FRENCH CINÉMA 法國電影

Texte : Guillemette Artigouha

 
  Rétrospective Truffaut
回顧杜魯福
 
 

Sensible, provocateur, emblématique, François Truffaut est un cinéaste et écrivain/journaliste érigé chef de fil de la Nouvelle Vague. Chacune de ses œuvres a marqué le septième art en faisant du film une narration aussi subjective qu’objective, un miroir de la réalité tout en transformant celle-ci en un matériau artistique. La narration de ses films est aussi rationnelle que fragmentée et désordonnée. Truffaut réussit à sublimer la réalité dans des films à l’apparence très simple mais qui cache un impressionnant travail de détails et riche en inspirations littéraires et artistiques internationales.

Truffaut a occupé une place prépondérante dans l’écriture, l’adaptation, la réalisation, la production et la critique du cinéma français du XXe siècle. Son œuvre comprend vingt-et-un long-métrages, un sketch, trois courts métrages, dix livres, dix découpages de films, treize préfaces et des centaines d’articles, en particulier pour la célèbre revue des Cahiers du cinéma et Arts. Ainsi la rétrospective de la 53e édition du HKFFF rend-elle hommage à l’indéniable héritage artistique laissé par ce réalisateur de renom. Ses films apparaissent dans nombre de listes des films les plus marquants du cinéma mondial et font partie du patrimoine cinématographique.

L'œuvre de Truffaut est consubstantielle à sa vie, en témoigne Les Quatre cents coups, sorti en 1959, qui fait directement écho à son enfance turbulente et difficile. François Truffaut est l’enfant non désiré d’une femme célibataire, mis en nourrice, puis confié à sa grand-mère jusqu’à la mort de celle-ci. Il grandit ensuite à Paris, pendant la guerre, chez sa mère et son beau-père, Roland Truffaut. A l’image du personnage du film, Antoine Doinel, il sèche l’école, vole et lit Balzac. Selon Truffaut, l’amour des livres l’a sauvé de « devenir un voyou de Pigalle ». Le film traduit l’enfermement dans un système social injuste et un foyer étouffant avec les plans fixes en intérieur, par opposition aux plans mobiles et éloignés à l’extérieur. Les combines de son enfance pour aller au cinéma sans payer et l’opposition à ses parents lui inspirent aussi L’Argent de poche, une comédie dramatique plus légère et colorée qui relate les aventures d’une quinzaine d’enfants et fait le récit d’une petite enfance, du premier biberon au premier amour.


Le documentaire réalisé par Daniel Teboul, programmé au HKFFF 2024

Son adolescence est tout aussi tumultueuse : il arrête ses études après la classe de quatrième et devient magasinier tout en fréquentant les clubs de cinéma avec son ami Robert Lachenay. Après l’échec de son propre club, le Cinémane, qui lui vaut dettes et disputes avec son beau-père, il est interné à Villejuif dans un centre pour mineurs délinquants puis en foyer privé situé à Versailles. Il voit souvent Robert Lachenay, une amitié que la mère de Truffaut soupçonne d'être une relation homosexuelle, mêmes soupçons qui seront évoqués dans Jules et Jim. L’adaptation du roman éponyme d’Henri-Pierre Roché montre l’attachement de Truffaut à la littérature, en témoigne certains passages du roman lus par une voix off, pour plus d’authenticité et de poésie. Car Truffaut a nourri toute sa vie une fascination pour la littérature et les écrivains. A peine âgé de 18 ans, il correspond avec Jean Genêt duquel il se reconnaît par l’expérience de l’enfance. Plus tard avec nombre de romanciers et tout particulièrement Jean Cocteau dont il produisit d’ailleurs le dernier film, Le Testament d’Orphée, grâce aux premiers revenus qu’il tira des Quatre cents coups.

François Truffaut doit sa sortie du foyer et son entrée dans le cinéma à son bienfaiteur, André Bazin. Il commence à multiplier les conquêtes amoureuses - Liliane, Louise de Vilmorin, Jeanne Moreau, Claude Jeanne, Catherine Deneuve, Francoise Dorléac, Fanny Ardant…- et son expérience mêlée à l’influence d’Hitchcock est à l’origine de la récurrence d’un personnage archétype, celui de la femme fatale, envoutante et mystérieuse dans son œuvre.

Avant de réaliser lui-même, François Truffaut a été l’assistant de Roberto Rossellini pendant deux ans. Cette expérience a façonné son propre style, l’a éloigné du cinéma américain et lui a inspiré la logique et la simplicité. Ainsi Truffaut innove-t-il en se retournant violemment contre le cinéma qu’il aimait, jugeant les personnages trop caricaturaux, les scénarios théâtraux, et le manque d’authenticité. Il défend le cinéma d’auteur, moins commercial, plus artistique, qui respecte la continuité du cours de la vie, par le biais d’une narration subjective mais aussi un regard objectif, des plans séquence et une profondeur du champ. Un an après le triomphe à Cannes des Quatre cents coups, Tirez sur le pianiste (1960) est un échec commercial, pressenti et presque voulu par Truffaut. Ce pastiche des films de gangsters américains adopte une allure de reportage, ouvertement inspiré de Jean-Luc Godard (A bout de souffle). Dans un Paris morose des années 50, le film expose les tribulations d’un pianiste mélancolique et nonchalant.

A l’issue d’une jeunesse qui fut la clé de ses inspirations, François Truffaut se marie en 1957 à Madeleine Morgenstern, rencontrée un an plus tôt à la Mostra de Venise, et devient le père de deux filles. Séducteur compulsif, il divorce en 1964 et multiplie les conquêtes parmi ses vedettes féminines, une tendance qui lui inspire La Peau douce et L’Homme qui aimait les femmes. La vie commune et la trahison lui suggèrent aussi la trilogie qui poursuit les aventures d’Antoine Doinel après Les Quatre cents coups : Baisers volés, Domicile conjugal et L’Amour en fuite. Sa dernière compagne, Fanny Ardant, tient le rôle principal des deux derniers films de Truffaut et accouche de sa fille Joséphine après la mort prématurée du cinéaste à 52 ans…

La rétrospective de cette 53e édition salue donc l’homme qui a su révolutionner le cinéma français avec poésie et authenticité et marque la passion que l’équipe du Festival voue au réalisateur, incarnation d’une certaine idée du cinéma et de l’art. François Truffaut a su tracer une multitude de trajectoire : l’enfance, l’adolescence, la quête de sens et de la beauté ou encore la passion amoureuse, explorant derrière l’objectif le mystère de la mort et de la vie.

 


La Chambre verte où François Truffaut est acteur et réalisateur, 1978.

感性而叛逆,電影世界的經典——法蘭索瓦杜魯福(François Truffaut)既是導演,亦是作家和記者,被視為是新浪潮運動的代表人物。他的每一部作品都在電影藝術中留下不朽印記,其電影敘事方式融匯主觀與客觀手法,既反映現實,又在現實中展現出藝術。他的說故事方式符合情理,然而又零散無序。杜魯福成功地透過看似簡單的電影將現實昇華,對細節一絲不苟,精緻細膩,飽含來自國際文學和藝術的靈感。

無論是編劇、改編、導演、製作和影評,杜魯福都在二十世紀的法國影壇佔據著舉足輕重的地位。他的作品包括二十一部長片、一部小品、三部短片、十本書籍、十次電影剪輯、十三篇序言和數百篇文章,主要透過著名的《電影筆記》(Cahiers du cinéma)和《Arts》雜誌發表。第五十三屆香港法國電影節回顧展向杜魯福在影壇的輝煌藝術成就致敬。他的作品被列入多項全球最具影響力電影的名單,並成為電影文化遺產的一部分。

杜魯福的電影與他的人生密不可分,而在1959年上映的《四百擊》(Les Quatre cents coups)便直接地反映了他那叛逆和艱苦掙扎的童年。杜魯福的母親在意外未婚懷孕的情況下生下他,他先被送往寄養,之後再交由外祖母撫養,直至外祖母去世為止。之後在戰爭期間,他在巴黎成長,與母親和繼父羅蘭.杜魯福(Roland Truffaut)同住。就像其電影的角色安坦旦奴(Antoine Doinel)一樣,杜魯福會逃學、偷竊,也會閱讀巴爾扎克。杜魯福曾表示愛讀書拯救了他的人生,使他沒有「變成皮加勒區的流氓」。該電影以室內固定鏡頭表現主角身處於不公的社會制度和壓抑的家庭環境之中,與戶外的移動和遠景鏡頭形成鮮明對比。他兒時逃票看電影的技倆和與父母的對抗還啟發他創作了一部輕快的彩色喜劇《零用錢》(L’Argent de poche),講述十幾個小孩的冒險故事,並記錄由第一次吃奶到初戀之間的成長經歷。

杜魯福的青少年時期同樣顛沛激盪,他於初中三年級後輟學成為倉務員,並與好友Robert Lachenay 一起參加各大電影會的活動。然而,他自己開辦的Cinémane電影會卻失敗收場,這讓他背負債務並與繼父發生爭執,隨後他被送入位於猶太城(Villejuif)的感化院,再被安置於凡爾賽的一個私人收容所之中。他與好友 Robert Lachenay 經常見面,這份友誼好得讓杜魯福的母親誤以為兩人是同性戀關係,而這份猜疑在後來的電影《祖與占》(Jules et Jim)中亦有所提及。這部改編自亨利-皮埃爾.羅謝(Henri-Pierre Roché)同名小說的電影彰顯了杜魯福對文學的熱愛,以旁白形式朗讀的小說段落向原作致意,並為電影帶來了一層詩意。杜魯福對文學和作家們非常著迷,而這份鍾愛亦滋養著他的一生。年僅18歲時,他便與Jean  Genêt通訊,並從其童年經歷中看到自己的影子。之後,他亦與許多小說家聯絡,尤其是尚高克多(Jean Cocteau)。杜魯福還利用自己以《四百擊》獲得的首筆收入,為尚高克多製作其最後一部電影《奧菲爾的遺言》(Le testament d’Orphée)。

杜魯福能夠脫離收容所並進入電影界,要歸功於他的恩人安德烈.巴贊(André Bazin)。
杜魯福的感情生活多姿多彩,涉及的名字包括Liliane、Louise de Vilmorin、珍摩露(Jeanne Moreau)、Claude eanne、嘉芙蓮丹露(Catherine Deneuve)、法蘭歌多麗(Francoise Dorléac)、芬妮亞當(Fanny Ardant)等……他的個人經歷,再加上來自希治閣的影響,致使在其作品中常常出現一個典型人物——神秘迷人的危險美人。

在成為導演之前,杜魯福曾擔任羅沙里尼(Roberto Rossellini)的助手兩年。這段經歷讓他遠離美國電影,塑造出自己具有邏輯而簡約的個人風格。杜魯福亦因此與自己曾喜愛過的電影類型背道而馳,並另闢新徑。他覺得美國電影的人物刻畫太過誇張,而劇本則過分造作,欠缺了一份真實感。他捍衛較不商業化而藝術價值更高的作者電影,尊重人生的連續性,注重透過主觀敘述、客觀視角、連續鏡頭和景深講述他的故事。在《四百擊》於康城影展凱旋而歸的一年後,他於1960年的另一部電影《射殺鋼琴師》(Tirez sur le pianiste)卻卻在票房上慘敗。然而,杜魯福早就預見會有如此結果,這幾乎正符合了他的心意。這部帶有美國黑幫電影元素的作品採用報導式的風格呈現,明顯受到尚盧高達(Jean-Luc Godard)的《斷了氣》(A bout de souffle)影響。該電影展現五十年代巴黎灰暗的一面,講述一個憂鬱、冷漠的鋼琴師在生活中的波折。

在渡過了為他往後創作帶來無窮靈感的年輕歲月後,杜魯福於1957年與在一年前的威尼斯影展上認識的Madeleine Morgenstern結婚,並育有兩名女兒。天生多情的杜魯福於1964年離婚,並繼而與多位其電影中的女星交往,如此的本性啟發了他拍攝《柔膚》(La Peau douce)和
《愛女人的男人》 (L’homme qui aimait les femmes)。愛侶生活和背叛,亦為他帶來靈感,促使他延續安坦旦奴在《四百擊》之後的冒險,其相關的電影三部曲包括:《偷吻》(Baisers volés)、《婚姻生活》(Domicile conjugal)和《愛情狂奔》(L’Amour en fuite)。杜魯福人生中的最後一位伴侶芬妮亞當在其最後兩部電影中擔任主角,並在這位導演於52歲英年早逝後,誕下他的小女兒Joséphine。

第五十三屆香港法國電影節回顧展向這位以詩意與真實感革新法國電影的導演致敬,並表達對這位導演的熱愛之情。杜魯福的作品體現了其電影與藝術理念,刻畫出不同的人生軌跡,包括童年、青少年時期、對意義與美的追尋,以及熾熱愛情等。他透過鏡頭探索生與死的奧秘。

 


 
 

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