Dossier 專題檔案

Texte : Patricia Hérau-Yang, en partenariat avec Le Petit Journal Hong Kong

 
  Hong Kong, ville d’art
香港.藝術之都
 
 

Cette année, Art Basel et Art Central, deux événements majeurs de la vie culturelle et artistique de Hong Kong, n’ont malheureusement pas pu se tenir à cause de l’épidémie de Covid-19. L’occasion pour Lepetitjournal.com de se pencher sur l’histoire des galeries et le monde de l’art à Hong Kong pour le magazine Paroles.

Pourquoi Hong Kong ?
Véritable pont entre la Chine et l’Occident, Hong Kong a joué un rôle de passeur, y compris dans le domaine de l’art. À la fin de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’aux années 1970, des vagues de réfugiés Chinois arrivent dans la colonie en réaction aux campagnes politiques, difficultés économiques et tensions sociales en Chine. Tout comme à Taiwan, chacun emporte ce qu’il peut dans la débâcle. La frontière semi-poreuse et les écarts de richesse importants permettent la sortie de Chine d’œuvres d’art, qui trouvent acheteurs à Hong Kong. Par nostalgie du pays laissé derrière, par histoire personnelle pour certains qui retrouvent leurs objets, par goût, puis comme investissement, les Chinois réfugiés, les amateurs colons et les Hongkongais enrichis achètent des pièces à l’origine parfois douteuse. Hollywood Road, une des premières routes de la ville, est alors le principal lieu d’échange des œuvres d’art chinois.

Les années 1970, le décollage
Le 4 novembre 1962, la presse locale titrait « Colony to have its first art gallery ». Dorothy Swan, enseignante originaire du Massachusetts, ouvrait la première galerie à Hong Kong au 103 Chatham Road. Il n’y avait alors que deux possibilités pour exposer : le City Hall ou le St John's Cathedral Hall. Hélas, la Chatham Gallery, dédiée aux artistes asiatiques, va fermer dès 1966 suite aux émeutes de la période. Lorsque Dorothy Swan (désormais D. Brown) quitte Hong Kong en 1971, il n’y a toujours aucune galerie dans la colonie. Mais le coup est parti : le miracle économique de Hong Kong est désormais une réalité, les collectionneurs privés assemblent des trésors grâce à des réseaux organisés, les salles d’enchères s’installent. Hong Kong rivalise alors avec Tokyo et l’art asiatique attire de plus en plus de collectionneurs occidentaux.

Les années 1990, la confirmation
Dans les années 1990, Hong Kong est confirmé dans son rôle de capitale asiatique du commerce d’art. Le choix d’art contemporain y est vaste, la base géographique des artistes variée et la fiscalité très accueillante : une absence totale de taxe à l’import comme à l’export, des ventes exonérées d’impôts et de TVA. Les artistes sont là, les acheteurs aussi : États-Unis, Royaume-Uni et Chine, à eux trois, représentent aujourd’hui 84 % du marché de l’art en valeur.

Les galeries se multiplient à Hong Kong, dont certaines constituent des acteurs majeurs du secteur. En 2011 Art Basel fait l’acquisition de la Art Hong Kong Fair et s’installe à Hong Kong. C’est le tournant qui ancre la cité dans le paysage mondial de l’art. Les canaux de vente d’art sont en effet d’abord les salons, puis les galeries et les ventes aux enchères, la vente en ligne restant très minoritaire. L’installation de ce salon majeur est donc cruciale. Depuis le lancement d’Art Central, de grands événements printaniers présentent à Hong Kong la création contemporaine en Asie.
Référence en Asie, Art Basel Hong Kong a attiré quelques 88 000 visiteurs en 2019. Si les volumes de ventes réalisés sur le salon restent confidentiels, quelques chiffres éclairent l’importance de l’événement : le marché global de l’art représentait 67 milliards USD en 2018, dont 16,5 dans les salons. Sachant qu’Art Basel est un salon majeur et ne se situe qu’à Bâle, Miami et Hong Kong, on approche le milliard USD à Hong Kong.

Pour sa 8e édition, Art Basel Hong Kong devait se tenir du 19 au 21 mars 2020 au Hong Kong Convention and Exhibition Centre et accueillir 242 galeries, pour moitié d’Asie Pacifique. Galeries d’art moderne ou contemporain, exposant peintures, sculptures, dessins, installations, photos, films, vidéos, art digital, céramique, joaillerie, travail sur le métal, la fibre, le verre, le bois : l’ensemble s’annonçait varié. Les artistes phare annoncés étaient Richard Long, Shara Hughes, Liu Dan et Jong Oh.
Asia One est l’un des points forts d’Art Basel et regroupe des galeries asiatiques présentant un artiste d’origine asiatique en solo. Art Futures présente de jeunes galeries accueillant des artistes prometteurs. Certaines galeries font le choix de se concentrer sur une seule technique mais plusieurs artistes, ignorant les origines géographiques.

Deuxième grand salon du printemps, audacieux, Art Central est né d’une initiative purement locale et a tout le dynamisme d’un challenger très prometteur. La 6e édition aurait dû avoir lieu du 18 au 22 mars 2020 à 10 minutes de marche de Art Basel, à Central (d’où le nom). Ce salon comprend d’ordinaire plus de 100 galeries. Des œuvres d’artistes jeunes et dynamiques y côtoient celles de noms mieux établis.

Si la situation sanitaire le permet, les deux salons pourront se tenir en 2021 et se disputeront les faveurs des collectionneurs, notamment les jeunes Chinois, considérablement plus actifs que leurs aînés. Leurs goûts vont vers des artistes vivants, pour 55 % des achats. Certains s’interrogent sur l’impact des incertitudes économiques en Chine sur le volume d’achats.

La France, un acteur de poids
46 galeries parisiennes sur les 587 recensées sont partenaires de Art Basel monde en 2020, et 23 ont exposé à Hong Kong en 2019. Au-delà de cet événement, les Français sont très actifs dans le monde des galeries à Hong Kong. Parmi celles-ci, les galeries agnès b. Librairie Galerie, Edouard Malingue, NeC, Perrotin, Pascal de Sarthe, Avenue des Arts sont très stables. Une certaine tendance à l’art « accessible », tel qu’en témoigne le salon Affordable Art à Hong Kong, est prégnante dans la galerie Carré d’artistes. Malgré un marché immobilier parmi les plus chers du monde, des artistes Français ont choisi de s’installer à Hong Kong. Citons Gaud Pariset, qui sculpte à Hong Kong et expose régulièrement ici depuis son arrivée en 2014.

Les acteurs gouvernementaux que sont l’Alliance Française et le Consulat général de France soutiennent ces Français. L’Alliance Française, en sus de son rôle d’enseignement du français, anime la culture sous toutes ses formes : Hong Kong French Film Festival (49e édition), Francophonie Festival et Make Music, Hong Kong. Avec le Fonds des Artistes, l’Alliance Française contribue depuis 2002 à la promotion de la jeune création locale. Les artistes entre 18 et 35 ans, résidant à Hong Kong depuis plus de 5 ans, peuvent obtenir, s’ils sont sélectionnés, un financement à hauteur de 100 000 HKD (environ 10 000 €).

Parmi ses missions, le Service de coopération et d’action culturelle du Consulat (SCAC) promeut la culture et les arts français. Le SCAC soutient les collaborations entre institutions françaises et hongkongaises, qu’elles soient publiques ou privées. Le French May illustre le dynamisme de la culture française à Hong Kong. Créé en 1993, ce festival est devenu l’un des plus importants en Asie et a permis la tenue de plus de 500 événements culturels à Hong Kong, pour partie dans les arts visuels.


 

非常可惜,今年的巴塞爾藝術博覽會及Art Central 這兩項文化盛事因新冠肺炎而未能預期舉辦。Lepetitjournal.com 藉此在《東西譚》回顧香港的畫廊及藝術界的歷史。

何以選擇香港?
香港是無可爭議的中西文化交流橋樑;包括藝術領域在內,香港過往曾在多方面發揮走私港的作用。由二戰結束前起,直到1970年代,由於中國政治運動頻起、經濟貧乏、社會局勢緊張,所以不斷有難民湧入這塊當時的殖民地。就像他們前往台灣一樣,在浩劫之下,每個人都傾囊而出向香港進發。半開合的邊界以及天淵之別的貧富差距,促使收藏家將藝術品從中國移出,繼而在香港物色買家。出於對故土的思念、出於某些物品對自己具歷史意義、出於品味,或者作為投資,中國難民、宗主國裏的愛好者、富有的香港人會買下往往是不明來歷的物品。香港最早建的街道之一——荷李活道,是當時買賣中國藝術品的主要地方。

70年代.起飛
1962年11月4日,香港傳媒以《殖民地迎來首家美術館》為標題作報導。來自美國麻省的教師士璜女士(Dorothy Swan)在漆咸道103號開設香港第一間畫廊,而當時可容展覽的地方只有兩個:香港大會堂或聖約翰座堂。可惜的是,雅苑畫廊(Chatham Gallery)這間專為亞洲藝術家而設的畫廊,在當時期發生騷動之後,於1966年關閉。1971年,香港的藝術先鋒士璜女士離開,畫廊再次在這片殖民地失踪。然而這時香港即將起飛,開始成就經濟奇蹟;私人收藏家從有組織的網絡收集珍品;拍賣行亦建立在即。香港與東京分庭抗禮,而亞洲藝術亦吸引越來越多西方收藏家。

90年代.定型
1990年代,香港已成為公認的亞洲藝術品交易之都。當代藝術品的選擇多不勝數;藝術家來自五湖四海。而且,香港的稅收制度對藝術界極之吸引——出入口稅為零,且免徵銷售稅及增值稅。香港已經招聚到藝術家,更不乏買家;現時,美、英、中三地共佔藝術品市場價值達84%。

香港的畫廊數量亦在增加,其中包括一些藝術界的老字號。2011年,巴塞爾博覽會收購香港國際藝術展,並遷冊香港,是為香港在國際藝術界穩佔席位的轉捩點。藝術品的優先銷售渠道是展會,其次是畫廊及拍賣,而網上銷售只佔少數。因此,巴塞爾博覽會的加入非常關鍵。自從Art Central成立以來,香港開始有展示亞洲當代作品的大型春季活動。

香港巴塞爾博覽會是亞洲的標杆,2019 年共吸引約88,000人參觀。雖然博覽會的銷售數量並不公開,但我們可以藉由幾項數字了解此這項活動的地位:2018年,全球藝術品市場價值670億美元,包括來自展會的165億美元。而巴塞爾博覽會是主要的展會之一,且只在巴塞爾、邁阿密、香港三地舉行;香港的交易額接近10億美元。
第八屆香港巴塞爾藝術博覽會原定於2020年3月19日至21日假香港會議展覽中心舉行,有242個畫廊參加,其中一半來自亞太區,包括現代或當代藝廊,展品有油畫、雕塑、繪畫、裝置藝術、攝影、電影、短片、數碼藝術、陶瓷、珠寶、金屬工藝、纖維藝術、玻璃藝術、木材藝術,種類包羅萬有。原定的專題藝術家為Richard Long、Shara Hughes、廖建明、Jong Oh。

大會的重頭戲之一「亞洲一號」(Asia One)匯集多個亞洲畫廊,共同介紹一位亞洲個人藝術家。Art Futures則會聯同多個年青人畫廊,向大家呈獻新秀的藝術家。部分畫廊選擇專注於一種藝術範疇,收錄多位來自不同地域的藝術家的作品。
而充滿活動、敢於向前的Art Central,本來是春季第二大展會,是藉一個本地項目所創立,前途無可限量。第六屆Art Central展覽原定於2020年3月18日至22日在中環(所以名叫「Central」)舉行,由巴塞爾博覽會步行只需10分鐘。有超過100個畫廊參展。年輕而有活力藝術家將與成名藝術家一同呈獻作品供大家品鑑。

若疫情得以緩和,兩大展會將於2021年舉辦,兩會將會爭相招募收藏家參加,特別是年輕的中國收藏家,他們比前輩更加踴躍,且偏向於在世藝術家的作品(55%為年青收藏家所購)。另有人擔心中國經濟不明朗,會對成交量有影響。

法國,藝術界的巨擘
2020年,587間巴黎畫廊之中有46間是巴塞爾博覽會的合作夥伴,其中23家參加了2019年的香港展會。除了巴塞爾外,法國人在香港的畫廊界亦非常活躍。其中,agnès b.、Librairie Galerie、Edouard Malingue、NeC、Perrotin、Pascal de Sarthe、Avenue des Arts都是畫廊界的常客。而今,香港有一股「藝術通達」的趨勢,不單在Afforable Art Fair已有端倪,而且在Carré d'artistes 中更顯而易見。儘管香港是全球最貴房地產市場之一,但法國藝術家仍然選擇在此定居。譬如Gaud Pariset,自從2014年移居後,就一直留在香港從事雕塑,更會定期展出作品。

這些法國藝術家會得到官方主辦單位香港法國文化協會及法國領事館的支持。法國文化協會除了教授法語外,還會以各種方式推廣法國文化——香港法國電影節(第47屆)、法語世界同樂節、Make Music, Hong Kong!。自2002年以來,香港法國文化協會一直透過藝術家基金資助本地年輕藝術工作者從事創作。在香港居住超過5年、年齡介乎18至35歲的藝術家可獲最多100,000港幣(約10,000歐元)資助。

法國領事館文化、教育及科技部的使命包括宣傳法國的文化及藝術。文化、教育及科技部支持法國與香港的公共或私人機構攜手合作。法國五月藝術節是香港法國文化的最佳寫照。法國五月早於1993年創立,現已成為亞洲最重要的節慶之一;在香港舉辦超過500多場文化活動,其中一部分為視覺藝術類。

 
 

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