvraient la ville avec ce slogan : « Le cadeau le plus inoubliable de la Saint Valentin : Jane Birkin ». C’était la première fois qu’elle posait le pied à Hong Kong, en concert dans le plus grand théâtre bourré à craquer ce samedi soir. Elle apparut tout en noir, avec son orchestre marocain et entama Elisa. Elle se tenait debout, dans son extrême fragilité, devant un public silencieux rivé à ses lèvres, l’accompagnant dans le monde gainsbourien fait d’éclairs et de déchirures.
Elle s’asseyait au bord de la scène, disait un poème, parlait de Serge Gainsbourg, comme elle l’aurait fait en tête-à-tête avec un ami, en toute simplicité, puis passant du noir au rouge, dansait au son du violon arabe de Djamel et le groupe Arabesque. Ce fut un splendide concert, et elle réussit à transporter ce public chinois qui ne la connaissait que peu mais fut touché par cette profonde humanité qui se dégageait d’elle. L’idée de se retrouver ainsi, emballée en cadeau de Saint Valentin à Hong Kong ne semblait d’ailleurs pas lui déplaire.
Treize ans après Jane Birkin revient donc à Hong Kong avec un concert créé en juin 2016 aux Francofolies de Montréal en souvenir des 25 ans de la disparition de son compagnon de vie et de création, Serge Gainsbourg.
Ce concert Gainsbourg Symphonic dans lequel Jane Birkin est accompagnée d’un orchestre symphonique (ici le HK Philharmonic) a été créé pour mettre en valeur la création musicale de Serge Gainsbourg, dont les emprunts de Chopin à Brahms, en passant par Dvorak, sont nombreux dans son œuvre.
Gainsbourg a souvent emprunté ce qu’il y avait de précieux chez les autres pour les supplanter ensuite. Il sera célébré par de nombreux musiciens sur toute la planète, de Londres à Tokyo, comme précurseur de la modernité pop. « Je n’ai jamais entendu si brillant mélange de cordes et de rock, dit le chanteur américain Berk. Il y a quelque chose d’unique dans Melody Nelson, d’immensément expressif et naturel ». « Sa musique est toujours pertinente parce qu’elle était tout simplement géniale, il savait créer des choses à la fois tendres et percutantes. Il était resté un grand enfant » raconte Anna Karina.
Ce concert de Jane Birkin accompagnée d’un orchestre philarmonique sera un grand moment du Arts festival, le directeur artistique en est Philippe Lerichomme, celui qui a soutenu les audaces de « l’homme à la tête de chou », son directeur artistique à l'origine du polémique Aux armes et cætera ainsi que des mélodies reggae de l'époque Gains-barre et qui travailla avec Serge Gainsbourg jusqu’a la veille de sa mort. Aujourd'hui, il travaille toujours aux côtés de Jane Birkin.
Celle-ci lui rendait d’ailleurs hommage au moment de la mort de Gainsbourg : « Oui j’ai confiance en sa clairvoyance, son feeling, son sang-froid » disait-elle.
Elle interprétera 22 titres de Gainsbourg réorchestrés et le public frissonnera aux sons de Love Song, Baby alone in Baylone et reprouvera ses grands classiques comme la Chanson de Prévert, Les dessous chics et La Javanaise.
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• Jane Birkin © Nico Bbustos
2004年,當時正是香港藝術節的全盛時期,市內到處可見一些印有『珍.寶金:情人節最難忘的禮物』這口號的巨型海報。當年是她第一次踏足香港,她在香港最大的劇院舉行演唱會,那個星期六晚上劇院擠滿了人。她全身穿着黑衣,在她的摩洛哥樂隊伴奏下,以一曲《Elisa》開場。站着的她顯得極之纖細脆弱,現場一片寂靜,觀眾全都聚精會神地聆聽自她口中溢出的歌聲。
她坐在舞台邊緣,誦讀一首詩歌,像與朋友談心一樣自如地講述甘斯堡 (Serge Gainsbourg) 的事跡,然後,黑色的衣衫換上紅色的,隨着 Djamel 的小提琴和樂隊奏出的阿拉伯音樂翩翩起舞。真是一個精彩的演唱會,現場那些對她不太熟悉的華人觀眾深受她散發出來的濃厚人情味所牽引,全都感到如癡如醉。她對自己被包裝成情人節禮物般介紹給香港的公眾似乎並不介意。
十三年後,珍.寶金再度來港,為香港公眾演出一場為2016年6月蒙特利爾 Francofolies 創作,是專為紀念她生命中的伴侶,著名音樂人甘斯堡逝世二十五週年的音樂會。
珍.寶金這場以『交響情人』為題的音樂會由一個交響樂團作伴奏 (在香港由香港管弦樂團伴奏),將甘斯堡的多首經典金曲重新演繹。
甘斯堡經常借用別人的一些寶貴的東西,然後用自己的東西將其取代。世界各地,由倫敦到東京的音樂人都對他極之推崇,視他為現代流行音樂的先驅。『我從未聽過弦樂和搖滾滾音樂能融合得如此精彩的。《Melody Nelson》中有一種獨特的東西,非常傳神和自然。』美國歌手Berk這樣表示。安娜.卡蓮娜 (Anna Karina) 憶述:『他的音樂永遠都恰到好處,因為它們就是出色,他可以創作出一些既溫馨但又尖銳的東西。他永遠都是一個大孩子』。
珍.寶金將演繹二十二首甘斯堡的金曲,它們都是經過重新編排,觀眾有機會欣賞到以優雅的管弦音樂奏出的《Love Song》、《Baby alone in Baylone》、《Chanson de Prévert》、《Les dessous chics》及《La Javanaise》等經典金曲。 Chanson de Prévert, Les dessous chics et La Javanaise. |
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