Rencontre 專訪

Texte : Karine Yoakim Pasquier / Illustrations et photographies : Christine Cappio

 
  Hong Kong m'inspire au quotidien : rencontre avec Christine Cappio
與張雪婷訪談:香港每天都為我帶來靈感
 
 

Arrivée en 1986 à Hong Kong par amour, après avoir suivi son futur mari, Christine Cappio a développé sa propre voix. Cette artiste pluridisciplinaire nous présente son travail et ses sources d’inspiration dans le Port aux Parfums.


Photography: Christine Cappio dans son atelier

Originaire d’un village au sud de Lyon et vivant à Hong Kong depuis bientôt 40 ans, Christine Cappio a un parcours atypique, tant sur le plan professionnel que personnel. À seize ans, quand il convient de faire des choix pour son avenir, la jeune fille — aimant dessiner depuis son plus jeune âge — se tourne vers un brevet technicien en arts appliqués, avec pour option le métal d’art. Pendant trois ans, elle travaille donc le métal, la sculpture, apprend à souder différents matériaux et à maîtriser toutes les techniques de base au métier. Passionnée par le sujet, elle poursuit alors avec un BTS à Paris en céramique industrielle.

Pendant ses études à Paris, elle rencontre un Hongkongais, venu étudier en France. Ils s’aiment et décident de rentrer ensemble à Hong Kong. Christine quitte donc sa France natale et débarque en Asie : « C’était mon premier voyage en avion. L’aéroport étant encore à Kai Tak, j’ai atterri au milieu des immeubles. J’ai passé un mois dans sa famille à Wan Chai, avant de retourner finir mon année scolaire. Une fois mon diplôme en poche, je suis aussitôt revenue pour le rejoindre. »

« Je ne me considère pas comme une autrice. J’ai écrit des livres par hasard. »
Pour Christine, Hong Kong est un émerveillement. En y arrivant, dans les années quatre-vingt, elle découvre un univers qu’elle ne connaît pas et qui font naître en elle des sensations uniques : « La première impression dont je me souviens, c’est cette atmosphère propre à l’été, avec la chaleur et l’humidité, l’air parfumé de la mer. Hong Kong a une odeur : celle des champignons séchés, de Kowloon, de la baie Victoria. »

Après avoir travaillé pour le Lycée Français International, en tant que surveillante, aide maternelle, enseignante en arts plastiques et même comme secrétaire, avec entre temps une étape pour un fabriquant de bijoux, elle se lance plus tard dans le monde associatif et s’immerge totalement dans son nouveau quotidien. Sa maîtrise du cantonais se renforce et son cercle d’amis se tisse peu à peu. Pendant toutes ces années, elle élève son fils et se construit une vie au cœur du Port aux Parfums, aux côtés de sa famille hongkongaise.

En 2012, elle se remet au dessin et rejoint un groupe qui fait de la peinture à l’huile. Puis, en 2016, elle publie son premier livre, illustré par ses soins : Gweimui’s Hong Kong Story, dans lequel elle raconte son parcours, son arrivée à Hong Kong, ses premières impressions, sa vie de famille et surtout, son adaptation à cette nouvelle culture si différente de la sienne.

« Je ne me considère pas comme une autrice. Ce premier ouvrage est né par hasard. Au départ, j’ai commencé à écrire mes mémoires, en pensant ne partager mes notes qu’avec ma famille. Sous les encouragements de mon mari, mon histoire a été publiée. J’ai eu de la chance. »
Paru en anglais et en chinois, le roman rencontre un joli succès au sein de la communauté locale, tant et si bien qu’en 2019, il est suivi par un deuxième opus intitulé : Gweimui’s Hong Kong wet market, où, par les marchés qu’elle affectionne tout particulièrement, elle fait le parallèle entre la France et Hong Kong.

L’expérience lui permet de toucher un public qu’elle ne connait pas et qui s’étonne de cette Française qui parle si bien leur langue. Elle fait des conférences, passe à la télévision, intervient dans des classes et raconte ainsi au plus grand nombre le Hong Kong d’hier et d’aujourd’hui. Mais surtout, la sortie du livre relance la passion de Christine pour le croquis.

Depuis, chaque jour, Christine dessine. Dès son réveil, elle esquisse son quotidien : « J’ai une routine artistique précise. Chaque matin, pendant mon petit-déjeuner, je lis les nouvelles... et je dessine ce que je vois à travers ces médias : un geste, un bâtiment, j’attrape ce qui me plaît et je garde cela dans un gros carnet. Cela m’entraîne pour les proportions... »

Pendant la crise du Covid, Christine peint. « Dès février 2020, je m’étais donné un challenge : après ma séance de cours en ligne de dessin de modèle vivant, je reprenais une pose et l’habillais avec des éléments de l’actualité de ce jour-là. J’en ai fait cent, pendant cent jours. » Elle réinvente le quotidien et les différentes restrictions pour en faire quelque chose de décalé et de réflexif. Elle accompagne alors ces croquis de courts récits destinés eux aussi à la publication. Mais l’éditeur trouve ses dessins trop éloignés du texte et en un mois, elle recrée trente nouvelles illustrations pour coller davantage à son essai qui paraît en langue chinoise en 2022.

« Je trouve l’inspiration dans les rues de Hong Kong. »
En plus de ses activités régulières, Christine se mêle à la scène locale. Elle suit un cours de peinture chinoise et de calligraphie pour s’initier aux techniques ancestrales et fait également partie des Urban Sketchers, un groupe de passionnés qui croquent la ville. « Ensemble, nous nous retrouvons dans la rue et nous dessinons ce qui se déroule sous nos yeux. J'ai rejoint un sous-groupe appelé Wanchai Fast Sketchers. Au lieu de manger, nous nous rencontrons pour dessiner pendant la pause de midi. »


Son dernier ouvrage 鬼妹港街市

Des échoppes grouillantes aux plats d’un restaurant, en passant par un artiste jouant de la guitare face au métro, tout peut servir de modèle et Christine apprécie ce moment suspendu où seuls comptent ses pinceaux et le bruit de Wan Chai. « J’aime Hong Kong pour tout ce qu’elle a à nous offrir. J’aime me rendre dans les musées de la ville. Les expositions m’inspirent... », me dit Christine en souriant.

Actuellement, elle travaille sur une exposition qui aura lieu en France, à la Galerie Test du Bailler à Vienne, au sud de Lyon, du 20 octobre au 04 novembre. Après cela, d’autres projets naîtront certainement, mais elle leur laisse le temps de mûrir.

Pour en savoir plus sur les œuvres de Christine Cappio :
Ses ouvrages, disponibles en anglais, en chinois et en français à la librairie Parenthèses et à la médiathèque Jordan de l’Alliance Française
Son compte Instagram : @christine_cappio

 

為了愛,張雪婷(Christine Cappio)於1986年來到天涯海角的香港。之後她與這位香港男生共諧連理,並在香港培養出自己的藝術表達方式。這位多領域藝術家將為我們介紹她的作品,以及香港為她帶來的創作靈感。

張雪婷來自法國里昂以南的一個村莊,來港生活接近四十年,無論在職業或個人的旅程上,她都走過與眾不同的道路。張雪婷自小醉心繪畫,在十六歲該為自己選擇未來路向的那年,她決定修讀應用藝術技師文憑,主修金屬藝術。在那三年間,她學習了金屬材質、雕塑、物料焊接等知識,以及所有相關基本功。張雪婷對這些工藝滿懷熱枕,因此之後繼續在巴黎修讀工業陶瓷高級技師文憑(BTS)。

而就在巴黎學習期間,她邂逅了一位來自香港的留學生,二人雙雙墮入愛河,並決定一同回來香港。張雪婷因此離開法國前往亞洲:「我那時可是第一次坐飛機呢。當時的香港機場還在啟德,飛機就在建築物之間降落。我在灣仔與他的家人一起住了一個月,之後再返回法國繼續學業。一拿到文憑後,我便再來香港與他重聚了。」

「我不認為我是個作家,寫書是偶然發生的事情。」
對張雪婷來說,香港是個神奇的地方。於八十年代來到這裡,呈現在她眼前的是一個未知的世界,香港為她帶來很多獨一無二的感覺:「我記得,當時我對香港的第一印象是那種夏天的感覺,炎熱而潮濕,還有大海的氣息。香港有著獨特的氣味,不論是乾香菇、九龍或者是維多利亞港都有自己的氣味。」

她曾在香港法國國際學校(Lycée Français International)不同崗位任職,包括管理員、保姆、造型藝術教師,甚至秘書。期間她還曾在一家珠寶製造商工作。之後,她投身於各大社會團體的活動,完全投入在新生活之中。漸漸地,她的粵語變得越來越好,社交圈子也越來越廣。多年來,她在香港家人的陪伴下,養育了兒子並建立自己的生活。

到了2012年,她重拾畫筆,並加入了一個油畫群組。之後在2016年,張雪婷出版她的第一本著作——《鬼妹港故事》(Gweimui's Hong Kong story),並親手繪畫插圖,講述她初到香港的感受以及在港的家庭生活,並重點描述她如何適應與法國截然不同的香港文化。

「我不認為我是個作家,我只是偶然出版了這本書而已。我原本是要透過寫作將回憶記錄下來,只打算與家人分享。不過在我先生的鼓勵下,我就將自己的故事出版了。這一切都是運氣使然。」
這部作品分別以英文和中文發行,並在香港獲得成功,因此到了2019年,她又出版了第二部作品——《鬼妹港街市》(Gweimui's Hong Kong wet market),描述她特別喜歡的香港街市,並比較法國和香港的異同之處。

出版書籍的經歷,讓張雪婷接觸到一些不認識的香港人,而大家都對這位法國人能說得一口流利粵語感到驚訝。她出席不同的座談會、接受電視採訪、到學校演講,並藉此向盡量多的人講述香港昨天與今天的故事。而更重要的是,出版書籍重燃起張雪婷對速寫繪畫的興趣。

張雪婷自此每天都拿起畫筆,由起床一刻開始,將自己的日常生活繪畫下來:「我很有規律地將藝術融入生活之中。每天吃早餐時,我都會看新聞,然後就將從媒體中看到的東西畫下來。無論是一個動作、一棟建築物,只要我喜歡的就會畫下來,記錄在我的畫簿之中。這樣就可以訓練到我對比例的感覺……」


21 avril 2020 - No.56 Nous sommes inondés d’informations sur la Covid-19. Hier, aucun nouveau cas n'a été signalé ! Dans les restaurants, les cloisons en plexiglass séparent les clients.

在新冠疫情期間,張雪婷默默地畫畫。「在2020年2月開始,我給了自己一個挑戰。在我的模特兒繪畫網上課程結束後,我會選擇一個模特兒姿勢,並加入當天的新聞元素,然後繪畫成畫作。一百天過去,我就畫了一百幅畫。」她為日常生活和疫情中的限制添上自己的特色進行創作,使其變化出新的趣味,展現她對生活的反思。然後,她為這些速寫圖畫配上自己的短文,打算將其一併出版。不過編輯卻認為她的文字和插畫之間無甚關連,所以張雪婷只好另花了一個月重新繪畫三十幅插畫,讓圖文之間有更深厚的聯繫,以便在2022年出版新的中文書籍。

「香港的大街小巷為我帶來靈感。」
除了這些日常活動,張雪婷亦積極融入香港本地文化。她正在修讀國畫和書法課程,學習中國的傳統技藝。此外,她亦參與了Urban Sketchers群組的活動,與其他愛好者一同速寫香港的不同畫面。「我們相聚在街頭上,繪畫眼前的城市景象。我加入了子群組Wanchai Fast Sketchers,在午休時與組員聚會,不過不是去吃飯,而是一起去畫畫。」

從熙來攘往的商店,到餐廳上的菜餚,以至在港鐵站前彈結他的藝人,都成為張雪婷畫中的主角。車水馬龍的灣仔街頭,恍惚在這個特別時刻為她停留一分半秒。

只有她的畫筆和灣仔喧鬧繁華的景致才是她的心頭之事。張雪婷笑著說:「我喜歡香港為我們帶來的一切,也喜歡去香港的博物館閒逛,裡面的不同展覽可以啟發我……」

張雪婷現在正為一場於法國舉行的展覽作相關準備,該展覽於10月20日至11月4日,在里昂以南的維埃納(Vienne)內的Galerie Test du Bailler藝廊舉行。此後,張雪婷亦會有其他計劃,一切只待時機成熟。

關於張雪婷的作品:雪婷的作品已經分別以英文、中文和法文出版,並於Parenthses書店和法國文化協會佐敦圖書館上架
張雪婷的Instagram: @christine_cappio

 


 
 

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