Le French May 法國五月藝術節 - Exposition 展覽

Par Xavier Mahé

 
 

Willy Ronis, photographe de l’émotion
Willy Ronis ——捕捉情感的攝影師

 
 

• Willy Ronis, Les Amoureux de la Bastille Paris, 1957
Ministère de la Culture / Médiathèque de l’architecture et du patrimoine / Dist RMN-GP © Donation Willy Ronis

 

Du 31 mai au 25 août 2019, l’University Museum and Art Gallery et l’Alliance Française de Hong Kong en partenariat avec le Musée de Jeu de Paume (Paris), consacrent une retrospective au photographe Willy Ronis (1910-2009) dans le cadre du festival Le French May. Réunissant près d’une centaine de photographies provenant d’une donation faite par l’artiste à l’Etat français en 1983, l’exposition est une occasion unique de mesurer l’étendue de la carrière d’un des plus grands photographes humanistes de son temps.

Né en 1910 à Paris dans une famille d’émigrés juifs d’Europe de l’Est, Willy Ronis s’adonne à la photographie dès l’adolescence. Il acquiert son premier appareil à 16 ans et réalise son premier reportage sur Paris. La photographie ne lui était pas étrangère puisque son père tenait un atelier photographique qu’il rejoignit par la suite pour le soutenir alors qu’il traversait de graves difficultés financières. Au décès de ce dernier en 1936, Willy Ronis décide de vendre l’atelier et d’embrasser une carrière de reporter photographe indépendant. Il connait la publication de ses premiers reportages dans Regards, Plaisir de France.

1936 est l’année du Front Populaire, des mouvements de grève, de l’alliance des partis de gauche et des grandes mesures sociales qui changeront la vie des Français. Willy Ronis, membre de l’association des écrivains et des artistes révolutionnaires (AEAR) d’obédience communiste n’en perd pas une goutte. Il réalise ses premiers reportages sur le monde ouvrier et leur vie quotidienne au travail. L’attention qu'il porte à ces hommes et ces femmes témoigne d’une solidarité profonde avec la condition ouvrière et un engagement fervent envers les laissés-pour-compte.

Paris, qui l’a vu naitre et grandir, fut son terrain de prédilection. Arpentant ses rues des journées entières, il humait la ville, saisissant au passage des tranches de vie quotidienne. « Je n'ai jamais poursuivi l'insolite, le jamais vu, l'extraordinaire, mais bien ce qu'il y a de plus typique dans notre existence quotidienne... » disait-il. Sans doute est-ce pour cela que ses photographies nous sont si familières et attachantes.

A l’instar du photographe Brassai, Willy Ronis aimait photographier Paris la nuit : un couple installé dans le fond d’un café, une rue pavée de la Butte Montmartre un soir de pluie, éclairée par la lumière chancelante d’un lampadaire.
Revenant du sud de la France après avoir fui la capitale pour échapper aux lois anti-juives, Ronis revint à Paris en 1947. Il reprit son appareil et s’intéressera au quartier populaire de Belleville-Ménilmontant, loin des circuits touristiques et qui se relevait doucement de la guerre après la libération. Il lui consacra son premier livre de photographie en 1954. Il parcourut le quartier pendant des années, l’arpentant ruelle par ruelle se laissant guider par les sons et les lumières. Il photographiait la gare, des toits d’immeubles noyés sous la brume des gosses jouant dans la rue, des cafés, des magasins, etc. Une empathie pour le peuple se dégage des images de Ronis de Belleville. Il dira de ce quartier « J’ai vécu à Belleville des bonheurs personnels et des bonheurs photographiques. Pour moi cela ne fait qu’un. C’est le bonheur tout court ». Livres, cartes postales, affiches, ses photographies de Belleville-Ménilmontant sont devenues iconiques.

Les années 50 et 60 sont celles de sa première reconnaissance internationale. Le magazine Vogue lui commande des images. Ses photographies sont exposées aux cotés de celle de Cartier-Bresson, Brassai, Doisneau et Izis en 1951. La Mostra Biennale Internazionale de Fotografia in Venice le recompense en 1957. En 1965, le Musée d’Art Deco de Paris l’expose aux côtés de Robert Doisneau, Daniel Frasnay, Jean Lattes, Janine Nièpce et Roger Pic dans une exposition hommage à Paris..

En 1972, le photographe quitte Paris pour s’installer dans le sud de la France. La famille va rester provençale onze ans durant, d’abord à Gordes où son épouse et lui avaient acquis une maison puis à l’Isle-sur-la-Sorgue. Onze ans d’une vie paisible mais pas moins active. Ronis enseigne la photographie aux Beaux-Arts d’Avignon, à l’université de lettres d’Aix en Provence et celle de Marseille. Les photographies de sa période provençale dévoilent une nouvelle facette de l’inspiration de l’artiste. Il s’y révèle photographe de l’intime, photographiant ses proches, ses amis, son épouse et son fils. C’est dans sa maison de Gordes qu’on lui doit la célèbre photographie de son épouse Marie-Anne émergeant nue de sa sieste (Nu provençal, 1949), celles de son fils buvant au bol, ou jouant à l’avion dans le jardin.

Revenu à Paris dans les années 80, il reprend son appareil et retourne sur les lieux qu’il a aimés pour saisir un Paris métamorphosé, plus contemporain et moderne.
Willy Ronis connait sa véritable consécration et la reconnaissance de son travail dans les années 80. En 1980, il est choisi invité d’honneur des onzièmes rencontres internationales de la photographie d’Arles. Le Palais de Tokyo lui consacre l’exposition « Willy Ronis par Willy Ronis » en 1985. Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1989. Les années 90 et 2000 verront se succéder les hommages et les rétrospectives en France et à l’international.

L’exposition présentée à Hong Kong dévoile également un Ronis voyageur, n’ayant jamais cessé de parcourir le monde avec son épouse Marie-Anne. Dégagé de toute contrainte professionnelle, Ronis photographie les villes qu’il visite avec un oeil personnel et toujours curieux. La rétrospective présente enfin une sélection de photographies de nues prises pendant ses voyages, dans sa maison à Gordes ou dans son appartement parisien. Les photographies des jeunes femmes qu’il fait poser nues cachent toujours leur visage. Une pudeur qui s’ajoute à la sensualité et la grâce de ses images. Ces nues seront le motif de son dernier livre de photographie en 2008. Il avait 98 ans.

À la question « qu'est-ce qu'une bonne image ? », Willy Ronis répondait « Je me contente, faute de mieux, de répondre que c'est celle qui a su communiquer l'émotion qui l'a faite naître. Plus qu’un voyage dans le temps et l’espace ». From Paris to Venice : a photographic journey by Willy Ronis est un voyage émotionnel.

 

 

2019 年 5 月31日至 8月25日,香港大學美術博物館將與香港法國文化協會合力舉辦攝影師Willy Ronis(1910 年至 2009 年)的回顧展覽,是為「法國五月」藝術節的其中一項節目。這位生於法國(又名維希法國,Vichy France)的攝影藝術家,是當時其中一位最傑出的人文攝影師。這次展覽將展出超過一百張他 1983 年捐出的作品,是攝影迷品鑒藝術大師攝影生涯的難得機會。

Willy Ronis 在1910年生於巴黎,他一家是來自東歐的猶太裔移民。Willy Ronis 十多歲就與攝影邂逅,16 歲時買了第一部相機,而第一輯作品就是拍攝巴黎。攝影對他來說其實並不陌生,因為他父親有一間攝影工作室,後來他更在父親經濟極為拮據時加入幫忙。當父親在 1936 年去世後,Willy Ronis 決定出售工作室,投入獨立攝影記者的職業生涯。他初次獲出版的作品收錄在《Regards》及《Plaisir de France》雜誌中。

1936年的重大議題,有人民陣線(Front Populaire)抬頭、各種示威活動不斷、左翼政黨組成聯盟、多項重大民生措施落實。法國人的生活亦從此改變。Willy Ronis 身為法國革命文藝家協會(Association des écrivains et artistes révolutionnaires, AEAR)成員,他對共產主義的認同並無分毫褪減。他拍攝了第一輯工人圈子及他們日常工作的作品。這些男女工人的相片反映了 Willy Ronis 對工人階級的深度支持,更透露出他對弱勢群體的熱切關注。
巴黎是 Willy Ronis 土生土長的地方,也是他最喜歡的地方。他會連續數日漫步街頭,呼吸這都市的氣息,補捉沿路的大小生活片段。

「我從未追求過不尋常的、未見過的、非凡的事物;我渴求的是我們日常生活的平凡點滴……」他說。毫無疑問,這就是他的相片令我們感到如此親切可愛的原因。
Willy Ronis 與 Brassai 一樣,喜愛拍攝巴黎的夜晚:坐在咖啡室深處的情侶;雨夜中的蒙馬特高地(Butte Montmartre)鵝卵石街,被電燈柱搖擺不定的光照亮。

1947年,Willy Ronis 為避開反猶太法而逃離巴黎,再從法國南部回到巴黎。他重新拿起相機,開始對熱門的 Belleville-Menilmontant區感興趣;這裏雖然遠離旅遊路線,但在法國從二戰中解放後,人氣慢慢上升。於是,Willy Ronis 在 1954 年將他的第一本攝影集呈獻給這地方。他用了好幾年在這區域旅行,任憑自己跟隨聲與光的引導,穿梭大街小巷。在他所拍攝的火車站附近,建築物的屋頂淹沒在火車的煙霧和蒸汽之中、孩童在街上玩耍;還有咖啡室、商店;一名工人慢慢走上Laurence Savart 大街的斜坡。Ronis 的相片中流露着他對 Belleville 居民的同情。提到這地方,他會說:「我住在Belleville,我感受到個人的喜悅和攝影的喜悅。以我所看,這兩者是相等的。喜悅就是這麼簡單。」書籍、明信片、海報、他所拍的 Belleville-Ménilmontant 照片已成為標誌符號。
他在 50 和 60 年代第一次獲得國際認同。《Vogue》雜誌邀請他拍攝。1951 年,他的相片與 Cartier-Bresson、Brassai、Doisneau、Izis的作品一同展出。1957年,他獲威尼斯 Mostra 攝影雙年展頒獎。1965年,巴黎裝飾藝術博物館為向巴黎致敬,讓他與 Robert Doisneau、Daniel Frasnay、Jan Lattes、Janine Niepce、Roger Pic 一同參展。

1972 年,Willy Ronis 離開巴黎,定居法國南部。他們一家在普羅旺斯住了十一 年;他與妻子首先在 Gordes 買了一間大屋;後來他們搬到Isle-sur-la-Sorgue。他渡過了十一年平靜的生活,但在事業上仍保持活躍。Ronis 在阿維儂美術學院、普羅旺斯艾克斯大學、馬賽的大學教授攝影。而他在普羅旺斯時期的相片作品,更揭示出他藝術靈感的新一面。他表現出自己就是個擅長拍攝親近關係的攝影師;相中有他的親人、朋友、妻子、兒子。正是因為他在 Gordes 的大屋,我們才有機會看到他妻子 Marie-Anne(Nu provençal,1949)午睡完剛醒來、身上一絲不掛;他兒子用碗喝東西、在床上睡覺,或在花園玩飛機等著名作品。

在 80 年代,他回到巴黎後,帶著相機回到了他喜歡的地方,用鏡頭捕捉變得更貼近當代、更現代化的巴黎。
Willy Ronis 的事業也在80年代得到肯定與認同。1980年,他獲第十一屆阿爾勒國際攝影大會(Rencontres d’Arles)選為榮譽嘉賓。1985年,東京宮(Palais de Tokyo)為他舉辦「Willy Ronis par Willy Ronis」展覽。1989 年,他獲頒法國榮譽軍團勳章。90 年代及 2000 年代,法國及全球各地向他的成就致敬,又為他舉辦回顧展覽。

當時在香港的展覽,讓大家了解到 Willy Ronis 還是個旅行家,而且出遊世界各地時必定攜同妻子 Marie-Anne,從不間斷。Willy Ronis能擺脫一切專業身分的限制,只會用他個人的眼光拍攝他所到的城市,而且始終保持着好奇心。到了回顧展的最後,他展示了一輯裸照,是他在旅途中,或在 Gordes 的大屋中或巴黎的公寓裡拍攝。這些按他指示赤身露體的年輕女性,在照片中總是遮住自己的臉。因為這樣,她們所展露的姿態,除了性感與優美外,還多了一分謙遜。這些裸照就是他 2008 年出版最後一本攝影集的動機。當時他已 98 歲。

對於「何謂好的相片?」這個問題,Willy Ronis  回答說:「我沒有更好的答案,所以這個答案我已滿意:當相片足以傳達攝影師本來想拍下的情感時,就是好的相片。」Willy Ronis 的「從巴黎到威尼斯的攝影之旅」不僅僅是一次時空之旅,更是情感之旅。

 
 

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